jeudi 27 septembre 2012

INSPECTEUR BARNABY: WRITTEN IN THE STARS (ITV1)

Inspecteur Barnaby (Midsomer Murders) - Saison 15, Episode 3. Un astronome amateur est tué d'un coup sur la tête avec une météorite pendant une éclipse totale au-dessus de Midsomer Stanton.

Ecrit par Steve Trafford et réalisé par Renny Rye, Written in the Stars ramène Midsomer Murders en territoire familier après le faible et interminable Murder of Innocence - diffusé au mois de mars. Le DCI John Barnaby (l'excellent Neil Dudgeon) et le DS Ben Jones (Jason Hughes) enquêtent au sein de la communauté des passionnés d'étoiles.

La victime, Jeremy Harper (Tim Wallers), s'était disputé juste avant l'éclipse avec Lawrence Janson (Harry Hadden-Patton), le directeur de l'observatoire de l'université. Harper était dévoué à la préservation de Moonstone Ridge, un site abritant un observatoire des années 1930. Mais l'astrologue Mags Dormer (Maureen Lipman), qui a trouvé le corps, pense que le lieu est maudit. De la tension sexuelle, des rivalités académiques, un père protecteur doublé d'un yogi, un javelot, un tueur masqué et la carte du ciel de Jones sont quelques uns des autres éléments de cette affaire... ou pas.

Produit par Bentley Productions, une filiale du groupe All3Media, Midsomer Murders est diffusé par ITV depuis 1997 et se vend dans plus de 230 pays. La série a survécu au départ en 2011 de John Nettles, interprète du DCI Tom Barnaby (dont l'actuel inspecteur chef Barnaby est le cousin), grâce à une précautionneuse transition. Elle a même survécu à des mots peu inspirés de son producteur de longue date Brian True-May (1), maintenant remplacé par Jo Wright (Lovejoy, 55 Degrees North) pour cette quinzième saison démarrée en février sur ITV1.

Dans l'ensemble Written in the Stars remplit le cahier des charges de la formule plus qu'éprouvée d'Inspecteur Barnaby. Et la tentation d'altérer ladite formule de temps à autre devrait être évitée à tout prix comme l'a montré un ou deux épisodes. C'est précisément ce côté formule qui fait de Midsomer Murders un carton planétaire. La distribution est parfaite, même si Fiona Dolman, qui joue Sarah Barnaby, a les scènes les plus mauvaises. Et c'est toujours un plaisir de voir Maureen Lipman ou Ace Bhatti (The Shadow Line, The Sarah Jane Adventures).

(1) http://www.guardian.co.uk/media/2011/mar/15/midsomer-murders-producer-race-row

http://midsomermurders.org/midsomer.htm

mardi 25 septembre 2012

DOC MARTINA'S DIARY

Aujourd'hui a débuté le tournage de Doc meets Dorf - Ausgerechnet Kanada (titre provisoire), une nouvelle série dans le genre comédie romantique que la chaîne privée allemande RTL envisage comme le successeur de Le journal de Meg (Doctor's Diary - Männer sind die beste Medizin), gros succès d'audience entre 2008 et 2011.

Inez Björg David (Männerherzen, Sturm der Liebe) interprète le docteur Fritzi Frühling, chirurgien de haut niveau à Berlin, qui se retrouve dans un village du nom de Kanada - au milieu de la campagne brandebourgeoise - et doit partager un cabinet médical avec son ex-petit ami Falk (Bert Tischendorf), un vétérinaire. Elle doit aussi s'habituer à ce nouvel environnement.

Ecrit par Miriam Rechel, Doc meets Dorf est une production teamWorx Television & Film GmbH (Commissaire Brunetti) pour RTL. Steffi Ackermann, qui produisait Doctor's Diary pour Polyphon et a rejoint teamWorx en 2011, en est la productrice. La réalisation est assurée par Franziska Meyer Price, qui a travaillé sur Doctor's Diary et a réalisé Lindburgs Fall (2011), une excellente comédie policière d'ARD.

