vendredi 28 décembre 2012

QUELQUES MOTS EN PASSANT...

Nous aurions souhaité trouver du temps pour dire combien nous avons aimé The Fear, avec le sublimement talentueux Peter Mullan. Nous aurions souhaité aimer Doors Open sur ITV1 mais on se reverra un épisode de Hustle à la place - ils faisaient ça beaucoup mieux. Room On the Broom, des créatifs à l'origine de The Gruffalo et The Gruffalo's Child était, bien sûr, merveilleux.

Nous souhaitons que le reste de la septième saison de Doctor Who soit au minimum aussi bon que The Snowmen (http://thierryattard.blogspot.fr/2012/12/doctor-who-snowmen-bbc-one.html). Nous souhaitons également que RTL ait mieux l'année prochaine à montrer que Transporter - The Series ou le pathétiquement mauvais Der Ballermann - Ein Bulle auf Mallorca (soupir). Etc, etc, etc.

Bref, nous vous souhaitons le meilleur pour 2013 (on en a tous besoin). Ce mois-ci nous avons reçu Peter's Friends et la saison 13 d'Inspecteur Barnaby pour des chroniques DVD.

Et nous essaierons d'ouvrir notre grand bouche à propos de quelques trucs. Eh, pour paraphraser le scorpion de la fable, c'est dans notre nature...

mercredi 26 décembre 2012

DOCTOR WHO: THE SNOWMEN (BBC ONE)

Retiré dans l'Angleterre victorienne, le Docteur (Matt Smith) fait équipe avec son amie la détective silurienne  Madame Vastra (Neve McIntosh), sa partenaire humaine Jenny (Catrin Stewart), et son serviteur sontarien Strax (Dan Starkey), face aux projets neigeux du sinistre Docteur Simeon (Richard E. Grant). Il envisage d'avoir à nouveau un compagnon lorsqu'il rencontre Clara (Jenna-Louise Coleman), une jeune femme qui enquête déjà de son côté.

En septembre la première moitié de la saison 7 a noyé Doctor Who sous son concept marketing "blockbuster", les oeillades éhontées au marché américain et le soap opera de la famille Pond. Après ça l'annonce de la présence d'une star "iconique" dans le spécial 2012, les liftings du générique et de son thème, le nouvel intérieur du TARDIS, etc, etc, ne pouvaient qu'être accueillis avec un haussement d'épaules désespéré. « Sir, permission to express my opposition to your current apathy? » Et pourtant les miracles de Noël se produisent parfois.

« Carnivorous snow meets Victorian values. »

Bien sûr ce spécial, comme souvent avec les fictions actuelles de la BBC, donne visuellement l'impression que quelqu'un n'a pas payé la note d'électricité. Bien sûr vous devez acheter l'idée d'une détective reptile lesbienne dans l'ère victorienne (« Good evening, I'm a lizard woman from the dawn of time. And this is my wife.» ) Et oublier que certaines scènes avec Vastra et Jenny, apparues comme le sontarien Strax dans le calamiteux A Good Man goes to War, ont l'air de nous crier "pilote pour une série dérivée" au mégaphone. Passé cela et étant donné ce qui a précédé l'automne dernier, The Snowmen, écrit par Steven Moffat et réalisé par Saul Metzstein, est étonnamment agréable et sympathique.

Il n'est même pas nécessaire de défaillir devant le CV sherlockien de Moffat ou les lourds clins d'oeil à Conan Doyle ou bien Holmes pour savourer l'atmosphère d'une histoire ou Matt Smith et Jenna-Louise Coleman brillent en vrai duo de limiers victoriens de cet épisode. La façon dont Smith apporte de la maturité à son interprétation du Docteur et capture les attitudes de ses prédécesseurs demeure fascinante. De plus il était clair que Coleman était un excellent choix pour la nouvelle compagne dès son rôle dans le Titanic de Julian Fellowes. Et bien qu'il semble qu'aucune race diabolique de la galaxie ne soit épargnée par le sens de la trivialisation du Grand Moff, le comique fourni par le "psychotic potato dwarf" Strax offre quelques uns des meilleurs moments de The Snowmen.

