La Panthère Rose, le plus fabuleux diamant du monde, vient une fois encore d’être volé et Philippe Lombard enquête sur l’homme dont le destin n’a cessé en près de quarante ans d’être lié à ce singulier bijou tant convoité : l’inspecteur Jacques Clouseau de la Sûreté, le James Bond du burlesque.
Voyage passionnant et jovial dans l’univers comique de La Panthère Rose, qui fut, avec les aventures de l’agent secret 007, une des premières « franchises » de l’industrie cinématographique. Sur la piste du diamant rose avec l’inspecteur Clouseau, Peter Sellers et Blake Edwards pour le meilleur et pour le rire.
« Attaqué par son valet chinois, détesté par son supérieur, harcelé par la mafia, Clouseau reste au dessus de la mêlée. De Paris à Hong Kong, de Munich à Cortina d’Ampezzo, cet Attila de la maréchaussée va où son devoir l’appelle, détruisant tout sur son passage sans même s’en rendre compte. » (Philippe Lombard, Pleins feux sur... La Panthère Rose, Introduction)
OPERATION VOL
Jacques Clouseau, gloire de la police française au célèbre imperméable, au chapeau et à la moustache si reconnaissables, est entré dans l’Histoire du cinéma grâce à la rencontre entre un réalisateur américain européanophile et un comique anglais tourmenté : Blake Edwards et Peter Sellers. Et pourtant, lorsqu’Edwards prépare à Rome La Panthère Rose (The Pink Panther) fin 1962, c’est David Niven qui est la star désignée de ce film - produit par les frères Mirisch, dans le rôle d’un aristocratique cambrioleur qui veut s’emparer du plus célèbre diamant du monde. Peter Ustinov, lui, doit camper l’inspecteur français acharné à mettre un terme à ses criminelles activités.
Peter Ustinov décide d’abandonner le projet pour consacrer son énergie à un autre cambriolage, celui du musée Topkapi à Istanbul, dans le film Topkapi de Jules Dassin. Des agents américains suggèrent alors à Edwards de choisir Peter Sellers (qui a lui-même abandonné Topkapi !) Sellers ne dispose que de cinq semaines car il doit tourner Dr Folamour pour Stanley Kubrick.
Le nouvel interprète de Clouseau et son réalisateur se découvrent des goûts communs en matière de comédie et sympathisent au point que Blake Edwards le laisse façonner le personnage de Jacques Clouseau à sa guise. Peter Sellers en fait ce maladroit incurable inconscient de son ridicule qui, en dépit d’une présence épisodique dans le film, vole littéralement la vedette à David Niven et aux autres membres de la distribution principale, l’américain Robert Wagner et la française Capucine (remplaçante de Ava Gardner, jugée trop capricieuse par la production).
« Je voulais me perdre dans une sorte de frivolité sophistiquée et, en outre, utiliser un élément dont je ne m’étais servi que de façon très passagère auparavant : le slapstick. Cela en raison du personnage de Clouseau. » (Blake Edwards)
QUAND L’IDIOTE S’EN MÊLE
Tandis que Blake Edwards s’occupe de la post-production de La Panthère Rose, Peter Sellers tourne Dr Folamour puis prépare son projet suivant, une adaptation de L’Idiote, la pièce de théâtre de Marcel Achard. Mais il n’aime ni le scénario ni le réalisateur et demande à Blake Edwards de reprendre le film. Edwards accepte à condition que le personnage de Clouseau, emprisonné à la fin de The Pink Panther - qui n’est même pas encore sorti en salles - soit intégré à l’histoire.
Quand l’inspecteur s’emmêle (A shot in the dark) devient sous l’impulsion des deux hommes un véritable véhicule pour Sellers et son Clouseau, que le comédien paufine avec la bénédiction de Blake Edwards. Le tournage démarre bien mais Edwards constate rapidement combien les problèmes psychologiques du britannique, latents sur La Panthère Rose, peuvent le rendre parfois ingérable.
« Ils disaient ça à chacun de leurs films. Je ne bosserai jamais plus avec ce salaud ! » (Burt Kwouk, interprète de Cato)
Malgré ce handicap le tandem de chocs réussit à travailler en équipe sans que A shot in the dark n’en pâtisse et Blake Edwards se régale même à introduire des éléments et des personnages qui reviendront par la suite : l’inspecteur-chef Dreyfus (Herbert Lom) avec son tic nerveux et sa haine pathologique de Clouseau ou Cato, le majordome de Clouseau, sommé par celui-ci de l’attaquer n’importe où et à tout moment.
Le film terminé, Peter Sellers va tourner à Hollywood Embrasse-moi idiot sous la direction de Billy Wilder mais une crise cardiaque suivie de huit autres ne lui laissent pas le temps d’user les nerfs de ce grand réalisateur. Il en réchappe mais doit quitter le film pour se reposer en Angleterre.
