Victime d'une agression, Catherine Chandler est recueillie par le mystérieux Vincent, elle est soignée par lui au sein d'une communauté dirigée par le père adoptif de ce dernier et qui vit dans des tunnels sous la ville.
Elle découvre que son sauveur est aussi exceptionnel que les lieux qui l'abritent et au fil des péripéties qu'ils affrontent leur amitié se mue en un sentiment plus fort. Mais dans l'ombre un ennemi mortel de la communauté les menace et il en sait long sur les origines de Vincent.
Koba Films Vidéo est l'éditeur de référence de la fiction télévisuelle patrimoniale française comme du meilleur de la fiction télé britannique contemporaine. Il propose également de grandes oeuvres de la télévision américaine telles que la collection Lonesome Dove ou bien La Belle et la Bête (Beauty and the Beast, 1987-1990). Une série qui s'illustra comme un des fleurons du romantisme fantastique bien avant la saga Twilight ou True Blood.
LA PART DES TENEBRES
« Maintenant la ville est endormie, elle m'appartient jusqu'au matin. » (Vincent)
La relation entre Catherine et Vincent s'épanouit sous la ville de New York, dans le monde d'En-bas dirigé avec sagesse par Père (Roy Dotrice). Mais nul ne sort des tunnels, n'y rentre ou ni réside sans devoir affronter à un moment où un autre la part de ténèbres que recèle la fragile nature humaine. Et personne n'est à l'abri de cette épreuve. Ni Rolley, prodige du piano, qui a quitté les tunnels lorsqu'il était enfant à la suite d'un drame et est devenu un drogué (le superbe Sonate en sous-sol), ni Dimitri le marin soviétique - interprété Adrian Paul avant la série Highlander - qui apporte involontairement la peste aux habitants de la communauté (Lettres de cendres). Et encore moins Vincent, au centre des projets d'un sinistre individu assoiffé de vengeance à l'égard de Père et des autres habitants: Paracelsus.
Création des scénaristes Howard Gordon et Alex Gansa, cet alchimiste (de son vrai nom John Pater), a co-fondé la communauté avec Père, son meilleur ami, mais en a été banni après avoir tenté de devenir le maître absolu du monde d'En-Bas. Mégalomane psychopathe et manipulateur, Paracelsus connaît le secret de l'origine de Vincent et compte bien lui faire perdre sa part d'humanité au profit de son côté sauvage. Ce personnage nietzschéen est interprété par Tony Jay, né à Londres et ex-membre de la Royal Shakespeare Company à la voix de baryton particulièrement appréciée (et systématiquement désservie en VF).
« Que ce monde qui paraît d'étirer devant nous tel un pays de rêve, si varié, si magnifique, si plein d'attraits, en réalité ne renferme ni beauté, ni amour, ni trève, ni certitude, ni paix, ni la moindre compassion. En réalité, nous sommes là, errant dans les ténèbres, redoutant le bruit de nos pas et craignant la nuit avec affliction. L’effroi dans nos cœurs résonne du glas funèbre. » (Matthew Arnold, 1822-1888)
Méchant récurrent de la première saison, Paracelsus réapparaît dans la deuxième dès le second épisode, N'oublie pas l'amour, au travers d'un rêve de Vincent mais les choses sérieuses débutent dès le quatrième, La fête de l'Hiver (au titre original plus explicite de Dead of Winter). Cette fête des plus sympathiques (« C'est celle qui permet de se souvenir du passé et d'imaginer l'avenir ») manque de virer au cauchemar par sa faute après que ce maître du déguisement ait fait subir d'horribles souffrances à Narcissa (« Il n’existe pas d’ami dans les ténèbres, vieille folle. Dans les ténèbres, toute personne est ton ennemi ») et qu'il se soit glissé parmi les convives pour les faire exploser avec une bombe cachée dans un jeu d'échec (« Une ombre, ma chère Tamara. L'écho de ce qui existait et ne sera jamais plus »).
L'ESPRIT DU MAL
« Bon alors si le démon est parmi nous, où se cache t-il? » (Père)
Cet épisode écrit par George R.R. Martin est un véritable thriller paranoïaque (« Prudence, méfiez vous de la rose ») et donne lieu à la création par les décorateurs du plus grand décor construit pour la série, le Grand Hall. Il intervient au cours d'un début de saison difficile: l'épisode prévu pour être diffusé en premier (N'oublie pas l'amour, remake maladroit du film It's a Wonderful Life) est décalé à la suite d'un gros travail de réécriture réclamé y compris par Ron Perlman, des divergences interviennent au sein de l'équipe de scénaristes, et le réseau CBS veut qu'il y ait un plus d'action.
