vendredi 29 août 2008

LE JEUNE BARNABY JONES RACONTE

A Michael SLOAN

Tout le monde sait que Hollywoodland ne peut laisser une série télé morte reposer en paix. Tel Bernie Lomax (souvenez-vous du fabuleux Terry Kiser) dans Weekend chez Bernie et sa suite, les remakes de séries cultes quittent régulièrement le cimetière des éléphants pour les grilles des réseaux américains ou, plus fréquemment, leurs étagères poussiéreuses.

ARRÊTE-MOI SI TU LA CONNAIS, CELLE-LA...

Sans remakes, le seul Batman de l'écran serait à jamais Lewis Wilson dans le serial de 1943 (cf. Heroes & Villains Movie serial classics par Michael Bifulco, Bifulco Books, Woodland Hills, California, 1989). Les remakes permettent aux nouvelles générations de découvrir un personnage ou un concept. La nouvelle version de Doctor Who est probablement la meilleure série de l'Histoire de la télévision (au moins pour ses trois premières saisons). Mais à chaque saison, les exécutifs de la télévision semblent concourir pour l'award du remake le moins nécessaire d'une vieille série culte, pensez à la version 2003 de Dragnet par Dick Wolf (Law & Order), avec Ed O'Neill dans le rôle de Joe Friday.

Qu'il n'y ait pas de malentendu , Dick Wolf est un des plus brillants producteurs du Panthéon de la télévision américaine, et Ed O'Neill un acteur magnifique dont le talent va au-delà du Al Bundy de Marié deux enfants. Mais Dragnet et Friday sont si ancrés dans leur temps (les année 1950-1960) et si liés à la personnalité d'un seul homme, l'acteur et producteur Jack Webb, que la seule manière convenable de refaire ce classique était d'en faire une parodie (Dragnet, 1987, avec Dan Aykroyd).

Comme le remarque dans son blog le toujours avisé et excellent Furious D: « [Comme] les remakes de vieux succès sombrent toujours dans l'oubli avant que vous ne puissiez prononcer les mots "Bionic Woman" » (http://dknowsall.blogspot.com/2008/08/hollywood-babble-on-on-155-everything.html) mais le fait que le concept ait été incinéré avec le New Dragnet de 1989 (Vic Daniels, flic à Los Angeles, produit pour la Syndication) aurait dû attirer l'attention du réseau.

NOUVEAUX SINGES, VIEILLES GRIMACES

Les échecs du Dragnet de Dick Wolf ou de Kojak (2005, avec Ving Rhames) ne découragent visiblement pas CBS-Paramount, alors que le studio a annoncé cet été de nouvelles versions de la série Les rues de San Francisco et de... Hawai Police d'Etat. La seconde, basé bien sûr sur le méga hit avec Jack Lord dans le rôle de Steve McGarrett (1968-1980), est particulièrement étonnante, car Hawai avait fait l'objet d'une précédente tentative de revival, tournée en 1997 et jamais diffusée, avec Monsieur Gary Busey (vos fans français vous saluent) dans le rôle principal.

« Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter » a écrit George Santayana. En 1992, le magnat de la télévision Aaron Spelling tenta de relancer Les rues de San Francisco (1972-1977), la série de Quinn Martin avec Karl Malden et un Michael Douglas pré-Basic Instinct, avec Retour dans les rues de San Francisco, un téléfilm avec Malden mais bien évidemment sans Douglas.

Le succès des Rues était complètement le résultat d'une alchimie entre Malden et Douglas, au point que lorsque Douglas quitta la série pour une carrière cinématographique, son remplacement par Richard Hatch - un acteur plutôt honorable - mena à la suppression du programme. Dans les deux cas (Five-O et Les rues), refaire des séries tant caractérisées par le charisme et le talent de leurs vedettes est plus qu'une entreprise risquée. Et McGarrett, le Joe Friday hawaïen, la quintessence du conservateur avec une plaque(http://www.nytimes.com/2007/08/03/opinion/03fri3.html), ferait maintenant probablement pâle figure à côté de Jack Bauer. A quand une nouvelle version de Sur la piste du crime ( The F.B.I, 1965-1974) ? Mais qui sera le nouveau Efrem Zimbalist, Jr. ?

SERIE MORTELLE

Le scénariste, auteur et producteur Lee Goldberg, peut-être une des dernières personnes à Hollywood sachant comment rendre une série distrayante, et l'un des plus fins connaisseurs du business de la télévision, a co-écrit en 1997 un épisode hilarant de sa série Diagnostic Meurtre, un morceau merveilleux d'esprit et de causticité baptisé Série mortelle (Must Kill TV, saison 5, épisode 9), avec Doug E. Doug (Cosby), Reginald VelJohnson et Jaleel White (La vie de famille), Erik Estrada, Jane Seymour et Peter Graves apparaissant dans leurs propres rôles.

Dans ce Noblesse oblige rencontre TV Guide (http://www.twiztv.com/scripts/diagnosismurder/season5/diagnosismurder-509.txt) où une cadre d'un réseau de télévision, Rachel Woodrall, est tuée par un pilote, le grand Stephen J. Cannell joue Jackson Burleigh, un producteur de télé: « Mais Rachel n'a pas voulu délivrer Burley de son contrat d'exclusivité pour écrire les trois derniers épisodes du "Jeune Barnaby Jones raconte" ... et quand il a terminé, elle a annulé la série».

Le Police procedural n'est pas le seul genre à bénéfficier de l'attention des réseaux américains de télévision: un nouveau 90210 arrive chez CW, avec Shannen Doherty et Jennie Garth (http://www.ew.com/ew/article/0,,20221152_20221173_20221579,00.html) mais sans Tori Spelling (http://www.deadlinehollywooddaily.com/tori-spelling-furious-at-90210-for-unequal-pay-show-is-key-to-cws-future/). Et ABC lance un revival de Cupid, la comédie romantique avec Jeremy Piven (Entourage) annulée après seulement une saison en 1998-1999. Quelque part dans le catalogue Spelling il y a une série oubliée appelée Finder of Lost loves (1984), avec Tony Franciosa et Deborah Adair. Peut-être que quelqu'un se souvient d'une vieille série de Rick Rosner (l'homme à qui l'on doit CHiPs) qui s'appelait Loterie! (1983). Les possibilités sont infinies.

« J'attends le revival de Maman bagnole [My Mother The Car, NDA] , en série policière » écrit Furious D. Non, D, Maman bagnole - Le Film. Le film...

Aucun commentaire: