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samedi 30 avril 2011

SURVIVORS SAISON 2 (KOBA FILMS)

99% de la population mondiale a été décimée par un virus en un temps record. En Angleterre un petit groupe tente de survivre dans ce nouveau monde sans confort moderne et sans technologie, mais où d'autres survivants sont prêts à tout pour dominer les ressources et les individus restants.

Les deux saisons de Survivors (2008-2010), remarquable version contemporaine d'un classique de la télévision britannique, sortent en DVD chez Koba Films.

« Nous étions bien préparés. » (Whitaker)

SURVIVORS: BIRMINGHAM

« Pour tuer quelqu'un avec un fusil il faut pouvoir le regarder droit dans les yeux.
- Comment tu le sais?
» (Tom et Anya)

Les six épisodes de la première saison de l'adaptation par Adrian Hodges (Sally Lockhart, Primeval) de Survivors, le classique de Terry Nation (1975-1978), sont diffusés sur BBC One entre le  23 novembre et le 23 décembre 2008. L'audience moyenne avant diffusion du final est de 5,9 millions de téléspectateurs (23%), ce qui vaut à Hodges et Susan Hogg (producteurs exécutifs pour BBC Productions) la commande d'une autre saison de six épisodes (1).

« Nous savons tous quelle pression vous subissez, James. » (Fiona)

La réalisation des scènes urbaines de la série est cependant relocalisée en avril 2009 de Manchester à Birmingham, avec le soutien logistique de l'agence régionale d'aide à la production audiovisuelle Screen WM et de Film Birmingham (2). Contrairement à la série Les Arnaqueurs VIP, qui quitte Londres pour s'y installer aussi, Survivors ne bénéficie pas de subventions régionales octroyées seulement à la condition d'employer majoritairement du personnel local.

« Birmingham a été choisi pour de nombreuses raisons, essentiellement à cause de la variété des lieux de tournage au sein de la ville, » explique Hugh Warren, le producteur (3). Des rues de la ville et des bâtiments parfois abandonnés sont utilisés durant les quatre mois de tournage de la deuxième saison, notamment les anciens studios d'ATV/Central. D'autres scènes sont tournées à Sutton Park mais également à Doncaster, dans le Yorkshire du Sud, et à Stoke-on-Trent.

385 JOURS PLUS TARD

« Ne croyez pas un mot de ce que Whitaker vous a dit. Ils ne vous laisseront jamais repartir. Parce que sans vous ils ne pourront jamais revenir. » (Sammi)

La saison 2 est présentée à la presse en octobre 2009, alors que sévit partout la grippe H1N1, et c'est seulement le 12 janvier 2010 que BBC One diffuse le premier épisode (le même soir que le lancement de la série en France sur NRJ12). L'histoire reprend là où elle s'était arrêtée: Greg (Paterson Joseph) est gravement blessé. Anya (Zoë Tapper), Tom (Max Beesley) et Al (Phillip Rhys) se rendent dans un hôpital en ruine pour essayer d'y trouver du matériel chirurgical et des antibiotiques afin qu'il soit opéré. Mais une catastrophe se produit et seule Sarah (Robyn Addison) peut leur venir en aide, à condition d'en payer le prix.

« Un nouveau départ, James. L'espoir ne meurt jamais. » (Landry)

Najid (Chahak Patel) est très affecté par l'enlèvement d'Abby (Julie Graham). Elle est entre les mains des scientifiques James Whitaker (Nicholas Gleaves) et Fiona Douglas (Geraldine Somerville), qui pensent avoir trouvé en elle la solution de leurs problèmes, mais  Whitaker cache des choses à ses collègues. Qui est  donc ce mystérieux monsieur Landry (Patrick Malahide), avec lequel il communique par liaison satellite? Et que signifie cette carte postale de plage paradisiaque reçue par Greg avant l'épidémie et dont la réplique se trouve sur le bureau de James?

Au dos, juste deux lignes de trois nombres et une phrase: "L'espoir ne meurt jamais". Est-ce dans cet endroit idyllique que la femme de Greg, qui l'a quitté pour un fonctionnaire du gouvernement, a emmené leurs enfants "en vacances"? Et quel est le degré d'implication de la firme PSJ Pharmaceuticals dans l'épidémie, qui a commencé en Chine durant l'été 2007 dans le plus grand secret?

GIVE MY REGARDS TO BROAD STREET

«  L'espoir ne meurt jamais. Mais à force il tue. » (Greg)  

Le mystère s'épaissit mais des personnages se révèlent tandis que la cohésion du groupe est sans cesse remise en question. Dans cet environnement post-épidémique où il faut se battre pour tout et contre (presque) tout le monde, de nouvelles menaces apparaissent là où on les attend le moins: derrière le sourire amical du routier Billy Stringer, par exemple (excellent Roger Lloyd-Pack). Ou encore l'érudition de Henry Smithson (Christopher Fulford), qui cite  les philosophes grecs lorsqu'il ne réduit pas les gens à l'esclavage dans sa mine de charbon.

