vendredi 27 février 2009

POUR VOTRE CONSIDERATION...

Interview de Nikki Finke sur le site IWantMedia.com, par Patrick Phillips, qui dirige ce site et qui enseigne au département de journalisme à la NYU - l'Université de New York (http://www.iwantmedia.com/people/people78.html).

« Je me définis toujours comme étant une journaliste d'abord et avant tout. Parce que c'est ce que j'ai toujours été, ce que je suis, et ce que je serai. J'utilise aujourd'hui les mêmes méthodes de travail, mais avec encore plus de transparence, que celles que j'utilisais lorsque j'étais chez AP aux Etats-Unis où à l'étranger, au Los Angeles Times, au New York Observer, et au New York magazine. Mon site est la version quotidienne de ma colonne hebdomadaire dans le LA Weekly. D'où le nom Deadline Hollywood Daily. »

81ème CEREMONIE DES OSCARS (PREMIERE PARTIE)

Les enjeux étaient élevés, ce dimanche 23 février 2009, pour la 81ème cérémonie des Academy Awards ("Les Oscars"), à cause des terribles chiffres d'audience de la retransmission de l'année dernière sur le réseau ABC (http://www.deadlinehollywooddaily.com/update-worst-rated-oscars-since-nielsens-started-tracking-them-in-1974/).

C'est pourquoi en septembre dernier, Sid Ganis - président de l' Academy Of Motion Pictures Arts & Sciences (AMPAS - Académie des Arts et des Sciences du Cinéma) - a confié la production de l'évènement à Laurence Mark et Bill Condon (http://www.deadlinehollywooddaily.com/yet-more-cronyism-in-choosing-81st-oscar-producers-larry-mark-bill-condon/). Puis l'AMPAS a demandé à l'acteur australien Hugh Jackman de présenter le show (http://www.deadlinehollywooddaily.com/motion-picture-academy-wants-hugh-jackman-to-host-he-may-say-yes-if-this-oscars-are-different/).

A ce moment-là, votre humble serviteur se livra à une blague bon marché chez Nikki Finke: « Wolverine: The AA’s Final Cut… » ( « Wolverine aux Oscars: Silence on coupe… »). Le fait est que je voulais l'extraordinaire comique britannique Ricky Gervais. Puis j'ai appris (comme je suis ignorant!) que Jackman avait présenté les prestigieux Tony Awards - les Oscars du théâtre américain - trois fois (2003-2005) et qu'il est un showman complet.

Je ne veux pas être trivial, mais la vue de Jackman dans un smoking a presque fait pleurer le vieux fan de James Bond que je suis, car il aurait fait un 007 convenable (même si Clive Owen reste mon choix personnel). Les répliques d'introduction étaient formidables, particulièrement le « Je suis un Australien, qui a joué un Australien dans un film appelé Australia - Je présente ». Et le « L'année prochaîne je jouerai dans un film appelé New Zealand », à cause des réductions dûes à la récession, était brillant.

Tout commençait bien, lorsqu'est arrivé ce - euh, comment dire... cet embarassant numéro d'ouverture qualifié par Nikki Finke de « Pire ouverture de l'Histoire des Oscars » (http://www.deadlinehollywooddaily.com/live-snarking-the-2009-academy-awards/). Elle ajoute que la fameuse ouverture de 1989 avec Rob Lowe et Blanche-Neige (http://www.youtube.com/watch?v=-qeygd0qPDM) ressemble « à un chef-d'oeuvre en comparaison». Comme c'est cruel... Mais non, Blanche-Neige reste N°1. Pauvre Anne Hathaway, soit dit en passant.

La présentation des nommées pour la catégorie de Meilleure actrice dans un second rôle, par cinq lauréates précédentes, était lourde. Mais entendre Whoopi Goldberg dire « l'objet de votre amour est toujours hors de l'écran » en parlant des nonnes au cinéma, nous fit espérer qu'elle resterait pour présenter la soirée. Cette réplique est-elle de l'ancien habitué de Hollywood Squares, Bruce Vilanch - un des auteurs? (1)

Un des grands moments de la soirée fut la présentation par Tina Fey et Steve Martin de la catégorie du Meilleur scénario original. Tina Fey était la meilleure raison de regarder Saturday Night Live avant l'élection présidentielle américaine et Steve Martin est un des héros de mon enfance - c'est pourquoi je trouve La Panthère rose 2 très triste. Cette séquence était un grand moment comique, mais aussi d'émotion, avec le touchant discours d'acceptation de Dustin Lance Black pour Harvey Milk. Personnellement, j'aurai donné l'Oscar à Martin McDonagh pour Bons baisers de Bruges (In Bruges), un des meilleurs films que j'ai pu voir dans ma vie de cinéphile.

Simon Beaufoy (Slumdog Millionaire), gagnant dans la catégorie Meilleure adaptation a remercié son épouse « pour laquelle les scénaristes anglais sont obligés d'écrire des histoires d'amour parce qu'ils n'arrivent pas vraiment à dire ce qu'ils pensent ». Merveilleux! C'est pour ça que le Royaume-Uni est le pays de Charlotte Brontë et Jane Austen.

(A suivre)

(1) Célèbre jeu télé américain (http://www.classicsquares.com/) co-produit et co-animé par Whoopi Goldberg dans sa version 1998-2004. L'émission fut adaptée en son temps par la télévision française sous le titre L'Académie des neuf.

Deuxième partie: http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/81eme-ceremonie-des-oscars-deuxieme.html
Troisième partie: http://thierryattard.blogspot.com/2009/04/81eme-ceremonie-des-oscars-troisieme.html

DES LIONS EN HIVER

Beaucoup de nouvelles sur le front corporatif. Remercions donc Nikki Finke's Deadline Hollywood Daily (http://www.deadlinehollywooddaily.com/). Nikki et son blog sont en grande forme, en ce début d'année 2009.