« I said I'd feed you. I didn't say who to. »

La troisième visite de Richard E. Grant dans le Whoniverse (après The Curse of Fatal Death et Scream of the Shalka) pourrait a priori passer pour un gadget. Mais son Docteur Simeon, le méchant de service, conclut à la perfection un mois de décembre où l'acteur a également déployé tout son talent aux côtés du grand Peter Mullan dans le superbe The Fear. Simeon étale sa méchanceté glaciale tout en étant lui-même instrumentalisé depuis son enfance (le jeune Simeon fait très Damien Thorn) par une entité désincarnée que le Docteur a déjà rencontré. Cet adversaire a la voix du légendaire Sir Ian McKellen dans une performance aussi brillante que la participation vocale de Michael Sheen dans The Doctor's Wife. Tom Ward (Affaires non classées) joue le père de deux enfants plongés dans une situation où Le tour d'écrou croise Invisible Man (l'Ice Governess est "morphogivrée").

« Nice name, Clara. You should definitely keep it. » Dommage que le personnage joué par Jenna-Louise Coleman laisse augurer pour la seconde moitié de la septième saison un de ces arcs laborieux dont  Steven Moffat a le secret. Quoi qu'il en soit le spécial de Noël de cette année est plutôt plaisant, le nouveau générique comme la nouvelle orchestration du thème (reminiscente de la version de 1963) sont fantastiques et le nouvel intérieur du TARDIS est magnifique. « How refreshing to see you taking an interest again.  » Noël était bon, allons célébrer un anniversaire.

jeudi 6 décembre 2012

LE TRANSPORTEUR - LA SERIE (M6)

Le Transporteur: La série, d'après la franchise cinéma Le Transporteur créée par Luc Besson et Robert Mark Kamen, débute ce soir en France sur M6.

Tournée en Europe et au Canada pour un budget estimé à 43 millions de dollars, la série de 12 épisodes est coproduite par la société française Atlantique Productions et la compagnie canadienne QVF Inc. avec M6, RTL, HBO/Cinemax, Astral Television/The Movie Network, et Corus Entertainment/Movie Central. RTL a présenté Transporter: The Series en première mondiale dès octobre et a déjà diffusé 7 épisodes, mais dans le désordre.

L'acteur anglais Chris Vance (Prison Break) est en vedette dans le rôle de Frank Martin, joué par Jason Statham dans les films. Frank est un messager professionnel freelance qui conduit une Audi  A8 noire et livre de mystérieux colis. Ses règles: 1° Ne jamais modifier un contrat. 2° Pas de nom. 3° Ne jamais ouvrir le colis. L'actrice hongroise Andrea Osvárt joue Carla, qui organise les missions du Transporteur. François Berléand reprend son personnage de l'inspecteur Tarconi présent dans les films. L'acteur allemand Charly Hübner (La vie des autres) interprète Dieter, le mécanicien et ami de Frank. La musique est de Nathaniel Méchaly (Taken) et le générique est une reprise de Working Man, chanson du groupe rock canadien Rush, arrangée par Jamie Forsyth et interprétée par Danielle Armstrong.

The General's Daughter
[Eine Neue Mission!/Protection rapprochée] nous présente Chris Vance - remarquablement choisi - avec une spectaculaire et cinématographique séquence pré-générique dans les rues de Marseille (1) ainsi qu'à l'intérieur d'un grand garage de stationnement, où il donne le ton de son Frank Martin dans un style James Bond bienvenu. Dirigé par le réalisateur canadien Stephen Williams (Lost), cette première transpose astucieusement la populaire trilogie cinéma à la télévision. Toutefois sans les cascades automobiles (coordonnées par Michel Julienne) et des combats d'arts martiaux bien règlés, chorégraphiés par Cyril Raffaelli,  le scénario standard écrit par Alexander Ruemelin avec Joseph Mallozzi et Paul Mullie (la franchise Stargate) aurait l'air d'un épisode recyclé de la série Largo Winch.

