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lundi 7 juillet 2025

LES CINQ DERNIÈRES MINUTES: LE LIÈVRE BLANC AUX OREILLES NOIRES (ANTENNE 2, 1975)

Un meurtre a été commis dans un village de montagne. Le commissaire Broussard enquête.   

Le lièvre blanc aux oreilles noires est un épisode de la série de téléfilms policiers Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996). 

Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude LoursaisLes Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française)  Les Cinq Dernières Minutes est passé par beaucoup de changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Claude Loursais qui a dirigé la plupart de ses épisodes avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle du bourru inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy. 

À l'origine, Les Cinq Dernières Minutes était un jeu policier diffusé en direct. Après que le format et la diffusion en direct aient été abandonnés, la série a exploré différents milieux socio-professionnels dans des épisodes tournés en studio et en vidéo ainsi que sur film 16mm pour les extérieurs. La popularité du programme a atteint des sommets dans les années 1960-1970 et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant.  La série a été adaptée en Allemagne (Dem Täter auf der Spur, 1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971 et Dupuy a graduellement disparu à cause des problèmes de santé de Jean Daurand.
 
À la suite de la mort de Souplex en 1972, quatre téléfilms ont été testés par Loursais  entre juillet 1974 et janvier 1975 (pas dans leur ordre de production) sur la deuxième chaîne et Antenne 2: Rouges sont les vendanges, Fausse note, Si ce n'est toi et Le Coup de pouce. Ces téléfilms, indépendants des Cinq Dernières Minutes mais construits selon sa "formule", ont présenté aux téléspectateurs de nouveaux détectives sans le fameux thème du générique par Marc Lanjean (1). Claude Loursais a failli garder Christian Barbier, interprète du commissaire Le Carré dans deux des téléfilms, mais ils ne se sont pas entendus sur le plan financier. En 1974, Jacques Debary (Poker d'as) est annoncé comme le commissaire d'une nouvelle série policière de Loursais encore sans titre et dont le tournage du premier épisode a commencé.  
 
L'épisode, intitulé Le lièvre blanc aux oreilles noires a été écrit par le romancier et scénariste Jean Chatenet (Ardéchois coeur fidèle, 1974). Claude Loursais a dirigé les séquences vidéo mais une crise d'appendicite l'a empêché de réaliser les scènes devant être filmées à Bonneval-sur-Arc (Savoie). L'ORTF a demandé alors à Claire Jortner, scripte et épouse de Loursais, de le remplacer (2)Le lièvre blanc aux oreilles noires  a été diffusé par Antenne 2 (3) le 10 mai 1975 dans le cadre d'une version relancée des Cinq Dernières Minutes. Avant la diffusion, le personnage joué par Debary a été présenté à la presse en tant que commissaire Broussard mais a dû être rebaptisé Cabrol à cause d'un véritable superflic dénommé Robert Broussard. Le nouveau commissaire est crédité Cabrol au générique de fin mais ne se présente jamais pendant l'épisode. En mai 1975 trois autres épisodes sont déjà prêts.
 
Henri Sorbier, un homme d'affaires de Lyon à la retraite, vit près du petit village montagnard de Bonvillard avec son épouse, son fils et sa belle-fille. Lorsqu'il est retrouvé mort sur un télésiège, le commissaire Broussard est envoyé sur place pour enquêter. Sorbier était craint par sa femme, et détesté à la fois par son entourage et les villageois. Particulièrement par Just Regaud, un berger qui a été forcé de vendre sa maison à Henri Sorbier. Le lièvre blanc aux oreilles noires est plein de moutons, de vaches et de belles montagnes. L'intrigue est un prétexte pour un documentaire social sur les défis des villages de montagne pris entre les traditions et l'essor des stations de ski. Le feuilleton Les Sesterain ou Le Miroir 2000 (ORTF, 1971) avait un thème similaire.
 
Jacques Debary interprète un commissaire plus caustique que dans les épisodes suivants. Elisabeth Alain, qui joue Stéphanie Sorbier, est morte à l'âge de 36 ans après le tournage du Lièvre blanc aux oreilles noires. Henri Sorbier est interprété par le grand acteur de théâtre, de cinéma et de télévision Michel Vitold (L'homme qui revient de loin, Judex). L'actrice Anémone (Lily) a joué des petits rôles dans trois épisodes des Cinq Dernières Minutes à la suite, celui-là compris. Dans les années 1980, elle est devenue une vedette du grand écran et elle a eu une carrière diversifiée avec des films tels que Le père Noël est une ordure (1982) ou Le grand chemin (1988). Henri Marteau (Etienne), François Dyrek (Just) et André Weber (Adrien) sont apparus dans plusieurs épisodes dans différents rôles.
 