« Des lions, des tigres et des panthères! Oh mon Dieu! » (Dorothée dans le Magicien d'Oz)

UN TIGRE A LA PORTE (OHI'MBUBE, OHI'MBUBE)

Carl Icahn (http://www.icahnreport.com/), financier américain et raider, a augmenté sa présence dans l'actionnariat de Lionsgate (http://www.deadlinehollywooddaily.com/carl-icahn-increases-stake-in-lionsgate/). Parmi les éléments de valeur de cette compagnie: Saw, la franchise de films d'horreur, les films de Tyler Perry (http://www.tylerperry.com/) et un catalogue impressionnant(http://www.deadlinehollywooddaily.com/carl-icahn-may-be-amassing-a-bigger-lionsgate-stake-than-anyone-realizes/).

Pour être parfaitement honnête, cette nouvelle laisserait votre humble serviteur totalement indifférent si elle n'était pas complètée d'un scoop plus intéressant de Nikki: M. Icahn semble s'intéresser aussi à MGM (http://www.deadlinehollywooddaily.com/carl-icahn-interested-in-mgm-now-too/).

La question est maintenant la suivante: quelles sont les intentions de Carl Icahn derrière cette chasse aux lions? Une fusion? Ou du shopping sur catalogue, à la fois sur les titres Lionsgate et MGM? Comme notre ami canadien Furious D (http://dknowsall.blogspot.com/), grand connaisseur de l'industrie, le remarque en commentaire sous le post de Nikki: « Il doit projeter d'ajouter le catalogue MGM/UA à celui de Lionsgate. En tant que marque, MGM sait vendre de l'Histoire, mais a bien du mal à vendre de nouveaux projets » (http://www.deadlinehollywooddaily.com/carl-icahn-interested-in-mgm-now-too/#comment-206049).

Nous aimons tous la marque MGM, nous lui devons une partie de notre intérêt pour le cinéma. Mais avec tout le respect dû à ces trois lettres, le MGM d'aujourd'hui c'est avant tout la bournesque franchise 007, le catalogue et des remakes de fleurons de la MGM (Rollerball, Les pirates du métro... De grâce regardez les originaux d'abord!) Comme l'écrit Nikki: « Les gens de MGM ont peut-être fait leur publicité sur le retour des jours glorieux, mais c'était seulement pour fabriquer de quoi rendre la compagnie désirable aux yeux des autres ». Itte missa est?

LE RENARD S'EVADE A TROIS HEURES

Il pleut des scoops chez DHD... Nikki Finke a annoncé que Peter Chernin a décidé de quitter son poste de N°2 de News Corporation - maison-mère de Twentieth Century Fox (http://www.deadlinehollywooddaily.com/source-peter-chernin-leaving-news-corp/). « Qui pour lui succèder? » demande Nikki. Votre serviteur pense, comme beaucoup d'observateurs, que Elisabeth Murdoch - la fille du patron de News Corp, Rupert Murdoch - est la mieux qualifiée.

Mais Elisabeth Murdoch ne souhaite pas entrer au conseil d'administration de News Corp (http://www.deadlinehollywooddaily.com/new-murdoch-family-drama-report-says-daughter-elisabeth-declined-spot-on-news-corp-board/). Avec Shine Group, elle a réussi au Royaume-Uni à bâtir avec brio un mini-empire de production télévisuelle qui rappelle l'époque de ITC Entertainment. Shine possède Kudos, compagnie régulièrement mentionnée dans ce blog.

mardi 24 février 2009

BON, SERIEUSEMENT...

Normalement, ceci ne rentre pas à proprement parler dans mon champs d'intérêt professionnel habituel (bien que ce blog parle de télévision comme de cinéma) et d'ordinaire je ne fonctionne pas en "mode émotionnel". Mais je lis sur le toujours excellent site Digital Spy, que Cerrie Burnell, une présentatrice de la chaîne CBeebies (la chaîne pour enfants de la BBC) atteinte d'un handicap, est victime d'une campagne émanant de certains parents qui ont suggéré que la jeune femme - née sans la partie inférieure du bras droit - pourrait [Mon Dieu, comment puis-je même être obligé d'écrire ce qui va suivre...] "effrayer les enfants" (http://www.digitalspy.co.uk/tv/a147553/disabled-bbc-presenter-scaring-children.html).

Ce qui m'effraie, pour ma part, c'est que certaines personnes puissent penser ce genre de choses. Heureusement, le patron de CBeebies, Michael Carrington, et la Beeb, ont exprimé leur soutien à mademoiselle Burnell (http://www.digitalspy.co.uk/tv/a147613/bbc-defends-disabled-presenter.html). Puis-je rappeler que quand j'étais plus jeune, la BBC abritait l'émission Déclic (Vision On), un programme audacieux, drôle et intelligent conçu pour les enfants sourds et mal-entendants (et les autres aussi, c'était une de mes émissions favorites...)

Comme la Beeb, et beaucoup d'autres, votre humble serviteur aimerait exprimer son soutien à Cerrie Burnell.

ADAPTATION... (LAW & ORDER UK)

Law & Order: UK, chaque lundi sur ITV1, est le dernier format de série télé en date à être adapté hors de son territoire d'origine. Le phénomène n'a rien de nouveau: Hollywood tente régulièrement de transposer des formats britanniques pour le cinéma ou la télévision. Le non-nécessaire Life on Mars du réseau ABC est une récente illustration de ce "bon soin" de l'industrie US, dont les conseils en matière de clonage doivent provenir directement de Michael Drucker (1).

ENVOYEZ LES...

Parfois le mouvement va en sens inverse. Souvenez-vous de The Upper Hand (1990-1996), la version britannique de Madame est servie (Who's the boss)? Et maintenant le vénérable New York District/New York Police judiciaire (Law & Order), monument de la franchise initiée par le producteur Dick Wolf sur le réseau américain NBC en 1990. Depuis que Yo soy Betty la fea (1999-2001), une sympathique telenovela colombienne a été vendue avec succès partout dans le monde pour des remakes locaux (tels que le très surrestimé Ugly Betty aux Etats-Unis, ou le délicieux Le destin de Lisa/Bruno, alias Verliebt in Berlin, en Allemagne) les producteurs ont l'air de croire qu'on peut vendre un format de série télévisée comme on exporte La roue de la fortune.