Mais rappelons nous qu'il s'agit de Transporteur: La série et pas de Transporteur 4  le direct en DVD. La production de la série à gros budget a souffert de différents problèmes: les showrunners originaux Joseph Malozzi et Paul Mullie sont partis pour cause de désaccords créatifs. Et le tournage a été temporairement suspendu après que l'excellent Chris Vance ait été blessé au cours du tournage d'une scène d'action. La série se passe majoritairement en Europe mais si des extérieurs ont bien été filmés à Marseille, Nice, Berlin ou Paris, Transporter: The Series a été principalement tourné à Toronto et ça se voit. Pire, plus d'un tiers des 12 épisodes n'est définitivement pas à la hauteur des ambitions déclarées de ce Transporteur télévisuel (2).

Si
Harvest [Vaterliebe/A coeur ouvert] demeure regardable avec une lourde dose d'indulgence (voir l'Audi au-dessus du tram), les autres épisodes diffusés jusqu'ici par RTL ne livrent pas du tout les colis promis. Switch [Echt falsch/Contrefaçon] est aussi embarrassant que fastidieux passé la poursuite dans Berlin. Les scènes d'action ne peuvent pas sauver Dead Drop [Plan B/À l'aveugle] et Payback [Vergeltung!] non plus. Et Sharks [Große Haie und kleine Fische/Requins], focalisé sur Juliette Dubois, personnage régulier interprété par Delphine Chanéac (visage familier de M6), est insipide. Comparé à ces épisodes rechapés d'une coproduction franco-canadienne des années 80-90 Trojan Horsepower [Tod dem Fortschritt!/Prototype] est tout juste passable. Il reste 5 épisodes à diffuser en Allemagne, où  Transporter: The Series a bien démarré avant que son audience ne décline au point de perdre son créneau de 20h15 au profit de rediffusions d'Alerte Cobra. (3).

« Je ne sais pas comment faire des séries télé. Je laisse les gens qui savent s'en occuper et espère qu'ils font leur travail, » a confié Luc Besson à THR l'an dernier. Ca ne l'a pas empêché de concevoir et de produire sa première série, No Limit, carton d'audience de TF1. Le magnat du cinéma ne s'est pas impliqué dans ce Transporteur télé et a dit récemment qu'il ne l'a pas vu, ce qui semble incroyable vu que son nom y sera associé de toute manière. Les téléspectateurs ne trouveront qu'à grand-peine des traces du style rythmé des productions Besson dans cet effort coûteux.

(1) La version diffusée sur M6 a un montage différent.
(2) http://www.zonebourse.com/LAGARDERE-S-C-A-4668/actualite/LAGARDERE-S-C-A-Le-Transporteur-une-production-Lagardere-Entertainment-a-partir-du-6-decembre-s-15548909/
(3) RTL a déplacé Le Transporteur - La série à 21h15. L'ironie c'est que l'épisode Trojan Horsepower contient un clin d'oeil à Cobra 11.

[MAJ  - 5 janvier 2013] Il semble que le Canada ait un générique au montage différent et plus long (et une autre chanteuse?)

Voir aussi:

http://www.hollywoodreporter.com/news/will-transporter-tv-series-deliver-242871
http://www.hollywoodreporter.com/news/transporter-cinemax-miptv-306562
http://www.mediaunautreregard.com/2012/11/29/le-transporteur-la-serie-m6-cascades-effets-speciaux-making-of/ 
http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/luc-besson-no-limit-aura-une-saison-2-29-11-2012-2365517.php 

vendredi 30 novembre 2012

DES NOUVELLES DU DOUBLAGE DE LA SAISON 7 DE DOCTOR WHO

L'excellent auteur de doublage François Dubuc (Doctor Who, Supernatural, The State Within) nous a donné des nouvelles de la VF de la saison 7 de Doctor Who, série dont il est un des adaptateurs réguliers.