En Allemand:

http://www.wunschliste.de/tvnews/16233
http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=59337&p3=
http://kommunikation.rtl.de/de/pub/aktuell/i43527_1.cfm

jeudi 20 septembre 2012

CHANTE AVEC LES STARS

La saison 3 de Danse avec les Stars, le Strictly Come Dancing/Dancing with the Stars français, débute le samedi 6 octobre sur TF1.

Baptisé Strictly come Dancing au Royaume-Uni et Dancing with the Stars aux Etats-Unis, le format de BBC Worldwide met en tandem des célébrités avec des danseurs professionnels pour concourir (en danse de salon et danse latine) devant trois juges. Danse avec les Stars est arrivé en France sur TF1 en février 2011, six ans après que la chaîne ait tenté un concept similaire appelé Celebrity Dancing.

Les candidats de la troisième saison de DALS sont la chanteuse Amel Bent, la chanteuse Chimène Badi, l'ex-mannequin Estelle Lefébure, la championne olympique d'escrime Laura Flessel, la chanteuse et actrice Lorie Pester, le chanteur suisse Bastian Baker, l'ex-international de rugby Christophe Dominici, le chanteur Emmanuel Moire, le champion de roller Taïg Khris et Gerard Vives - acteur des Filles d'à côté dans les années 1990 et comparse de Vincent Lagaf' dans Le juste prix jusqu'à récemment.

Ils feront équipe avec les danseurs professionnels Christophe Licata, Julien Brugel, Maxime Dereymez, Grégoire Lyonnet, Katrina Patchett, Candice Pascal, Fauve Hautot et Silvia Notargiacomo. Plus les nouveaux venus dans l'émission, Denitsa Ikonomova et Christian Millette - vus tous les deux dans la saison 4 du So You Think You Can Dance canadien. Comme les saisons précédentes, Danse avec les Stars est présenté par Sandrine Quétier et Vincent Cerutti.

Le champion du monde de salsa Chris Marques et le danseur et chorégraphe canadien Jean-Marc Généreux - juge dans la version canadienne de So You Think You Can Dance - sont de retour dans le jury mais Alessandra Martines, enceinte, ne peut participer à l'émission cette année. Il y a quatre juges cette saison car Marques et Généreux sont rejoints par la chorégraphe et danseuse Marie-Claude Pietragalla ainsi que par la chanteuse Shy'm, gagnante de DALS 2. Danse avec les Stars est coproduit par BBC Worldwide et TF1 Production.

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/divertissement/71681/danse-avec-les-stars-tout-sur-la-saison-3.html
http://www.ozap.com/actu/gerard-vives-je-dirai-non-au-remake-des-filles-d-a-cote/443090
http://www.ozap.com/actu/bastian-baker-quand-on-m-a-contacte-pour-danse-avec-les-stars-j-ai-dit-je-danse-avec-quelle-star/443086

mardi 18 septembre 2012

LES PETITS MEURTRES D'AGATHA CHRISTIE

Belge? Non, Français. Imaginons que Hercule Poirot, le détective d'Agatha Christie, soit un policier épicurien et homme à femmes vivant au nord de la France dans les années 1930. Et que son assistant, passionné par les techniques modernes d'investigation, soit homosexuel.

Diffusé par France 2, Les petits meurtres d'Agatha Christie est une adaptation française des oeuvres de la romancière avec deux limiers locaux, le commissaire Jean Larosière et l'inspecteur Emile Lampion, à la place de ses détectives.


Larosière (Antoine Duléry) et Lampion (Marius Colucci, fils de l'humoriste et comédien Michel Colucci alias Coluche) sont apparus d'abord en 2006 sur France 2 dans Petits meurtres en famille, une mini-serie adaptée du Noël d'Hercule Poirot par les scénaristes Anne Giafferi et Murielle Magellan et réalisée par Edwin Baily. Première "saga d'hiver" de la télévision française, elle était produite par Escazal Films (la société de Sophie Révil), AT-Production et la RTBF avec TV5Monde et France 2.

