Florence est soucieuse. Âgée et en mauvaise santé, Matheline, la mère de Hugues - son mari, doit venir s'installer chez eux. La situation n'est que provisoire. Eliott, l'enfant du couple, le sait bien, lui : Matheline doit aller rejoindre son époux, Gaspard, à Chicago, où il est parti il y a quelques années « parce qu'il était très fatigué ».
« Pour faire un bon film, il faut trois choses : 1° Une bonne histoire, 2° Une bonne histoire, 3° Une bonne histoire. » (Jean Gabin)
C'est l'histoire d'un premier film. C'est l'histoire d'un réalisateur qui n'a pas 150millions de dollars américains de budget et qui ne filme pas une partie de poker de 2h25 où même un défibrilateur ne suffit pas à réveiller le spectateur. C'est l'histoire d'une famille et d'un voyage à Chicago...
En moins de 15 minutes Sylvain Dardenne rappelle ce que le cinéma devrait toujours être : une bonne histoire, bien filmée, bien jouée, avec une magnifique musique en fond sonore - il y a même des effets spéciaux. La piqûre de rappel se nomme Chicago Blues.
LE VOYAGE A CHICAGO
« Chicago, Chicago that toddling town
Chicago, Chicago I'll show you around - I love it »
(Frank Sinatra, Chicago)
« En septembre 2004, j'ai eu la chance de rencontrer Eric Legrand, par l'intermédiaire d'un ami commun » nous raconte Sylvain Dardenne. «On s'est tout de suite bien entendu, et à l'issue de cette rencontre, nous avons décidé de tourner un court-métrage ensemble. Restait à trouver l'idée. » Eric Legrand, acteur complet et professionnel consommé (formé par le grand Jean-Laurent Cochet), par ailleurs une des dix voix les plus populaires du doublage français (http://www.objectif-cinema.com/article.php3?id_article=4557), interprète Hugues, le père de famille. Trop longtemps le cinéma s'est privé du talent de ce comédien dont la haute idée de ce que doit être son Art n'a d'égale que son esprit et sa sensibilité.
Sylvain Dardenne écrit une ébauche, puis rédige le scénario, puis le réécrit : « J'avais envie de travailler sur un thème en intégrant un peu de fantastique au film. Est venue alors l'idée de la mort, que l'on raconte parfois aux enfants en terme de départ pour un lointain voyage. Et si c'était une légende familiale ? Et si effectivement, on partait ? Si certaines choses passaient d'un monde à l'autre » ? L'idée du film était née. Restait à la mettre en forme, à choisir une destination. » Eric Legrand, très présent durant le montage du projet jusqu'à la post-production, réécrit la majeure partie des dialogues.
« Mais c'est loin Chicago. » (Matheline)
« Souvent on me demande pourquoi Chicago ? ». J'aimais bien l'idée d'un « paradis » qui soit une ville fantôme, américaine. En effet, beaucoup de gens pensent tout de suite à des pays bien plus exotiques, à Katmandou ou je ne sais quelle destination...» explique l'auteur et réalisateur. « Jamais aux États-Unis, qui ont pourtant été (et sont encore) la terre promise pour de nombreuses générations... » Dans la famille de Hugues les aînés s'en vont à Chicago lorsqu'ils sont « trop fatigués. « Cela pouvait s'inscrire dans le cadre d'une légende familiale, ancrée depuis au moins 200 ans... ». Après son mari Gaspard, parti bien des années auparavant, Matheline, la grand-mère, est prête à son tour pour ce grand et long voyage.
CHICAGO BLUES BAND
« On est un peu préoccupé en ce moment, maman et moi. » (Hugues)
« Eric connaît très bien Céline Monsarrat, qui, notamment écrit et joue des pièces de théâtre. Nous nous sommes donc rencontrés au théâtre, et elle a bien voulu tourner le film avec nous. » Chicago Blues s'ouvre sur le regard de cette comédienne, dramaturge, artiste en doublage très appréciée, qui met ici toute la finesse de son jeu au service du personnage de Florence, la mère de famille. « Je te rappelle que c'est ta mère, quand même... » s'indigne Florence devant l'apparente sérénité de Hugues. « C'est affreux mais plus tu restes calme plus je m'angoisse, plus je culpabilise de pas savoir prendre du recul » poursuit-elle. « C'est terrible, c'est comme si on n'en avait jamais parlé » dit Hugues , qui sait depuis longtemps ce que le voyage à Chicago représente pour sa mère.
