Doctor Who - Let's Kill Hitler (Saison 6, Episode 8). Toujours à la recherche de Melody, leur fille, Amy (Karen Gillan) et Rory (Arthur Darvill) se retrouvent avec le Docteur (Matt Smith) dans le bureau d'Adolf Hitler à Berlin en 1938. La faute de Mels (Nina Toussaint-White), une amie d'enfance du couple, qui a détourné le TARDIS. Mais la future River Song (Alex Kingston) pourrait être plus près d'eux qu'ils ne l'imaginent.
« More guilt! Come on. There must be someone left in the universe I haven't screwed up yet.»
Doctor Who est plus populaire que jamais sous le règne de son showrunner Steven Moffat. Le programme fait d'excellentes audiences, a conquis l'Amérique et se trouve commercialement au sommet dans le monde entier (1). Moffat a même donné à la BBC un autre carton global: Sherlock, "réinventé" avec Mark Gatiss. Alors qu'importe si une poignée de vieux fans loyaux s'en vont. Son approche narrative est soutenue par une majorité de Whovians, séduits par l'énigmatique et soapesque arc scénaristique du Grand Moff.
Il y a un an, le grand manitou de Who annoncait au MediaGuardian Edinburgh TV Festival que de la saison en cours (comportant 13 épisodes) sept épisodes seraient d'abord diffusés, "menant à une stupéfiante apogée" avec un "énorme cliffhanger bouleversant qui va tout changer" au 7ème. Puis la série reviendrait en automne pour six autres. « L'expression incorrecte serait de dire que nous coupons la saison en deux. Nous faisons en fait deux saisons séparées, » expliquait alors Moffat en se référant au second bloc d'épisodes comme « ce qui serait en fait la Saison 7. » (2)
La Terre a survécu à A Good Man goes to War, le final très space opérette de mi-saison de Moffat et son cliffhanger façon L'Empire contre attaque. La saison 6 (pas 7 finalement) de Doctor Who est revenue sur BBC One et BBC America samedi dernier avec Let's Kill Hitler, écrit par le grand homme et réalisé par Richard Senior. Etant donné que le génie est une notion surestimée depuis Torchwood: Miracle Day, et que les attentes d'une minorité d'entre nous ont été sérieusement revues à la baisse avec cette sixième saison, cette première est étonnamment appréciable.
« Thank you. Whoever you are. I think you have just saved my life.
- Believe me. It was an accident. »
« You've got a time machine, I've got a gun. What the hell? Let's kill Hitler. » Bien sûr le Docteur n'a jamais arrêté Hitler (Albert Welling). Moffat prévient dès le titre, le fameux cliché de science-fiction n'est utilisé que comme mèche pour le feu d'artifice qui relance sa machinerie. Un feu d'artifice trop fourni, dont le matériel vaudrait un spécial de 90 minutes mais se retrouve réduit à 48 minutes, de la même façon que les petits bureaucrates sont comprimés dans la sentence de mort sur pattes sortie de Appelez-moi Dave. « We're in a hurry. We're not trying to win an award. » Pas besoin d'un Writer's Tale pour Steven Moffat, les anecdotes sont DANS l'épisode.
Le Moff a un savoir-faire pour la comédie adulte rythmée et un goût certain pour les répliques bien ciselées (« I'm trapped inside a giant robot replica of my wife. I'm really trying not to see this as a metaphor. ») Let's Kill Hitler offre les deux avec générosité, pourvu qu'on oublie ses défauts. « Then why don't I know you? I danced with everyone at their wedding. The women were all brilliant. The men were a bit shy. » Un de ces défauts est Mels, "l'amie d'enfance" jamais vue auparavant, ce en dépit d'une bonne mais de facto frustrante performance de Nina Toussaint-White. "Mels" est un autre truc narratif dans le grand timey-wimey de Moffat. A l'instar de la continuelle dévaluation de la régénération, une tendance initiée par Russell T. Davies (qui a dévalué plus que ça depuis).
« Well. I was on my way to this gay gypsy bar mitzvah for the disabled, when I suddenly thought, "Gosh. The Third Reich's a bit rubbish. I think I'll kill the Fuehrer." Who's with me? »
Sur une échelle où le niveau qualitatif a été élevé jusqu'aux cieux par The Doctor's Wife - l'épisode écrit par Neil Gaiman - Let's Kill Hitler est absurde mais drôle et divertissant, le meilleur épisode d'ouverture depuis The Eleventh Hour. « I love it! I'm all sort of... mature. Hello Benjamin. » Steven Moffat revisite plaisamment The Curse of The Fatal Death avec Alex "Mrs Robinson" Kingston dans le rôle de Jonathan Pryce. Matt Smith (beau manteau, à propos) ainsi que le reste de la distribution servent avec brio le script. Et c'est sympathique de revoir Caitlin Blackwood dans le rôle de la jeune Amelia - mais aussi en "interface vocale Amelia" (« You will not die now. You will die in thirty-two minutes. ») Les normes de production ont l'air plus que convenables, la réalisation est excellente, et le Temple de la Paix de Cardiff est utilisé avec astuce.
« Rory, take Hitler and put him in that cupboard over there. Now. Do it. » Nous n'allons pas bouder notre plaisir. Torchwood: Miracle Day produit une "tingling sensation" bien pire que celle des Anticorps du Teselecta. « Right. Putting Hitler in the cupboard. Cupboard. Hitler. Hitler. Cupboard. »
« Glücklich zu sehen, je suis enchanté. Happy to see you. Bleibe, reste, stay. »
(1) http://www.guardian.co.uk/media/2011/jul/12/doctor-who-bbc-worldwide
(2) http://www.guardian.co.uk/media/video/2010/aug/29/doctor-who-cliffhanger-video?intcmp=239
http://cathoderaytube.blogspot.com/2011/08/doctor-who-series-6-lets-kill-hitler.html
http://danowen.blogspot.com/2011/08/doctor-who-68-lets-kill-hitler.html
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