La série maintient néanmoins son haut niveau qualitatif et offre quelques perles telles que Le phénomène de foire, écrit par Martin et qui marque le retour de Devin (interprété par Bruce Abbott) ou Orpheline. George R.R. Martin arrive même à concilier les exigences du réseau avec le style si particulier de La Belle et la Bête dans l'épisode L'Anabell Lee (A Kingdom by the Sea), où réapparaît un personnage essentiel de la "mythologie" de la série: Elliot Burch. Promoteur immobilier millionnaire, Burch est parti de rien pour arriver aux sommets de la réussite mais il n'a pas réussi à gagner le coeur de coeur de Catherine.
« Les grands hommes se font eux-mêmes. » (Elliot)
Lorsqu'un vieil homme est victime d'une tentative d'assassinat, Burch revient à New York pour demander à Catherine Chandler une faveur (« Je t'ai rendu un service, autrefois ») mais la CIA et un escadron de la mort d'Amérique centrale s'intéressent à lui d'un peu trop près. Les circonstances font que Catherine en apprend plus sur l'histoire personnelle d'Elliot et lui en découvre bien plus sur les tunnels qu'ils ne devrait. Elliot Burch est magistralement interprété par Edward Albert, fils du comédien Eddie Albert (Les Arpents verts, Switch), un acteur remarquable trop tôt disparu.
PEINES D'AMOUR PERDUES
« Il est temps à présent que les masques tombent, mes chers amis. » (Paracelsus)
Burch espère toujours conquérir Catherine et si en affaires il pense volontiers que tout lui est permis jusqu'où est-il prêt à aller en amour? Est-ce lui qui guide l'enquête du tenace journaliste d'investigation Bernie Spirko, un émule du Jack McGee de la série L'incroyable Hulk, après que Vincent ait défendu Catherine contre deux faux policiers agissant sur ordre? Mais les apparences sont trompeuses et dans une luxueuse propriété plus conforme à sa mégalomanie que les ténèbres des recoins ignorés du monde d'En-Bas, Paracelsus joue une partie d'échecs qui sera fatale soit à l'esprit de Vincent, soit à lui-même, soit aux deux.
« Si seulement je pouvais trouver un moyen d'assurer votre sécurité à tous les deux, vous protéger contre la souffrance, les blessures physiques et morales.
- Contre la vie. » (Père et Vincent)
Cette deuxième saison de La Belle et la Bête, peuplée de personnages familiers tels que Mouse - interprété par David Greenlee (« Parfait, chouette, d'accord ») - jeune génie de la mécanique qui a toujours du mal à intégrer les règles de vie en communauté, Pascal (Armin Shimerman) ou Laura Williams (Terrylene), est assurément plus sombre que la première mais tout aussi réussie. Ce conte moderne fantastique au romantisme élégant a pavé la voie de nombreuses séries: Forever Knight (dont Moonlight, co-créé par Ron Koslow en 2007, est une version light), Buffy contre les vampires, Angel, etc...
Koba Films Vidéo nous propose cette saison 2 avec sur chaque disque un épisode présenté par Linda Hamilton et Ron Perlman. Ce classique indispensable de la télévision américaine s'appréciera de préférence en version originale (éventuellement sous-titrée) malgré le talent incontestable de Pascal Renwick, lequel prêtait sa voix magnifique à Ron Perlman (mais un bon casting ne suffit pas à faire un bon doublage). De La Belle et la Bête, Koba a sorti également la saison 3, qui mérite qu'on s'y intéresse en dépit d'un certain évènement que même l'intensité dramatique de la trilogie qui clot cette deuxième saison ne laissait pas présager.
Signalons que Koba a dans son catalogue Torchwood: Les Enfants de la Terre, les saisons 2 et 3 de Nick Cutter et les portes du temps et doit sortir Si c'était demain, une merveille de l'âge d'or de la mini-série à la télévision américaine, ainsi qu'Underbelly - très intéressante série australienne.
« Catherine, il ne faut pas!
- Père, il est toute ma vie. Sans lui, Père, plus rien n'existe. » (Catherine)
Voir:
Alain Carrazé et Jean-Jacques Schleret, Les Grandes séries américaines de 1970 à nos jours (Huitième Art).
Christophe Petit, Quand une Belle chasse l'autre. (Génération Séries N°17, Avril-Mai-Juin 1996).