« Grâce à Éric et Céline, j'ai également pu rencontrer Lucie Dolène, qui a très gentiment rejoint l'aventure dans le rôle de la grand-mère, ainsi que Fabrice Josso, le grand-père. » Lucie Dolène, chanteuse, comédienne et voix bien connue des Disneyphiles comme des télespectateurs de Top Models/Amour gloire et beauté, complète admirablement la distribution. Fabrice Josso fait une apparition, presque en forme de clin d'œil, à la fin du film, ravi et amusé d'avoir joué le grand-père alors qu'il n'a pas encore atteint la quarantaine.
« C'est pour ça que je vais partir à Chicago, moi aussi. Pour me reposer. » (Matheline)
« ...c'est mon assistant, Romain Sandère, qui m'a fait découvrir Chloé Stefani, qui joue le rôle de la baby sitter. Restait à trouver l'enfant. On a organisé un casting, au cours duquel ont été auditionnés une petite dizaine d'enfants et Max s'est tout naturellement démarqué. Il est aussi professionnel que ses « collègues » adultes, ce qui était étonnant pour un enfant de 7 ans. » Max Renaudin est touchant d'authenticité dans le rôle d'Eliott, le fils de Florence et Hugues (« Elle n'est pas contente que Mamy vienne nous voir ? »)
« Mamy m'a dit qu'elle allait bientôt partir. » (Eliott)
NANTERRE-CHICAGO, COMBIEN D'HEURES DE VOL ?
« Qu'est-ce que c'est que ces salades ? » (Florence)
« ...je m'occupais de créer l'équipe technique, bien aidé en cela par Romain. C'est ainsi qu'il m'a fait rencontrer Ludivine [Ludivine Renard, NDA], la cadreuse, qui a également précieusement collaboré au story board. Le reste de l'équipe s'est monté assez rapidement, par connaissances et relations diverses. Enfin, restait la question de la musique, qui est pour moi très importante. J'ai pu rencontrer Régis Reuilhac, qui a accepté de la composer. » Régis Reuilhac, compositeur et comédien, qui livre là une sublime musique originale, digne d'un James Newton Howard, Howard Shore ou John Ottman.
« Régis, le musicien, était venu s'imprégner de l'ambiance sur le tournage et il a composé le magnifique thème du film assez rapidement. Il a ensuite continué à composer sur les images une fois montées. J'ai un très bon souvenir d'une journée passée ensemble dans son studio à travailler sur la mise en musique des images. » Si Dardenne nous rappelle ce que devrait être un film, Reuilhac nous offre un formidable retour aux fondamentaux de la musique de film, loin des compilations truffées de Special Products ou de la « synthèse » à la Media Ventures.
« Du point de vue technique, le film a été tourné avec peu de moyens. Les comédiens et les techniciens ont joué le jeu et n'ont pas demandé de cachet. Ils ont seulement été défrayés de leurs frais de nourriture, d'hébergement et de transport. Le film a été entièrement tourné en vidéo, à l'aide de matériel auquel j'ai eu gracieusement accès, avec toutefois un peu de machinerie « faite maison » comme un travelling, ou une grue. » Dans cette perspective, le défi le plus extraordinaire que Sylvain Dardenne doit relever au cours du tournage de son premier film est la concrétisation de l'idée principale du scénario : « Beaucoup de grandes villes américaines sont immédiatement identifiables sur des photos. On a tous en tête des images et des monuments de New York, Los Angeles, San Francisco, Miami,... On connaît également tous Chicago, mais qui saurait décrire cette ville ? C'était donc une destination à la fois connue, et inconnue... Apte à représenter la route pour la grand-mère, Matheline... »
L'auteur de cet article s'y est laissé prendre, et a demandé au comédien principal de Chicago Blues si la séquence finale du court-métrage avait bien été tournée à Chicago, pour le plus grand amusement (justifié) d'Eric Legrand. Sylvain Dardenne explique ce qu'il faut bien qualifier de tour de force : « Le tournage a eu lieu en 6 jours, en juillet 2005, essentiellement sur Reims et sa région, à part la séquence finale qui a été tournée... à Nanterre et non à Chicago. Le dimanche, ce quartier d'affaires est désert, ce qui colle bien à l'idée de ville « fantôme ». Un mate-painting, et l'affaire était faite, nous étions à Chicago ! »
SWEET OLD CHICAGO
