99% de la population mondiale est décimée par un virus en un temps record. En Angleterre un petit groupe tente de survivre dans ce nouveau monde sans confort moderne et sans technologie, mais où d'autres survivants sont prêts à tout pour dominer les ressources et les individus restants.
Les deux saisons de Survivors (2008-2010), remarquable version contemporaine d'un classique de la télévision britannique, sortent en DVD chez Koba Films.
« Bienvenue dans le nouveau monde. » (Greg Preston)
HUMAN NATION
« C'est délirant, tout le pays va bientôt être hors service. » (David Grant)
Au milieu des années 1970 l'Angleterre est en proie à une crise économique et sociale qui se traduit entre autres par des grèves, des coupures d'électricité et des pénuries d'essence. C'est inspiré par ce climat morose que Terry Nation a l'idée de Survivors. Scénariste génial, Nation a créé les Daleks, les très populaires robots adversaires du Docteur dans Doctor Who, et il s'est brillamment illustré sur des séries comme Le Saint, Chapeau melon et bottes de cuir et Amicalement Vôtre.
Terry Nation imagine un petit groupe devant survivre après l'élimination de la quasi-totalité de la population mondiale à la suite d'une épidémie. Ironie du sort le tournage de la série, produite par la BBC, est retardé de quatre mois à cause d'une grève des personnels de la maison. Le premier épisode, diffusé en avril 1975, est un succès. Les personnages ainsi que les thèmes abordés (la survie, l'auto-suffisance, la loi et l'ordre, etc...) captivent les téléspectateurs et la série dure trois saisons mais Nation la quitte au terme de la première. Deux ans plus tard il contribuera à nouveau à l'Histoire de la science-fiction britannique en créant la série Blake's 7 (1978-1981).
Plus de trente ans après le démarrage de Survivors, Susan Hogg - de BBC Productions - a l'idée de produire une nouvelle version. Elle persuade le scénariste Adrian Hodges (The Sally Lockhart Mysteries, Primeval) d'ajuster Survivors à notre monde contemporain, familier de menaces telles que le SRAS ou la grippe aviaire. Pour des raisons juridiques la nouvelle série est officiellement adaptée d'une novelisation de Terry Nation publiée en 1976 et non de la série d'origine.
Hodges emprunte pourtant bien sa trame et les noms de quelques uns des personnages principaux pour écrire quatre des six épisodes prévus, dont l'impressionnant épisode d'ouverture d'une durée exceptionnelle de 90 minutes. Celui-ci reprend, avec des moyens et des effets dont la série de 1975 ne bénéficiait évidemment pas, l'idée du groupe de personnages confronté aux conséquences de la tragédie.
LE NOUVEAU MONDE
« Plus rien n'est comme avant. Les anciennes règles n'ont plus cours. » (Tom Price)
Abby Grant (Julie Graham) recherche son fils, en colonie au moment de la crise, et rencontre le pragmatique Greg Preston (Paterson Joseph). Al Sadiq (Phillip Rhys), jeune et riche playboy, prend sous son aile Najid (Chahaq Patel), un garçon de 11 ans qui a gardé la foi en dépit des épreuves. Enfin le taciturne Tom Price (Max Beesley), un détenu qui purgeait une lourde peine, croise la route du docteur Anya Raczynski (Zoë Tapper), laquelle a assisté impuissante à la mort de centaines de patients.
Sarah Bowyer (Robyn Addison) les rejoint dès le deuxième épisode et ces personnes qui ne se seraient jamais croisées sans ces circonstances forment une sorte de famille recomposée dans un monde où il faut apprendre à vivre sans téléphones, ordinateurs, ni électricité. Un environnement où il faut se battre pour de l'essence, où l'on entre dans un supermarché au péril de sa vie et où il faut en permanence faire les choix les moins pires pour survivre. Un enfer que Samantha Willis (Nikki Amuka-Bird) veut paver de bonnes intentions.
Samantha est la seule membre du gouvernement ayant survécu. Ministre de rang inférieur chargé de la gestion médiatique pendant l'épidémie, elle s'est mise en tête de mettre en place un gouvernement provisoire depuis un centre écologique et veut restaurer l'ordre quitte à s'allier à une brute comme Dexter (Anthony Flanagan). On l'imagine carriériste avant l'épidémie et la mission dont elle s'est investie fait dériver lentement ses pseudos accents churchilliens vers un autoritarisme fascisant.
Les ambiguïtés de la "Très Honorable" Samantha Willis (1) en font pour la "famille" une menace aussi redoutable que le virus. Tout comme ce mystérieux scientifique (Nicholas Gleaves) et son assistant, Sammi (Ronny Jutti), qui détiennent peut-être des réponses à certaines questions dans leur laboratoire où oeuvrent des hommes en combinaisons de protection. Ou encore ces hélicoptères que les protagonistes aperçoivent de temps à autre.
MANCHESTER NE REPOND PLUS
« On ne se connaît pas du tout et on a rien en commun.