Voir également:
http://thierryattard.blogspot.com/2009/06/la-belle-et-la-bete-saison-1-koba-films.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/11/lalternative-du-diable.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/11/le-prestige.html
Elle découvre que son sauveur est aussi exceptionnel que les lieux qui l'abritent et au fil des péripéties qu'ils affrontent leur amitié se mue en un sentiment plus fort. Mais dans l'ombre un ennemi mortel de la communauté les menace et il en sait long sur les origines de Vincent.
Koba Films Vidéo est l'éditeur de référence de la fiction télévisuelle patrimoniale française comme du meilleur de la fiction télé britannique contemporaine. Il propose également de grandes oeuvres de la télévision américaine telles que la collection Lonesome Dove ou bien La Belle et la Bête (Beauty and the Beast, 1987-1990). Une série qui s'illustra comme un des fleurons du romantisme fantastique bien avant la saga Twilight ou True Blood.
LA PART DES TENEBRES
« Maintenant la ville est endormie, elle m'appartient jusqu'au matin. » (Vincent)
La relation entre Catherine et Vincent s'épanouit sous la ville de New York, dans le monde d'En-bas dirigé avec sagesse par Père (Roy Dotrice). Mais nul ne sort des tunnels, n'y rentre ou ni réside sans devoir affronter à un moment où un autre la part de ténèbres que recèle la fragile nature humaine. Et personne n'est à l'abri de cette épreuve. Ni Rolley, prodige du piano, qui a quitté les tunnels lorsqu'il était enfant à la suite d'un drame et est devenu un drogué (le superbe Sonate en sous-sol), ni Dimitri le marin soviétique - interprété Adrian Paul avant la série Highlander - qui apporte involontairement la peste aux habitants de la communauté (Lettres de cendres). Et encore moins Vincent, au centre des projets d'un sinistre individu assoiffé de vengeance à l'égard de Père et des autres habitants: Paracelsus.
Création des scénaristes Howard Gordon et Alex Gansa, cet alchimiste (de son vrai nom John Pater), a co-fondé la communauté avec Père, son meilleur ami, mais en a été banni après avoir tenté de devenir le maître absolu du monde d'En-Bas. Mégalomane psychopathe et manipulateur, Paracelsus connaît le secret de l'origine de Vincent et compte bien lui faire perdre sa part d'humanité au profit de son côté sauvage. Ce personnage nietzschéen est interprété par Tony Jay, né à Londres et ex-membre de la Royal Shakespeare Company à la voix de baryton particulièrement appréciée (et systématiquement désservie en VF).
« Que ce monde qui paraît d'étirer devant nous tel un pays de rêve, si varié, si magnifique, si plein d'attraits, en réalité ne renferme ni beauté, ni amour, ni trève, ni certitude, ni paix, ni la moindre compassion. En réalité, nous sommes là, errant dans les ténèbres, redoutant le bruit de nos pas et craignant la nuit avec affliction. L’effroi dans nos cœurs résonne du glas funèbre. » (Matthew Arnold, 1822-1888)
Méchant récurrent de la première saison, Paracelsus réapparaît dans la deuxième dès le second épisode, N'oublie pas l'amour, au travers d'un rêve de Vincent mais les choses sérieuses débutent dès le quatrième, La fête de l'Hiver (au titre original plus explicite de Dead of Winter). Cette fête des plus sympathiques (« C'est celle qui permet de se souvenir du passé et d'imaginer l'avenir ») manque de virer au cauchemar par sa faute après que ce maître du déguisement ait fait subir d'horribles souffrances à Narcissa (« Il n’existe pas d’ami dans les ténèbres, vieille folle. Dans les ténèbres, toute personne est ton ennemi ») et qu'il se soit glissé parmi les convives pour les faire exploser avec une bombe cachée dans un jeu d'échec (« Une ombre, ma chère Tamara. L'écho de ce qui existait et ne sera jamais plus »).
L'ESPRIT DU MAL
« Bon alors si le démon est parmi nous, où se cache t-il? » (Père)
Cet épisode écrit par George R.R. Martin est un véritable thriller paranoïaque (« Prudence, méfiez vous de la rose ») et donne lieu à la création par les décorateurs du plus grand décor construit pour la série, le Grand Hall. Il intervient au cours d'un début de saison difficile: l'épisode prévu pour être diffusé en premier (N'oublie pas l'amour, remake maladroit du film It's a Wonderful Life) est décalé à la suite d'un gros travail de réécriture réclamé y compris par Ron Perlman, des divergences interviennent au sein de l'équipe de scénaristes, et le réseau CBS veut qu'il y ait un plus d'action.