« Tu sais que j'ai pris mon billet pour Chicago, je vais aller retrouver ton père. Tu as quelque chose à lui dire ? » (Matheline)
« Seul un jour de tournage nous a posé problème. Les soucis techniques se sont enchaînés, nous imposant de terminer à une heure du matin, et de reprendre le lendemain dès 7 heures ! Dans la séquence du repas du soir, on a donc été obligé de tourner les champs des parents le soir, sans Max qui était parti se coucher depuis longtemps. C'est un technicien qui donnait la réplique à Céline et Éric. Le contre-champ sur Max n'a été tourné que le lendemain matin ! »
Dardenne sait traduire visuellement le climat intimiste et l'ambiance poétique du scénario du film : « Nous avons eu la chance de tourner par beau temps, ce qui était bien plus agréable d'une part, et d'autre part qui collait à l'ambiance du film. En effet, le sujet est grave mais je ne voulais pas le traiter de manière triste. Je désirais un film coloré et lumineux, contrasté, saturé. La mise en lumière prenait cela en compte et la météo nous y a aidé pour les extérieurs. » Parfois même ce jeune réalisateur s'offre des incursions dans le fantastique. L'air de la cité des vents lui réussit plutôt bien, même à plusieurs milliers de kilomètres de distance. « L'ambiance de tournage a été très conviviale, l'équipe entière s'est démenée, toujours très professionnelle, pour mener le projet à bien. Je garde un excellent souvenir du tournage. »
Sylvain Dardenne est passionné de cinéma et fait preuve d'une étonnante maîtrise de tous les aspects d'un tournage. « La post-production a ensuite été aussitôt entamée. On a commencé par travailler sur le montage, en parallèle avec la musique. Il restait encore une post-synchronisation à faire, celle de la séquence dans la voiture. » Il obtient l'assistance d'une société de post-production et de doublage bien connue des voxophiles : « Il nous fallait trouver un studio avec ingénieur du son, cela nous a pris un peu de temps mais nous avons pu enfin enregistrer la fameuse séquence chez Synchro-France, avec l'aide de Cécile Tixier, en janvier 2006. Le film a donc été finalisé en mars 2006. »
Chicago Blues est le Stephen Tobolowsky's Birthday Party (un film de Robert Brinkmann) du court-métrage, une véritable bouffée d'oxygène, celle du retour à la primauté de l'histoire. De celle qui fait la force d'un cinéma comme le cinéma indépendant américain ou l'originalité d'un certain cinéma britannique.
1° Une bonne histoire 2° Une bonne histoire 3° Une bonne histoire. Une bonne histoire servie par de bons acteurs, un bon réalisateur à suivre de près, une musique à l'aune de la qualité du film. Et puis nous avons tous de la famille à Chicago...
« Pour faire un bon film, il faut trois choses : 1° Une bonne histoire, 2° Une bonne histoire, 3° Une bonne histoire. » (Jean Gabin)
C'est l'histoire d'un premier film. C'est l'histoire d'un réalisateur qui n'a pas 150millions de dollars américains de budget et qui ne filme pas une partie de poker de 2h25 où même un défibrilateur ne suffit pas à réveiller le spectateur. C'est l'histoire d'une famille et d'un voyage à Chicago...
En moins de 15 minutes Sylvain Dardenne rappelle ce que le cinéma devrait toujours être : une bonne histoire, bien filmée, bien jouée, avec une magnifique musique en fond sonore - il y a même des effets spéciaux. La piqûre de rappel se nomme Chicago Blues.
LE VOYAGE A CHICAGO
« Chicago, Chicago that toddling town
Chicago, Chicago I'll show you around - I love it »
(Frank Sinatra, Chicago)
« En septembre 2004, j'ai eu la chance de rencontrer Eric Legrand, par l'intermédiaire d'un ami commun » nous raconte Sylvain Dardenne. «On s'est tout de suite bien entendu, et à l'issue de cette rencontre, nous avons décidé de tourner un court-métrage ensemble. Restait à trouver l'idée. » Eric Legrand, acteur complet et professionnel consommé (formé par le grand Jean-Laurent Cochet), par ailleurs une des dix voix les plus populaires du doublage français (http://www.objectif-cinema.com/article.php3?id_article=4557), interprète Hugues, le père de famille. Trop longtemps le cinéma s'est privé du talent de ce comédien dont la haute idée de ce que doit être son Art n'a d'égale que son esprit et sa sensibilité.