- On est encore en vie et ça c'est quand même pas rien. » (Greg et Abby)
Les sujets traités dans la série de Terry Nation étaient indémodables en 2008 et demeurent d'actualité aujourd'hui. C'est un des atouts de la version d'Adrian Hodges avec aussi d'excellents acteurs au service de personnages complexes, dont Max Beesley qui trouve là sans doute le meilleur rôle de sa carrière. Les histoires sont puissantes, la réalisation est très adroite et soutenue par des effets visuels malins. Sans oublier les thèmes des génériques ainsi que la musique, composés par Edmund Butt (Life on Mars), qui sont absolument sublimes.
Koba Films propose la saison 1 de Survivors en trois DVD avec le traitement qui a fait la réputation de leurs coffrets Torchwood, a savoir quelques intéressants bonus. Un Making Of et un document sur les effets spéciaux nous montrent parmi différentes choses comment a été réalisée la scène du match de foot improvisé entre Najid et Al sur l'autoroute (sur la piste d'essai de Nuneaton) grâce aux magiciens de Space Digital à Manchester. C'est dans cette ville que la première saison a été en partie tournée, notamment cette scène du premier épisode où Najid roule à toute vitesse dans les rues du centre-ville - réalisée en fait un dimanche à 4 heures du matin (2).
Dans l'amusant Au coeur du tournage, le jeune Chahaq Patel nous guide sur le tournage du quatrième épisode à Doncaster. Et les personnages d'Abby, Tom et Greg ont droit chacun à une petite présentation d'environ cinq minutes. La série pourra être appréciée autant en version originale (sous-titrée ou non) qu'en Français, le doublage réalisé à Bruxelles chez Dame Blanche/Agent Double étant fort bien fait.
Survivors est une série d'anticipation passionnante et intelligente, au suspense haletant et aux personnages intéressants. La relecture de la création de Terry Nation par Adrian Hodges fait vraiment honneur à son illustre devancière. Koba propose également en DVD la deuxième saison, dont nous vous parlerons aussi.
« Tu crois que l'Homme est bon par nature mais c'est faux. » (Tom à Abby)
(1) Dans le deuxième épisode de la série originale, la figure politique était un leader syndical du nom d'Arthur Wormley (incarné par George Baker).
(2) http://www.broadcastnow.co.uk/on-location-survivors/1929086.article
http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=221
http://totalscifionline.com/interviews/2896-adrian-hodges-you-ll-see-more-of-the-world-collapsing
http://survivorsbbctv.wordpress.com/
http://cathoderaytube.blogspot.com/search/label/SURVIVORS%20REVIEWS
« Bienvenue dans le nouveau monde. » (Greg Preston)
HUMAN NATION
« C'est délirant, tout le pays va bientôt être hors service. » (David Grant)
Au milieu des années 1970 l'Angleterre est en proie à une crise économique et sociale qui se traduit entre autres par des grèves, des coupures d'électricité et des pénuries d'essence. C'est inspiré par ce climat morose que Terry Nation a l'idée de Survivors. Scénariste génial, Nation a créé les Daleks, les très populaires robots adversaires du Docteur dans Doctor Who, et il s'est brillamment illustré sur des séries comme Le Saint, Chapeau melon et bottes de cuir et Amicalement Vôtre.
Terry Nation imagine un petit groupe devant survivre après l'élimination de la quasi-totalité de la population mondiale à la suite d'une épidémie. Ironie du sort le tournage de la série, produite par la BBC, est retardé de quatre mois à cause d'une grève des personnels de la maison. Le premier épisode, diffusé en avril 1975, est un succès. Les personnages ainsi que les thèmes abordés (la survie, l'auto-suffisance, la loi et l'ordre, etc...) captivent les téléspectateurs et la série dure trois saisons mais Nation la quitte au terme de la première. Deux ans plus tard il contribuera à nouveau à l'Histoire de la science-fiction britannique en créant la série Blake's 7 (1978-1981).
Plus de trente ans après le démarrage de Survivors, Susan Hogg - de BBC Productions - a l'idée de produire une nouvelle version. Elle persuade le scénariste Adrian Hodges (The Sally Lockhart Mysteries, Primeval) d'ajuster Survivors à notre monde contemporain, familier de menaces telles que le SRAS ou la grippe aviaire. Pour des raisons juridiques la nouvelle série est officiellement adaptée d'une novelisation de Terry Nation publiée en 1976 et non de la série d'origine.
Hodges emprunte pourtant bien sa trame et les noms de quelques uns des personnages principaux pour écrire quatre des six épisodes prévus, dont l'impressionnant épisode d'ouverture d'une durée exceptionnelle de 90 minutes. Celui-ci reprend, avec des moyens et des effets dont la série de 1975 ne bénéficiait évidemment pas, l'idée du groupe de personnages confronté aux conséquences de la tragédie.