Se déroulant en Bretagne en 1939 et tournés là-bas grâce au soutien de la Région Bretagne, les 4 épisodes de 90 minutes étaient centrés sur le meurtre du riche Simon Le Tescou (interprété par le grand Robert Hossein). Petits meurtres en famille ayant réuni une moyenne de 7,3 millions de téléspectateurs, il fut décidé de donner au tandem chargé de l'affaire sa propre collection de téléfilms. Même si les évènements de la mini-série empêchaient en théorie cette possibilité.

Et c'est ainsi que les deux limiers et leurs interprètes sont revenus en 2009 dans Les petits meurtres d'Agatha Christie, avec une adaptation de ABC contre Poirot se passant dans le nord de la France avant Petits meurtres en famille. La série est produite par Sophie Révil pour Escazal Films, avec France 2, TV5 Monde et le CRRAV Nord-Pas-de-Calais (Centre régional de ressources audiovisuelles), ainsi que le soutien de la Région Nord-Pas-de-Calais. 10 autres épisodes ont suivi jusqu'à maintenant, chacun attirant entre 4 millions et au-dessus de 5 millions de téléspectateurs.

Les histoires d'Agatha Christie (Témoin indésirable, La plume empoisonnée, La maison du péril, etc...) sont intelligemment transposées en France sous forme de comédies policières. L'ambiance évoque les classiques de Christie, bien sûr, mais aussi Inspecteur Barnaby et Maigret avec Bruno Cremer (1991-2005). Duléry est flamboyant dans le rôle de Larosière, l'autoritaire, charmeur, gourmet et très français grand détective aux félures secrètes. Et Colucci est absolument parfait dans le rôle de son jeune adjoint, le timide et maladroit Emile, fasciné par les méthodes modernes de police et gay.

Ces deux personnages sympathiques, complexes et subtils forment un duo drôle et efficace dans une des meilleures fictions télé françaises depuis le déjà mentionné Maigret et Nestor Burma (1991-2003). Il est d'autant plus regrettable qu'Antoine Duléry et Marius Colucci aient annoncé leurs départs au début de l'année, France 2 a d'ailleurs diffusé leur ultime épisode (adapté du roman Le Couteau sur la nuque) vendredi dernier. Une adaptation de Jeux de glaces introduira un nouveau tandem, le commissaire Laurence (Samuel Labarthe) et la journaliste Alice Avril (Blandine Bellavoir), dans les années 1950.

Ce sera très difficile pour eux d'arriver au niveau de Larosière et Lampion, dont la période est déjà un classique. A l'étranger Les petits meurtres d'Agatha Christie est diffusé en Finlande, en Hongrie et au Japon. La musique est du compositeur Stéphane Moucha (La vie des autres) et Romain Segaud a conçu la géniale séquence générique. Petits meurtres mais grande série.

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/serie/68278/dulery-pourquoi-j-arrete-petits-meurtres.html
http://www.leblogtvnews.com/article-tournage-des-petits-meurtres-d-agatha-christie-nouveau-duo-nouvelle-epoque-105795508.html

Voir aussi:

http://vimeo.com/15886532 (Générique)
http://www.stephanemoucha.com/
http://www.romainsegaud.com/

samedi 15 septembre 2012

MRS. PEPPERPOT

Doctor Who - Asylum of the Daleks (Saison 7, Episode 1). C'est un jour ordinaire à Albert Square. Amy (Karen Gillan) et Rory (Arthur Darvill) ont un problème, les Daleks ont un problème et la nouvelle dans la boîte a un problème. Le Docteur (Matt Smith) a lui aussi un problème: les Daleks veulent qu'il s'occupe de leur problème.

Huit mois se sont écoulés depuis The Doctor, The Widow and the Wardrobe (le spécial de Noël 2011) et presque un an depuis le dernier épisode régulier. Doctor Who est enfin de retour sur BBC One et BBC America avec sa septième saison. Cinq épisodes en septembre, le spécial de Noël de cette année, et les huit épisodes restants en 2013.