L'enregistrement devrait avoir lieu en décembre et François Dubuc travaille actuellement sur les dialogues français d'Asylum of the Daleks, tandis que ses confrères Rodolph Freytt et Olivier Lips (également auteurs réguliers sur Doctor Who) écrivent les épisodes restants de la première moitié de la saison.

Voir aussi:

http://thierryattard.blogspot.fr/2010/01/francois-dubuc-adaptateur-state-within_07.html
http://thierryattard.blogspot.fr/2010/01/francois-dubuc-adaptateur-state-within.html

jeudi 22 novembre 2012

ORGUEIL ET QUIPROQUOS (KOBA FILMS)

Une jeune femme du quartier londonien de Hammersmith est piégée au 18ème siècle dans son roman préféré: Orgueil et préjugés, de Jane Austen. Diffusée  sur la chaîne anglaise ITV1 en 2008 et chez nous l'été dernier sur Arte, la très sympathique mini-série Orgueil et quiproquos (Lost in Austen) vient de sortir en DVD chez Koba Films.

« J'aime cette histoire d'amour. J'aime Elizabeth et j'aime aussi leurs manières, leur façon de parler. Et aussi leur courtoisie. » Le scénariste Guy Andrews (Poirot, Chancer) et le réalisateur Dan Zeff (La pire semaine de ma vie) revisitent Orgueil et préjugés (Pride and Prejudice) dans cet hommage aussi drôle qu'affectueux au classique d'Austen et à son adaptation de 1995 avec Colin Firth.

« Peux-tu m'expliquer cette nouvelle excentricité? Jamais je ne t'ai vu lever un sabot pour danser, enfin.
- Mais jusqu'à ce soir je n'avais pas l'honneur de connaître mademoiselle Price. »


« Toute cette affaire est bien farfelue. » C'est Damien Timmer, producteur exécutif pour Mammoth Screen avec Guy Andrews et Michele Buck, qui a eu l'idée de ce traitement rafraîchissant dont le point de départ rappelle Life on Mars en plus léger. Amanda Price (Jemima Rooper, vue dans Hex: La malédiction), a un travail inintéressant et un petit ami rustre. Seule sa passion pour Orgueil et préjugés de Jane Austen, lui permet de s'évader. Un soir elle surprend dans sa salle de bain Elizabeth Bennet (Gemma Arterton), personnage principal du livre, qui lui dit que la pièce est reliée à la maison de son père par une porte cachée. Lorsqu'Elizabeth réapparaît le soir suivant, Amanda emprunte le passage et se retrouve coincée au début de l'oeuvre d'Austen. Tandis que l'héroïne de sa lecture favorite reste au 21ème siècle la voilà à Longbourn, la propriété de Claude Bennet (formidable Hugh Bonneville), au milieu des quatre autres filles de la maison.

« Bingley, si vous ne demandez pas Jane en mariage et si je me retrouve mariée à Collins je vais devoir inventer le réseau électrique et me suicider. »

Le placide Claude (« En général je préfère mourir chez moi. ») accepte cette étrange visiteuse qui se présente comme une amie de sa fille mais Amanda Price déstabilise involontairement Orgueil et préjugés. Elle trouble Charles Bingley (Tom Mison) qui s'intéresse plus à elle qu'à Jane Bennet (Morven Christie). La pauvre Jane se marie avec monsieur Collins (excellent Guy Henry), le grotesque cousin de Claude et obséquieux protégé de Lady Catherine (Lindsay Duncan). Madame Bennet (irrésistible Alex Kingston) voit en Amanda une menace. Caroline Bingley (Christina Cole), la soeur de Charles, révèle un aspect de sa personnalité et le capitaine Wickham (Tom Riley) se montre un allié inattendu. Enfin le ténébreux Fitzwilliam Darcy, avec son air hautain, "n'est pas Colin Firth" (« Mais même Colin Firth n'est pas Colin Firth. ») Fort de son expérience théâtrale, Elliot Cowan est parfait en monsieur Darcy dans un registre différent de celui de Firth.