Ce n'est pas la première fois que Dick Wolf arrive à vendre un Law & Order pour une adaptation locale. TF1 a adapté via Alma, une filiale, Law & Order: Criminal Intent en tant que Paris Enquêtes criminelles pour un résultat assez peu impressionnant. TF1 et Alma avaient aussi adapté la série italienne RIS Delitti Imperfetti (la réponse de l'Italie aux Experts), produite depuis 2004 par Taodue pour Canale Cinque.

Law & Order: UK est une co-production NBC Universal et Kudos, la compagnie à l'origine de classique comme Les Arnaqueurs VIP ou Life on Mars, ou d'une des plus intéressantes séries de 2008: The Fixer. Le casting est prestigieux: Bradley Walsh (Coronation Street), Ben Daniels (The State Within), Jamie Bamber (Battlestar Galactica), Harriet Walter (Raison et sentiments), Bill Paterson (Sea of Souls)... et Freema Agyeman, qui doit avoir plein de cousines lui ressemblant comme deux gouttes d'eau dans chaque série télé du Royaume-Uni. Et Chris Chibnall (Torchwood), scénariste en chef, s'est vu confié la tâche suicidaire de transposer Law & Order pour un public britannique.

DISTRICT INFRANCHISSABLE

Le problème est que Law & Order est probablement la série la moins transposable au monde. A la fois police procedural et court drama, c'est une des productions les plus intrinsèquement américaine jamais réalisée. Depuis l'ambiance reminiscente de Kojak ou d'Homicide jusqu'à cette procédure judiciaire américaine qui imprègne la culture occidentale au point qu'en France des juges sont souvent appelés à tort "Votre Honneur". Pire, lorsque vous achetez un format, vous achetez ses éléments: ici, l'intro (« Dans le système de justice pénale, le peuple est représenté par deux groupes distincts mais d'égale importance... »), le fameux "Dum Dum", ou encore l'heure et le lieux indiqués en bas de l'écran (tellement années 1990). Déplacez ces gimmicks en dehors des séries si brillamment conçues par Dick Wolf, ajoutez-y des acteurs qui tentent de reproduire les attitudes ou les maniérismes de leurs homologues américains, et vous risquez d'obtenir une parodie façon Dead Ringers (2).

Plus fatal, ITV (3) aurait dû se soucier de la façon dont ça s'est passé en France, où le principal reproche fait à Paris Enquêtes criminelles était la copie carbone obligatoire des histoires originales, vues et revues avant la première de la version française. Ce syndrome de la photocopieuse était aussi une des faiblesse du RIS français (http://thierryattard.blogspot.com/2008/01/ris-dlits-trs-imparfaits_29.html), et lorsque TF1 a décidé de montrer l'excellente version italienne le mercredi après-midi (quatre ans après la première diffusion de l'adaptation française), celle-ci a rapidement disparu sans que cela n'émeuve qui que ce soit.

En décembre j'écrivais: « La nomination pour l'Award de "l'escadron suicide" va à Law & Order: UK » (http://thierryattard.blogspot.com/2008/12/itv-hiver-printemps-2008-2009-la-bbc-ou.html). Au moins avons nous droit à un très classe et "West-winguesque" (hein?Je croyais que l'idée générale était de rendre Law & Order britannique) thème générique, et je lis que Juliet Aubrey (Primeval) est en vedette invitée dans un épisode. « Sur que c'est elle qui a fait le coup, Chef».

(1) Le méchant du film A l'aube du sixième jour.
(2) Célèbre et désopilante émission comique de la BBC.
(3) A propos, j'aime beaucoup les dossiers de presse de ITV. Les gens de leur service de presse font vraiment un très bon boulot (http://www.itv.com/documents/doc/L&O%20PP.doc).

samedi 21 février 2009

L'UNIQUE RAISON DE GARDER UN OEIL SUR LES OSCARS

Demain, Nikki Finke (http://www.deadlinehollywooddaily.com/) va bloguer sur la cérémonie des Oscars en direct pour son Deadline Hollywood Daily (http://www.deadlinehollywooddaily.com/dhd-reminder-2-its-live-snarking-time/).

Pendant que nous parlons de personnes que nous apprécions, notre ami canadien Furious D a décidé d'aider Kate W. et ses collègues pour le délicat moment du discours d'acceptation(http://dknowsall.blogspot.com/2009/02/heres-your-oscar-speech.html).

Mise à jour: « Venez pour le cynisme. Restez pour la subversion »... (http://www.deadlinehollywooddaily.com/live-snarking-the-2009-academy-awards/). Magnifique! Ma préférée: « Vous savez que le public du Kodak Theatre est en manque de spectacle lorsqu'un Français qui fait tenir un Oscar sur son menton obtient les plus gros applaudissements de la soirée ».

Vous ne pensiez tout de même pas que celle-là allait passer inaperçue. N'est-ce pas, Nikki?

vendredi 20 février 2009

LA CHICA DE AYER (LE LIFE ON MARS ESPAGNOL)

2009, Samuel Santos est un ambitieux et déterminé inspecteur chef de la police de Madrid. Heurté violemment par une voiture, il se réveille 32 ans auparavant, en 1977, durant l'España de la Transición (l'Espagne pendant la transition vers la démocratie, deux ans après la mort du général Franco).

Non seulement il se retrouve au rang de simple inspecteur mais il doit travailler sous les ordres de l'inspecteur chef Joaquín "Quin" Gallardo, l'épitomé du macho dans une police sexiste et homophe qui flirte constamment avec les frontières de la loi. Et il n'y a qu'Ana Valverde, chargée des tâches administratives, qui ne pense pas que Santos est fou. Cela vous semble familier? Bien sûr... La chica de ayer (La fille d'hier) est l'adaptation espagnole officielle de Life on Mars (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/life-on-mars-saison-1.html), la série culte de la BBC avec John Simm dans le rôle de Sam Tyler.

Cette version espagnole (une première saison de 8 episodes), produite par la compagnie Ida y Vuelta, arrivera bientôt sur Antena 3 (Un Dos Tres) avec Ernesto Alterio dans le rôle de Samuel, Antonio Garrido dans celui de Gallardo - le Gene Hunt hispanique, et Manuela Velasco dans le rôle d'Ana.

