James Bond est de nouveau en action... Et le S.P.E.C.T.R.E. aussi, lorsque l'infâme Horst Uhlmann - un des adversaires les plus mortels de 007 - refait surface au Canada en faisant chanter un pilote d'essai de la Royal Canadian Air Force pour obtenir des informations sur un nouvel avion militaire furtif. Bond survit à un piège fatal imaginé par Madame Spectra, la mystérieuse et masquée nouvelle dirigeante de S.P.E.C.T.R.E., et traverse la frontière pour faire un rapport à la C.I.A.
En chemin pour Washington, James sauve une demoiselle en détresse de deux brutes déterminées dans un motel sur le point d'être fermé. Plus tard, de retour à Londres, il doit enquêter sur la piste d'un dangereux gang de criminelles volantes appelé « Les Harpies ». Les investigations de l'agent secret 007 le mênent à Simon Nero, un industriel puissant et contractant en aéronautique pour les gouvernements britannique et américain.
« Hauteur: 183 centimètres; poids: 76 kilogrammes, svelte; yeux : bleus ; cheveux : noirs ; cicatrice au bas de la joue droite et sur l'épaule gauche ; signes de chirurgie plastique au dos de la main droite (voir annexe « A »); athlète complet ; expert au tir avec pistolet, boxeur, lançeur de couteau ; n'utilise pas de déguisements. » (Ian Fleming, Bons baisers de Russie, 1956)
MISSION PARTICULIERE
« Là où tous les autres Bond finissent, celui-là commence... » disait l'accroche de l'affiche originale de Moonraker (1979), la 11ème aventure officielle de James Bond pour le grand écran. Avant de devenir la francise la plus longue et la plus profitable de l'industrie cinématographique, la création littéraire de Ian Fleming fut adaptée pour la télévision (Casino Royale, 1954 - un épisode de l'anthologie Climax! avec l'américain Barry Nelson dans le rôle de Bond), puis pour une série de bandes dessinées quotidiennes publiée pour la première fois en 1958 dans le journal londonien Daily Express.
Fleming était presque réticent face à l'idée de voir son personnage dans une bande quotidienne et il vendit les droits à l'Express avec l'assurance que la série serait de très haut niveau et avec ce que l'on appellerait aujourd'hui un « final cut » sur les bandes avant publication. De 1958 à 1966, le dessinateur John McClusky illustra les adaptations des romans de Fleming (et d'une nouvelle, Risico) par des scénaristes fidèles aux livres : Anthony Hearn, Peter O'Donnell (Modesty Blaise) et surtout Henry Gammidge.
« C'est un nouveau monde. Avec de nouveaux ennemis. Et de nouvelles menaces. Mais vous pouvez toujours compter sur un homme...» Ainsi fut introduite la période Pierce Brosnan de la franchise James Bond dans le premier film-annonce de GoldenEye (1995) mais cette accroche est le résumé parfait des difficultés rencontrées par les successeurs de Gammidge et McClusky : l'illustrateur Yaroslav Horak et le scénariste Jim Lawrence.
« Ca ne sera pas un travail facile » (James Bond - Ian Fleming, Bons baisers de Paris, 1960)
NOBODY DOES IT BETTER
Ian Fleming mourut en 1964, laissant inachevé ce qui est considéré comme le plus faible de ses livres : L'homme au pistolet d'or. Soutenu par les lignes dures et les tons sombres de Horak (dans un style réminiscent de celui de Rip Kirby d'Alex Raymond), Lawrence ajouta des éléments nouveaux au roman d'origine à l'adaptation en bandes dessinées, pavant la route vers d'autres triomphes graphiques pour 007.
The Spy who loved me - L'Espion qui m'aimait (publié pour la première fois en 1967 par le Daily Express) est le prototype de l'incroyable travail produit par Jim Lawrence et Yaroslav Horak pour étendre les frontières de l'univers de 007 sur une base quotidienne au-delà de l'ombre de Ian Fleming. Mais cet adieu au canon de Fleming est basé sur son titre le moins « bondien » (voir les explications de Paul Simpson dans la présente édition pour plus de détails).
« La Police Montée a identifié un espion opérant à Toronto comme étant votre vieil ennemi - Horst Uhlmann! » (M)
Fort intelligemment, Jim Lawrence n'utilise le matériel source du roman qu'à la seconde moitié de l'histoire. La bande dessinée commence avec la réintroduction de la diabolique organisation S.P.E.C.T.R.E. après la fin brutale de son fondateur, Ernst Stavro Blofeld, dans You only live twice - On ne vit que deux fois (le roman et la bande dessinée).