Avec aussi Bernard Rousselet (Arnaud Sorbier), Abel Jores (Élysée),  Patrick Lancelot (Gérard Martin), Philippe Moreau (Le maire), Eva Saint-Paul (Beatrix), etc. Produit par Hélène Rambert et Oreste Delsale.  Pierre Mareschal est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Christiane Coutel. Montage film par M. Lebon-StockhausenIl n'y a pas de musique originale, comme souvent dans les productions ORTF, et pas d'illustrateur sonore crédité pour l'utilisation de la musique de catalogue.  Marc Eyraudvu dans Si ce n'est toi, Fausse note et Rouges sont les vendanges, est  revenu une nouvelle fois en "columboesque" inspecteur Ménardeau dans La mémoire longue pour une association avec Debary/Cabrol qui a duré jusqu'en 1991.  
 
Le duo Cabrol-Ménardeau a été remplacé par Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) entre 1992 et 1996. Perrette Souplex, la fille de Raymond Souplex, a joué la fille de Bourrel dans un épisode de 1995. Les épisodes de la série Les Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA Brigade des Mineurs (1977-1979), la série dramatique sociale créée par  Claude Loursais et mettant en vedette Jean Daurand dans le rôle du commissaire Dupuy, est aussi sur Madelen.
 

samedi 23 novembre 2024

LES CINQ DERNIÈRES MINUTES: MEURTRE PAR LA BANDE (ORTF, 1972)

Le commissaire Bourrel et
l'inspecteur Dupuy, de la police judiciaire, enquêtent dans le monde de la bande dessinée.

Meurtre par la bande est un épisode de la série de téléfilms policiers Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996).

Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude LoursaisLes Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) Les Cinq Dernières Minutes est passé par beaucoup de changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Claude Loursais qui a dirigé la plupart de ses épisodes avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle du bourru inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy.
 
À l'origine, Les Cinq Dernières Minutes était un jeu policier diffusé en direct des studios des Buttes-Chaumont. Deux téléspectateurs sélectionnés assistaient à une enquête, puis l'inspecteur leur demandait la solution de l'énigme et comment prouver leur théorie avec la possibilité de revoir deux scènes. Après que Les Cinq Dernières Minutes ait abandonné la diffusion en direct et le format jeu, la série a exploré différents milieux socio-professionnels dans des épisodes tourné en studio et en vidéo ainsi que sur film 16mm pour les extérieurs. La popularité du programme a atteint des sommets dans les années 1960-1970 et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant. La série a été adaptée en Allemagne (Dem Täter auf der Spur, 1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971.
 
Dirigé par Claude Loursais, le patron de la série, et écrit par Louis C. Thomas avec Michel Lebrun, Meurtre par la bande a été diffusé sur la deuxième chaîne de l'ORTF le 4 mai 1972. Charny, un peintre abstrait, est retrouvé assassiné dans une vieille villa avec un étrange masque blanc sur le visage. Le commissaire Bourrel rencontre Karine, sa veuve, ainsi qu'une amie à elle prénommée Barbara. Bourrel et Dupuy partagent leur perplexité lorsque Doussard, un fan de bande dessinée, veut voir le commissaire. Il affirme que le crime a été inspiré par une mort similaire dans le magazine d'une héroïne de BD du nom de Vampyra. Bourrel interroge Giron, l'artiste cynique qui dessine ses aventures, et Fontaine, l'éditeur très occupé du magazine. Plus tard Doussard est tué par quelqu'un portant le masque de Vampyra. Le commissaire Bourrel, qui déteste les bandes dessinées, doit trouver des réponses dans la création du personnage.

Louis C. Thomas et Michel Lebrun réussissent à mélanger une bonne intrigue avec un aperçu intéressant du phénomène de la BD en France dans les années 1970. Les scénaristes ont fait leurs devoirs, mentionnant même la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Toutefois, cet aspect "documentaire social" des Cinq Dernières Minutes (une insistance de Claude Loursais) survient parfois avec lourdeur. Comme  lorsqu'un professeur de sociologie donne une mini-conference improvisée pour Bourrel. Le dessinateur de bande dessinée français Jean-Marc Loreau (alias Loro) a dessiné les pages de Vampyra spécialement pour cet épisode ou Bourrel dit sa phrase fétiche dans une bulle (1). L'inspecteur Dupuy a disparu des Cinq Dernières Minutes après Meurtre par la bande à cause des problèmes de santé de Jean Daurand. L'acteur est revenu en tant que commissaire Dupuy dans Brigade des Mineurs (1977-1979) la série dramatique sociale créée par Claude Loursais.
 