Au contraire de l'absolument pas nécessaire remake américain pour le réseau ABC, l'idée d'un Life on Mars espagnol est sur le plan narratif très séduisante - avec le choc culturel entre le flic de 2009 et les forces de police d'une Espagne au début de l'ère post-Franco. Cet angle culturel et historique espagnol pourrait faire de La chica de ayer (en référence à un standard by du groupe Nacha Pop) une série bien plus intéressante que son homologue américaine. Et l'Espagne avait fait plutôt du bon travail avec son adaptation de RIS Delitti Imperfetti (RIS Cientifica, pour Telecinco) - la réponse italienne à la franchise CSI.

La chica de ayer sur le site d'Antena 3: http://www.antena3.com/lachicadeayer/

Des premières impressions (en Espagnol): http://www.chicadelatele.com/2009/02/17/la-chica-de-ayer-cuatro-minutos-que-bien-valen-mi-atencion

jeudi 19 février 2009

DOCTOR WHO: THE WRITER'S TALE (BBC BOOKS)

Une conversation instructive, franche, chaleureuse et pleine d'humour entre Russell T. Davies, scénariste et producteur, patron de la franchise Doctor Who, et le journaliste Benjamin Cook - collaborateur régulier du Radio Times et de Doctor Who Magazine. Cette discussion se déroule entre février 2007 et mars 2008, durant une période plus que décisive pour la série télévisée à succès et ses spin-offs.

LA PLUS GRANDE HISTOIRE JAMAIS CONTEE

« Renouvelé? Vraiment? C'est ça, j'ai été renouvelé. C'est grâce au TARDIS. Sans ça je ne pourrai survivre. » (Le second Docteur, Power of the Daleks, 1966)

En 1963 Sydney Newman, responsable des dramatiques à la BBC, décide de lancer une série télé de science-fiction pour enfants à caractère éducatif. Avec pour héros un mystérieux vieil homme grincheux d'origine extra-terrestre appelé Le Docteur. Ce Docteur voyage à travers l'espace et le temps avec des compagnons humains dans une cabine d'appel de la police de couleur bleue - plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Newman demande à une brillante jeune femme dénommée Verity Lambert (http://thierryattard.blogspot.com/2008/04/verity-lambert.html) de produire la série. Après la première histoire elle est convaincue qu'il est crucial de poursuivre avec une histoire plus spectaculaire, et choisit en dépit des réticences de Donald Wilson, responsable des séries pour la Beeb, un script de Terry Nation où Le Docteur et ses compagnons affrontent des robots démoniaques ressemblant à des poivrières: Les Daleks.

Cette décision avisée rend le programme très populaire, mais c'est une idée simple qui va confèrer à Doctor Who une longévité extraordinaire: en 1966 William Hartnell, l'acteur qui joue le Docteur, doit quitter la série. Les producteurs et le responsable des scenarii décident de "régénérer" leur personnage de vieux grincheux en une espèce de clochard chaplinesque interprété par Patrick Troughton. Cinq autres acteurs suivront sa trace (avec des costumes, des personnalités et des compagnons différents) jusqu'à l'annulation en 1989 de ce qui était devenu à travers les années une véritable institution britannique.

Doctor Who est brièvement ressuscité pour le réseau américain Fox en 1996, avec un téléfilm co-produit par la BBC et Universal Television. Puis un long métrage cinéma est envisagé mais en 2003 la Corporation pense qu'il est temps que le Docteur fasse un véritable retour à la télévision. La productrice galloise Julie Gardner, Responsable des dramatiques pour BBC Wales (BBC Pays de Galles), est contactée par Jane Tranter, contrôleur en charge des dramatiques, qui lui offre de pouvoir s'occuper de la nouvelle version de Doctor Who. Gardner appelle Russell T. Davies, scénariste et producteur né à Swansea - créateur de classiques tels que Queer as Folk, Bob & Rose ou The Second coming - et avec qui elle a travaillé sur Casanova (qui met en vedette David Tennant dans le rôle du jeune Giacomo Casanova).

THE SHAKESPEARE CODE

« Avais-tu déjà pensé, vraiment, que Doctor Who serait si important pour la BBC? C'est sans doute ce qui est tout à la fois la chose la plus folle et la plus positive. » (Russell T. Davies à Benjamin Cook)

Le nouveau Doctor Who est lançé en mars 2005. Quatre saisons, deux séries dérivées Torchwood et The Sarah Jane Adventures), deux stars - Christopher Eccleston et David Tennant - et un spécial plus tard, le nouveau Who est à la hauteur du statut de série culte de la version antérieure, en étant le navire amiral de la qualité de la télévision britannique telle que perçue dans le monde entier. La série est devenue le principal aimant à profit de BBC Worldwide, la branche commerciale de la Beeb, et suscite chaque jours plusieurs milliards de mots en rumeurs, infos, commentaires et analyses sur des sites et forums internet, et dans la presse.

Doctor Who: The Writer's Tale, est construit autour d'une correspondance d'e-mails entre Russell T. Davies, "showrunner" et scénariste en chef de Doctor Who, et le journaliste Benjamin Cook. Elle démarre en février 2007 lorsque Cook a l'idée d'un article de magazine à propos du processus scénaristique sur un ou deux épisodes de Doctor Who écrits par Davies, et au-delà de ça, à propos de l'exploration du « méticuleux processus de création ». L'auteur accepte gracieusement bien qu'il n'y ait « que très peu de traces physiques du processus scénaristique à te montrer. Pas de notes. Je pense, et pense et pense encore...» Le cheminement de la pensée est précisément ce qui intéresse Cook et ils entament ce que Davies surnomme La Grande Correspondance (« ...on pourrait même en tirer un livre »).

D'après Benjamin Cook, le poids de l'attente semble être ce qui pousse Russell T. Davies a écrire. Et les attentes sont plus fortes que jamais en ce début de 2007, après les sommets atteints par la saison 3 (la meilleure saison à ce jour) et avant la figure imposée du méga-colossal démesuré spécial de Noël (aptement "pitché" comme étant un « croisement entre Titanic dans l'espace et L'Aventure du Poseidon! ») - grand moment des vacances de Noël tant pour les fans de Who que pour les télespectateurs britanniques en général.

