mercredi 29 décembre 2010

SINGING WITH SHARKS

Doctor Who - A Christmas Carol. Les jeunes mariés Amy (Karen Gillan) et Rory Williams (Arthur Darvill) sont en croisière dans l'espace pour leur lune de miel. Or le vaisseau est sur le point de s'écraser et seul le Docteur (Matt Smith) peut sauver ses compagnions ainsi que les passagers. Mais seulement s'il arrive à faire d'un vieil homme riche et grincheux un être meilleur.
[Sans spoiler ni cheminée]

Chaque Noël depuis 2005 le forcément luxueux spécial de Doctor Who est le sommet des programmes de vacances de BBC One. Les années précédentes notre seigneur du temps favori a sauvé la Terre d'invasions extra-terrestres, de mortels robots père Noël, d'un Titanic spatial, de Cybermen victoriens et même de Timothy Dalton en Ming l'Impitoyable. Point d'extravagance de ce genre cette année mais une idée plutôt intelligente par Steven Moffat, le patron de la série, de détournement d'Un conte de Noël de Charles Dickens. Un classique adapté un nombre incalculable de fois, même l'icônique personnage de Victor Newman a eu droit de faire l'Ebenezer Scrooge dans Les Feux de l'Amour la semaine dernière.

Réalisée par by Toby Haynes, cette version par Moffat de A Christmas Carol s'ouvre avec l'intrusion de "Mr and Mrs Pond" sur la passerelle de commandement du navire de leur lune de miel et à en juger par leurs costumes la catastrophe imminente a grossièrement interrompu quelque chose. Cette hilarante séquence pré-générique a clairement la flamme épique des spéciaux passés et le savoir-faire de Steven Moffat en matière de comédie adulte. Le nom d'Arthur Darvill est - et c'est amplement mérité - au générique de début, mais curieusement pas ceux des deux prestigieuses vedettes invitées: le grand acteur Sir Michael Gambon et la chanteuse Katherine Jenkins.

Michael Gambon joue un personnage à la Scrooge qui porte un nom façon méchant de Mission: Impossible, Kazran Sardick ("Bonjour Docteur Phelps. Cet homme, c'est Kazran Sardick.") Bien sûr Gambon est, comme toujours, au-delà du brillant. D'ailleurs on a dit la même chose de Sir Ian McKellen dans le tristement fameux remake du Prisoner, ce qui n'a rien de surprenant parce que les deux acteurs pourraient vous émouvoir juste en déclamant leurs listes de courses. Et les premières scènes avec le vieux fâcheux sont formidables, avec juste ce qu'il faut d'un humour "glacial" et un sous-texte politique très contemporain.

Michael Gambon dans un spécial de Noël de Doctor Who est un pari sans risque pour les responsables de la série et une joie pour les téléspectateurs. En revanche le choix de Katherine Jenkins dans "sa première apparition majeure comme actrice" (1) laisse quelque peu perplexe, spécialement lorsque l'épisode vire au BBC Proms chante Noël pour le requin des Dents de la mer 38. Dommage qu'à la place nous n'ayons pas plus des jeunes mariés et plus d'interaction véritable entre les Williams et le Docteur. Dommage également que le plus gros du travail de l'extraordinaire production designer Michael Pickwoad (Withnail and I, Lost in Austen, Le Prisonnier 2009) soit plongé dans le noir.

Le traineau tiré par le cousin de Bruce est la chose la plus irritante de l'Histoire du Doctor Who moderne depuis un certain bus volant. Et puis désolé, non merci pour le poisson... mais les stetsons sont "cool". Pour terminer sur une note positive nous vous recommandons la critique de ce Christmas Carol par le blogueur talentueux, érudit et respecté Frank Collins (http://cathoderaytube.blogspot.com/2010/12/doctor-who-christmas-carol-review.html). Frank est un spécialiste - parmi beaucoup de sujets - de Doctor Who, et l'auteur de The Pandorica Opens, un livre explorant la saison 5(http://www.classictvpress.co.uk/pandoricaopens.htm).

(1) http://www.guardian.co.uk/media/2010/jul/12/doctor-who-steven-moffat?INTCMP=SRCH

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