Avec Jean-Paul Tribout (Juju), André Oumansky (Charny), Claudine Coster (Karine), Paula Dehelly (Barbara), Mike Marshall (Le croque-mort), Patrick Lemaitre (Doussard), Jean-Claude Massoulier (Fontaine), Henri-Jacques Huet (Giron), Henri Serre (Maussac), Jean-Pierre Sentier (Le libraire), Albert Simono (Le professeur de sociologie), Louis Arbessier (Picquigny), etc. Produit par Oreste Delsale et Michèle Pietri. Thème du générique composé par Marc Lanjean (2). André Diot est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Christiane Coutel. Montage film par Armand Leibovich. Suite au décès de Raymond Souplex en septembre 1972 et à ses derniers épisodes, de nouveaux détectives ont été testés par Claude Loursais dans quatre téléfilms diffusés entre juillet 1974 et January 1975 sur la deuxième chaîne et Antenne 2.  
 
Les Cinq Dernières Minutes a été relancé sur Antenne 2 en mai 1975 avec Jacques Debary (Commissaire Cabrol) et Marc Eyraud (Inspecteur Ménardeau). Le duo a tiré sa révérence en 1991, pour être remplacé par Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) de 1992 à 1996. Les épisodes des Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 et Brigade des mineurs sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA. La période Cabrol-Ménardeau a été diffusé en Allemagne sur  ZDF sous le titre Kommissar Cabrol ermittelt - Die Fälle des Monsieur Cabrol.
 
(1) Meurtre par la bande est rétrospectivement comparé à un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers) intitulé Le vengeur volant (The Winged Avenger).

jeudi 11 juillet 2024

LES CINQ DERNIÈRES MINUTES: LA MÉMOIRE LONGUE (ANTENNE 2, 1975)

Le commissaire Cabrol et l'inspecteur Ménardeau, de la police judiciaire, enquêtent sur un meurtre dans le monde des brocanteurs.

La mémoire longue est un épisode de la série de téléfilms policiers Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996).
 
Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude LoursaisLes Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) Les Cinq Dernières Minutes est passé par beaucoup de changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Claude Loursais qui a dirigé la plupart de ses épisodes avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle de l'inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy.
 
La popularité des Cinq Dernières Minutes  a atteint des sommets dans les années 1960-1970 et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant. La série a été adapté en Allemagne (Dem Täter auf der Spur, 1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971 et Dupuy a graduellement disparu à cause des problèmes de santé de Jean Daurand. À la suite de la mort de Souplex en 1972, quatre téléfilms ont été testés par Loursais  entre juillet 1974 et janvier 1975 (pas dans l'ordre de production) sur la deuxième chaîne et Antenne 2: Rouges sont les vendanges, Fausse note, Si ce n'est toi et Le Coup de pouce. Ces téléfilms, indépendants des Cinq Dernières Minutes mais construits selon sa "formule", ont présenté aux téléspectateurs de nouveaux détectives sans le fameux thème du générique par Marc Lanjean (1).
 
En 1974, Jacques Debary (Poker d'as) est annoncé comme le commissaire d'une nouvelle série policière de Loursais encore sans titre et dont le tournage du premier épisode a commencé. Cet épisode, titré Le lièvre blanc aux oreilles noires, a été finalement diffusé par Antenne 2 le 10 mai 1975 dans le cadre d'une version relancée des Cinq Dernières Minutes. Le commissaire Broussard (Jacques Debary) a dû être renommé Cabrol parce qu'il existait en réalité un superflic dénommé Broussard. Dirigé par Claude Loursais et écrit par le romancier et scénariste Jean Chatenet, La mémoire longue est le deuxième épisode de ce que les magazines télé ont appelé "Les Nouvelles Cinq Dernières Minutes". L'acteur Marc Eyraud revient dans le rôle de l'inspecteur Ménardeau, vu dans Si ce n'est toi, Fausse note et Rouges sont les vendanges.
 
Martin Lagache, un petit brocanteur, et son amie Thérèse volent un coffret de cylindres de phonographe pendant le déménagement du riche antiquaire Gilles Pierrefort. Bientôt, Martin se comporte comme s'il avait reçu une grosse somme d'argent. Pierrefort, furieux, débarque à la boutique de jeune homme pour le voir mais Lagache est retrouvé mort poignardé. Cabrol et Ménardeau interrogent deux brocanteurs pittoresques, Georgette et Félix, et font la connaissance de Gilles Pierrefort. Lorsqu'il est arrivé durant l'été 1974, Ménardeau a très vite été comparé à Columbo. Son créateur Claude Loursais, irrité par cette comparaison, a argué que l'inspecteur est apparu avant le lieutenant américain (2). Sauf que le détective débraillé interprété par Peter Falk a été vu pour la première fois à la télévision française en décembre 1972.
 
