Torchwood: Miracle Day a débuté sur BBC One jeudi soir. Une semaine après la chaîne câblée américaine Starz, qui coproduit maintenant Torchwood avec BBC Worldwide Productions. Miracle Day arrive deux ans après Torchwood: Children of Earth, chef d'oeuvre en cinq épisodes.
Le sinistre Oswald Danes (Bill Pullman) est sur le point d'être exécuté dans un pénitencier du Kentucky lorsque les choses ne se passent pas comme prévues. Pendant ce temps, un nom connu seulement dans des cercles très restreint attire l'attention de l'agent de la CIA Esther Drummond (Alexa Havins): Torchwood. Elle informe son collègue Rex Matheson (Mekhi Phifer) mais celui-ci à un spectaculaire accident de la route. Au Pays de Galles, l'ex-membre de Torchwood Gwen Cooper (Eve Myles) vit avec son mari Rhys (Kai Owen) et leur bébé - seul le sergent de police Andy Davidson (Tom Price) peut la contacter. Rex survit car la mort a pris un congé sabbatique et personne d'autre dans le monde ne meurt non plus. Esther a le sentiment que ce "miracle" planétaire pourrait être lié à Torchwood et effectue des recherches aux archives, où elle rencontre le capitaine Jack Harkness (John Barrowman).
« No one dies these days.
- You wanna bet? »
Torchwood: Miracle Day est le quatrième avatar de la série dérivée de Doctor Who lancée en 2006 et initialement développée ainsi que produite par BBC Wales. La coproduction américaine et le tournage aux Etats-Unis (majoritairement) ont soulevé quelques appréhensions mais les fans espéraient que les producteurs exécutifs Russell T. Davies (créateur de Torchwood), Julie Gardner et Jane Tranter garantissent l'intégrité du programme. Davies lui-même a écrit ce premier épisode, aptement titré The New World, qui est réalisé par Bharat Nalluri - par ailleurs producteur exécutif. Lorsqu'il est en forme Nalluri est bien plus qu'un réalisateur, c'est un styliste de génie. Il a réalisé les premières de MI-5, Les Arnaqueurs VIP (dont il a eu l'idée), et Life on Mars. C'est l'homme à l'origine de l'identité stylistique de ces trois succès qui ont établi la réputation de Kudos, leur compagnie de production. Malheureusement son nom est aussi associé à ce gâchis appelé Outcasts.
The New World a la double charge de réinstaller Torchwood après une absence de deux ans et de le transplanter dans un cadre américain sans trahir son ADN. Toutefois Torchwood: Miracle Day est principalement conçu pour les téléspectateurs de Starz et se trouve submergé par des figures imposées de la fiction télé d'outre-Atlantique dès le peu inspiré et trop court générique, sorti tout droit d'une série médicale. Sans "Tarantino Gwen", Rhys et ce héros méconnu de Torchwood qu'est Andy, Captain Jack serait sans doute une special guest star dans sa propre série (avec un petit truc assez prévisible) n'arrivant qu'après 20 bonnes minutes. Et les possibles équipiers Esther et Rex ne sont pas une consolation, car la première est l'agent du gouvernement typique de la télé américaine et le second est un des personnages les plus irritants de l'histoire de la télé. Parmi les petits nouveaux, seule le docteur Vera Juarez (Arlene Tur) est d'un réel intérêt pour le moment.
L'épisode est néanmoins dans l'ensemble regardable avec ses 50 minutes de science-fiction US type (The X-Files, Warehouse 13, etc...) et son humour inégal, des séquences d'action réalisées sur mesure pour le marché nord-américain, ainsi que la brilliante présence de Bill Pullman. L'épisode suivant de cette dystopie entre Malthus et 24 nous dira ce qui reste de l'identité de ce qui fut originellement une série britannique. Une identité qui s'efface derrière les nécessités économiques.
(Remerciements à Aurélie Demonchaux)
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