La saison 6 était inégale et souvent bavarde. Elle avait l'air surinvestie en terme de production à certains moments et l'inverse à d'autres (1). Mais qui s'en soucie? Alors qu'approche le 50ème anniversaire de Doctor Who, Matt Smith, Karen Gillan et Arthur Darvill sont plus populaires que jamais. Majoritairement les fans adorent le travail du showrunner Steven Moffat et de son équipe de scénaristes. Les audiences sont plus que bonnes et la marque est commercialement au top partout. Tellement partout que les téléspectateurs hors Royaume-Uni ont droit à une petite intro au générique dans laquelle Mrs Pond nous rassure au cas où l'on penserait qu'on regarde Danse avec les stars.

« Hang on a minute, lads, I've got a great idea! »
(Charlie Croker, The Italian Job)

Point de Docteur à la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres? Ne paniquez pas. On nous a promis un "blockbuster" toutes les semaines cette saison (2). Chaque épisode est censé être écrit comme une "affiche de film" et en a d'ailleurs une, ce qui est amusant vu tout le brouhaha autour d'un possible saut vers le grand écran. Le générique a été modifié (le pauvre) et le logo change selon le thème de l'épisode. C'est "l'année du blockbuster" et elle démarre avec un Asylum of the Daleks plein à craquer de, nous dit-on, tous les Daleks apparus dans Doctor Who.

Le Docteur est présumé mort mais les Daleks s'arrangent pour l'amener devant leur parlement, où il retrouve avec le futur ex-couple Pond car les ennemis du seigneur du temps ont une exigence des plus inhabituelles à formuler. Oui, les poivrières psychorigides ont bien un parlement et même un premier ministre! - les questions au gouvernement doivent valoir le coup d'oeil. « What do you know of the Dalek asylum? » demande M à 007. Les Daleks ont une planète où ils se débarassent de ceux qui ne fonctionnent plus (les blessés de guerre, les fous, le "Dalek pakistanais" de Spike Milligan, etc...) (3)

« It never made any sense to me, » commente lucidement le Docteur. « Because you'd just kill them. » Mais ils n'ont pas seulement un parlement et un premier ministre, ils ont aussi des cafés philo où ils discutent beauté et "haine divine"(« Perhaps that is why we have never been able to kill you. ») Cette soudaine entrée dans l'ère des Lumières n'inclut pas Georges Bizet apparemment. Quelque part sur la planète-asile une jeune femme écoute Carmen et fait des soufflés pendant que la crème de la crème des Daleks frappadingues est sur le point de s'échapper.

« How much trouble, Mr. Pond? Out of ten? Eleven. »


Le véritable élément divin d'Asylum of the Daleks, écrit par Steven Moffat lui-même, est la présence anticipée de Jenna-Louise Coleman, qui devait apparaître seulement à Noël en tant que nouvelle compagne du Docteur. Il n'y aura pas d'épisode en deux parties mais on ne pariera pas au sujet d'un arc car cette arrivée laisse augurer une autre histoire artificielle - le "twist" n'était pas du Keyser Söze - afin de remplacer le soap opera des Pond. Le reyclage par Moffat de ses propres idées a été largement remarqué et cet épisode étale un formidable sens de la conscience de soi, qui culmine avec la scène du « Run, you clever boy. And remember. »

Les Daleks ne se souviendront pas (ils en ont de la chance). « Doctor who? » Precisément... Côté positif, le réalisateur Nick Hurran donne une vraie dimension cinématographique à ce Asylum of the Daleks et un retour d'Anamaria Marinca (The Last Enemy) dans le rôle de Darla Von Karlsen, la "Dalek puppet" (ils n'ont sûrement pas de mot pour dire "figurine"), serait intéressant. L'interprétation du Docteur par Matt Smith demeure étonnante et Nicholas Briggs fait un superbe travail avec les voix des Daleks.