«  Il n'y a pas d'avenir. Le présent c'est tout ce qu'on a, ce petit instant. C'est toi qui m'a dit ça. » (Tom à Anya) 

Il y a aussi des menaces familières, comme celle de Samantha Willis (Nikki Amuka-Bird), seule ministre du gouvernement ayant survécu, et Dexter (Anthony Flanagan). A moins que la pire des menaces ne redevienne le virus lui-même... Mais en réalité c'est l'audience qui a raison des survivants: elle chute de  4,45 millions de téléspectateurs (17.5%) à  3,61 millions (14.6%) entre le premier et le deuxième épisode (diffusé seulement 15 jours après) et la saison se termine le 23 février 2010 avec 3,67 millions (14.4%) (4). Le compte n'y est pas pour la BBC, qui met fin en avril à des rumeurs en confirmant la suppression de la série.

Certes la saison 2 de Survivors souffre d'un problème d'écriture dont l'apogée est certainement l'inexcusable final écrit par Adrian Hodges. La série demeure néanmoins passionnante et d'une rare intensité dramatique, soutenue par des personnages complexes et le talent de leurs interprètes (particulièrement Max Beesley, Paterson Joseph et Robyn Addison).  La musique d'Edmund Butt est tout simplement sublime, surtout le générique de fin.  

Survivors méritait et mérite encore une troisième saison, l'échec de la couteuse et non-nécessaire série Outcasts, diffusée par la BBC début 2011, la justifierait à lui seul. Koba Films présente la seconde saison de Survivors sur deux DVD, en VO, VOST et VF, le doublage francophone étant fort bien fait.

(1) http://www.guardian.co.uk/media/2008/dec/19/survivors-bbc
(2) http://www.screenwm.co.uk/news/detail/375/screen_west_midlands_and_film_birmingham_help_to_secure_major_new_bbc_drama_to_the_region/
(3) http://www.birminghampost.net/birmingham-business/birmingham-business-news/creative-industries-news/2009/08/02/filming-of-survivors-in-birmingham-highlights-city-s-screen-potential-65233-24299937/
(4) Source: Digital Spy.

http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=2221
http://thierryattard.blogspot.com/2011/04/survivors-saison-1-koba-films.html (Saison 1)

vendredi 22 avril 2011

SURVIVORS SAISON 1 (KOBA FILMS)

99% de la population mondiale est décimée par un virus en un temps record. En Angleterre un petit groupe tente de survivre dans ce nouveau monde sans confort moderne et sans technologie, mais où d'autres survivants sont prêts à tout pour dominer les ressources et les individus restants.
Les deux saisons de Survivors (2008-2010), remarquable version contemporaine d'un classique de la télévision britannique, sortent en DVD chez Koba Films.

« Bienvenue dans le nouveau monde. » (Greg Preston)

HUMAN NATION

« C'est délirant, tout le pays va bientôt être hors service. » (David Grant)

Au milieu des années 1970 l'Angleterre est en proie à une crise économique et sociale qui se traduit entre autres par des grèves, des coupures d'électricité et des pénuries d'essence. C'est inspiré par ce climat morose que Terry Nation a l'idée de Survivors. Scénariste génial, Nation a créé les Daleks, les très populaires robots adversaires du Docteur dans Doctor Who, et il s'est brillamment illustré sur des séries comme Le Saint, Chapeau melon et bottes de cuir et Amicalement Vôtre.

Terry Nation imagine un petit groupe devant survivre après l'élimination de la quasi-totalité de la population mondiale à la suite d'une épidémie. Ironie du sort le tournage de la série, produite par la BBC, est retardé de quatre mois à cause d'une grève des personnels de la maison. Le premier épisode, diffusé en avril 1975, est un succès. Les personnages ainsi que les thèmes abordés (la survie, l'auto-suffisance, la loi et l'ordre, etc...) captivent les téléspectateurs et la série dure trois saisons mais Nation la quitte au terme de la première. Deux ans plus tard il contribuera à nouveau à l'Histoire de la science-fiction britannique en créant la série Blake's 7 (1978-1981).

Plus de trente ans après le démarrage de Survivors, Susan Hogg - de BBC Productions - a l'idée de produire une nouvelle version. Elle persuade le scénariste Adrian Hodges (The Sally Lockhart Mysteries, Primeval) d'ajuster Survivors à notre monde contemporain, familier de menaces telles que le SRAS ou la grippe aviaire. Pour des raisons juridiques la nouvelle série est officiellement adaptée d'une novelisation de Terry Nation publiée en 1976 et non de la série d'origine.

Hodges emprunte pourtant bien sa trame et les noms de quelques uns des personnages principaux pour écrire quatre des six épisodes prévus, dont l'impressionnant épisode d'ouverture d'une durée exceptionnelle de 90 minutes. Celui-ci reprend, avec des moyens et des effets dont la série de 1975 ne bénéficiait évidemment pas, l'idée du groupe de personnages confronté aux conséquences de la tragédie.