DOCTOR WHO CONFIDENTIAL BACKSTAGE

« Il n'y aura pas de Doctor Who cette année. Russell était trop occupé à envoyer des e-mails à Ben. » (Benjamin Cook)

Illustré par des pages de scripts, de magnifiques photos jamais vues auparavant, des notes, des messages textos, des travaux de création artistique, ainsi que les propres dessins de Davies (1), Doctor Who: The Writer's tale est le "pass All Access" pour les coulisses du nouveau Who, un Doctor Who Confidential (la série compagnon de Doctor Who) avec plus de sentiments. L' exploration de ce qui anime un des plus importants scénaristes de ce siècle lorsqu'il crèe pour une des plus populaires franchises de la télévision contemporaine. L'écriture est au coeur de la production de séries télévisées au Royaume-Uni (http://dknowsall.blogspot.com/2008/11/boob-tube-how-long-should-series-last.html), ce qui a ce niveau pourrait suffire à faire de The Writer's tale un document du plus grand intérêt.

« Tout ça existe dans ce grand ragoût qui est dans ma tête parce que n'importe quelle histoire peut partir dans n'importe quelle direction. Ce n'est pas tant ce qu'on écrit que ce qu'on choisit qui compte - et je suis bon lorsqu'il s'agit de faire des choix». Turn left? Cook s'embarque pour un voyage privilégié au sein des choix quotidiens du Maître Esprit, à propos chacun des aspects de la préparation et du tournage de la quatrième saison de Doctor Who: l'introduction de la nouvelle assistante du Docteur (Penny?) mais « Est-ce qu'on peut faire revenir Donna [Noble, interprétée bien sûr par Catherine Tate] pour quelques épisodes » - demande Jane Tranter, les vedettes invitées pour le spécial (David Jason ou le Dennis Hopper? Kylie Minogue... « Oui. Kylie Minogue! Ha ha ha ha »), un script se passant durant la Duexième guerre mondiale par Mark Gatiss, des scripts en retard pour The Sarah Jane Adventures, le retour annuel d'une némésis de l'équipe de Torchwood, une race extra-terrestre "trop Primeval", etc... Et lorsqu'arrive le sujet de Russell T. Davies déclinant l'offre de s'occuper d'une cinquième saison (« Ce n'est pas une question d'argent, et tant Jane que Julie [Gardner] le savent »), le livre se transforme en la chronique journalière de l'Année de tous les dangers pour le programme le plus célébré de la télévision britannique.

VOYAGE OF THE DAMNED

« L'idée derrière ce livre, alors, était de découvrir exactement ce que c'est de vivre, et d'écrire, sous la pesanteur d'une telle attente » (Benjamin Cook)

Pesanteur est le mot qui convient pour résumer combien avoir en charge la destinée d'une icône telle que Le Docteur, qui a presque un demi-siècle d'Histoire, peut être un fardeau. Tout d'abord le poids des fans, de ceux que Davies a baptisé plutôt maladroitement les "ming-mongs". « J'ai parcouru Outpost Gallifrey pour lire combien je suis nul »... Russell T. Davies semble avoir un problème personnel avec Outpost Gallifrey (http://www.gallifreyone.com/), quand il décrit comment surfer sur ce forum a été une expérience quasi-traumatique pour la scénariste Helen Raynor, comme pour le compositeur Murray Gold. A cet égard, écrire un provocateur « Créer quelque chose n'est pas une démocratie. Les gens n'ont pas leur mot à dire » ne va certainement pas arranger les choses (et encore moins la remarque sur « l'inépuisable et impitoyable idiotie de la 'critique' sur internet » de l'écrivain renommé Philip Pullman dans sa préface pour le livre).

Ensuite, le poids de l'économie, depuis la très responsable préoccupation de ne pas gaspiller l'argent de la BBC (« Bien sûr que le problème du budget me terrifie. J'ai dépensé près de 500 millions de livres sterling, alors je vais devoir me calmer un peu. Où je pourrai bien leur demander de fermer BBC Three »), jusqu'aux réalités d'une franchise télé lucrative (à propos de yaourts aux fruits: « C'est le seul produit sous licence sur lequel Julie et moi étions hésitants, mais ce genre de choses peut valoir une fortune pour BBC Worldwide »). Enfin, le poids de décisions personnelles sur la quatrième saison. « Nous avions décidé que nous ferions une quatrième saison (la troisième de David [Tennant]) avec une fin impressionnante après laquelle on retirerait la série de l'antenne, juste pour un petit moment, à part le spécial. Comme ça on pourrait respirer un peu, puis une nouvelle équipe de production pourrait s'installer, trouver ses marques, et se préparer pour la saison 5 »...

A ce stade, la presse tabloïde se jette sur les plans de Davies et l'impression qu'on en retire est que l'équipe de Doctor Who a désespérement besoin des services de la Jenny Lewis de Primeval. Ce n'est pas la première fois, car il se souvient encore de la fuite à propos de Christopher Eccleston quittant la série. « On a plannifié ça de longue date »... mais les plans ne se déroulent pas toujours sans accroc: « ... quand David termine la saison 4, il part pour la Royal Shakespeare Company jouer Hamlet» et la production réalise qu'il ne sera pas dans la saison 4 à cause du calendrier. « ... je m'inquiétais du fait que David était personnellement tenu responsable pour 'l'année d'interruption', comme si on faisait ça pour qu'il puisse jouer Hamlet » Que dirait Francis Urquhart? (2)

Peter Fincham, controleur de la BBC à l'époque, s'inquiète aussi (« Pourquoi est-ce qu'on fait ça?! Pourquoi?! »): « J'ai dû aller dans le bureau extrèmement huppé de Peter Fincham, aujourd'hui, et lui expliquer pourquoi je ne serai pas sur une cinquième saison. Oh, il n'est pas content. C'était très délicat ». Les problèmes arrivent de toute part et Russell T. Davies s'inquiète également pour les équipes qui travaillent régulièrement sur la série, à Cardiff, après l'annonce que Doctor Who ne reviendrait pas avant 2010. Et un incendie ravage une partie des studios Cinnecittà Studios à Rome, où la production tournait l'épisode censé se passer à Pompeii - « Phil [Collinson, producteur] ne serait-il pas sorti pour fumer, et est-ce qu'il n'aurait pas laissé tomber sa cigarette? » demande candidement Benjamin Cook.

