Tout le monde a une opinion sur tout, il n’y avait aucune raison qu’on ne sollicite pas celle des animaux. L’équipe des studios Aardman (le studio de Wallace et Gromit) a réparé cette négligence en allant les interroger.
« Oh ! Eh bien ! Le zoo est très important pour les animaux. C’est un peu comme une maison, une maison de retraite, pour les animaux pauvres. Et des gens comme les vieilles personnes. » (Andrew, jeune ours polaire)
LA VOIX DE SON CHIEN
« Opinions are like assholes... everybody has one. » (Harry Callahan, philosophe du siècle passé)
Alors que les Français n’ont découvert la démocratie d’opinion qu’en 2007, le réalisateur et animateur Nick Park, génie britannique des studios Aardman Animations (basés à Bristol) pousse le concept à son paroxysme dès 1989. Dans son court-métrage intitulé Creature Comforts (produit pour la série Lip Synch de Channel Four), des animaux d’un zoo - dont une famille d’ours polaires (curieusement très anglaise) et un puma brésilien névrosé - sont interrogés par Julie Sedgewick (« J’enregistre quand vous êtes prêts ») sur leurs conditions de vie et leur confort (relatif pour certains d’entre eux).
« La cuisine est standard, c’est plus de la nourriture pour chien... » (le puma brésilien - Jamie Oliver c’est sur l’autre chaîne)
« Avec les voix du Grand Public Britannique » dit le générique de fin. Et tout le secret de l’originalité de Creature Comforts réside dans cette idée à la fois simple et incroyable : en fait les propos des animaux du zoo proviennent d’entretiens avec les résidents d’une maison de retraite locale et les membres d’une famille possédant un magasin dans les environs. Des personnages en plasticine se voient ensuite attribuer les dialogues de ces gens au gré de la réflexion et de la fantaisie de Nick Park et son équipe, selon le style qui a fait leur succès depuis Morph, personnage apparu pour la première fois en 1978 grâce au grand Tony Hart (un des responsables de l’émission Déclic - que son nom soit sanctifié !)
« Tu manges du lion, aussi ? Tu aimes un bon steak-frites avec un peu de lion ?
- Non, pas avec du lion, Andrew. Non, je n’aime pas le steak de lion, je préfère le steak normal. » (Andrew et son père - Ca se passe comme ça...)
Creature Comforts remporte l’Oscar du Meilleur court-métrage d’animation, catégorie dans laquelle, cette année-là, Nick Park était en compétition avec lui-même puisque A Grand day out, un court de Wallace et Gromit figurait parmi les nominés. Après le triomphe du premier film, les créatures continuent à s’exprimer dans une série de spots publicitaires très populaires en Angleterre puis, en 2003, le réseau ITV commande à Aardman une série de 13 épisodes de 10 minutes reprenant le concept de 1989. 13 nouveaux épisodes sont commandés en 2005.
CREATURES FEROCES
« C’est moi ou eux, n’est-ce pas ? C’est la loi de la jungle » (un ver de terre, qui préfèrerait être dans la jungle)
Après le triomphe du premier film les créatures s’expriment dans une série de spots publicitaires très populaires en Angleterre puis, en 2003, le réseau ITV commande à Aardman une série de 13 épisodes de 10 minutes reprenant le concept de 1989. 13 nouveaux épisodes sont commandés en 2005.
Hors caméra et micro en vue, l’intervieweur interroge nos amis les bêtes sur des sujets tels que le cirque, la plage ou le jardin, voire le travail. Et si les facétieuses équipes d’Aardman prennent un malin plaisir à se moquer (avec courtoisie, ils sont anglais) des micro-trottoirs et autres entretiens avec des « anonymes » (sic) dans des documentaires, cela ne les empêche pas, en bons héritiers spirituels de Swift ou d’Orwell, de faire de la satire sociale sous couvert de pitreries animalières.
A cet égard, l’épisode Les Animaux au travail est un très bon exemple du sous-texte social de Creature Comforts, avec cette souris de laboratoire (Souris N°9) qui déclare : « Quand on travaille dans un labo on est son propre maître » (ce qui n’a pas l’air évident... vu qu’elle le dit dans un labyrinthe d’expérience), ce vieux chien policier atteint de t.o.c, ces poules en batterie et cet extraordinaire lévrier qui ne peut finir ses phrases (gag récurrent). Le Grand Public Britannique a beaucoup de choses intéressantes à dire.
Tandis qu’Aardman va lancer une version américaine de son panel animalier pour le réseau CBS (la télé américaine en manque d’inspiration ayant jeté son dévolu sur tout ce qui vient de l’île enchantée), Elephant Films (Distribution Arcades) met le paquet avec les deux premières saisons en dvd, plus un dvd avec plein de bonus sur la conception de la série présentés dans le respect de l’esprit d’Aardman (plus le court-métrage d’origine). Le tout en version originale sous-titrée parce qu’un doublage serait tout bonnement aussi irréaliste qu’irréalisable en l’espèce.
Rule, Britannia ! (air qui sera bientôt connu).