Après que le nom de Horst Uhlmann, un des plus dangereux agents de S.P.E.C.T.R.E., ait émergé dans une affaire de chantage liée à un nouvel avion de l'armée de l'air canadienne, Bond se rend à Toronto avec pour mandat de ramener l'homme vivant à Londres afin d'obtenir des informations sur les opérations en cours de l'organisation. Mais la masquée Madame Spectra, nouveau chef de S.P.E.C.T.R.E., prépare sa vengeance...
PERMIS RENOUVELE
« S.P.E.C.T.R.E. a un lourd contentieux avec M. Bond - Et ce soir nous allons lui régler son compte. » (Uhlmann)
Horak et Lawrence réussissent à créer une alternative de qualité aux livres et aux films avec des éléments spécifiques tels que les couvertures régulièrement utilisées par 007 (par exemple, l'ex-inspecteur corrompu Mark Hazard) et un environnement entre les premières saisons de Chapeau melon et bottes de cuir avec Ian Hendry ou Honor Blackman, et un épisode de Des Agents très spéciaux. Ce côté Napoleon Solo est flagrant dans l'incroyable affrontement entre Bond (assisté par les renseignements canadiens) et les assassins de S.P.E.C.T.R.E. avec leurs fusils customisés façon THRUSH.
Mais la tradition n'est pas négligée pour autant avec une première apparition typique de Bond dans son appartement en compagnie d'une superbe créature (« Règles du marquis de Queensberry, ma chère - la cloche entre les rounds ! » ).
« ... Mais je n'oublierais jamais, non jamais, l'espion qui m'aimait ! » (Vivienne Michel)
Après ce clash au Canada, Lawrence rend un dernier hommage à Ian Fleming. The Spy who loved me continue avec une histoire plus familière aux lecteurs du créateur de James Bond. Dans un motel des montagnes Adirondack, Vivienne, l'employée, doit passer la nuit seule dans l'attente du propriétaire afin que celui-ci ferme définitivement l'établissement. Mais l'homme a un agenda caché et il envoie sur place des « experts en assurance » pour se débarasser de sa propriété et de la fille.
Heureusement, Bond passe par là et - connaissant son Simon Templar sur le bout des doigts - sauve la jeune femme en détresse des deux voyous. Presque une silhouette dans le livre de Fleming, 007 remplit ici ses devoirs « hard-boiled » dans de formidables séquences d'action loin des affaires d'espionnage mais néanmoins très impressionnantes, grâce à Yaroslav Horak.
QUITTE OU DOUBLE
Avec The Spy who loved me, l'éditeur britannique Titan Books poursuit la redécouverte des bandes du Daily Express initiée en 2004 avec la sortie de The Man with the Golden Gun. Et comme Bond vit toujours deux fois, Titan nous offre une deuxième histoire, The Harpies: lorsque un scientifique de l'université de Cambridge est sur le point de dire s'il va remettre un rayon de la mort de son invention (le rayon Q !) au gouvernement de Sa Majesté, il est enlevé par un groupe de criminelles baptisé Les Harpies (« Les Harpies - qui, vous ne l'ignorez pas, rivaliseront bientôt avec SPECTRE ou la Mafia! » )
Une piste mène 007 à Simon Nero, scientifique, industriel et homme à femmes. Se faisant passer par l'ex-inspecteur de police corrompu Mark Hazard, il infiltre la compagnie de Nero en tant que nouveau chef de la sécurité. Mais il doit compter avec Barry Kemp - son sadique assistant (dont l'animal favori est une vicieuse hermine génétiquement modifiée) et la proche collaboratrice de Nero : Odile Cazan, scientifique française et chef des Harpies (...)
« Au contraire - avec le générateur du rayon Q, je peux contraindre le gouvernement de Sa Majesté à accepter mes conditions ! » (Simon Nero)
Agent aventureux, audacieux, en action... Le style est un mélange parfait entre les livres de Fleming et les films, servi par l'écriture inspirée de Jim Lawrence (« Plus féroce que les males, comme dit l'autre » ) et l'art de Yaroslav Horak. Action (l'attaque des Harpies, le combat entre Bond et Brunski, l'assaut sur l'usine de Nero), humour - « Notre job est de vous garder, monsieur - La fin du monde c'est le rayon de quelqu'un d'autre ! » - et Moneypenny sur le terrain, sont les ingrédients de cette aventure originale de notre espion favori.