La série maintient néanmoins son haut niveau qualitatif et offre quelques perles telles que Le phénomène de foire, écrit par Martin et qui marque le retour de Devin (interprété par Bruce Abbott) ou Orpheline. George R.R. Martin arrive même à concilier les exigences du réseau avec le style si particulier de La Belle et la Bête dans l'épisode L'Anabell Lee (A Kingdom by the Sea), où réapparaît un personnage essentiel de la "mythologie" de la série: Elliot Burch. Promoteur immobilier millionnaire, Burch est parti de rien pour arriver aux sommets de la réussite mais il n'a pas réussi à gagner le coeur de coeur de Catherine.
« Les grands hommes se font eux-mêmes. » (Elliot)
Lorsqu'un vieil homme est victime d'une tentative d'assassinat, Burch revient à New York pour demander à Catherine Chandler une faveur (« Je t'ai rendu un service, autrefois ») mais la CIA et un escadron de la mort d'Amérique centrale s'intéressent à lui d'un peu trop près. Les circonstances font que Catherine en apprend plus sur l'histoire personnelle d'Elliot et lui en découvre bien plus sur les tunnels qu'ils ne devrait. Elliot Burch est magistralement interprété par Edward Albert, fils du comédien Eddie Albert (Les Arpents verts, Switch), un acteur remarquable trop tôt disparu.
PEINES D'AMOUR PERDUES
« Il est temps à présent que les masques tombent, mes chers amis. » (Paracelsus)
Burch espère toujours conquérir Catherine et si en affaires il pense volontiers que tout lui est permis jusqu'où est-il prêt à aller en amour? Est-ce lui qui guide l'enquête du tenace journaliste d'investigation Bernie Spirko, un émule du Jack McGee de la série L'incroyable Hulk, après que Vincent ait défendu Catherine contre deux faux policiers agissant sur ordre? Mais les apparences sont trompeuses et dans une luxueuse propriété plus conforme à sa mégalomanie que les ténèbres des recoins ignorés du monde d'En-Bas, Paracelsus joue une partie d'échecs qui sera fatale soit à l'esprit de Vincent, soit à lui-même, soit aux deux.
« Si seulement je pouvais trouver un moyen d'assurer votre sécurité à tous les deux, vous protéger contre la souffrance, les blessures physiques et morales.
- Contre la vie. » (Père et Vincent)
Cette deuxième saison de La Belle et la Bête, peuplée de personnages familiers tels que Mouse - interprété par David Greenlee (« Parfait, chouette, d'accord ») - jeune génie de la mécanique qui a toujours du mal à intégrer les règles de vie en communauté, Pascal (Armin Shimerman) ou Laura Williams (Terrylene), est assurément plus sombre que la première mais tout aussi réussie. Ce conte moderne fantastique au romantisme élégant a pavé la voie de nombreuses séries: Forever Knight (dont Moonlight, co-créé par Ron Koslow en 2007, est une version light), Buffy contre les vampires, Angel, etc...
Koba Films Vidéo nous propose cette saison 2 avec sur chaque disque un épisode présenté par Linda Hamilton et Ron Perlman. Ce classique indispensable de la télévision américaine s'appréciera de préférence en version originale (éventuellement sous-titrée) malgré le talent incontestable de Pascal Renwick, lequel prêtait sa voix magnifique à Ron Perlman (mais un bon casting ne suffit pas à faire un bon doublage). De La Belle et la Bête, Koba a sorti également la saison 3, qui mérite qu'on s'y intéresse en dépit d'un certain évènement que même l'intensité dramatique de la trilogie qui clot cette deuxième saison ne laissait pas présager.
Signalons que Koba a dans son catalogue Torchwood: Les Enfants de la Terre, les saisons 2 et 3 de Nick Cutter et les portes du temps et doit sortir Si c'était demain, une merveille de l'âge d'or de la mini-série à la télévision américaine, ainsi qu'Underbelly - très intéressante série australienne.
« Catherine, il ne faut pas!
- Père, il est toute ma vie. Sans lui, Père, plus rien n'existe. » (Catherine)
Voir:
Alain Carrazé et Jean-Jacques Schleret, Les Grandes séries américaines de 1970 à nos jours (Huitième Art).
Christophe Petit, Quand une Belle chasse l'autre. (Génération Séries N°17, Avril-Mai-Juin 1996).
Voir également:
http://thierryattard.blogspot.com/2009/06/la-belle-et-la-bete-saison-1-koba-films.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/11/lalternative-du-diable.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/11/le-prestige.html
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