LE NOUVEAU MONDE

« Plus rien n'est comme avant. Les anciennes règles n'ont plus cours. » (Tom Price)

Abby Grant (Julie Graham) recherche son fils, en colonie au moment de la crise, et rencontre le pragmatique Greg Preston (Paterson Joseph). Al Sadiq (Phillip Rhys), jeune et riche playboy, prend sous son aile Najid (Chahaq Patel), un garçon de 11 ans qui a gardé la foi en dépit des épreuves. Enfin le taciturne Tom Price (Max Beesley), un détenu qui purgeait une lourde peine, croise la route du docteur Anya Raczynski (Zoë Tapper), laquelle a assisté impuissante à la mort de centaines de patients.

Sarah Bowyer (Robyn Addison) les rejoint dès le deuxième épisode et ces personnes qui ne se seraient jamais croisées sans ces circonstances forment une sorte de famille recomposée dans un monde où il faut apprendre à vivre sans téléphones, ordinateurs, ni électricité. Un environnement où il faut se battre pour de l'essence, où l'on entre dans un supermarché au péril de sa vie et où il faut en permanence faire les choix les moins pires pour survivre. Un enfer que Samantha Willis (Nikki Amuka-Bird) veut paver de bonnes intentions.

Samantha est la seule membre du gouvernement ayant survécu. Ministre de rang inférieur chargé de la gestion médiatique pendant l'épidémie, elle s'est mise en tête de mettre en place un gouvernement provisoire depuis un centre écologique et veut restaurer l'ordre quitte à s'allier à une brute comme Dexter (Anthony Flanagan). On l'imagine carriériste avant l'épidémie et la mission dont elle s'est investie fait dériver lentement ses pseudos accents churchilliens vers un autoritarisme fascisant.

Les ambiguïtés de la "Très Honorable" Samantha Willis (1) en font pour la "famille" une menace aussi redoutable que le virus. Tout comme ce mystérieux scientifique (Nicholas Gleaves) et son assistant, Sammi (Ronny Jutti), qui détiennent peut-être des réponses à certaines questions dans leur laboratoire où oeuvrent des hommes en combinaisons de protection. Ou encore ces hélicoptères que les protagonistes aperçoivent de temps à autre.

MANCHESTER NE REPOND PLUS

« On ne se connaît pas du tout et on a rien en commun.
- On est encore en vie et ça c'est quand même pas rien. » (Greg et Abby)

Les sujets traités dans la série de Terry Nation étaient indémodables en 2008 et demeurent d'actualité aujourd'hui. C'est un des atouts de la version d'Adrian Hodges avec aussi d'excellents acteurs au service de personnages complexes, dont Max Beesley qui trouve là sans doute le meilleur rôle de sa carrière. Les histoires sont puissantes, la réalisation est très adroite et soutenue par des effets visuels malins. Sans oublier les thèmes des génériques ainsi que la musique, composés par Edmund Butt (Life on Mars), qui sont absolument sublimes.

Koba Films propose la saison 1 de Survivors en trois DVD avec le traitement qui a fait la réputation de leurs coffrets Torchwood, a savoir quelques intéressants bonus. Un Making Of et un document sur les effets spéciaux nous montrent parmi différentes choses comment a été réalisée la scène du match de foot improvisé entre Najid et Al sur l'autoroute (sur la piste d'essai de Nuneaton) grâce aux magiciens de Space Digital à Manchester. C'est dans cette ville que la première saison a été en partie tournée, notamment cette scène du premier épisode où Najid roule à toute vitesse dans les rues du centre-ville - réalisée en fait un dimanche à 4 heures du matin (2).

Dans l'amusant Au coeur du tournage, le jeune Chahaq Patel nous guide sur le tournage du quatrième épisode à Doncaster. Et les personnages d'Abby, Tom et Greg ont droit chacun à une petite présentation d'environ cinq minutes. La série pourra être appréciée autant en version originale (sous-titrée ou non) qu'en Français, le doublage réalisé à Bruxelles chez Dame Blanche/Agent Double étant fort bien fait.

Survivors est une série d'anticipation passionnante et intelligente, au suspense haletant et aux personnages intéressants. La relecture de la création de Terry Nation par Adrian Hodges fait vraiment honneur à son illustre devancière. Koba propose également en DVD la deuxième saison, dont nous vous parlerons aussi.

« Tu crois que l'Homme est bon par nature mais c'est faux. » (Tom à Abby)

(1) Dans le deuxième épisode de la série originale, la figure politique était un leader syndical du nom d'Arthur Wormley (incarné par George Baker).
(2) http://www.broadcastnow.co.uk/on-location-survivors/1929086.article

http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=221
http://totalscifionline.com/interviews/2896-adrian-hodges-you-ll-see-more-of-the-world-collapsing
http://survivorsbbctv.wordpress.com/
http://cathoderaytube.blogspot.com/search/label/SURVIVORS%20REVIEWS