A LA CROISEE DES CHEMINS

« Steven, j'ai changé d'avis? Comment, 'Russell qui'?»

Journal subconscient de la saison 4, Doctor Who: The Writer's Tale est un instrument de choix pour une meilleure compréhension de ces moments de manipulation accrocheuse typiques du règne flamboyant de Russell T. Davies: la "Fille du Docteur" (« Allez, Russell, fuite ça et regarde internet exploser! »), le terrible "envoyez le clone" de la régénération avortée, le grand David Morrissey en Next Doctor dans une occasion manquée... Ce qui n'est pas compréhensible c'est ce moment anti-accrocheur dans la conversation entre "Invisible Ben" et Davies qui mène - « Quoi? Quoi? Quoiiii??? » - à l'abandon du cliffhanger de la saison, avec les Cybermen, au profit d'une bande-annonce après le générique de fin.

The Writer's Tale est une histoire de création et de créativité, un feuilleton corporatif, un roman d'aventure, une invitation à assister à la fin d'une époque pour la meilleure série de l'Histoire de la Télévision (avec un nouveau Docteur et une nouvelle équipe de production arrivant pour la saison 5), un tour de force du journaliste Benjamin Cook. C'est aussi un exercice de transparence pour Davies, auteur devenu de facto entrepreneur dans un environnement où piloter une institution telle que Doctor Who provoque souvent la controverse (« Nous avions besoin d'un désert. C'est aussi simple que ça » (3) ) - sur la voie tracée par le regretté John Nathan-Turner, le premier "showrunner" moderne de la franchise. Les 512 pages du livre ont du sens mais aussi de la sensibilité, lorsque la mère de David Tennant est évoquée, mais surtout dans la partie la plus émouvante de Doctor Who: The Writer's Tale: quand Howard Attfield, l'interprète du père de Donna Noble, doit être remplaçé par Bernard Cribbins (dans le rôle du grand-père de Donna), à cause de sa maladie.

Russell T. Davies va laisser les clés du Tardis à Steven Moffat, un autre représentant de cette génération brillante de scénariste qui rend la fiction télévisuelle britannique si unique. Queer as Folk a qualifié Davies en tant qu'auteur audacieux et novateur, et il a relançé Doctor Who pour ancrer la série dans les réalités de son époque. « Voilà la définition de Doctor Who. C'est la série qui revient ». Davies l'auteur va revenir après Doctor Who et on peut parier que le poids de notre attente égalera celui de ses propres attentes et de ses propres défis.

(1) A quand un livre réunissant exclusivement des dessins de Russell T. Davies sur la production de Doctor Who? A la manière du Will write and direct for food de Sir Alan Parker (http://thierryattard.blogspot.com/2008/05/le-ralisateur-et-scnariste-alan-parker.html).
(2) Personnage créé par le romancier Michael Dobbs, popularisé par la sublime interprétation de Ian Richardson dans la trilogie Château de cartes (House of Cards), et dont la phrase fétiche est: « Vous êtes libre de le croire, mais je ne puis faire de commentaire ».
(3) http://www.sfx.co.uk/page/sfx?entry=doctor_whobai

Doctor Who: The Writer's Tale (BBC Books/£30 - http://www.rbooks.co.uk/product.aspx?id=1846075718)

Site officiel de The Writer's Tale: http://www.thewriterstale.com/ (avec six scripts téléchargeables en format PDF).

jeudi 12 février 2009

LOST IN HOLLYWOOD

Oh, que j'adore Hollywood! En septembre 2008, votre humble serviteur plaisantait autour de l'idée d'un remake américain de Lost in Austen (http://thierryattard.blogspot.com/2008/09/six-pieds-sous-terre_19.html): Quoi d'autre après le remake de Life on Mars par ABC? Un remake américain du Lost in Austen d'ITV? « Amanda Price déteste sa vie, mais elle aime Autant en emporte le vent [Imaginez la voix du regretté Don LaFontaine] ... Lost in Mitchell, bientôt! »

Et voilà que je lis sur le site de The Guardian que la série d'ITV va devenir un film hollywoodien produit par Sam Mendes (http://www.guardian.co.uk/media/2009/feb/11/lost-in-austen-hollywood-film). Après tout la Fox persiste avec son remake d'Absolutely Fabulous (http://leegoldberg.typepad.com/a_writers_life/2009/02/remakes-agogo-and-notago.html). Je suis certain que je vivrai assez vieux pour voir un remake télé américain de Regan (The Sweeney) avec Harvey Keitel dans le rôle-titre.

Maintenant une question évidente: est-ce que Kate Winslet va remplacer Jemima Rooper pour le grand écran? Euh, s'ils se servent de Margaret Mitchell la production peut trouver mon e-mail sur ce blog...

mercredi 11 février 2009

LE BLOG D'ALAIN CARRAZE (CANAL PLUS)

Le journaliste Alain Carrazé (http://alaincarraze.blog.canal-plus.com/about.html), spécialiste des séries télévisées, auteur de quelques ouvrages de référence, a un blog vidéo sur le site de Canal Plus (http://alaincarraze.blog.canal-plus.com/) sur lequel il traite de l'actualité et des tendances de l'univers des séries. Toujours attentif aux commentaires de ses visiteurs - auxquels il réagit très fréquemment - il vient de lancer une nouvelle rubrique, intitulée Questions/Réponses (http://alaincarraze.blog.canal-plus.com/archive/2009/02/05/special-questions-reponses.html).

