Le commissaire Cabrol et l'inspecteur Ménardeau, de la police judiciaire, enquêtent sur un meurtre dans le monde des brocanteurs.
La mémoire longue est un épisode de la série de téléfilms policiers Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996).
Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude Loursais, Les Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française). Les Cinq Dernières Minutes est passé par beaucoup de changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Claude Loursais — qui a dirigé la plupart de ses épisodes — avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle de l'inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy.
La
popularité des Cinq Dernières Minutes a atteint des sommets dans les années 1960-1970
et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant. La série a été adapté en Allemagne (Dem Täter auf der Spur, 1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971 et Dupuy a graduellement disparu suite aux problèmes de santé de Jean Daurand. À la suite de la mort de Souplex en 1972, quatre téléfilms ont été testés par Loursais entre juillet 1974 et janvier 1975 (pas dans l'ordre de production) sur la deuxième chaîne et Antenne 2: Rouges sont les vendanges, Fausse note, Si ce n'est toi et Le Coup de pouce. Ces téléfilms, indépendants des Cinq Dernières Minutes
mais construits selon sa "formule", ont présenté aux téléspectateurs de
nouveaux détectives sans le fameux thème du générique par Marc Lanjean (1).
En 1974, Jacques Debary (Poker d'as)
est annoncé comme le commissaire d'une nouvelle série policière de
Loursais encore sans titre et dont le tournage du premier épisode a
commencé. Cet épisode, titré Le lièvre blanc aux oreilles noires, a été finalement diffusé par Antenne 2 le 19 mai 1975 dans le cadre d'une version relancée des Cinq Dernières Minutes. Le commissaire Broussard (Jacques Debary) a dû être renommé Cabrol parce qu'il existait en réalité un superflic dénommé Broussard. Dirigé par Claude Loursais et écrit par le romancier et scénariste Jean Chatenet, La mémoire longue est le deuxième épisode de ce que les magazines télé ont appelé "Les Nouvelles Cinq Dernières Minutes". L'acteur Marc Eyraud revient dans le rôle de l'inspecteur Ménardeau, vu dans Si ce n'est toi, Fausse note et Rouges sont les vendanges.
Martin Lagache, un petit brocanteur, et son amie Thérèse volent un coffret de cylindres de phonographe pendant le déménagement du riche antiquaire Gilles Pierrefort. Bientôt, Martin se comporte comme s'il avait reçu une grosse somme d'argent. Pierrefort, furieux, débarque à la boutique de jeune homme pour le voir mais Lagache est retrouvé mort poignardé. Cabrol et Ménardeau interrogent deux brocanteurs pittoresques, Georgette et Félix, et font la connaissance de Gilles Pierrefort. Lorsqu'il est arrivé durant l'été 1974, Ménardeau a très vite été comparé à Columbo. Son créateur Claude Loursais, irrité par cette comparaison, a argué que l'inspecteur est apparu avant le lieutenant américain (2). Sauf que le détective débraillé interprété par Peter Falk a été vu pour la première fois à la télévision française en décembre 1972.
Claude Loursais a probablement arrêté d'être agacé car La mémoire longue est influencé par Columbo au-delà de la présence de Ménardeau, même si le meurtrier n'est pas connu dès le début. Le grand acteur de théâtre, télévision et cinéma Jean Topart (Rocambole) est fabuleux dans le rôle de Gilles Pierrefort. Topart avait une voix extraordinaire, qui lui a permis de travailler énormément pour la radio et le doublage. L'antiquaire est la réponse de
Jean Chatenet aux riches vilains de Columbo. Bien sûr, Cabrol et Ménardeau s'engagent dans une confrontation
psychologique avec lui. À un moment, Ménardeau dit qu'il doit parler à sa femme. Officiellement baptisé Cabrol à partir de cet épisode, le commissaire est moins "abrupt" que dans Le lièvre blanc aux oreilles noires. Le fumeur de Gitanes Maïs a maintenant le sens de l'humour.
Anémone interprète Thérèse. L'actrice a joué des petits rôles dans trois épisodes des Cinq Dernières Minutes à la suite, celui-là compris. Dans les années 1980, elle est devenue une vedette du grand écran et elle a eu une carrière diversifiée avec des films tels que Le père Noël est une ordure (1982) ou Le grand chemin (1988). Dans le premier son personnage s'appelle aussi Thérèse. Avec également René Lefevre (Félix), Georgette Anys (Georgette), Bernard Allouf (Martin Lagache), Liliane Gaudet, Nono Zammit, Henri Crémieux... Produit par Jean Le Coz. Il n'y a pas de musique originale, comme souvent avec les productions de la télé française de l'époque. Pierre Mareschal est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Christiane Coutel. Montage film par M-L Stockhrasen. Le duo Cabrol-Ménardeau a tiré sa révérence en 1991, pour être remplacé par Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) de 1992 à 1996.
Les épisodes de la série Les Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA. La période Cabrol-Ménardeau a été diffusée en Allemagne sur ZDF sous le titre de Kommissar Cabrol ermittelt - Die Fälle des Monsieur Cabrol
(1) Arsenic Blues, composé par Marc Lanjean pour le film La Peau de l'ours (1957).
(2) Télé 7 Jours N°793 (10 mai 1975).
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