« Je veillerai à compenser le déficit.
- 20 sur 20, George. C'était bien essayé mais je ne vous laisserai pas toucher à mon déficit même si on était seuls sur une île déserte . »


Koba Films propose les 4 X 45 minutes de Lost in Austen dans un coffret de deux DVD, en VF ou en VO (sous-titrée ou non). Mammoth Screen a pu tourner dans le Yorkshire grâce au soutien financier et logistique de l'agence régionale Screen Yorkshire. Le Making of en bonus sur le premier disque nous montre entre autres le tournage de l'indispensable scène du bal de Netherfield Park ainsi que la préparation de la scène du lac, clin d'oeil au Orgueil et préjugés de 1995. A noter que le chef décorateur d'Orgueil et quiproquos n'est autre que le grand Michael Pickwoad (Withnail et moi), qui travaille sur Doctor Who depuis 2010. La musique, au thème si évocateur, est de Christian Henson. Il n'est pas nécessaire d'avoir vu Colin Firth en Darcy ou d'être un exégète de Jane Austen pour apprécier cette mini-série joviale et attachante dont le romantisme n'a rien à envier aux adaptations d'Austen qui l'ont précédé .

« Pas un seul battement de coeur je ne puis oublier. »

http://www.kobafilms.fr/saga/lost-in-austen-285.html
http://www.kobafilms.fr/film/orgueil-et-prejuges-197.html

Voir aussi:

http://www.itv.com/PressCentre/Presspacks/LostInAusten/default.html
http://www.screenyorkshire.co.uk/filming/lost-in-austen
http://guru.bafta.org/michael-pickwoad-interview
http://myteleisrich.hautetfort.com/archive/2011/07/08/mini-serie-uk-lost-in-austen.html

mardi 13 novembre 2012

LE SOUFFLE DE LA GUERRE (KOBA FILMS)

Adaptée du best-seller de l'auteur américain Herman Wouk, la mini-série Le souffle de la guerre (The Winds of War) dépeint la destinée du commandant de l'U.S. Navy William "Pug" Henry et de sa famille entre mars 1939 et décembre 1941 au coeur des évènements qui secouent l'Europe et conduisent à l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

Avec son épouse Rhoda, Pug s'installe à Berlin où il devient attaché naval. Un de leurs enfants, Byron, est en Italie où il tombe amoureux de Natalie Jastrow, une américaine juive nièce de l'auteur Aaron Jastrow. Koba Films et Showshank Films proposent en DVD ce monument de la télévision américaine produit avec des moyens dignes du cinéma et le grand Robert Mitchum en tête d'une impressionnante distribution.


« Ils se battent pour nous sauver, Harry. Pour sauver la Terre. Ils se battent tout seuls.»

Ancien officier de la marine américaine devenu écrivain, prix Pulitzer en 1952 pour son roman Ouragan sur D.M.S. Caine (The Caine Mutiny), Herman Wouk publie Le souffle de la guerre (The Winds of War) en 1971 et sa suite, Les orages de la guerre (War and Remembrance), en 1978. A la fin des années 1970 le réseau ABC et Paramount veulent faire des presque 1000 pages du premier livre une mini-série. Gary Nardino, de Paramount Television, propose The Winds of War a un ami, le producteur, réalisateur et scénariste Dan Curtis. Curtis a entre autres produit et réalisé le feuilleton Dark Shadows (1966-1971), des téléfilms horrifiques marquants tels que The Night Stalker (1972) et sa suite, ou La malédiction de la veuve noire (Curse of the Black Widow, 1977), le film Trauma (Burnt Offerings, 1976), ou encore des téléfilms plus personnels comme Suspect d'office (When every day was the Fourth of July, 1978).

