De 70 à 73 après JC, l'affrontement militaire et psychologique entre un millier de juifs zélotes menés par Eleazar ben Yahir et les troupes romaines de Cornelius Flavius Silva. Ce général chevronné doit triompher de son vaillant adversaire, réfugié avec ses hommes et leurs familles dans la forteresse de Masada, malgré les doutes de ses soldats et les intrigues de Rome.
Koba Films Vidéo continue son exploration des grandes oeuvres de la télévision américaine des années 1980 avec Masada (1981), un monument épique de l'âge d'or des "mini-séries", ces histoires racontées en un nombre limité d'épisodes et souvent adaptées de best-sellers.
« C’en est fini de nous.
- Non, non nous n’avons pas fini. »
En 1974 le réseau ABC adapte QBVII, un roman de Leon Uris sous la forme d'une mini-série de six heures et demie qu'il présente en tant que "Novel for Television" ("un roman pour la télévision"). Deux ans après il adapte Le riche et le pauvre (Rich Man, Poor Man), le roman d'Irwin Shaw, en 12 épisodes d'une heure dont le succès fait des deux acteurs principaux - Peter Strauss et Nick Nolte - des stars, et de la mini-série un format populaire. L'année suivante le réseau diffuse en huit soirées consécutives son adaptation de Racines (Roots), le best-seller d'Alex Haley, avec des résultats d'audience stratosphériques.
NBC ne veut pas être en reste et propose Holocauste (Holocauste) en avril 1978 sous sa bannière "The Big Event". Le réseau au paon récidive avec une adaptation à 25 millions de dollars de Colorado (Centennial), la saga littéraire de James Michener, quelques mois plus tard, puis Shogun - d'après le roman de James Clavell (1980). Pendant ce temps ABC planifie depuis quatre ans l'attaque d'une forteresse, au propre comme au figuré: celle de Masada, établie sur un rocher dominant de 400 mètres la Mer Morte, le dernier bastion de la résistance juive aux Romains.
« En cette veille de mon départ pour Rome je puis solennellement affirmer que la guerre de Judée est terminée. » (Flavius)
Masada est une co-production entre Universal Television (Le riche et le pauvre, Colorado) et la compagnie d'Arnon Milchan, producteur exécutif du film La grande menace (The Medusa Touch, 1979). Le scénariste Joel Oliansky adapte The Antagonists, un roman d'Ernest K. Gann qui raconte l'affrontement entre le général romain Flavius Silva et les zélotes menés par Eleazar ben Yahir, réfugiés dans la forteresse. Et c'est Boris Sagal, habitué des mini-séries (Le riche et le pauvre, Ike), qui dirige cette superproduction de 394 minutes au budget initial de 20 millions de dollars.
« La vie pour les Romains est bien trop douce ici. » (Eleazar)
La mini-série nécessite quatre années de production dont six mois de tournage, soit quatre en Israël sur le site même de Masada, et deux aux Etats-Unis - aux studios Universal - avec un nombre impressionnants de techniciens et de figurants, ainsi que la participation de l'armée israélienne. Tout le monde doit endurer les températures caniculaires du désert de Judée, des tempêtes de vent responsables à trois reprises de la destruction des décors du camp romain, des problèmes de logistique et même une épidémie de dysenterie!
Les deux acteurs choisis pour incarner les deux "antagonistes" du livre sont à la hauteur de l'investissement comme de la complexité des personnages: Peter O'Toole (Lawrence d'Arabie) incarne Cornelius Flavius Silva, général commandant de la Xème Légion, lassé par sept ans de guerre malgré la haute idée de sa mission. Silva demeure un chef sévère mais aussi juste que lucide et préfèrerait règler le problème du soulèvement des zélotes par un compromis avec leur chef Eleazar ben Yahir. Veuf inconsolé il retrouve l'amour en la personne de Sheva, esclave juive d'Alexandrie interprétée par Barbara Carrera (qui jouait Panier d'Argile dans Colorado).
« Tant que l'un d'entre nous vivra il luttera. Tant qu'il sera capable de brandir une épée ou d'allumer un feu il n'aura point de cesse que le combat continue. » (Eleazar)
Eleazar est interprété par Peter Strauss, que Boris Sagal avait déjà dirigé dans Le riche et le pauvre. Intelligent et avisé, le zélote s'impose naturellement comme leader de la resistance à Rome et s'attire le respect de Silva dès leur première rencontre tandis que sa spiritualité augmente au fil des épreuves. La justesse et la puissance du jeu des deux acteurs principaux rivalisent d'intérêt avec les proportions monumentales de la production, la finesse de l'adaptation d'Oliansky et l'expérience de Sagal.