(1) http://www.radiotimes.com/news/2012-05-21/steven-moffat-people-who-call-sherlock-and-doctor-who-too-complex-are-presumably-fairly-stupid
(2) http://www.cultbox.co.uk/news/headlines/4585-doctor-who-exec-on-series-7-the-shows-fans-and-a-female-doctor
(3) http://www.telegoons.org/milligan_pakistani_dalek.htm

http://www.cathoderaytube.co.uk/2012/09/doctor-who-series-7-asylum-of-daleks.html
http://www.economist.com/blogs/prospero/2012/09/doctor-me

http://www.tardib.fr/article-critique-doctor-who-asylum-of-the-daleks-7x01-109952993.html
http://www.wired.co.uk/news/archive/2012-09/01/dr-who

samedi 8 septembre 2012

LE JOUR DU BLAIREAU

Alerte Cobra (Alarm für Cobra 11 - Die Autobahn Polizeï), la série policière d'action à succès de la chaîne privée allemande RTL, a démarré sa nouvelle saison jeudi soir avec son traditionnel "Pilotfilm" de 90 minutes.

Bien que la série ait été lancée en 1996, le téléfilm Engel des Todes ouvre la 32ème saison (Cobra 11 est diffusé en "blocs") et a tout ce que l'on attend d'une production d'action concept: beaucoup de destructions, de cascades automobiles et d'explosions. Mais celui-là a également Bruce Willis dans Le chacal... Enfin presque.

Semir Gerkhan (Erdogan Atalay) a pris un job de bureau au LKA pour passer plus de temps avec sa famille. Ben Jäger (Tom Beck) doit patrouiller avec une nouvelle équipière, Claudia (Nadine Wrietz), lorsque Andri Vladic (Ralf Moeller) - frère du criminel de guerre Djavo Vladic (Manfred Lehmann) - et ses hommes sèment la pagaille et la dévastation sur l'autoroute. C'est ce mauvais moment que l'emm**deur stratosphérique et théoricien de la conspiration Oliver "Sturmi" Sturm (Oliver Pocher) choisit de téléphoner à Ben. Semir travaille rapidement de nouveau avec Jäger mais se garde bien de le dire à son épouse Andrea (Carina Wiese).

C'est une tradition depuis Das Ende der Welt (le brillant 200ème episode), le comédien allemand Oliver Pocher apparaît chaque année dans le rôle de "Sturmi" à l'ouverture de la saison. Mais la version locale de Leo Getz dans les Lethal Weapon ou des Lone Gunmen (The X-Files), s'est débrouillé pour devenir très irritant dans l'ennuyeux 72 Stunden Angst (2011). Pas seulement pour ses amis policiers Semir et Ben mais aussi pour les téléspectateurs. Dieu merci le super-méchant interprété par Ralf Moeller s'occupe de mettre un terme à son agonie (et à la nôtre) en lui offrant une des pires sorties de personnage de l'histoire d'Alarm für Cobra 11.

Moeller semble vraiment s'amuser à jouer dans ce Engel des Todes, qui a pour autre vedette invitée Bruce Willis... Ou au moins le très talentueux acteur berlinois Manfred Lehmann, lequel se trouve être la voix allemande de Bruce Willis (parmi d'autres). Ca peut être utile lorsque votre intrigue emprunte au film Le chacal (The Jackal, 1997). Oliver Sturm étant trop occupé à être mort, la presque majorité de l'humour de l'épisode est censé être fourni par l'actrice Nadine Wrietz - qui mérite un meilleur matériel.

Ecrit par Ralf Ruland et réalisé par Franco Tozza, ce spécial d'Alerte Cobra laisse un air de luxueuse rediffusion. Ses chiffres d'audience sont tout aussi luxueux alors Cobra 11 pourrait durer éternellement. Avec Engel des Todes on a l'impression que ça dure depuis une éternité.

En Allemand:

http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=58932&p3=
http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=58996&p3=
http://www.nadinewrietz.de/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1

jeudi 6 septembre 2012

TELL IT LIKE IT IS

The Last Weekend (ITV1) [Sans spoilers]. Carnival Films (Downton Abbey, Whitechapel) nous propose ce thriller psychologique captivant et bien rythmé en 3X60 minutes, adapté du roman de Blake Morrison par Mick Ford (Single Father) et réalisé par Jon East.

« The owls are not what they seem. » (Twin Peaks)
« Everybody lies. » (Gregory House)

Deux amis de milieux différents, Ian (Shaun Evans) et Ollie (Rupert Penry-Jones), passent un week-end prolongé dans un magnifique cottage du Suffolk avec leurs partenaires respectives, Em (Claire Keelan) et Daisy (Genevieve O'Reilly). L'un est un enseignant en école primaire désenchanté et l'autre un avocat à succès (Rupert Penry-Jones). « Every year, or at least when we can, Ollie and I have a three event triathlon for money. Which... which matters. » Ces quatre jours qui devraient être reposants tournent rapidement à l'aigre lorsque l'esprit de compétition de ces deux camarades d'université et des sentiments cachés refont surface.

« I don't want you to feel like I'm hiding things from you, but I don't want you missing out either. Because each piece of information matters. » Trois mois plus tard Ian narre et commente ce qui est arrivé dans et autour de la maison de campagne, mais aussi sa période étudiante lorsque les deux hommes ont fait la connaissance de Daisy. « All truth is subjective. » Ollie a un secret. Pourquoi a t-il dit à Ian qu'il "pourrait tuer quelqu'un"? Et qui est donc Milo (l'acteur suédois Alexander Karim) qui rejoint les deux couples en compagnie de ses deux filles?

« You shouldn't be driving.
- It's my last weekend. »

Avec ses accents shakespeariens bienvenus, The Last Weekend est le récit sous influence d'une amitié, d'un "amour", d'une jalousie et d'une manipulation. Face au toujours excellent Rupert Penry-Jones dans un autre rôle d'avocat privilégié (il est Clive Reader dans Silk), Shaun Evans (Endeavour, Martina Cole's The Take) nous livre une performance époustouflante en guide de cet aller-retour entre la confusion et la tragédie. « Everything's connected, you see. Everything. » Les éléments disséminés tout au long des trois parties vous mènent à une conclusion toute colorée de rouge, mais d'abord regardez qui peut parler.

L'astucieuse photographie est du talentueux Adam Suschitzky. La musique originale, très atmosphérique, est de Rob Lane (Hidden, The Suspicions of Mr Whicher). Sally Woodward Gentle (Whitechapel), de chez Carnival, est la productrice exécutive de The Last Weekend - qui est distribué par NBCUniversal. Christopher Hall (Hidden) produit.

« Daisy, Daisy.
Give me your answer, do.
I'm half crazy.
All for the love of you. »
(Harry Dacre, Daisy Bell)

mardi 4 septembre 2012

MASTERCLASS

Dallas, la version 2012 du célèbre feuilleton de première partie de soirée des années 1980, a été diffusée cet été sur la chaîne câblée américaine TNT. Sa diffusion française est prévue sur TF1 en janvier 2013 (elle est disponible sur MyTF1VOD en VOST) et arrive au Royaume-Uni sur Channel 5 ce mercredi 5 septembre.

« Blood may be thicker than water but oil is thicker than both. »

Créé par David Jacobs et diffusé de 1978 à 1991, le Dallas original (356 épisodes) était centré sur les Ewing, une riche famille texane propriétaire du ranch de Southfork et de la compagnie pétrolière Ewing Oil. L'aîné des fils, l'infâme J.R. Ewing (Larry Hagman), en était le personnage le plus populaire. Il était toujours en conflit avec son jeune frère, le sympathique Bobby (Patrick Duffy), et était marié à la pauvre Sue Ellen (Linda Gray), alcoolique. Dallas est entré dans l'histoire de la télévision en 1980 avec un de ses fameux cliffhangers lorsque quelqu'un a tiré sur J.R. - lequel a survécu. Plus tard une saison entière est devenue un rêve pour justifier le retour de Bobby d'entre les morts... sous sa douche.