Sylvain Dardenne écrit une ébauche, puis rédige le scénario, puis le réécrit : « J'avais envie de travailler sur un thème en intégrant un peu de fantastique au film. Est venue alors l'idée de la mort, que l'on raconte parfois aux enfants en terme de départ pour un lointain voyage. Et si c'était une légende familiale ? Et si effectivement, on partait ? Si certaines choses passaient d'un monde à l'autre » ? L'idée du film était née. Restait à la mettre en forme, à choisir une destination. » Eric Legrand, très présent durant le montage du projet jusqu'à la post-production, réécrit la majeure partie des dialogues.
« Mais c'est loin Chicago. » (Matheline)
« Souvent on me demande pourquoi Chicago ? ». J'aimais bien l'idée d'un « paradis » qui soit une ville fantôme, américaine. En effet, beaucoup de gens pensent tout de suite à des pays bien plus exotiques, à Katmandou ou je ne sais quelle destination...» explique l'auteur et réalisateur. « Jamais aux États-Unis, qui ont pourtant été (et sont encore) la terre promise pour de nombreuses générations... » Dans la famille de Hugues les aînés s'en vont à Chicago lorsqu'ils sont « trop fatigués. « Cela pouvait s'inscrire dans le cadre d'une légende familiale, ancrée depuis au moins 200 ans... ». Après son mari Gaspard, parti bien des années auparavant, Matheline, la grand-mère, est prête à son tour pour ce grand et long voyage.
CHICAGO BLUES BAND
« On est un peu préoccupé en ce moment, maman et moi. » (Hugues)
« Grâce à Éric et Céline, j'ai également pu rencontrer Lucie Dolène, qui a très gentiment rejoint l'aventure dans le rôle de la grand-mère, ainsi que Fabrice Josso, le grand-père. » Lucie Dolène, chanteuse, comédienne et voix bien connue des Disneyphiles comme des télespectateurs de Top Models/Amour gloire et beauté, complète admirablement la distribution. Fabrice Josso fait une apparition, presque en forme de clin d'œil, à la fin du film, ravi et amusé d'avoir joué le grand-père alors qu'il n'a pas encore atteint la quarantaine.
« C'est pour ça que je vais partir à Chicago, moi aussi. Pour me reposer. » (Matheline)
« ...c'est mon assistant, Romain Sandère, qui m'a fait découvrir Chloé Stefani, qui joue le rôle de la baby sitter. Restait à trouver l'enfant. On a organisé un casting, au cours duquel ont été auditionnés une petite dizaine d'enfants et Max s'est tout naturellement démarqué. Il est aussi professionnel que ses « collègues » adultes, ce qui était étonnant pour un enfant de 7 ans. » Max Renaudin est touchant d'authenticité dans le rôle d'Eliott, le fils de Florence et Hugues (« Elle n'est pas contente que Mamy vienne nous voir ? »)
« Mamy m'a dit qu'elle allait bientôt partir. » (Eliott)
NANTERRE-CHICAGO, COMBIEN D'HEURES DE VOL ?
« Qu'est-ce que c'est que ces salades ? » (Florence)
« ...je m'occupais de créer l'équipe technique, bien aidé en cela par Romain. C'est ainsi qu'il m'a fait rencontrer Ludivine [Ludivine Renard, NDA], la cadreuse, qui a également précieusement collaboré au story board. Le reste de l'équipe s'est monté assez rapidement, par connaissances et relations diverses. Enfin, restait la question de la musique, qui est pour moi très importante. J'ai pu rencontrer Régis Reuilhac, qui a accepté de la composer. » Régis Reuilhac, compositeur et comédien, qui livre là une sublime musique originale, digne d'un James Newton Howard, Howard Shore ou John Ottman.
« Régis, le musicien, était venu s'imprégner de l'ambiance sur le tournage et il a composé le magnifique thème du film assez rapidement. Il a ensuite continué à composer sur les images une fois montées. J'ai un très bon souvenir d'une journée passée ensemble dans son studio à travailler sur la mise en musique des images. » Si Dardenne nous rappelle ce que devrait être un film, Reuilhac nous offre un formidable retour aux fondamentaux de la musique de film, loin des compilations truffées de Special Products ou de la « synthèse » à la Media Ventures.