Alain Carrazé y répond avec l'érudition et l'expérience qu'on lui connaît à des questions récurrentes sur les coulisses des séries et de la télé, questions qui lui sont posées directement par ses visiteurs: Le prime-time, c'est quoi ? Une chaîne est-elle obligée de diffuser une série qu'elle a achetée ? Une chaîne doit-elle payer une série qu'elle a achetée même si elle ne la diffuse pas ? (Votre humble taulier, ému par la suppression d'un "beau drame du matin" par TF1, se souvient lui avoir demandé un jour au détour d'un commentaire si une chaîne pouvait "se faire rembourser"). Cette semaine (http://alaincarraze.blog.canal-plus.com/archive/2009/02/11/special-questions-reponses-episode-2.html) :

- A combien se négocie une série peu connue telle que Kyle XY et les "monstres" comme Desperate Housewives ou Les Experts ?
- A qui revient la charge des frais d'adaptation (traduction et doublage) : le diffuseur ou le studio ? Qui en est ensuite le propriétaire ?
- Concernant les épisodes diffusés aux Etats-Unis que l'on peut retrouver le lendemain en VOD, qui paye ce service ?

Par ailleurs, et les amateurs de séries comme les nostalgiques de Destination Séries ou de Temps X apprécieront, Alain Carrazé s'occupe également sur le même site de l'émission Séries Express, un tout en images de l'actualité des séries. Dans l'émission du 6 février 2009, un entretien avec la productrice de la série britannique Ashes to Ashes, spin-off de Life on Mars (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/life-on-mars-saison-1.html).

mardi 10 février 2009

MINDER (FIVE)

Depuis que la Beeb a lançé la nouvelle version de Doctor Who en 2005, pour en faire sa franchise la plus profitable, Memory Lane est synonyme de Penny Lane pour la télévision britannique. La Corporation savoure le doux succès de la réinvention du Survivors de Terry Nation par Adrian Hodges (Primeval), Le Prisonnier doit arriver sur ITV, et un nouveau Blake's 7 est dans l'air. Et puis quoi d'autre? Robert Glenister dans le rôle de John Steed pour un remake de Chapeau melon et bottes de cuir? John Simm dans Bergerac? Un nouveau Van Der Valk? (pas un Wallander en Hollande, par pitié...) Stephen Fry en Jason King? (Dieu que j'adorerai ça!)

Chaque mercredi sur la chaîne Five depuis le 4 février, les télespectateurs britanniques ont droit à une nouvelle version d'une série culte: Minder. La série originale Minder fut diffusée au Royaume-Uni de 1979 à 1994 (1), avec Dennis Waterman (après son rôle dans Regan/The Sweeney, un autre favori de votre humble serviteur) et George Cole. Waterman était Terry McCann, un ex-boxeur qui a fait de la prison par loyauté, et qui devient le "minder" - autrement dit le garde du corps - d'Arthur Daley (Cole), un peu scrupuleux mais pas antipathique "entrepreneur". En 1991, Gary Webster remplaça Dennis Waterman, dans le rôle de Ray Daley, le neveu d'Arthur.

Le Minder original, produit par Euston Films, est un des joyaux de la couronne de la regrettée Verity Lambert (http://thierryattard.blogspot.com/2008/04/verity-lambert.html). Il est considéré comme un classique parmi les classiques - tout comme la fameuse chanson du générique, I could be so good for you, interprétée par le grand Waterman en personne. Donc la chaîne Five prend de vrais risques mais montre une véritable ambition avec la nouvelle version , lançant même une campagne nationale de publicité destinée à promouvoir ce nouveau Minder (http://www.guardian.co.uk/media/2009/jan/20/minder-campaign-to-hit-streets), et allant jusqu'à signer le groupe Attic Lights pour interpréter la version 2009 du thème (http://www.sundaymail.co.uk/tv-showbiz-news/music-news/2008/11/02/attic-lights-win-deal-to-record-new-theme-tune-for-minder-comeback-78057-20862115/).

Dans Minder - produit par Talkback Thames, Shane Richie (EastEnders) est Archie Daley, le neveu d'Arthur Daley, et Lex Shrapnel est Jamie Cartwright, le nouveau "Minder". Le duo fonctionne plutôt bien, et Minder emprunte son look et son style aux Arnaqueurs VIP (le Gherkin, célèbre building, serait-il le nouveau symbole de Londres après Lehmann Brothers?) ou Ashes to Ashes. Les critiques sont dévastatrices (pour un avis nuancé et plutôt pertinent: http://www.spiked-online.com/index.php?/site/article/6182/) mais pourquoi vouloir se débarasser aussi vite d'une sincère tentative de Five d'offrir du divertissement populaire à la Kudos? Minder could be so good for you...

(1) Sauf erreur, du Minder original seul le téléfilm Poursuite dans l'Orient Express (Minder on the Orient Express, 1985) a été doublé en Français.

Minder sur le site de Five: http://www2.five.tv/minder/ (avec la vidéo très drôle du générique par le groupe Attic Lights).

Mise à jour: Entretien avec les deux acteurs principaux de la série, Shane Richie et Lex Shrapnel (http://www.telegraph.co.uk/culture/tvandradio/4386540/Interview-Shane-Richie-and-Lex-Shrapnel-on-Minder.html).

LES ARNAQUEURS VIP - FINAL SAISON 5

L'excellent site Digital Spy (http://www.digitalspy.co.uk/) nous offre quelques images du final de la saison 5 des Arnaqueurs VIP (Hustle) , avec le retour de personnages en quête de revanche:

http://www.digitalspy.co.uk/tv/a145907/preview-the-final-episode-of-hustle.html

Il semble bien que les forces créatives derrière cette série ont définitivement remis Les Arnaqueurs VIP sur les rails après deux années sans intérêt. Consultez donc aussi cet article sur Demons, la série d'ITV (http://www.digitalspy.co.uk/cult/a145947/should-demons-be-smited-for-good.html). Il est temps de faire chauffer la Quattro...

jeudi 5 février 2009

LE PRISONNIER (AMC)

Les fidèles lecteurs de cet humble blog se souviennent qu'en décembre nous avions mentionné le blog de la chaîne AMC (http://www.amctv.com/originals/the-prisoner/) sur le tournage du remake de la série Le Prisonnier pour ITV et AMC(http://thierryattard.blogspot.com/2008/12/itv-hiver-printemps-2008-2009-la-bbc-ou.html) - avec Sir Ian McKellen dans le rôle du Numéro Deux et Jim Caviezel dans le rôle du Numéro Six.