Claude Loursais a probablement arrêté d'être agacé car La mémoire longue est influencé par Columbo au-delà de la présence de Ménardeau, même si le meurtrier n'est pas connu dès le début. Le grand acteur de théâtre, télévision et cinéma Jean Topart (Rocambole) est fabuleux dans le rôle de Gilles Pierrefort. Topart avait une voix extraordinaire, qui lui a permis de travailler énormément pour la radio et le doublage. L'antiquaire est la réponse de Jean Chatenet aux riches vilains de Columbo. Bien sûr, Cabrol et Ménardeau s'engagent dans une confrontation psychologique avec lui. À un moment, Ménardeau dit qu'il doit parler à sa femme. Officiellement baptisé Cabrol à partir de cet épisode, le commissaire est moins "abrupt" que dans Le lièvre blanc aux oreilles noires. Le fumeur de Gitanes Maïs a maintenant le sens de l'humour.

Anémone interprète Thérèse. L'actrice a joué des petits rôles dans trois épisodes des Cinq Dernières Minutes à la suite, celui-là compris. Dans les années 1980, elle est devenue une vedette du grand écran et elle a eu une carrière diversifiée avec des films tels que Le père Noël est une ordure (1982) ou Le grand chemin (1988). Dans le premier son personnage s'appelle aussi Thérèse. Avec également René Lefevre (Félix), Georgette Anys (Georgette), Bernard Allouf (Martin Lagache), Liliane Gaudet, Nono Zammit, Henri Crémieux... Produit par Jean Le Coz. Il n'y a pas de musique originale, comme souvent avec les productions de la télé française de l'époque. Pierre Mareschal est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Christiane Coutel. Montage film par M-L Stockhausen. Le duo Cabrol-Ménardeau a tiré sa révérence en 1991, pour être remplacé par Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) de 1992 à 1996. 
 
Les épisodes de la série Les Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA. La période Cabrol-Ménardeau a été diffusée en Allemagne sur ZDF sous le titre de Kommissar Cabrol ermittelt - Die Fälle des Monsieur Cabrol
 
(1) Arsenic Blues, composé par Marc Lanjean pour le film La Peau de l'ours (1957).
(2) Télé 7 Jours.

lundi 8 juillet 2024

FAUSSE NOTE (ORTF, 1974)

Fausse note est un téléfilm policier en couleur d'une durée de 95 minutes produit par l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) et diffusé sur sa deuxième chaîne le 1er août, 1974.

C'est aussi un épisode très particulier de la série policière Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996).
 
Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude LoursaisLes Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF. Les Cinq Dernières Minutes est passé par beaucoup de changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Loursais qui a dirigé la plupart de ses épisodes avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle de l'inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy. Pierre Collet jouait le brigadier Coulomb

Les Cinq Dernières Minutes était initialement un jeu policier diffusé en direct. Deux téléspectateurs sélectionnés assistaient à une enquête, puis l'inspecteur Bourrel leur demandait la solution de l'énigme et comment prouver leur théorie avec la possibilité de revoir deux scènes. Après que Les Cinq Dernières Minutes ait abandonné la diffusion en direct et le format jeu, la série a exploré différents milieux socio-professionnels dans des épisodes tournés en studio et en vidéo ainsi que sur film 16mm pour les extérieurs. La popularité du programme a atteint des sommets dans les années 1960-1970 et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant. La série a même été adapté en Allemagne (Dem Täter auf der Spur, 1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971 et Dupuy a graduellement disparu suite aux problèmes de santé de Jean Daurand.
 
En septembre 1972, Raymond Souplex travaillait sur le 56ème épisode, Un gros pépin dans le chasselas. Le tournage a été interrompu par les grèves tournantes d'octobre à l'ORTF mais comme les scénarios de deux épisodes, Les griffes de la colombe (Épisode 57) et Fausse note, étaient prêts (1) l'acteur a répété le premier le 20 novembre. Il est mort deux jours plus tard du cancer, à l'âge de 71 ans. Claude Loursais decida que l'épisode 56, terminé grâce à des changements de scénario et au montage, serait le dernier (2). Néanmoins, quatre téléfilms ont été testés entre juillet 1974 et janvier 1975 (pas dans l'ordre de production) sur la deuxième chaîne et Antenne 2: Rouges sont les vendanges, Fausse note, Si ce n'est toi (anciennement Les griffes de la colombe) et Le Coup de pouce. Ces téléfilms, independants des Cinq Dernières Minutes mais construits selon sa "formule", ont présenté aux téléspectateurs de nouveaux détectives sans le fameux thème du générique par Marc Lanjean (3)
 
Dirigé par Claude Loursais, Fausse note a été écrit par Louis C. Thomas et Michel Lebrun. Comme Si ce n'est toi il a été imaginé pour Bourrel, donc les deux scripts ont dû être révisés. Gilbert Gauthier, un flamboyant musicien et compositeur, est abattu dans son appartement insonorisé. Curieusement, le meurtre a été enregistré par le magnétophone de Gauthier. L'officier de police principal Ménardeau est en charge de l'enquête. L'excellent Marc Eyraud est de retour dans le rôle du "columboesque" Ménardeau après la première apparition de son personnage en assistant du détective principal de Si ce n'est toi. Ses convictions religieuses, qui ne sont plus mentionnées, sont remplacées par un sens de l'humour cynique. La présence de véritables musiciens vient enrichir un bon scénario, à commencer par celle du trompettiste jamaïcain de jazz Sonny Grey dans le rôle d'Aristote. L'accordéoniste et joueur de trombonne Charles Verstraete fait une apparition non créditée dans un flashback. Le violoniste Gérard Jarry parle avec Ménardeau.