Strauss et O'Toole sont soutenus par une distribution "secondaire" des plus impressionnantes, majoritairement britannique: Anthony Quayle, David Warner - qui fut récompensé d'un Emmy Award pour son rôle de sénateur ambitieux, Warren Clarke, Anthony Valentine, Timothy West, etc. Quelques années après avoir composé la musique de QBVII, le grand Jerry Goldsmith retourne avec brio vers les mini-séries pour le thèmes principal ainsi que la musique des deux premiers épisodes (le reste étant de Morton Stevens).
« Depuis longtemps nous avons pris la résolution de ne jamais devenir des serviteurs, ni du peule romain, ni d'une quelconque puissance autre que la puissance divine. » (Eleazar)
ABC a diffusé Masada du 5 au 8 avril 1981 en tant que "Novel for Television", sous la forme de quatre parties de 90 minutes. En France la mini-série a été diffusée pour la première fois en automne 1983 sur Antenne 2 après qu'un montage de 120 minutes soit sorti en salles en 1981, notamment en Belgique, sous le titre Les Antagonistes. Koba Films Vidéo propose les quatre épisodes répartis sur deux disques avec le doublage français ainsi que la version originale (sous-titrée ou non). La VF, au texte excellent, ne fait pas injure à la VO en dépit de certains choix de distribution contestables et brille surtout par le talent de Jacques Thébault (Silva) et celui de Pierre Arditi (Eleazar).
Masada demeure un chef d'oeuvre qui s'apprécie à la fois comme une fiction historique crédible, un peplum à l'ancienne et, un drame de guerre. C'est une tragédie shakespearienne dont la psychologie des personnages est admirablement restituée. Sa perfection dans le grand spectacle et l'émotion en font un classique absolument indispensable.
« C'est toi qui a voulu une telle fin. » (Silva)
http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=197
http://www.lemagazinedesseries.com/index.php?option=com_content&task=view&id=474&Itemid=1
http://www.peplums.info/pep09a.htm#texte + http://www.peplums.info/pep09b.htm
http://www.filmtracks.com/titles/masada.html
Koba Films Vidéo continue son exploration des grandes oeuvres de la télévision américaine des années 1980 avec Masada (1981), un monument épique de l'âge d'or des "mini-séries", ces histoires racontées en un nombre limité d'épisodes et souvent adaptées de best-sellers.
« C’en est fini de nous.
- Non, non nous n’avons pas fini. »
En 1974 le réseau ABC adapte QBVII, un roman de Leon Uris sous la forme d'une mini-série de six heures et demie qu'il présente en tant que "Novel for Television" ("un roman pour la télévision"). Deux ans après il adapte Le riche et le pauvre (Rich Man, Poor Man), le roman d'Irwin Shaw, en 12 épisodes d'une heure dont le succès fait des deux acteurs principaux - Peter Strauss et Nick Nolte - des stars, et de la mini-série un format populaire. L'année suivante le réseau diffuse en huit soirées consécutives son adaptation de Racines (Roots), le best-seller d'Alex Haley, avec des résultats d'audience stratosphériques.
NBC ne veut pas être en reste et propose Holocauste (Holocauste) en avril 1978 sous sa bannière "The Big Event". Le réseau au paon récidive avec une adaptation à 25 millions de dollars de Colorado (Centennial), la saga littéraire de James Michener, quelques mois plus tard, puis Shogun - d'après le roman de James Clavell (1980). Pendant ce temps ABC planifie depuis quatre ans l'attaque d'une forteresse, au propre comme au figuré: celle de Masada, établie sur un rocher dominant de 400 mètres la Mer Morte, le dernier bastion de la résistance juive aux Romains.
« En cette veille de mon départ pour Rome je puis solennellement affirmer que la guerre de Judée est terminée. » (Flavius)
Masada est une co-production entre Universal Television (Le riche et le pauvre, Colorado) et la compagnie d'Arnon Milchan, producteur exécutif du film La grande menace (The Medusa Touch, 1979). Le scénariste Joel Oliansky adapte The Antagonists, un roman d'Ernest K. Gann qui raconte l'affrontement entre le général romain Flavius Silva et les zélotes menés par Eleazar ben Yahir, réfugiés dans la forteresse. Et c'est Boris Sagal, habitué des mini-séries (Le riche et le pauvre, Ike), qui dirige cette superproduction de 394 minutes au budget initial de 20 millions de dollars.