La Panthère Rose sort en mars 1964 aux Etats-Unis et Clouseau revient sur les écrans avec Quand l’inspecteur s’emmêle trois mois plus tard. Les deux films sont d’énormes succès au box office, Peter Sellers et Blake Edwards sont sacrés rois de la comédie, les thèmes composés par Henry Mancini le consacrent comme magicien de la musique de film, et la Panthère Rose du générique animé du premier film devient la vedette d’une série de courts métrages d’animation pour le cinéma.
LA REVANCHE DE LA PANTHERE ROSE
Les carrières de Blake Edwards et de Peter Sellers ne profiteront que peu de temps de l’impact des deux films et c’est autant par nécessité que par envie que les deux hommes se retrouvent sur La Party (1967). Le film, dont les qualités ne seront reconnues que bien des années après sa sortie, marche modérément et quand la Mirisch leur propose de tourner un nouvel opus des pitreries de l’inspecteur Clouseau ils refusent tout net : Inspector Clouseau sera réalisé en 1968 par Bud Yorkin avec Alan Arkin dans le rôle de l’inspecteur et ne sera même pas distribué dans les salles françaises.
La panthère prend sa revanche en 1975. Sellers, après un énième passage à vide, convainc Blake Edwards de tourner un nouveau Pink Panther avec lui. Ils proposent Le Retour de la Panthère Rose à Lew Grade, le patron de la célèbre compagnie ITC (à l’origine de séries comme Le Saint, Le Prisonnier ou Amicalement vôtre). Grade, qui avait finançé le film précédent de Blake Edwards (Top Secret), accepte de ressusciter le concept mais plutôt pour une série télévisée et le duo feint d’accepter de lancer une série éventuelle avec ce film qui serait une espèce de pilote de luxe.
« Très bien, allons-y, voyons si on peut en faire un autre » (Blake Edwards)
Le retour gagnant de la Panthère Rose n’engendrera pas de série télé mais bel et bien un autre film, Quand la Panthère Rose s’emmêle (1976), dont le délire bondien transposé à l’univers Clouseau en fera la plus réussie des aventures de ce cher inspecteur. Le film suivant, La malédiction de la Panthère Rose (1978) sera également un grand succès mais des signes d’essoufflement apparaissent parallèlement aux sautes d’humeur de Peter Sellers et à ses problèmes de santé.
A LA POURSUITE DE LA PANTHERE ROSE
Peter Sellers prouve à lui-même et à ceux qui en doutaient encore qu’il est un grand acteur avec Bienvenue Mister Chance (1979) et marche sur l’eau du lac qui mène au paradis le 24 juillet 1980. Deux ans après Blake Edwards met en chantier simultanément deux autres Pink Panther sans le créateur du rôle de Clouseau : A la recherche de la Panthère Rose, réalisé en partie avec des scènes coupées de Quand la Panthère rose s’emmêle, et L’Héritier de la Panthère Rose, avec Ted Wass dans le rôle du successeur de l’inspecteur Clouseau. Clouseau apparaît à la fin de cet Héritier illégitime sous les traits de... Roger Moore, star de l’autre grande franchise des années soixante-dix : les James Bond.
Blake Edwards aura bien des occasions par la suite de démontrer que le talent et le succès ne l’ont pas quittés mais, comme hanté par le spectre de Peter Sellers, il se sentira obligé de revenir vers La Panthère Rose avec Le fils de la Panthère Rose (1992) et un Roberto Benigni pas encore célèbre dans le rôle du fils de Jacques Clouseau.
Philippe Lombard nous offre avec le livre Pleins feux sur... La Panthère Rose une splendide et merveilleuse occasion de redécouvrir ou de découvrir l’univers délirant de l’inspecteur Clouseau sous tous ces aspects, dans un esprit proche et respectueux de ce précurseur du lieutenant Frank Drebin incarné par Leslie Nielsen ou des personnages de Rowan Atkinson.
La genèse et l’histoire de la série, la vie des protagonistes de cette grande aventure cinématographique dont les coulisses furent aussi farfelues et extraordinaires que les films, la musique, les dessins animés, les films eux-mêmes (du premier jusqu’à la version 2005 et les lieux où elle a été tournée à Paris), leur doublage... tout y est dans cet ouvrage indispensable et sans égal sur La Panthère Rose. Jusqu’à la liste des livres, CD, DVD, des sites internet et des fiches techniques et artistiques en annexe.
Pleins feux sur... La Panthère Rose est le compagnon indispensable et idéal du coffret DVD zone 2 de MGM Home Entertainment regroupant La Panthère Rose et quatre autres films de la série. Un prolongement agréable au génie comique de Blake Edwards et à celui de Peter Sellers. La 11ème aventure de l’inspecteur Clouseau en somme.