Il accepte de produire et de diriger la mini-série mais Herman Wouk, déçu par les précédentes adaptations de ses oeuvres, ne veut absolument pas confier le roman à Hollywood. Dan Curtis réussit à le convaincre: Wouk écrit le scénario de 962 pages (aux 1785 scènes) et obtient un contrôle total sur la production ainsi qu'un droit de regard sur le nombre, la durée et l'ordre des coupures publicitaires (y compris le choix des annonceurs) (1). Curtis et sa productrice associée Barbara Steele (2) réunissent leur distribution avec en vedette Robert Mitchum. Le vétéran d'Hollywood prête sa stature et son charisme à Pug Henry, son premier rôle pour le petit écran. Apparaît également pour la première fois à la télévision Ali MacGraw (Guet-Apens, Love Story), dans le rôle de Natalie Jastrow.

« Pamela, je doute fort que je sois venu au monde pour être abattu dans un bombardier au-dessus de Berlin. »

Jan-Michael Vincent (La Fureur du danger, Le flingueur) décroche le rôle de Byron Henry. On note au générique la présence de Topol (Rien que pour vos yeux, Un violon sur le toit), Ben Murphy (Le nouvel homme invisible) et Peter Graves (Mission Impossible). Ralph Bellamy redevient le président Roosevelt après l'avoir interprété dans la pièce Sunrise at Campobello en 1958 et sa version cinéma en 1960. Et l'actrice anglaise Victoria Tennant joue Pamela Tudsbury, son premier rôle pour la télé américaine. Parmi les 285 rôles parlants du Souffle de la guerre figurent quelques acteurs allemands dont Anton Diffring (Le cirque des horreurs) et Günter Meisner, interprète d'Adolf Hitler - qu'il a joué aussi dans L'as des as (1982).

Des milliers de figurants sont employés pour une production au budget de 40 millions de dollars (alors la plus chère de l'histoire de la télévision) et un tournage de 14 mois dans 267 décors répartis sur six pays: les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Allemagne de l'Ouest, l'Autriche, l'Italie et surtout la Yougoslavie. L'assistance de la société Jadran Film de Zagreb (Le Procès d'Orson Welles, les Winnetou) permet de tourner à moindre coût des scènes censées se passer en Italie à Berlin ou à Moscou. Le Yougoslave Branko Lustig, rescapé des camps de concentration, est un assistant réalisateur et directeur de production expérimenté. Il devient consultant de la production, assistant réalisateur de Dan Curtis et directeur de la production de The Winds of War à Zagreb.

« Dites au Reichsmarschall Göring de ma part que son compte dans une banque suisse il peut se le mettre au cul. »

Le souffle de la guerre conjugue brillamment saga familiale et épopée historique. L'ambiance des premières années de la Seconde Guerre mondiale est magnifiquement restituée grâce au formidable travail de Curtis, de la production et de l'équipe technique. Robert Mitchum est impérial, on retrouve avec plaisir des visages familiers du petit écran et la musique de Bob Cobert (le compositeur de Dark Shadows) est superbe. Précédé par une énorme campagne promotionnelle, la mini-série évènement de presque 15 heures - sans la publicité - est diffusée sur le réseau ABC entre le 6 février et le 13 février 1983 en 7 épisodes de durée variable. Ils réunissent plus 140 millions de téléspectateurs et The Winds of War devient la deuxième mini-série la plus regardée aux Etats-Unis après Racines (Roots), diffusé sur ABC en 1977 (3).