LE NOUVEAU MONDE
« Plus rien n'est comme avant. Les anciennes règles n'ont plus cours. » (Tom Price)
Abby Grant (Julie Graham) recherche son fils, en colonie au moment de la crise, et rencontre le pragmatique Greg Preston (Paterson Joseph). Al Sadiq (Phillip Rhys), jeune et riche playboy, prend sous son aile Najid (Chahaq Patel), un garçon de 11 ans qui a gardé la foi en dépit des épreuves. Enfin le taciturne Tom Price (Max Beesley), un détenu qui purgeait une lourde peine, croise la route du docteur Anya Raczynski (Zoë Tapper), laquelle a assisté impuissante à la mort de centaines de patients.
Sarah Bowyer (Robyn Addison) les rejoint dès le deuxième épisode et ces personnes qui ne se seraient jamais croisées sans ces circonstances forment une sorte de famille recomposée dans un monde où il faut apprendre à vivre sans téléphones, ordinateurs, ni électricité. Un environnement où il faut se battre pour de l'essence, où l'on entre dans un supermarché au péril de sa vie et où il faut en permanence faire les choix les moins pires pour survivre. Un enfer que Samantha Willis (Nikki Amuka-Bird) veut paver de bonnes intentions.
Samantha est la seule membre du gouvernement ayant survécu. Ministre de rang inférieur chargé de la gestion médiatique pendant l'épidémie, elle s'est mise en tête de mettre en place un gouvernement provisoire depuis un centre écologique et veut restaurer l'ordre quitte à s'allier à une brute comme Dexter (Anthony Flanagan). On l'imagine carriériste avant l'épidémie et la mission dont elle s'est investie fait dériver lentement ses pseudos accents churchilliens vers un autoritarisme fascisant.
Les ambiguïtés de la "Très Honorable" Samantha Willis (1) en font pour la "famille" une menace aussi redoutable que le virus. Tout comme ce mystérieux scientifique (Nicholas Gleaves) et son assistant, Sammi (Ronny Jutti), qui détiennent peut-être des réponses à certaines questions dans leur laboratoire où oeuvrent des hommes en combinaisons de protection. Ou encore ces hélicoptères que les protagonistes aperçoivent de temps à autre.
MANCHESTER NE REPOND PLUS
« On ne se connaît pas du tout et on a rien en commun.
- On est encore en vie et ça c'est quand même pas rien. » (Greg et Abby)
Les sujets traités dans la série de Terry Nation étaient indémodables en 2008 et demeurent d'actualité aujourd'hui. C'est un des atouts de la version d'Adrian Hodges avec aussi d'excellents acteurs au service de personnages complexes, dont Max Beesley qui trouve là sans doute le meilleur rôle de sa carrière. Les histoires sont puissantes, la réalisation est très adroite et soutenue par des effets visuels malins. Sans oublier les thèmes des génériques ainsi que la musique, composés par Edmund Butt (Life on Mars), qui sont absolument sublimes.
Koba Films propose la saison 1 de Survivors en trois DVD avec le traitement qui a fait la réputation de leurs coffrets Torchwood, a savoir quelques intéressants bonus. Un Making Of et un document sur les effets spéciaux nous montrent parmi différentes choses comment a été réalisée la scène du match de foot improvisé entre Najid et Al sur l'autoroute (sur la piste d'essai de Nuneaton) grâce aux magiciens de Space Digital à Manchester. C'est dans cette ville que la première saison a été en partie tournée, notamment cette scène du premier épisode où Najid roule à toute vitesse dans les rues du centre-ville - réalisée en fait un dimanche à 4 heures du matin (2).
Dans l'amusant Au coeur du tournage, le jeune Chahaq Patel nous guide sur le tournage du quatrième épisode à Doncaster. Et les personnages d'Abby, Tom et Greg ont droit chacun à une petite présentation d'environ cinq minutes. La série pourra être appréciée autant en version originale (sous-titrée ou non) qu'en Français, le doublage réalisé à Bruxelles chez Dame Blanche/Agent Double étant fort bien fait.
Survivors est une série d'anticipation passionnante et intelligente, au suspense haletant et aux personnages intéressants. La relecture de la création de Terry Nation par Adrian Hodges fait vraiment honneur à son illustre devancière. Koba propose également en DVD la deuxième saison, dont nous vous parlerons aussi.
« Tu crois que l'Homme est bon par nature mais c'est faux. » (Tom à Abby)
(1) Dans le deuxième épisode de la série originale, la figure politique était un leader syndical du nom d'Arthur Wormley (incarné par George Baker).
(2) http://www.broadcastnow.co.uk/on-location-survivors/1929086.article
http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=221
http://totalscifionline.com/interviews/2896-adrian-hodges-you-ll-see-more-of-the-world-collapsing
http://survivorsbbctv.wordpress.com/
http://cathoderaytube.blogspot.com/search/label/SURVIVORS%20REVIEWS
1 commentaire:
Je me suis régalée à suivre en direct Uk cette série qui sans être parfaite a toutes les très grandes qualités qui sont ici présentées!
Je suis ravie d'avoir attendue l'édition de cette série en nos contrée, par Koba en plus : e suis comblée et serais au RDV!
Une série à découvrir
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