Doctor Who - Cold Blood (Saison 5, Episode 9). Le Docteur (Matt Smith) et Nasreen (Meera Syal) sont dans la cité silurienne pour échanger Alaya (Neve McIntosh) contre les captifs humains, pendant qu'Amy (Karen Gillan) est l'objet d'un intérêt non sollicité dans un laboratoire.[Spoilers] « Perhaps today IS a good day to die. » (Lt. Commander Worf)La seconde moitié de l'histoire en deux parties écrite par
Chris Chibnall et réalisée par
Ashley Way a un souffle épique qui compense certaines inconsistances de cette tragédie souterraine. Une ambiance grandiose créée par le cadre de la
cité silurienne, grâce au renfort de l'usage créatif de lieux comme les
Plantasia Botanic Gardens de
Swansea et le
Temple de la Paix à
Cardiff, ainsi qu'à un éclairage malin. Si la production devait nous refaire le coup d'
Upper Ledworth pour l'épisode avec
James Corden (celui qui précède le grand final) ce ne serait pas une surprise après un tel déploiement de splendeurs.
Cet endroit absolument magnifique sert de scène glorieuse à la performance de
Neve McIntosh qui joue maintenant aussi la soeur d'
Alaya, le commandant
Restac, véritable méchante shakespearienne façon
Star Trek. McIntosh se voit donner l'occasion de briller deux fois, lorsqu'Alaya perd délibérément au
Maillon faible contre
Ambrose (
Nia Roberts). Et quand Restac apparaît à
Rory (
Arthur Darvill), Ambrose et
Tony (
Robert Pugh) sur l'écran de l'ordinateur.
Les soeurs ont indubitablement les meilleurs morceaux du scénario comparé au scientifique
Malohkeh (
Richard Hope) et au leader silurien
Eldane (
Stephen Moore). Le passage de Malohkeh de menace vivisectionniste à allié du Docteur n'est pas pleinement convaincant. Tout comme Eldane, qui a du mal à dépasser son statut d'astuce scénaristique après avoir interrompu l'exécution du Docteur et de ses amis humains. Quant à sa narration inutile en
off elle n'apporte rien de plus qu'une énervante rechute de
The End of Time.
A son sommet
Matt Smith rappelle
Peter Davison mais le Docteur se comporte souvent comme un
candidat au Nobel de la paix pourvu d'un irritant parti pris pro-silurien. On sait d'emblée que la séquence de
Loose Women (ou de
The View) qui sert d'ersatz de conférence n'apportera pas une ère de paix et de coopération entre les deux races: les Siluriens ont toute une armée en terre cuite qui hiberne à la cave.
Nous savons aussi dès le début de
The Hungry Earth que la tête de
Rory est mise à prix, ce qui est dommage parce qu'il était un des plus intéressants compagnons depuis des années et qu'il méritait mieux qu'un sort à la
South Park. Mais
Darvill trouve le ton juste avec son
« I don't understand. We were on the hill », et l'idée qu'il y a des sorts pires que la mort (voir
The Time of Angels/
Flesh and Stone) rend le chagrin d'
Amy plus touchant encore.
Globalement un épisode appréciable en dépit des défauts du script et du fait que
45 minutes ne suffisent pas pour combler toutes les ambitions de l'histoire. Peut-être que
Doctor Who devrait revenir à la formule des histoires en plusieurs épisodes et laisser tomber les arcs
high concept plus ou moins forcés. De toute manière nous devrions être reconnaissants du fait que le
concours de l'Eurovision n'a pas interrompu le cours de la saison. D'ailleurs est-ce que le débris trouvé par le Docteur dans la fissure ne serait pas le résultat d'une autre tentative de
Graham Norton ?
Voir également:http://cathoderaytube.blogspot.com/2010/05/doctor-who-series-5-cold-blood-review.html