Le clarinettiste Julien Froment est joué par l'inoubliable Guy Marchand. Acteur, chanteur et musicien, il a travaillé pour les plus grands réalisateurs et son CV inclut le rôle  principal dans la série policière Nestor Burma (1991-2003), d'après les romans de Léo Malet. Alain Mottet (Vidocq) nous livre une superbe performance dans le rôle d'Igor Cléry. Henri-Jacques Huet, un familier des Cinq Dernières Minutes dans différents rôles, revient et cette fois il est la victime. Jean-François Rémi, de la Comédie-Française, interprète Richard Barnett. Il faisait partie de la distribution régulière de la série de science-fiction Aux frontières du possible (ORTF, 1971-1974). Florence Blot (Un curé de choc), actrice de second rôle appréciée du public, joue la concierge et a une scène fabuleuse avec  Marc Eyraud/Ménardeau. Avec aussi Laurence Vincendon (Sophie Cléry), Gilles Guillot (L'ingénieur du son), Jeanne Herviale (Madeleine), Claude Bertrand (Thoreau), Nono Zammit (Doudou), etc.

Produit par Pierre Monzat et Michelle Piétri. Music par le compositeur, chef d'orchestre et pianiste Jean-Claude Pelletier. Michel Carré est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Christiane Coutel. Montage film par Roger Taconnat. Les quatre téléfilms sont rétrospectivement considérés comme "la période intermédiaire" des Cinq Dernières Minutes. En 1974, Jacques Debary (Poker d'as) est annoncé comme le commissaire d'une nouvelle série policière de Loursais encore sans titre et dont le tournage du premier épisode a commencé. Cet épisode, titré Le lièvre blanc aux oreilles noires, a été diffusé par Antenne 2 le 10 mai 1975 dans le cadre des... Cinq Dernières Minutes. Le commissaire Broussard (Jacques Debary) a dû être renommé Cabrol parce qu'il existait en réalité un superflic dénommé Broussard. Marc Eyraud est revenu une nouvelle fois en Ménardeau dans l'épisode suivant pour une association avec Cabrol qui a duré jusqu'en 1991.
 
Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) ont constitué le duo final des Cinq Dernières Minutes de 1992 à 1996. Perrette Souplex, la fille de Raymond Souplex, a joué la fille de Bourrel dans un épisode de 1995. Les épisodes de la série Les Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA
 

mardi 25 juin 2024

SI CE N'EST TOI (ORTF, 1974)

Si ce n'est toi est un téléfilm policier en couleur d'une durée de 109 minutes produit par l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) et diffusé sur sa deuxième chaîne le 16 août 1974.

C'est aussi un épisode très particulier de la série policière Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996).

Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude LoursaisLes Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF. Les Cinq Dernières Minutes est passé par plusieurs changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Loursais qui a dirigé la plupart de ses épisodes avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle du moustachu et ronchon inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy. Pierre Collet jouait le brigadier Coulomb

Les Cinq Dernières Minutes était initialement un jeu policier diffusé en direct des studios des Buttes-Chaumont. Deux téléspectateurs sélectionnés assistaient à une enquête, puis l'inspecteur Bourrel leur demandait la solution de l'énigme et comment prouver leur théorie avec la possibilité de revoir deux scènes. Après que Les Cinq Dernières Minutes ait abandonné la diffusion en direct et le format jeu, la série a exploré différents milieux socio-professionnels dans des épisodes tournés en studio et en vidéo ainsi que sur film 16mm pour les extérieurs. La popularité du programme a atteint des sommets dans les années 1960-1970 et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant.  La série a été adaptée en Allemagne sous le titre Dem Täter auf der Spur (1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971 et Dupuy a graduellement disparu suite aux problèmes de santé de Jean Daurand.
 
