En septembre la première moitié de la saison 7 a noyé Doctor Who sous son concept marketing "blockbuster", les oeillades éhontées au marché américain et le soap opera de la famille Pond. Après ça l'annonce de la présence d'une star "iconique" dans le spécial 2012, les liftings du générique et de son thème, le nouvel intérieur du TARDIS, etc, etc, ne pouvaient qu'être accueillis avec un haussement d'épaules désespéré. « Sir, permission to express my opposition to your current apathy? » Et pourtant les miracles de Noël se produisent parfois.
« Carnivorous snow meets Victorian values. »
Bien sûr ce spécial, comme souvent avec les fictions actuelles de la BBC, donne visuellement l'impression que quelqu'un n'a pas payé la note d'électricité. Bien sûr vous devez acheter l'idée d'une détective reptile lesbienne dans l'ère victorienne (« Good evening, I'm a lizard woman from the dawn of time. And this is my wife.» ) Et oublier que certaines scènes avec Vastra et Jenny, apparues comme le sontarien Strax dans le calamiteux A Good Man goes to War, ont l'air de nous crier "pilote pour une série dérivée" au mégaphone. Passé cela et étant donné ce qui a précédé l'automne dernier, The Snowmen, écrit par Steven Moffat et réalisé par Saul Metzstein, est étonnamment agréable et sympathique.
Il n'est même pas nécessaire de défaillir devant le CV sherlockien de Moffat ou les lourds clins d'oeil à Conan Doyle ou bien Holmes pour savourer l'atmosphère d'une histoire ou Matt Smith et Jenna-Louise Coleman brillent en vrai duo de limiers victoriens de cet épisode. La façon dont Smith apporte de la maturité à son interprétation du Docteur et capture les attitudes de ses prédécesseurs demeure fascinante. De plus il était clair que Coleman était un excellent choix pour la nouvelle compagne dès son rôle dans le Titanic de Julian Fellowes. Et bien qu'il semble qu'aucune race diabolique de la galaxie ne soit épargnée par le sens de la trivialisation du Grand Moff, le comique fourni par le "psychotic potato dwarf" Strax offre quelques uns des meilleurs moments de The Snowmen.
« I said I'd feed you. I didn't say who to. »
La troisième visite de Richard E. Grant dans le Whoniverse (après The Curse of Fatal Death et Scream of the Shalka) pourrait a priori passer pour un gadget. Mais son Docteur Simeon, le méchant de service, conclut à la perfection un mois de décembre où l'acteur a également déployé tout son talent aux côtés du grand Peter Mullan dans le superbe The Fear. Simeon étale sa méchanceté glaciale tout en étant lui-même instrumentalisé depuis son enfance (le jeune Simeon fait très Damien Thorn) par une entité désincarnée que le Docteur a déjà rencontré. Cet adversaire a la voix du légendaire Sir Ian McKellen dans une performance aussi brillante que la participation vocale de Michael Sheen dans The Doctor's Wife. Tom Ward (Affaires non classées) joue le père de deux enfants plongés dans une situation où Le tour d'écrou croise Invisible Man (l'Ice Governess est "morphogivrée").
« Nice name, Clara. You should definitely keep it. » Dommage que le personnage joué par Jenna-Louise Coleman laisse augurer pour la seconde moitié de la septième saison un de ces arcs laborieux dont Steven Moffat a le secret. Quoi qu'il en soit le spécial de Noël de cette année est plutôt plaisant, le nouveau générique comme la nouvelle orchestration du thème (reminiscente de la version de 1963) sont fantastiques et le nouvel intérieur du TARDIS est magnifique. « How refreshing to see you taking an interest again. » Noël était bon, allons célébrer un anniversaire.
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