L'année suivante le réseau annonce la mise en chantier d'une mini-série adaptée de War and Remembrance. En France Le souffle de la guerre est diffusé durant l'été 1987 sur TF1. Les 7 parties nous sont maintenant proposées dans un coffret de 6 DVD en VF ou bien (fort heureusement!) en VO sous-titrée. Le quatrième disque comporte en plus d'un "espace découverte" Koba Films et Showshank Films d'intéressants bonus: le Making Of, Du roman à l'écran, Les personnages et Les décors. Ils incluent des extraits d'entretiens avec Dan Curtis, Barbara Steele, Ali MacGraw, Peter Graves, le chef décorateur Jackson De Govia, etc.

(1) Dans Le souffle de la guerre il fait même une apparition en archevèque de Sienne.
(2) Actrice anglaise icône du fantastique européen des années 1960. Elle apparaît dans le rôle de l'épouse d'un banquier allemand joué par Barry Morse (Cosmos 1999).
(3) Cf. The Television Horrors of Dan Curtis: Dark Shadows, The Night Stalker and Other Productions, 1966 – 2006 par Jeff Thompson (McFarland, 2009). La deuxième place lui est ravie le mois suivant par une autre mini-série d'ABC, Les Oiseaux se cachent pour mourir (The Thorn Birds).

http://www.kobafilms.fr/saga/le-souffle-de-la-guerre-284.html
http://www.hermanwouk.net/

samedi 3 novembre 2012

DU SANG SUR LE FUNICULAIRE

Adapté de la collection Faraday par l'auteur anglais de romans policiers Graham Hurley, l'excellente série française Deux flics sur les docks est revenue hier soir pour une seconde saison sur France 2.

Dans Mauvaise pente, adapté par Bernard Marié d'après le roman Sur la mauvaise pente (One Under), le capitaine Richard Faraday (Jean-Marc Barr) et le capitaine Paul Winckler (Bruno Solo) enquêtent sur la mort d'un activiste professionnel enchaîné sur la voie du funiculaire du Havre et écrasé par une de ses cabines, mais aussi sur la disparition d'un photographe. Les deux affaires a priori non liées les conduisent à une galerie d'art et au concours de beauté des "Petites princesses" - lequel ramène à la surface des souvenirs douloureux pour le lieutenant Julie Fabian (Liza Manili). Le sens de la loyauté de Paul est une nouvelle fois mis à l'épreuve, pas seulement comme à l'accoutumée avec l'entrepreneur et truand local Bazza Swaty (Emmanuel Salinger), son ami d'enfance, mais aussi avec son ami le légiste Brice Thorrens (Antoine Oppenheim).

Après Les Anges brisés et Lignes Blanches (respectivement adaptés des romans Les anges brisés de Somerstown et  Les quais de la blanche) l'année dernière, Deux flics sur les docks effectue un retour brillant. Réalisé par Edwin Baily, Mauvaise pente est un grand moment de télévision servi par une distribution parfaite - tout  particulièrement Bruno Solo, Emmanuel Salinger et Liza Manili. Mata Gabin joue Lucie Dardenne, chef de Faraday et Winckler, Guillaume Viry interprète l'informaticien de la police "Bill Gates" et Jean-Marie Hallégot joue le rôle de Lulu - le fils sourd-muet de Richard Faraday. Tourné au Havre, Deux flics sur les docks est produit par Gétévé (Zodiak France) et France Télévisions avec le soutien de la région Haute-Normandie. La série est distribuée par Zodiak Rights (Being Human).

Mauvaise pente a réuni  3 177 000 téléspectateurs (12,6 %) et décroché la troisième place face à Koh-Lanta Malaisie sur TF1 et NCIS sur M6. Pour l'anecdote, Arte lançait DCI Banks (série d'ITV distribuée par BBC Worldwide) le même soir pour 799 000 téléspectateurs (3,2%) et TMC a fait pire avec une rediffusion opportuniste du Crime d'Halloween d'Hercule Poirot. Vendredi prochain France 2 diffusera Du sang et du miel, adapté du roman du même titre.