Caroline Munro, oui, la Naomi du film L'Espion qui m'aimait en personne, présente cette édition de grande classe de The Spy who loved me/The Harpies (£12.99). En bonus, des articles et présentations des deux histoires par l'érudit Paul Simpson valent notre attention.
James Bond a disparu du côté du Montenegro. Voilà une belle occasion de se replonger dans le passé glorieux de l'Agent 007.
In English: http://tattard2.blogspot.com/2008/05/james-bond-is-back-in-action-again.html
En chemin pour Washington, James sauve une demoiselle en détresse de deux brutes déterminées dans un motel sur le point d'être fermé. Plus tard, de retour à Londres, il doit enquêter sur la piste d'un dangereux gang de criminelles volantes appelé « Les Harpies ». Les investigations de l'agent secret 007 le mênent à Simon Nero, un industriel puissant et contractant en aéronautique pour les gouvernements britannique et américain.
« Hauteur: 183 centimètres; poids: 76 kilogrammes, svelte; yeux : bleus ; cheveux : noirs ; cicatrice au bas de la joue droite et sur l'épaule gauche ; signes de chirurgie plastique au dos de la main droite (voir annexe « A »); athlète complet ; expert au tir avec pistolet, boxeur, lançeur de couteau ; n'utilise pas de déguisements. » (Ian Fleming, Bons baisers de Russie, 1956)
MISSION PARTICULIERE
« Là où tous les autres Bond finissent, celui-là commence... » disait l'accroche de l'affiche originale de Moonraker (1979), la 11ème aventure officielle de James Bond pour le grand écran. Avant de devenir la francise la plus longue et la plus profitable de l'industrie cinématographique, la création littéraire de Ian Fleming fut adaptée pour la télévision (Casino Royale, 1954 - un épisode de l'anthologie Climax! avec l'américain Barry Nelson dans le rôle de Bond), puis pour une série de bandes dessinées quotidiennes publiée pour la première fois en 1958 dans le journal londonien Daily Express.
Fleming était presque réticent face à l'idée de voir son personnage dans une bande quotidienne et il vendit les droits à l'Express avec l'assurance que la série serait de très haut niveau et avec ce que l'on appellerait aujourd'hui un « final cut » sur les bandes avant publication. De 1958 à 1966, le dessinateur John McClusky illustra les adaptations des romans de Fleming (et d'une nouvelle, Risico) par des scénaristes fidèles aux livres : Anthony Hearn, Peter O'Donnell (Modesty Blaise) et surtout Henry Gammidge.
« C'est un nouveau monde. Avec de nouveaux ennemis. Et de nouvelles menaces. Mais vous pouvez toujours compter sur un homme...» Ainsi fut introduite la période Pierce Brosnan de la franchise James Bond dans le premier film-annonce de GoldenEye (1995) mais cette accroche est le résumé parfait des difficultés rencontrées par les successeurs de Gammidge et McClusky : l'illustrateur Yaroslav Horak et le scénariste Jim Lawrence.
« Ca ne sera pas un travail facile » (James Bond - Ian Fleming, Bons baisers de Paris, 1960)
NOBODY DOES IT BETTER
The Spy who loved me - L'Espion qui m'aimait (publié pour la première fois en 1967 par le Daily Express) est le prototype de l'incroyable travail produit par Jim Lawrence et Yaroslav Horak pour étendre les frontières de l'univers de 007 sur une base quotidienne au-delà de l'ombre de Ian Fleming. Mais cet adieu au canon de Fleming est basé sur son titre le moins « bondien » (voir les explications de Paul Simpson dans la présente édition pour plus de détails).
« La Police Montée a identifié un espion opérant à Toronto comme étant votre vieil ennemi - Horst Uhlmann! » (M)
Fort intelligemment, Jim Lawrence n'utilise le matériel source du roman qu'à la seconde moitié de l'histoire. La bande dessinée commence avec la réintroduction de la diabolique organisation S.P.E.C.T.R.E. après la fin brutale de son fondateur, Ernst Stavro Blofeld, dans You only live twice - On ne vit que deux fois (le roman et la bande dessinée).
Après que le nom de Horst Uhlmann, un des plus dangereux agents de S.P.E.C.T.R.E., ait émergé dans une affaire de chantage liée à un nouvel avion de l'armée de l'air canadienne, Bond se rend à Toronto avec pour mandat de ramener l'homme vivant à Londres afin d'obtenir des informations sur les opérations en cours de l'organisation. Mais la masquée Madame Spectra, nouveau chef de S.P.E.C.T.R.E., prépare sa vengeance...