Voyage passionnant et jovial dans l’univers comique de La Panthère Rose, qui fut, avec les aventures de l’agent secret 007, une des premières « franchises » de l’industrie cinématographique. Sur la piste du diamant rose avec l’inspecteur Clouseau, Peter Sellers et Blake Edwards pour le meilleur et pour le rire.
« Attaqué par son valet chinois, détesté par son supérieur, harcelé par la mafia, Clouseau reste au dessus de la mêlée. De Paris à Hong Kong, de Munich à Cortina d’Ampezzo, cet Attila de la maréchaussée va où son devoir l’appelle, détruisant tout sur son passage sans même s’en rendre compte. » (Philippe Lombard, Pleins feux sur... La Panthère Rose, Introduction)
OPERATION VOL
Jacques Clouseau, gloire de la police française au célèbre imperméable, au chapeau et à la moustache si reconnaissables, est entré dans l’Histoire du cinéma grâce à la rencontre entre un réalisateur américain européanophile et un comique anglais tourmenté : Blake Edwards et Peter Sellers. Et pourtant, lorsqu’Edwards prépare à Rome La Panthère Rose (The Pink Panther) fin 1962, c’est David Niven qui est la star désignée de ce film - produit par les frères Mirisch, dans le rôle d’un aristocratique cambrioleur qui veut s’emparer du plus célèbre diamant du monde. Peter Ustinov, lui, doit camper l’inspecteur français acharné à mettre un terme à ses criminelles activités.
Peter Ustinov décide d’abandonner le projet pour consacrer son énergie à un autre cambriolage, celui du musée Topkapi à Istanbul, dans le film Topkapi de Jules Dassin. Des agents américains suggèrent alors à Edwards de choisir Peter Sellers (qui a lui-même abandonné Topkapi !) Sellers ne dispose que de cinq semaines car il doit tourner Dr Folamour pour Stanley Kubrick.
Le nouvel interprète de Clouseau et son réalisateur se découvrent des goûts communs en matière de comédie et sympathisent au point que Blake Edwards le laisse façonner le personnage de Jacques Clouseau à sa guise. Peter Sellers en fait ce maladroit incurable inconscient de son ridicule qui, en dépit d’une présence épisodique dans le film, vole littéralement la vedette à David Niven et aux autres membres de la distribution principale, l’américain Robert Wagner et la française Capucine (remplaçante de Ava Gardner, jugée trop capricieuse par la production).
« Je voulais me perdre dans une sorte de frivolité sophistiquée et, en outre, utiliser un élément dont je ne m’étais servi que de façon très passagère auparavant : le slapstick. Cela en raison du personnage de Clouseau. » (Blake Edwards)
QUAND L’IDIOTE S’EN MÊLE
Tandis que Blake Edwards s’occupe de la post-production de La Panthère Rose, Peter Sellers tourne Dr Folamour puis prépare son projet suivant, une adaptation de L’Idiote, la pièce de théâtre de Marcel Achard. Mais il n’aime ni le scénario ni le réalisateur et demande à Blake Edwards de reprendre le film. Edwards accepte à condition que le personnage de Clouseau, emprisonné à la fin de The Pink Panther - qui n’est même pas encore sorti en salles - soit intégré à l’histoire.
Quand l’inspecteur s’emmêle (A shot in the dark) devient sous l’impulsion des deux hommes un véritable véhicule pour Sellers et son Clouseau, que le comédien paufine avec la bénédiction de Blake Edwards. Le tournage démarre bien mais Edwards constate rapidement combien les problèmes psychologiques du britannique, latents sur La Panthère Rose, peuvent le rendre parfois ingérable.
« Ils disaient ça à chacun de leurs films. Je ne bosserai jamais plus avec ce salaud ! » (Burt Kwouk, interprète de Cato)
Malgré ce handicap le tandem de chocs réussit à travailler en équipe sans que A shot in the dark n’en pâtisse et Blake Edwards se régale même à introduire des éléments et des personnages qui reviendront par la suite : l’inspecteur-chef Dreyfus (Herbert Lom) avec son tic nerveux et sa haine pathologique de Clouseau ou Cato, le majordome de Clouseau, sommé par celui-ci de l’attaquer n’importe où et à tout moment.
Le film terminé, Peter Sellers va tourner à Hollywood Embrasse-moi idiot sous la direction de Billy Wilder mais une crise cardiaque suivie de huit autres ne lui laissent pas le temps d’user les nerfs de ce grand réalisateur. Il en réchappe mais doit quitter le film pour se reposer en Angleterre.