Le blog d'AMC comporte entre autres de nombreuses vidéos de tournage et d'entretiens et nous propose maintenant un nouvel aperçu de ce qui nous attend (http://www.amctv.com/videos/the-prisoner/?bcpid=1716442271&bclid=1716500438&bctid=9343885001). Il y a deux mois nous avions exprimé certaines appréhensions et elles demeurent malheureusement intactes. Espérons que le résultat final prouvera que nous n'avions aucune raison de nous inquiéter.

mercredi 4 février 2009

CETTE BANDE S'AUTO-DETRUIRA...

C'est maintenant presque aussi célèbre que les bandes du Watergate. L'enregistrement audio de l'acteur américain - né gallois - Christian Bale (The Dark Knight) criant après le directeur de la photographie Shane Hurlbut, qu'il accuse de ruiner une scène en traversant le plateau de Terminator Renaissance (Terminator Salvation), réalisé par McG (Charlie's Angels).

L'enregistrement a rapidement fait le tour des blogs US: TMZ (http://www.tmz.com/2009/02/02/bale-went-ballistic/), Nikki Finke's Deadline Hollywood Daily (http://www.deadlinehollywooddaily.com/christian-bale-being-a-prick-to-a-dp/), Perez Hilton (http://perezhilton.com/2009-02-02-bales-verbal-barrage-christian-will-eff-a-bitch-up), The Wrap (http://www.thewrap.com/ - avec un lien vers Perez), etc... avec bien évidemment la tonne de commentaires et de réactions (plus de 300 commentaires sur le blog de Nikki).

Deux lecteurs du Nikki Finke's DHD ont qualifié l'affaire de "coup publicitaire". C'est à vous de juger (http://www.aolcdn.com/tmz_audio/020209_christianbale.mp3) mais souvenez-vous du proverbe: « Toute publicité est bonne à prendre », et ce que l'on entend sonne un peu trop Sur les quais, même pour l'acteur d'American Psycho. Il y a six jours, Wired a révélé des visuels exclusifs du film (http://blog.wired.com/underwire/2009/01/terminator-dire.html).

Bande-annonce de Terminator Renaissance: http://www.traileraddict.com/trailer/terminator-salvation/trailer

Mise à jour: Christian Bale contribue à la culture populaire... Jetez donc un oeil à cette hilarante vidéo de Stephen Colbert video trouvée sur Deadline Hollywood Daily (http://www.deadlinehollywooddaily.com/stephen-colbert-bales-steve-martin/).

lundi 2 février 2009

THE DAMNED UNITED

D'après un livre de David Peace. Les 44 jours du manager Brian Clough au club de football Leeds United. A bien des égards un chapitre de l'Histoire du Royaume-Uni...

PUBS SUPERBOWL XLIII (TRAILER ADDICT)

Une poignée de liens vers les habituelles pubs du Superbowl pour les blockbusters pré-estivaux et estivaux. Trouvé sur Trailer Addict (http://www.traileraddict.com/):

http://www.traileraddict.com/trailer/angels-anf-demons/super-bowl-spot
http://www.traileraddict.com/trailer/fast-and-furious-2009/super-bowl-spot
http://www.traileraddict.com/trailer/transformers-2/super-bowl-spot

Les trois favoris de votre humble serviteur...

Land of the Lost (http://www.traileraddict.com/trailer/land-of-the-lost/super-bowl-spot) - Remake de la série télé de 1974 (classique déjà réactualisé en 1991). Ca ressemble à un autre Nuit au musée, mais Will Ferrell semble au mieux de sa forme - j'adore la réplique sur « l'argent des contribuables ». Il sera intéressant de voir comment le film sera "marketé" en France, car les deux séries télé sont complètement inconnues ici.

La Montagne ensorcelée (Race to Witch Mountain) [http://www.traileraddict.com/trailer/race-to-witch-mountain/super-bowl-spot] - Ne riez pas, je suis un grand fan de la "franchise" Witch Mountain (tout est "franchise", de nos jours...): les deux films des années 1970 plus les deux téléfilms. Appelez ça un effet Madeleine de Proust, mais je veux voir ce qu'ils en ont fait. Les deux Witch Mountain d'origine ont été complètement oubliés en France.

Là-Haut (Up) [http://www.traileraddict.com/trailer/up/super-bowl-spot] - De manière générale, j'en ai assez de l'animation digitale, spécialement avec des animaux ou autres créatures qui parlent. Après Les Indestructibles (le meilleur James Bond de ces dix dernières années), j'avais espéré qu'il y aurait plus d'humains dans ce type de produits. J'aime bien le vieux bonhomme grincheux ainsi que le teaser de cette production Disney-Pixar.

A propos de marketing en France, votre humble serviteur suivra avec le plus grand intérêt la promotion de GI Joe: Le réveil du Cobra (GI Joe: Rise of the Cobra) [http://www.traileraddict.com/trailer/gi-joe/super-bowl-spot] ici. Quand j'étais plus jeune, Superman a sauvé la Tour Eiffel d'une bombe (à hydrogène? Ca me donnera un prétexte pour revoir Superman II...) Voilà maintenant que la tour tombe après avoir été recouverte de Dieu sait quoi - vivre loin de Paris a ses avantages. Et ils vont devoir sérieusement "booster" la marque de jouet sur notre territoire avant la sortie du film, car je n'ai jamais vu un de mes neveux avec un personnage de GI Joe.

Star Trek (http://www.traileraddict.com/trailer/star-trek-xi/super-bowl-spot)? Et bien, Mission: Impossible III, réalisé par Abrams, est un des meilleurs thrillers d'action de l'Histoire du cinéma. Mais j'ai quelques difficultés à apprécier ce que je vois de ce "reboot". C'est probablement pour ça que j'aime bien le vieux bonhomme grincheux de Là-Haut (http://www.traileraddict.com/trailer/up/super-bowl-spot-ii)...