« Du point de vue technique, le film a été tourné avec peu de moyens. Les comédiens et les techniciens ont joué le jeu et n'ont pas demandé de cachet. Ils ont seulement été défrayés de leurs frais de nourriture, d'hébergement et de transport. Le film a été entièrement tourné en vidéo, à l'aide de matériel auquel j'ai eu gracieusement accès, avec toutefois un peu de machinerie « faite maison » comme un travelling, ou une grue. » Dans cette perspective, le défi le plus extraordinaire que Sylvain Dardenne doit relever au cours du tournage de son premier film est la concrétisation de l'idée principale du scénario : « Beaucoup de grandes villes américaines sont immédiatement identifiables sur des photos. On a tous en tête des images et des monuments de New York, Los Angeles, San Francisco, Miami,... On connaît également tous Chicago, mais qui saurait décrire cette ville ? C'était donc une destination à la fois connue, et inconnue... Apte à représenter la route pour la grand-mère, Matheline... »
L'auteur de cet article s'y est laissé prendre, et a demandé au comédien principal de Chicago Blues si la séquence finale du court-métrage avait bien été tournée à Chicago, pour le plus grand amusement (justifié) d'Eric Legrand. Sylvain Dardenne explique ce qu'il faut bien qualifier de tour de force : « Le tournage a eu lieu en 6 jours, en juillet 2005, essentiellement sur Reims et sa région, à part la séquence finale qui a été tournée... à Nanterre et non à Chicago. Le dimanche, ce quartier d'affaires est désert, ce qui colle bien à l'idée de ville « fantôme ». Un mate-painting, et l'affaire était faite, nous étions à Chicago ! »
SWEET OLD CHICAGO
« Tu sais que j'ai pris mon billet pour Chicago, je vais aller retrouver ton père. Tu as quelque chose à lui dire ? » (Matheline)
« Seul un jour de tournage nous a posé problème. Les soucis techniques se sont enchaînés, nous imposant de terminer à une heure du matin, et de reprendre le lendemain dès 7 heures ! Dans la séquence du repas du soir, on a donc été obligé de tourner les champs des parents le soir, sans Max qui était parti se coucher depuis longtemps. C'est un technicien qui donnait la réplique à Céline et Éric. Le contre-champ sur Max n'a été tourné que le lendemain matin ! »
Dardenne sait traduire visuellement le climat intimiste et l'ambiance poétique du scénario du film : « Nous avons eu la chance de tourner par beau temps, ce qui était bien plus agréable d'une part, et d'autre part qui collait à l'ambiance du film. En effet, le sujet est grave mais je ne voulais pas le traiter de manière triste. Je désirais un film coloré et lumineux, contrasté, saturé. La mise en lumière prenait cela en compte et la météo nous y a aidé pour les extérieurs. » Parfois même ce jeune réalisateur s'offre des incursions dans le fantastique. L'air de la cité des vents lui réussit plutôt bien, même à plusieurs milliers de kilomètres de distance. « L'ambiance de tournage a été très conviviale, l'équipe entière s'est démenée, toujours très professionnelle, pour mener le projet à bien. Je garde un excellent souvenir du tournage. »
Sylvain Dardenne est passionné de cinéma et fait preuve d'une étonnante maîtrise de tous les aspects d'un tournage. « La post-production a ensuite été aussitôt entamée. On a commencé par travailler sur le montage, en parallèle avec la musique. Il restait encore une post-synchronisation à faire, celle de la séquence dans la voiture. » Il obtient l'assistance d'une société de post-production et de doublage bien connue des voxophiles : « Il nous fallait trouver un studio avec ingénieur du son, cela nous a pris un peu de temps mais nous avons pu enfin enregistrer la fameuse séquence chez Synchro-France, avec l'aide de Cécile Tixier, en janvier 2006. Le film a donc été finalisé en mars 2006. »
Chicago Blues est le Stephen Tobolowsky's Birthday Party (un film de Robert Brinkmann) du court-métrage, une véritable bouffée d'oxygène, celle du retour à la primauté de l'histoire. De celle qui fait la force d'un cinéma comme le cinéma indépendant américain ou l'originalité d'un certain cinéma britannique.
1° Une bonne histoire 2° Une bonne histoire 3° Une bonne histoire. Une bonne histoire servie par de bons acteurs, un bon réalisateur à suivre de près, une musique à l'aune de la qualité du film. Et puis nous avons tous de la famille à Chicago...
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