Le feuilleton a tiré sa révérence à la fin de sa 14ème saison - son dérivé Côte Ouest (Knots Landing) a duré autant, de 1979 à 1993 - avec le diable lui-même (le grand Joel Grey) semblant réussir ce que le pire ennemi de J.R., Cliff Barnes (Ken Kercheval), n'avait pu accomplir. J.R. et les Ewing sont pourtant revenus dans deux téléfilms en 1996 et 1998, avant que la chaîne câblée TNT ne décide en 2010 de ramener Dallas à la télévision pour un tournage l'année suivante. Développée par la scénariste et productrice Cynthia Cidre (Cane, The Mambo Kings), la nouvelle version en est une continuation - bien que les téléfilms soient ignorés - et a une nouvelle distribution régulière aux côtés des illustres devanciers Patrick Duffy, Linda Gray et Larry Hagman.

Vus dans Desperate Housewives, Jesse Metcalfe et Josh Henderson interprètent Christopher et John Ross, respectivement fils adoptif de Bobby et fils de J.R. La famille est sur le point de se réunir à Southfork pour le mariage de Christopher avec Rebecca Sutter (Julie Gonzalo) lorsque John Ross et Elena Ramos (Jordana Brewster) découvrent du pétrole sous le ranch. Mais Bobby, heureux époux d'Ann (Brenda Strong, Mary Alice dans Desperate Housewives) et retiré des affaires afin d'élever du bétail, ne veut pas de forage sur la propriété de 150 ans. Alors John Ross va se plaindre à son papa, qui est muet dans une luxueuse maison de repos pour cause de dépression clinique. Trouvant là l'étincelle dont il avait besoin pour se régénérer, J.R. marmonne: « Bobby was always a fool ». Le Maître renaît.

« It's better to be old than to be the devil. »

Larry Hagman, 80 ans, est en grande forme. J.R. Ewing est plus dangereux que jamais, le croisement entre un patriarche shakespearien, un parrain de la mafia (le pré-générique du troisième épisode) et un alligator. Ken Kercheval, 76 ans, revient dans le rôle de Cliff Barnes - maintenant dans le business des casinos - pour 3 épisodes mais avec une place importante dans l'histoire (1). Dallas 2012 a certains défauts des fictions américaines contemporaines mais capture brillamment l'esprit de son prédecesseur, auquel il témoigne beaucoup de respect au travers d'une multitude de détails (« Nobody gives you power, real power is something you take. ») Les téléspectateurs ont besoin de temps pour éprouver de l'intérêt à l'égard de la nouvelle génération mais leur patience est récompensée et Josh Henderson conquiert sa légitimité d'héritier de J.R. avec style.

Le nouveau Dallas est entièrement et superbement tourné au Texas, légendaire ranch de Southfork compris. Le fabuleux thème générique de Jerrold Immel, bien que raccourci, est là au sein d'une très bonne BO composée par Rob Cairns. Les amateurs de séries apprécieront la présence de Carlos Bernard (24) dans le rôle de l'impitoyable homme d'affaires vénézuélien Vicente Cano et Mitch Pileggi (The X-Files) dans celui de Harris Ryland, le sournois ex-époux d'Ann Ewing. Les 10 épisodes de cette première saison - le feuilleton a été renouvelé par TNT pour 2013 - est un cours magistral sur la manière dont un classique de la télévision doit être remis au goût du jour, l'équivalent sous forme de saga familiale du Doctor Who moderne en terme de résurrection : un cadeau pour les fans et une invitation de grande classe adressée à un nouveau public. Le "nouveau" Dallas? Non, Dallas.

Dallas est produit par Cyntax, la société de production de Cynthia Cidre, en association avec Warner Horizon Television.

« We've got some catching up to do, son. »

(1) Charlene Tilton (Lucy Ewing) et Steve Kanaly (Ray Krebbs) apparaissent également.

http://www.thefutoncritic.com/interviews/2012/06/13/interview-dallas-executive-producer-cynthia-cidre-682302/20120613_dallas/
http://www.fastcocreate.com/1680923/dallas-showrunner-on-reviving-a-classic-show-without-rebooting-it
http://www.nytimes.com/2012/07/22/us/dallas-now-on-tnt-is-really-filmed-in-dallas-this-time.html?_r=1