samedi 15 septembre 2012

MRS. PEPPERPOT

Doctor Who - Asylum of the Daleks (Saison 7, Episode 1). C'est un jour ordinaire à Albert Square. Amy (Karen Gillan) et Rory (Arthur Darvill) ont un problème, les Daleks ont un problème et la nouvelle dans la boîte a un problème. Le Docteur (Matt Smith) a lui aussi un problème: les Daleks veulent qu'il s'occupe de leur problème.

Huit mois se sont écoulés depuis The Doctor, The Widow and the Wardrobe (le spécial de Noël 2011) et presque un an depuis le dernier épisode régulier. Doctor Who est enfin de retour sur BBC One et BBC America avec sa septième saison. Cinq épisodes en septembre, le spécial de Noël de cette année, et les huit épisodes restants en 2013.

La saison 6 était inégale et souvent bavarde. Elle avait l'air surinvestie en terme de production à certains moments et l'inverse à d'autres (1). Mais qui s'en soucie? Alors qu'approche le 50ème anniversaire de Doctor Who, Matt Smith, Karen Gillan et Arthur Darvill sont plus populaires que jamais. Majoritairement les fans adorent le travail du showrunner Steven Moffat et de son équipe de scénaristes. Les audiences sont plus que bonnes et la marque est commercialement au top partout. Tellement partout que les téléspectateurs hors Royaume-Uni ont droit à une petite intro au générique dans laquelle Mrs Pond nous rassure au cas où l'on penserait qu'on regarde Danse avec les stars.

« Hang on a minute, lads, I've got a great idea! »
(Charlie Croker, The Italian Job)

Point de Docteur à la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres? Ne paniquez pas. On nous a promis un "blockbuster" toutes les semaines cette saison (2). Chaque épisode est censé être écrit comme une "affiche de film" et en a d'ailleurs une, ce qui est amusant vu tout le brouhaha autour d'un possible saut vers le grand écran. Le générique a été modifié (le pauvre) et le logo change selon le thème de l'épisode. C'est "l'année du blockbuster" et elle démarre avec un Asylum of the Daleks plein à craquer de, nous dit-on, tous les Daleks apparus dans Doctor Who.

Le Docteur est présumé mort mais les Daleks s'arrangent pour l'amener devant leur parlement, où il retrouve avec le futur ex-couple Pond car les ennemis du seigneur du temps ont une exigence des plus inhabituelles à formuler. Oui, les poivrières psychorigides ont bien un parlement et même un premier ministre! - les questions au gouvernement doivent valoir le coup d'oeil. « What do you know of the Dalek asylum? » demande M à 007. Les Daleks ont une planète où ils se débarassent de ceux qui ne fonctionnent plus (les blessés de guerre, les fous, le "Dalek pakistanais" de Spike Milligan, etc...) (3)

« It never made any sense to me, » commente lucidement le Docteur. « Because you'd just kill them. » Mais ils n'ont pas seulement un parlement et un premier ministre, ils ont aussi des cafés philo où ils discutent beauté et "haine divine"(« Perhaps that is why we have never been able to kill you. ») Cette soudaine entrée dans l'ère des Lumières n'inclut pas Georges Bizet apparemment. Quelque part sur la planète-asile une jeune femme écoute Carmen et fait des soufflés pendant que la crème de la crème des Daleks frappadingues est sur le point de s'échapper.

« How much trouble, Mr. Pond? Out of ten? Eleven. »


Le véritable élément divin d'Asylum of the Daleks, écrit par Steven Moffat lui-même, est la présence anticipée de Jenna-Louise Coleman, qui devait apparaître seulement à Noël en tant que nouvelle compagne du Docteur. Il n'y aura pas d'épisode en deux parties mais on ne pariera pas au sujet d'un arc car cette arrivée laisse augurer une autre histoire artificielle - le "twist" n'était pas du Keyser Söze - afin de remplacer le soap opera des Pond. Le reyclage par Moffat de ses propres idées a été largement remarqué et cet épisode étale un formidable sens de la conscience de soi, qui culmine avec la scène du « Run, you clever boy. And remember. »

Les Daleks ne se souviendront pas (ils en ont de la chance). « Doctor who? » Precisément... Côté positif, le réalisateur Nick Hurran donne une vraie dimension cinématographique à ce Asylum of the Daleks et un retour d'Anamaria Marinca (The Last Enemy) dans le rôle de Darla Von Karlsen, la "Dalek puppet" (ils n'ont sûrement pas de mot pour dire "figurine"), serait intéressant. L'interprétation du Docteur par Matt Smith demeure étonnante et Nicholas Briggs fait un superbe travail avec les voix des Daleks.

(1) http://www.radiotimes.com/news/2012-05-21/steven-moffat-people-who-call-sherlock-and-doctor-who-too-complex-are-presumably-fairly-stupid
(2) http://www.cultbox.co.uk/news/headlines/4585-doctor-who-exec-on-series-7-the-shows-fans-and-a-female-doctor
(3) http://www.telegoons.org/milligan_pakistani_dalek.htm

http://www.cathoderaytube.co.uk/2012/09/doctor-who-series-7-asylum-of-daleks.html
http://www.economist.com/blogs/prospero/2012/09/doctor-me

http://www.tardib.fr/article-critique-doctor-who-asylum-of-the-daleks-7x01-109952993.html
http://www.wired.co.uk/news/archive/2012-09/01/dr-who

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