Le
lieutenant Columbo apparaît pour la première fois dans
Enough Rope, un épisode d'une anthologie de
NBC appelée
The Chevy Mystery Show (1960), écrit
Richard Levinson & William Link. Ce n'est qu'un personnage secondaire, interprété par
Bert Freed (1). Le duo adapte ensuite son script sous la forme d'une pièce de théâtre intitulée
Prescription: Murder, produite en 1962 avec
Joseph Cotten dans le rôle du
docteur Roy Flemming,
Agnes Moorehead dans le rôle de son épouse
Claire,
Patricia Medina (
Susan Hudson, sa maîtresse) et
Thomas Mitchell dans le
Columbo. Plus tard, Levinson & Link transforment leur pièce en un scénario pour un téléfilm réalisé par
Richard Irving. Produit par
Universal et diffusé sur NBC en février 1968,
Inculpé de meurtre (
Prescription: Murder)
met en vedette
Peter Falk dans le rôle du lieutenant, face à
Gene Barry dans celui du
docteur Ray Flemming et
Katherine Justice (
Joanne Hudson).
Irving dirige de nouveau Falk en Columbo dans
Rançon pour un mort (
Ransom for a Dead Man, 1971), un téléfilm pilote écrit par
Dean Hargrove, Richard Levinson & William Link. Suite à son succès, l'acteur joue le personnage de 1971 à 1978 et devient célèbre dans le monde entier.
Columbo a également popularisé l'énigme policière inversée
(2). Peter Falk reprend son rôle le plus connu de 1989 à 2003. En tout 69 téléfilms ont été réalisés. En 2004, l'imitateur et présentateur
Pascal Brunner est devenu le détective dans
Une femme de trop, adapté de la pièce américaine par
Pierre Sauvil. Au Royaume-Uni,
Dirk Benedict (
L'Agence tous risques,
Galactica) a joué
Prescription:Murder sur scène
en 2010.
John Guerrasio lui a succédé l'année suivante.
Alexandre Brasseur a porté l'imperméable dans
Crime sans ordonnance (2013), une autre adaptation française, dirigée par
Didier Caron avec
Delphine Piard et écrite par Pierre Sauvil.
Créée au
Théâtre Michel en septembre 2016,
Columbo: Meurtre sous prescription est une nouvelle adaptation se passant à Los Angeles en 1971. Elle est écrite par Didier Caron, (qui dirige avec Delphine Piard) et
Laurence de Villeneuve. Roy Flemming, psychiatre renommé, pense qu'il a commis le crime parfait avec la complicité de Joanne Hudson, sa patiente et maîtresse: le meurtre de son épouse. Malheureusement pour lui, le lieutenant Columbo enquête. Flemming ne prend pas garde à ce policier de la criminelle, faux naïf débraillé, qui fume le cigare et porte un imperméable froissé.
Dave Gordon, substitut du procurerur et bon ami de Roy, réagit de la même façon. Sauf que Columbo remarque rapidement des incohérences dans le récit de Flemming.
Columbo: Meurtre sous prescription nous ramène le légendaire lieutenant avec une authentique pièce policière (à l'humour fin) mais les éléments tant appréciés par les fans sont là.
Columbo n'a jamais de stylo sur lui. Il parle toujours de sa femme et de sa famille. Le chien et la
Peugeot sont mentionnés. De nombreuses répliques sont familières à celles et ceux qui connaissent bien
Inculpé de meurtre. La pièce ouvre même sur un générique semblable a celui du téléfilm, y compris le thème jazzy composé par
Dave Grusin.
Martin Lamotte capture merveilleusement l'esprit du lieutenant sans essayer d'imiter Peter Falk ou
Serge Sauvion, sa voix française
(3). Le talentueux
Pierre Azéma interprète la quintessence des meurtriers de
Columbo.
Karine Belly est excellente en Joanne.
Stéphane Boutet est une plaisante surprise dans le rôle du dévot Gordon, assez différent du
Burt Gordon interprété par
William Windom en 1968.
Carol, la femme du docteur Flemming, jouée par
Nina Foch dans le téléfilm, n'est pas vue dans cette version.
Captation de la pièce réalisée par
Antoine Galey et
produite par
Le Théâtre Michel et
La Compagnie des Indes, avec
Paris Première et
France Télévisions. Décors par
Sophie Jacob. Costumes par
Virginie Houdinière.
Éclairage par
Sebastien Lanoue. Générique
Stéphane Pinot. Pièce produite par Le Théâtre Michel.
(1) Le scénario empruntait certains éléments de leur nouvelle
Dear Corpus Delicti, publiée la même année dans
The Alfred Hitchcock Mystery Magazine.
(2) Où le crime est décrit et le criminel (généralement) montré dès le début.
(3) Serge Sauvion a clairement contribué à la popularité de
Columbo en France.
http://www.theatre-michel.fr/Spectacles/columbo/
http://blog.ticketac.com/2016/07/interview-martin-lamotte-columbo-theatre-michel/