En septembre 1972, Raymond Souplex travaillait sur le 56ème épisode, Un gros pépin dans le chasselas. Le tournage a été interrompu par les grèves tournantes d'octobre à l'ORTF mais comme les scénarios de deux épisodes, Les griffes de la colombe (Épisode 57) et Fausse note, étaient prêts (1) l'acteur a répété le premier le 20 novembre. Il est mort deux jours plus tard du cancer, à l'âge de 71 ans. Claude Loursais decida que l'épisode 56, terminé grâce à des changements de scénario et au montage, serait le dernier (2). Néanmoins, quatre téléfilms ont été testés entre juillet 1974 et janvier 1975 (pas dans leur ordre de production) sur la deuxième chaîne et Antenne 2: Rouges sont les vendanges, Fausse note, Si ce n'est toi (anciennement Les griffes de la colombe) et Le Coup de pouce. Ces téléfilms, independants des Cinq Dernières Minutes mais construits selon sa "formule", ont présenté aux téléspectateurs de nouveaux détectives sans le fameux thème du générique par Marc Lanjean (3)

Dirigé par Claude Loursais, Si ce n'est toi a été écrit par Louis C. Thomas et Michel Lebrun. À l'instar de Fausse note il a été imaginé pour Bourrel, c'est pourquoi les deux scripts ont dû être révisés. Deux clochards, Mouton et Bébé Rose, sauvent une jeune femme qui s'est jetée dans la Seine. Mouton trouve une clé et visite une maison où il découvre le cadavre d'un homme poignardé avec un coutelas. L'endroit n'est autre que le temple du Colombier, une étrange communauté religieuse, et la victime, Serge Montuget, un de ses membres. Le pragmatique commissaire Lindet est déconcerté et demande l'assistance de l'officier de police Ménardeau, un expert en religions. Ils tombent par hasard sur Sylvie Bracieux, la jeune femme sauvée du suicide. Fille d'un banquier, Sylvie est membre de la communauté et elle était amoureuse de Montuget. Lindet et Ménardeau apprennent que "Frère Serge" était loin de mener une vie d'ascète.

Si ce n'est toi a clairement souffert de la mort de  Raymond Souplex. Le commissaire Lindet, interprété par Henri Lambert (Jean-Roch Coignet), est un piètre substitut à Bourrel. Marc Eyraud est le columboesque Ménardeau, "le gars qui mange des graines" (dixit Lindet). L'officer de police est un antoiniste, un membre d'un culte venu de Belgique. C'est un prétexte pour montrer que les scénaristes ont fait leurs devoirs et certaines parties de sa première conversation avec Lindet sonnent bizarrement aujourd'hui. Mouton et Bébé Rose sont joués par Hubert Deschamps et Jean-Pierre Rambal, deux seconds rôles appréciés du public. Deschamps (Zazie dans le métro) est de fait l'acteur principal du téléfilm avec sa gouaille et des dialogues géniaux. En 1977, Rambal a joué le premier rôle dans la charmante série comique La Lune papa. André Falcon (Bracieux) a travaillé avec Raymond Souplex sur les répétitions. Charles Millot (Les Barbouzes) joue "Le Maître", le gourou de la communauté du Colombier.

Il n'y a pas de musique originale, comme souvent avec l'ORTF. René Taquet est crédité comme illustrateur sonore de Si ce n'est toi. Il était directeur artistique, producteur de musique,  fondateur des Disques Magellan (4) et spécialiste de la musique d'illustration (appelée aussi "librairie musicale"). La bande sonore de ce téléfilm provient de son catalogue Patchwork. Par exemple, un thème appelé Secret derrière la porte composé en 1971 par Vladimir Cosma. Produit par Marc Chanal et Michèle Piétri. Albert Schimel est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Thérèse Sonntag. Montage film par Maryvonne Cuglière. Cascades par Michel Norman et Michèle Delacroix. Avec aussi Marianne Eggerickx (Sylvie), Jean-Claude Jay (Frère Georges), Guy Bousquet (Frère Pierre), Jean-Pierre Andréani (Frère Serge), Wanda Woznica (Soeur Jeanne), Perrette Pradier (Léontine), Armand Mestral (Renoux), Pierre Duncan (Brigadier), Patrick Laval (Medical intern), Séverine Morizot, Bernard Musson, Nicole Evans...

Marc Eyraud est revenu en Ménardeau dans Fausse note pour résoudre l'affaire tout seul et sans ses convictions religieuses (dont on a jamais plus entendu parler). Ensuite, le sympathique inspecteur est devenu l'adjoint du commissaire Le Carré (Christian Barbier) dans Rouges sont les vendanges. Les quatre téléfilms sont rétrospectivement considérés comme "la période intermédiaire" des Cinq Dernières Minutes. En 1974, Jacques Debary (Poker d'as) est annoncé comme le commissaire d'une nouvelle série policière de Loursais encore sans titre et dont le tournage du premier épisode a commencé. Cet épisode, titré Le lièvre blanc aux oreilles noires, a été diffusé par Antenne 2 le 10 mai 1975 dans le cadre des... Cinq Dernières Minutes. Le commissaire Broussard (Jacques Debary) a dû être renommé commissaire Cabrol parce qu'il existait en réalité un superflic dénommé Broussard. Marc Eyraud est revenu une nouvelle fois en Ménardeau dans l'épisode suivant pour une association avec Cabrol qui a duré jusqu'en 1991.
 
Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) ont constitué le duo final des Cinq Dernières Minutes de 1992 à 1996. Perrette Souplex, la fille de Raymond Souplex, a joué la fille de Bourrel dans un épisode de 1995. Les épisodes de la série Les Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA. Brigade des Mineurs (1977-1979), la série dramatique sociale créée par  Claude Loursais et mettant en vedette Jean Daurand dans le rôle du commissaire Dupuy, est aussi sur Madelen
 
(1) Michel Lebrun dans Télé 7 Jours N°744 (27 juillet 1974).
(2) Télé 7 Jours N°667 (3 février 1973).
(3) Arsenic Blues, composé par Marc Lanjean pour le film La Peau de l'ours (1957). 

 
Voir également:
 
https://thierryattard.blogspot.com/2024/06/rouges-sont-les-vendanges-ortf-1974.html

mercredi 19 juin 2024

ROUGES SONT LES VENDANGES (ORTF, 1974)

Rouges sont les vendanges est un téléfilm policier en couleur de 107 minutes produit par l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) et diffusé sur sa deuxième chaîne le 16 juillet 1974.

C'est aussi un épisode très particulier de la série policière Les Cinq Dernières Minutes (1958-1996).

Les Cinq Dernières Minutes est une des premières séries de l'histoire de la télévision française. Créée par le journaliste, réalisateur, scénariste et producteur Claude Loursais, elle a été lancée le 1er janvier 1958 sur l'unique chaîne de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), prédécesseur de l'ORTF. Les Cinq Dernières Minutes est passé par plusieurs changements en trois "périodes" jusqu'à la diffusion par France 2 de son 149ème épisode le 20 décembre 1996. La première période (1958-1973) a été écrite par Loursais — qui a dirigé la plupart de ses épisodes avec Fred Kassak, Louis C. Thomas, Michel Lebrun, Maurice-Bernard Endrèbe, Henri Grangé, André Maheux, Jean Cosmos, etc. Cette version a pour acteurs principaux Raymond Souplex dans le rôle du moustachu et ronchon inspecteur/commissaire Antoine Bourrel et Jean Daurand dans celui de l'inspecteur Dupuy. Pierre Collet jouait le brigadier Coulomb
 
À l'origine, Les Cinq Dernières Minutes était un jeu policier diffusé en direct des studios des Buttes-Chaumont. Deux téléspectateurs sélectionnés assistaient à une enquête, puis l'inspecteur leur demandait la solution de l'énigme et comment prouver leur théorie avec la possibilité de revoir deux scènes. Après que Les Cinq Dernières Minutes ait abandonné la diffusion en direct et le format jeu, la série a exploré différents milieux socio-professionnels dans des épisodes tourné en studio et en vidéo ainsi que sur film 16mm pour les extérieurs (Paris, sa banlieue  et les régions). La popularité du programme a atteint des sommets dans les années 1960-1970 et a fait de Raymond Souplex et Jean Daurand des stars de la télé. La phrase fétiche de Bourrel (« Bon Dieu, mais c'est bien sûr! ») est entrée dans le langage courant. La série a été adaptée en Allemagne sous le titre Dem Täter auf der Spur (1967-1973). Les Cinq Dernières Minutes est passé du noir et blanc à la couleur en 1971.
 
Dupuy a graduellement disparu des Cinq Dernières Minutes suite aux problèmes de santé de Jean Daurand. En septembre 1972, Raymond Souplex travaillait sur le 56ème épisode, Un gros pépin dans le chasselas. Un mois après, le tournage a été interrompu par des grèves tournantes à l'ORTF. Les scénarios de deux épisodes, Les griffes de la colombe et Fausse note, étant prêts (1), l'acteur a répété le premier le 20 novembre. Il est mort deux jours plus tard du cancer, à l'age de 71 ans. Claude Loursais decida que l'épisode 56, terminé grâce à des changements de script et au montage, serait le dernier (2). Néanmoins, quatre téléfilms ont été testés entre juillet 1974 et janvier 1975 (pas dans l'ordre de production) sur la deuxième chaîne et Antenne 2: Rouges sont les vendanges, Fausse note, Si ce n'est toi (anciennement Les griffes de la colombe) et Le Coup de pouce. Ces téléfilms, independants des Cinq Dernières Minutes mais construits selon sa "formule", ont présenté aux téléspectateurs de nouveaux détectives sans le fameux thème du générique par Marc Lanjean (3)