La Panthère Rose sort en mars 1964 aux Etats-Unis et Clouseau revient sur les écrans avec Quand l’inspecteur s’emmêle trois mois plus tard. Les deux films sont d’énormes succès au box office, Peter Sellers et Blake Edwards sont sacrés rois de la comédie, les thèmes composés par Henry Mancini le consacrent comme magicien de la musique de film, et la Panthère Rose du générique animé du premier film devient la vedette d’une série de courts métrages d’animation pour le cinéma.
LA REVANCHE DE LA PANTHERE ROSE
Les carrières de Blake Edwards et de Peter Sellers ne profiteront que peu de temps de l’impact des deux films et c’est autant par nécessité que par envie que les deux hommes se retrouvent sur La Party (1967). Le film, dont les qualités ne seront reconnues que bien des années après sa sortie, marche modérément et quand la Mirisch leur propose de tourner un nouvel opus des pitreries de l’inspecteur Clouseau ils refusent tout net : Inspector Clouseau sera réalisé en 1968 par Bud Yorkin avec Alan Arkin dans le rôle de l’inspecteur et ne sera même pas distribué dans les salles françaises.
La panthère prend sa revanche en 1975. Sellers, après un énième passage à vide, convainc Blake Edwards de tourner un nouveau Pink Panther avec lui. Ils proposent Le Retour de la Panthère Rose à Lew Grade, le patron de la célèbre compagnie ITC (à l’origine de séries comme Le Saint, Le Prisonnier ou Amicalement vôtre). Grade, qui avait finançé le film précédent de Blake Edwards (Top Secret), accepte de ressusciter le concept mais plutôt pour une série télévisée et le duo feint d’accepter de lancer une série éventuelle avec ce film qui serait une espèce de pilote de luxe.
« Très bien, allons-y, voyons si on peut en faire un autre » (Blake Edwards)
Le retour gagnant de la Panthère Rose n’engendrera pas de série télé mais bel et bien un autre film, Quand la Panthère Rose s’emmêle (1976), dont le délire bondien transposé à l’univers Clouseau en fera la plus réussie des aventures de ce cher inspecteur. Le film suivant, La malédiction de la Panthère Rose (1978) sera également un grand succès mais des signes d’essoufflement apparaissent parallèlement aux sautes d’humeur de Peter Sellers et à ses problèmes de santé.
A LA POURSUITE DE LA PANTHERE ROSE
Peter Sellers prouve à lui-même et à ceux qui en doutaient encore qu’il est un grand acteur avec Bienvenue Mister Chance (1979) et marche sur l’eau du lac qui mène au paradis le 24 juillet 1980. Deux ans après Blake Edwards met en chantier simultanément deux autres Pink Panther sans le créateur du rôle de Clouseau : A la recherche de la Panthère Rose, réalisé en partie avec des scènes coupées de Quand la Panthère rose s’emmêle, et L’Héritier de la Panthère Rose, avec Ted Wass dans le rôle du successeur de l’inspecteur Clouseau. Clouseau apparaît à la fin de cet Héritier illégitime sous les traits de... Roger Moore, star de l’autre grande franchise des années soixante-dix : les James Bond.
Blake Edwards aura bien des occasions par la suite de démontrer que le talent et le succès ne l’ont pas quittés mais, comme hanté par le spectre de Peter Sellers, il se sentira obligé de revenir vers La Panthère Rose avec Le fils de la Panthère Rose (1992) et un Roberto Benigni pas encore célèbre dans le rôle du fils de Jacques Clouseau.
Philippe Lombard nous offre avec le livre Pleins feux sur... La Panthère Rose une splendide et merveilleuse occasion de redécouvrir ou de découvrir l’univers délirant de l’inspecteur Clouseau sous tous ces aspects, dans un esprit proche et respectueux de ce précurseur du lieutenant Frank Drebin incarné par Leslie Nielsen ou des personnages de Rowan Atkinson.
La genèse et l’histoire de la série, la vie des protagonistes de cette grande aventure cinématographique dont les coulisses furent aussi farfelues et extraordinaires que les films, la musique, les dessins animés, les films eux-mêmes (du premier jusqu’à la version 2005 et les lieux où elle a été tournée à Paris), leur doublage... tout y est dans cet ouvrage indispensable et sans égal sur La Panthère Rose. Jusqu’à la liste des livres, CD, DVD, des sites internet et des fiches techniques et artistiques en annexe.
Pleins feux sur... La Panthère Rose est le compagnon indispensable et idéal du coffret DVD zone 2 de MGM Home Entertainment regroupant La Panthère Rose et quatre autres films de la série. Un prolongement agréable au génie comique de Blake Edwards et à celui de Peter Sellers. La 11ème aventure de l’inspecteur Clouseau en somme.
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