mardi 3 avril 2012

COLDITZ (KOBA FILMS)

Au début de la Seconde guerre mondiale des soldats britanniques s'évadent d'un camp de prisonniers en Allemagne. Deux d'entre eux, le lieutenant Jack Rose et le capitaine Tom Willis, sont repris et emprisonnés dans la forteresse de Colditz. Un troisième, le caporal Nick McGrade, réussit à rejoindre la Suisse puis l'Angleterre.

A Londres, McGrade est affecté au MI9 et devient lieutenant. Il donne à Lizzie Carter, la petite amie de Jack Rose, des nouvelles de ce dernier et tombe amoureux d'elle. Il décide alors de faire croire à la mort du jeune homme. Pendant ce temps Rose et Willis tentent par tous les moyens de s'évader de Colditz et Jack finit par réussir.

La mini-série Colditz, un des évènements du week-end de Pâques 2005 à la télévision anglaise (1), est sortie en DVD le 14 mars chez Koba Films. Elle revisite la saga des évasions du célèbre château en offrant ce que l'on attend du genre dans un luxe de moyens. Avec en prime un souci d'originalité scénaristique et une distribution dominée par de jeunes talents prometteurs.

« Quand je rentrerai, vous voulez une carte postale de Buckingham Palace ou de Trafalgar Square? »

Le château de Colditz, dont l'origine remonte au 11ème siècle, est situé en Allemagne au coeur de la Saxe. Perché sur un éperon rocheux au dessus de la rivière Mulde, il devient au début de la Seconde guerre mondiale l'Oflag IV-C, une prison de haute sécurité où les Allemands envoient les officiers alliés présentant selon eux un risque élevé d'évasion. L'endroit compte plus de gardiens que de prisonniers et accueille aussi des captifs de marque tels que Giles Romilly, le neveu de Winston Churchill. Sa réputation de forteresse n'empêche pas plus d'une centaine de tentatives durant tout le conflit dont 31 couronnées de succès.

L'histoire de Colditz a donné lieu à des livres, un film (Les indomptables de Colditz, 1955) et à une série anglo-américaine avec David McCallum et Robert Wagner, diffusée entre 1972 et 1974 sur la BBC. En 2003, l'écossais Andy Harries, alors responsable des fictions chez Granada Television, veut produire une nouvelle version pour la chaîne ITV1. L'idée lui est venue à la lecture d'une biographie d'Airey Neave, premier évadé britannique de Colditz devenu un des responsables du MI9, le service chargé entre autres de l'assistance aux évasions. Plus tard Neave sera parlementaire et même l'éminence grise de Margaret Thatcher.

« La guerre est une bête qui écrase certains hommes et qui en fait d'autres. Vous faites partie de la deuxième catégorie. Odieux, sournois, grossier, avec une tendance à la criminalité. Parfait pour faire un bon officier. »

Harries désire distinguer son Colditz de la série de la BBC en le situant pour moitié à Londres, notamment au MI9. Et dans le sillage de l'adaptation de Docteur Jivago qu'il a produit l'année précédente il souhaite y introduire aussi une histoire d'amour. Les scénaristes Richard Cottan et Peter Morgan (The Jury) s'appuient partiellement sur Colditz: The Definitive History, un livre de Henry Chancellor, et sur la série documentaire Escape from Colditz. Le tournage de la mini-série en deux parties est prévu pour l'automne 2003 sous la direction de Stuart Orme (Les aventuriers du monde perdu) à Greenwich, en République tchèque et au château de Colditz. La cour de la prison est recréée à l'intérieur du monastère de Kutna Hora, à deux heures de Prague.

Le budget est de 6 millions de livres sterling dont 40% fournis par la compagnie londonienne Power (Casanova, Henry VIII), fondée par Justin Boddle - ici coproducteur exécutif avec Andy Harries. Et pour la distribution principale Harries a voulu, selon ses propres mots, "la crème des jeunes acteurs britanniques". Damian Lewis (The Forsyte Saga, Frères d'armes) joue le rôle du cynique et violent Nick McGrade. Sophia Myles (Thunderbirds) interprète Lizzie Carter. Le jeune Jack Rose, désespéré de retrouver la femme qu'il aime, a les traits de Tom Hardy (La chute du faucon noir) - heureux de jouer un héros romantique (2). Et Laurence Fox (Gosford Park) joue le tenace Tom Willis.

Figurent également dans la distribution le grand acteur anglais James Fox, père de Laurence (avec qui il ne partage aucune scène). L'excellent Guy Henry campe avec justesse le capitaine Sawyer, portraitiste dans le civil. L'indispensable second rôle Timothy West est fabuleux dans le rôle de Bunny Warren, ancètre du Q des James Bond, chargé d'inventer des gadgets pour faciliter les évasions des prisonniers. Et Jason Priestley est aux antipodes de Beverly Hills 90210 avec le personnage de Rhett Barker, un officier canadien accro à la morphine. Eve Myles, la future Gwen Cooper de Torchwood, est présente dans un petit rôle.

« J'en ai marre. Si vous voulez la faire la guerre, faites là. Il veut revoir sa chérie et moi je veux seulement ma vie. »

La réalisation très cinématographique de Stuart Orme, la photo de Gavin Finney (Gormenghast), la superbe musique de Richard Harvey, ainsi que les décors et extérieurs, donnent à Colditz un aspect épique. Cette dimension est renforcée par le jeu des acteurs principaux, au service de la puissance des émotions et des sentiments de l'histoire. A cet égard la dernière scène de Laurence Fox est tout simplement magnifique. Koba Films propose cette mini-série de 2X90 minutes (3) en version française ou en version originale, avec ou sans sous-titres. La bande-annonce en VOST et un petit rappel historique sont en bonus.

(1) Week-end marqué par le début de la version moderne de Doctor Who sur la BBC.
(2) http://www.tomhardyparty.com/screen/colditz/
(3) Diffusée sur TF1 sous le titre Colditz, la guerre des évadés.

http://www.kobafilms.fr/film/colditz-250.html

Voir aussi:

http://www.schloss-colditz.com/engl/Colditz-Castle-for-english-spoken-people.html
http://www.pbs.org/wgbh/nova/naziprison/
http://www.guardian.co.uk/books/2001/aug/12/history.foodanddrink (Henry Chancellor)
http://www.smh.com.au/articles/2002/05/03/1019441427725.html (Airey Neave)
http://www.guardian.co.uk/media/2005/mar/21/mondaymediasection6 (Justin Bodle)

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