Réalisé par Claude Loursais, Rouges sont les vendanges (précédemment titré Les vignobles et Rouges vendanges) a été magistralement écrit par Fred Kassak et Jean Cosmos. Jérôme Lebugue, propriétaire d'un vignoble en Gironde, va épouser Yvette Mussidan, une femme plus jeune que lui. L'ex-maîtresse de Lebugue a le coeur brisé, tout comme le neveu de Jérôme qui aime Yvette. Lorsqu'elle est retrouvée morte sur les terres de Lebugue, le commissaire Le Carré et l'inspecteur Ménardeau enquêtent. Le Carré porte une veste en cuir et a un chien qui s'appelle Rougeole. Ce policier est interprété par Christian Barbier (La Horse, L'Armée des Ombres), devenu célèbre avec le feuilleton de l'ORTF L'Homme du Picardie (1968). Rouges sont les vendanges est en fait la troisième apparition de Marc Eyraud dans le rôle du "columboesque" Ménardeau. Dans Si ce n'est toi, le personnage était le collègue du commissaire Lindet (Henri Lambert) et il était le seul enquêteur de Fausse note.

Rouges sont les vendanges est le meilleur des téléfilms malgré sa longueur (Le Carré et Ménardeau arrivent après 50 minutes). Barbier et Eyraud sont tous les deux parfaits. Ils sont à la tête d'une distribution de qualité, particulièrement Paul Crauchet (Jérôme), Eva Damien (Françoise Lesponne), Michel Subor (Lucien Lesponne) et Jenny Arasse dans le rôle d'Yvette. Le téléfilm a été presque entièrement été tourné dans la ville de Saint-Émilion, d'où des vues de la chapelle de la Trinité et de la cérémonie du Ban des Vendanges organisée par la confrérie de la Jurade. « Nous avons tourné entre septembre et octobre 1973, durant les vendanges. Nous avons dégusté du bon vin, comme vous pouvez l'imaginer, Claude Loursais étant un fin connaisseur. » se souvient Jenny Arasse. Il n'y a pas de musique originale, comme souvent pour les productions de l'ORTF productions. René Taquet est crédité en tant qu'illustrateur sonore de Rouges sont les vendanges. Il était directeur artistique, producteur de musique, fondateur des Disques Magellan (4) et spécialiste de la musique d'illustration (appelée aussi "librairie musicale").

Avec aussi Gérard Lartigau (Olivier Lebugue), Muse Dalbray (Edmée Lebugue), Victor Garrivier (Félix), Henri Virlojeux (Chalumeau), Maria Laborit (Marie Lesponne), Claude Confortès (Joseph), Jacques Serres, Bernard Freyd... Produit par Hélène Rambert et Serge Raggianti. Jean Limousin est le directeur de la photographie. Montage vidéo par Christiane Coutel. Montage film par Marie-Hélène Lacroze. Le Carré et Rougeole en ont fait un autre téléfilm, Le coup de pouce (sans Ménardeau) et Claude Loursais a failli garder Christian Barbier mais ils ne se sont pas entendus sur le plan financier. Les quatre téléfilms sont rétrospectivement considérés comme "la période intermédiaire" des Cinq Dernières Minutes. En 1974, Jacques Debary (Poker d'as) est annoncé comme le commissaire d'une nouvelle série policière de Loursais encore sans titre et dont le tournage du premier épisode a commencé.

Cet épisode, titré Le lièvre blanc aux oreilles noires, a été diffusé par Antenne 2 le 10 mai 1975 dans le cadre des... Cinq Dernières Minutes. Le commissaire Broussard (Jacques Debary) est devenu le commissaire Cabrol parce qu'il existait en réalité un superflic dénommé Broussard. Marc Eyraud est revenu en Ménardeau dans l'épisode suivant pour une association avec Cabrol qui a duré jusqu'en 1991. Pierre Santini (Un juge, un flic) dans le rôle du commissaire Julien Massard et Pierre Hoden (Inspecteur Antoine Barrier) ont constitué le duo final des Cinq Dernières Minutes de 1992 à 1996. Perrette Souplex, la fille de Raymond Souplex, a joué la fille de Bourrel dans un épisode de 1995. Les épisodes de la série Les Cinq Dernières Minutes de 1958 à 1991 sont disponibles sur Madelen, le service de streaming de l'INA. Brigade des Mineurs (1977-1979), la série dramatique sociale créée par  Claude Loursais et mettant en vedette Jean Daurand dans le rôle du commissaire Dupuy, est aussi sur Madelen.
 
(1) Michel Lebrun dans Télé 7 Jours N°744 (27 juillet 1974).
(2) Télé 7 Jours N°667 (3 février 1973).
(3) Arsenic Blues, composé par Marc Lanjean pour le film La Peau de l'ours (1957). 
 
Remerciements spéciaux à Jenny Arasse.
 
 
Voir également: 
 
Muriel Favre - Enquête sur une émission légendaire de la télévision française: Les Cinq Dernières Minutes (1958-1973) dans Vingtième Siècle. Revue d'histoire (Année 1997).
 
Jacques Baudou et Jean-Jacques Schléret - Meurtres en séries - Les séries policières de la télévision française (Huitième Art, 1990).