PERMIS RENOUVELE
« S.P.E.C.T.R.E. a un lourd contentieux avec M. Bond - Et ce soir nous allons lui régler son compte. » (Uhlmann)
Horak et Lawrence réussissent à créer une alternative de qualité aux livres et aux films avec des éléments spécifiques tels que les couvertures régulièrement utilisées par 007 (par exemple, l'ex-inspecteur corrompu Mark Hazard) et un environnement entre les premières saisons de Chapeau melon et bottes de cuir avec Ian Hendry ou Honor Blackman, et un épisode de Des Agents très spéciaux. Ce côté Napoleon Solo est flagrant dans l'incroyable affrontement entre Bond (assisté par les renseignements canadiens) et les assassins de S.P.E.C.T.R.E. avec leurs fusils customisés façon THRUSH.
Mais la tradition n'est pas négligée pour autant avec une première apparition typique de Bond dans son appartement en compagnie d'une superbe créature (« Règles du marquis de Queensberry, ma chère - la cloche entre les rounds ! » ).
« ... Mais je n'oublierais jamais, non jamais, l'espion qui m'aimait ! » (Vivienne Michel)
Après ce clash au Canada, Lawrence rend un dernier hommage à Ian Fleming. The Spy who loved me continue avec une histoire plus familière aux lecteurs du créateur de James Bond. Dans un motel des montagnes Adirondack, Vivienne, l'employée, doit passer la nuit seule dans l'attente du propriétaire afin que celui-ci ferme définitivement l'établissement. Mais l'homme a un agenda caché et il envoie sur place des « experts en assurance » pour se débarasser de sa propriété et de la fille.
Heureusement, Bond passe par là et - connaissant son Simon Templar sur le bout des doigts - sauve la jeune femme en détresse des deux voyous. Presque une silhouette dans le livre de Fleming, 007 remplit ici ses devoirs « hard-boiled » dans de formidables séquences d'action loin des affaires d'espionnage mais néanmoins très impressionnantes, grâce à Yaroslav Horak.
QUITTE OU DOUBLE
Avec The Spy who loved me, l'éditeur britannique Titan Books poursuit la redécouverte des bandes du Daily Express initiée en 2004 avec la sortie de The Man with the Golden Gun. Et comme Bond vit toujours deux fois, Titan nous offre une deuxième histoire, The Harpies: lorsque un scientifique de l'université de Cambridge est sur le point de dire s'il va remettre un rayon de la mort de son invention (le rayon Q !) au gouvernement de Sa Majesté, il est enlevé par un groupe de criminelles baptisé Les Harpies (« Les Harpies - qui, vous ne l'ignorez pas, rivaliseront bientôt avec SPECTRE ou la Mafia! » )
Une piste mène 007 à Simon Nero, scientifique, industriel et homme à femmes. Se faisant passer par l'ex-inspecteur de police corrompu Mark Hazard, il infiltre la compagnie de Nero en tant que nouveau chef de la sécurité. Mais il doit compter avec Barry Kemp - son sadique assistant (dont l'animal favori est une vicieuse hermine génétiquement modifiée) et la proche collaboratrice de Nero : Odile Cazan, scientifique française et chef des Harpies (...)
« Au contraire - avec le générateur du rayon Q, je peux contraindre le gouvernement de Sa Majesté à accepter mes conditions ! » (Simon Nero)
Agent aventureux, audacieux, en action... Le style est un mélange parfait entre les livres de Fleming et les films, servi par l'écriture inspirée de Jim Lawrence (« Plus féroce que les males, comme dit l'autre » ) et l'art de Yaroslav Horak. Action (l'attaque des Harpies, le combat entre Bond et Brunski, l'assaut sur l'usine de Nero), humour - « Notre job est de vous garder, monsieur - La fin du monde c'est le rayon de quelqu'un d'autre ! » - et Moneypenny sur le terrain, sont les ingrédients de cette aventure originale de notre espion favori.
Caroline Munro, oui, la Naomi du film L'Espion qui m'aimait en personne, présente cette édition de grande classe de The Spy who loved me/The Harpies (£12.99). En bonus, des articles et présentations des deux histoires par l'érudit Paul Simpson valent notre attention.
James Bond a disparu du côté du Montenegro. Voilà une belle occasion de se replonger dans le passé glorieux de l'Agent 007.
In English: http://tattard2.blogspot.com/2008/05/james-bond-is-back-in-action-again.html
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