« On a besoin d’espace pour sentir qu’on fait partie du monde et qu’on est pas une espèce d’objet dans une boîte. » (le puma brésilien, qui n’a jamais pris le métro à Londres)
« Oh ! Eh bien ! Le zoo est très important pour les animaux. C’est un peu comme une maison, une maison de retraite, pour les animaux pauvres. Et des gens comme les vieilles personnes. » (Andrew, jeune ours polaire)
LA VOIX DE SON CHIEN
« Opinions are like assholes... everybody has one. » (Harry Callahan, philosophe du siècle passé)
Alors que les Français n’ont découvert la démocratie d’opinion qu’en 2007, le réalisateur et animateur Nick Park, génie britannique des studios Aardman Animations (basés à Bristol) pousse le concept à son paroxysme dès 1989. Dans son court-métrage intitulé Creature Comforts (produit pour la série Lip Synch de Channel Four), des animaux d’un zoo - dont une famille d’ours polaires (curieusement très anglaise) et un puma brésilien névrosé - sont interrogés par Julie Sedgewick (« J’enregistre quand vous êtes prêts ») sur leurs conditions de vie et leur confort (relatif pour certains d’entre eux).
« La cuisine est standard, c’est plus de la nourriture pour chien... » (le puma brésilien - Jamie Oliver c’est sur l’autre chaîne)
« Avec les voix du Grand Public Britannique » dit le générique de fin. Et tout le secret de l’originalité de Creature Comforts réside dans cette idée à la fois simple et incroyable : en fait les propos des animaux du zoo proviennent d’entretiens avec les résidents d’une maison de retraite locale et les membres d’une famille possédant un magasin dans les environs. Des personnages en plasticine se voient ensuite attribuer les dialogues de ces gens au gré de la réflexion et de la fantaisie de Nick Park et son équipe, selon le style qui a fait leur succès depuis Morph, personnage apparu pour la première fois en 1978 grâce au grand Tony Hart (un des responsables de l’émission Déclic - que son nom soit sanctifié !)
« Tu manges du lion, aussi ? Tu aimes un bon steak-frites avec un peu de lion ?
- Non, pas avec du lion, Andrew. Non, je n’aime pas le steak de lion, je préfère le steak normal. » (Andrew et son père - Ca se passe comme ça...)
Creature Comforts remporte l’Oscar du Meilleur court-métrage d’animation, catégorie dans laquelle, cette année-là, Nick Park était en compétition avec lui-même puisque A Grand day out, un court de Wallace et Gromit figurait parmi les nominés. Après le triomphe du premier film, les créatures continuent à s’exprimer dans une série de spots publicitaires très populaires en Angleterre puis, en 2003, le réseau ITV commande à Aardman une série de 13 épisodes de 10 minutes reprenant le concept de 1989. 13 nouveaux épisodes sont commandés en 2005.
CREATURES FEROCES
« C’est moi ou eux, n’est-ce pas ? C’est la loi de la jungle » (un ver de terre, qui préfèrerait être dans la jungle)
Après le triomphe du premier film les créatures s’expriment dans une série de spots publicitaires très populaires en Angleterre puis, en 2003, le réseau ITV commande à Aardman une série de 13 épisodes de 10 minutes reprenant le concept de 1989. 13 nouveaux épisodes sont commandés en 2005.
Hors caméra et micro en vue, l’intervieweur interroge nos amis les bêtes sur des sujets tels que le cirque, la plage ou le jardin, voire le travail. Et si les facétieuses équipes d’Aardman prennent un malin plaisir à se moquer (avec courtoisie, ils sont anglais) des micro-trottoirs et autres entretiens avec des « anonymes » (sic) dans des documentaires, cela ne les empêche pas, en bons héritiers spirituels de Swift ou d’Orwell, de faire de la satire sociale sous couvert de pitreries animalières.
A cet égard, l’épisode Les Animaux au travail est un très bon exemple du sous-texte social de Creature Comforts, avec cette souris de laboratoire (Souris N°9) qui déclare : « Quand on travaille dans un labo on est son propre maître » (ce qui n’a pas l’air évident... vu qu’elle le dit dans un labyrinthe d’expérience), ce vieux chien policier atteint de t.o.c, ces poules en batterie et cet extraordinaire lévrier qui ne peut finir ses phrases (gag récurrent). Le Grand Public Britannique a beaucoup de choses intéressantes à dire.
Tandis qu’Aardman va lancer une version américaine de son panel animalier pour le réseau CBS (la télé américaine en manque d’inspiration ayant jeté son dévolu sur tout ce qui vient de l’île enchantée), Elephant Films (Distribution Arcades) met le paquet avec les deux premières saisons en dvd, plus un dvd avec plein de bonus sur la conception de la série présentés dans le respect de l’esprit d’Aardman (plus le court-métrage d’origine). Le tout en version originale sous-titrée parce qu’un doublage serait tout bonnement aussi irréaliste qu’irréalisable en l’espèce.
Rule, Britannia ! (air qui sera bientôt connu).
« On a besoin d’espace pour sentir qu’on fait partie du monde et qu’on est pas une espèce d’objet dans une boîte. » (le puma brésilien, qui n’a jamais pris le métro à Londres)
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