« La vie pour les Romains est bien trop douce ici. » (Eleazar)
La mini-série nécessite quatre années de production dont six mois de tournage, soit quatre en Israël sur le site même de Masada, et deux aux Etats-Unis - aux studios Universal - avec un nombre impressionnants de techniciens et de figurants, ainsi que la participation de l'armée israélienne. Tout le monde doit endurer les températures caniculaires du désert de Judée, des tempêtes de vent responsables à trois reprises de la destruction des décors du camp romain, des problèmes de logistique et même une épidémie de dysenterie!
Les deux acteurs choisis pour incarner les deux "antagonistes" du livre sont à la hauteur de l'investissement comme de la complexité des personnages: Peter O'Toole (Lawrence d'Arabie) incarne Cornelius Flavius Silva, général commandant de la Xème Légion, lassé par sept ans de guerre malgré la haute idée de sa mission. Silva demeure un chef sévère mais aussi juste que lucide et préfèrerait règler le problème du soulèvement des zélotes par un compromis avec leur chef Eleazar ben Yahir. Veuf inconsolé il retrouve l'amour en la personne de Sheva, esclave juive d'Alexandrie interprétée par Barbara Carrera (qui jouait Panier d'Argile dans Colorado).
« Tant que l'un d'entre nous vivra il luttera. Tant qu'il sera capable de brandir une épée ou d'allumer un feu il n'aura point de cesse que le combat continue. » (Eleazar)
Eleazar est interprété par Peter Strauss, que Boris Sagal avait déjà dirigé dans Le riche et le pauvre. Intelligent et avisé, le zélote s'impose naturellement comme leader de la resistance à Rome et s'attire le respect de Silva dès leur première rencontre tandis que sa spiritualité augmente au fil des épreuves. La justesse et la puissance du jeu des deux acteurs principaux rivalisent d'intérêt avec les proportions monumentales de la production, la finesse de l'adaptation d'Oliansky et l'expérience de Sagal.
Strauss et O'Toole sont soutenus par une distribution "secondaire" des plus impressionnantes, majoritairement britannique: Anthony Quayle, David Warner - qui fut récompensé d'un Emmy Award pour son rôle de sénateur ambitieux, Warren Clarke, Anthony Valentine, Timothy West, etc. Quelques années après avoir composé la musique de QBVII, le grand Jerry Goldsmith retourne avec brio vers les mini-séries pour le thèmes principal ainsi que la musique des deux premiers épisodes (le reste étant de Morton Stevens).
« Depuis longtemps nous avons pris la résolution de ne jamais devenir des serviteurs, ni du peule romain, ni d'une quelconque puissance autre que la puissance divine. » (Eleazar)
ABC a diffusé Masada du 5 au 8 avril 1981 en tant que "Novel for Television", sous la forme de quatre parties de 90 minutes. En France la mini-série a été diffusée pour la première fois en automne 1983 sur Antenne 2 après qu'un montage de 120 minutes soit sorti en salles en 1981, notamment en Belgique, sous le titre Les Antagonistes. Koba Films Vidéo propose les quatre épisodes répartis sur deux disques avec le doublage français ainsi que la version originale (sous-titrée ou non). La VF, au texte excellent, ne fait pas injure à la VO en dépit de certains choix de distribution contestables et brille surtout par le talent de Jacques Thébault (Silva) et celui de Pierre Arditi (Eleazar).
Masada demeure un chef d'oeuvre qui s'apprécie à la fois comme une fiction historique crédible, un peplum à l'ancienne et, un drame de guerre. C'est une tragédie shakespearienne dont la psychologie des personnages est admirablement restituée. Sa perfection dans le grand spectacle et l'émotion en font un classique absolument indispensable.
« C'est toi qui a voulu une telle fin. » (Silva)
http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=197
http://www.lemagazinedesseries.com/index.php?option=com_content&task=view&id=474&Itemid=1
http://www.peplums.info/pep09a.htm#texte + http://www.peplums.info/pep09b.htm
http://www.filmtracks.com/titles/masada.html
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