Remerciements spéciaux à Michèle Dubray.

http://geteve.fr/en/productions/series/blood-on-the-docks.html
http://www.grahamhurley.co.uk/
http://www.ozap.com/actu/audiences-retours-gagnants-pour-koh-lanta-et-qui-veut-epouser-mon-fils-m6-resiste/443852 

Voir aussi:

http://thierryattard.blogspot.fr/2011/11/deux-flics-sur-les-docks-france-2.html

lundi 15 octobre 2012

MARTIN, FRANK MARTIN

La semaine dernière la chaîne privée allemande RTL a débuté en première mondiale la diffusion de Le Transporteur - La série (Transporter: The Series), d'après la franchise cinéma à succès Le Transporteur créée par Luc Besson et Robert Mark Kamen.  La série de 12 épisodes a été tournée en Europe et au Canada (à Toronto) pour un budget estimé à 43 millions de dollars.

C'est une coproduction de la société française Atlantique Productions et la compagnie canadienne QVF Inc. avec
M6, RTL, HBO/Cinemax, Astral Television/The Movie Network, et Corus Entertainment/Movie Central

L'acteur anglais Chris Vance (Prison Break) est en vedette dans le rôle de l'ex-commando d'élite Frank Martin, joué par Jason Statham dans les films. Frank est un messager professionnel freelance qui conduit une puissante Audi noire et livre de mystérieux colis pour des clients parfois aussi louches que dangereux. Ses règles: 1° Ne jamais modifier un contrat. 2° Pas de nom. 3° Ne jamais ouvrir le colis. Afin de faire le job avec un minimum d'interaction personnelle il s'en remet à une personne de confiance, Carla (l'actrice hongroise Andrea Osvárt), qui organise ses missions. François Berléand reprend son personnage de l'inspecteur Tarconi présent dans les films et l'acteur allemand Charly Hübner (La vie des autres) interprète Dieter, le mécanicien de Frank.

Dirigé par le réalisateur canadien Stephen Williams (Lost), le pilote nous présente le Transporteur télé dès une spectaculaire et cinématographique séquence pré-générique dans les rues de Marseille (1) ainsi qu'à l'intérieur d'un grand garage de stationnement. Chris Vance, remarquablement choisi, y donne le ton de son Frank Martin dans un style James Bond bienvenu. La première mission de Frank à la télévision l'amène à Berlin - grâce à la coproduction internationale - où il doit conduire Delia Weigert (Rachel Skarsten) à son père, un géneral et conseiller d'affaires, en toute sécurité. Le transporteur croise la route des hommes de main d'un truand local joué en mode minimaliste par l'acteur allemand renommé Uwe Ochsenknecht.

« Je ne sais pas comment faire des séries télé. Je laisse les gens qui savent s'en occuper et espère qu'ils font leur travail, » a confié Luc Besson à The Hollywood Reporter l'an dernier. Son Nikita a été adapté deux fois à la télévision, en 1997 et 2010, et maintenant la franchise Transporteur est plutôt astucieusement transposée en format de série. Les cascades automobiles (coordonnées par Michel Julienne) et des combats d'arts martiaux bien règlés, chorégraphiés par Cyril Raffaelli, sont  intégrés à un script standard écrit par Alexander Ruemelin et Joseph Mallozzi & Paul Mullie (les séries Stargate).

Sans ces ingrédients obligatoires en provenance des films l'histoire a l'air d'un épisode recyclé de la série Largo Winch et le talent de François Berléand est malheureusement sous-utilisé ici. La musique, efficace, est du compositeur français Nathaniel Méchaly (les deux Taken, Colombiana). Globalement cette première est très regardable dans sa catégorie (2) mais est-ce que Le Transporteur - La série peut livrer ce type de colis toutes les semaines?

(1) [MAJ] (7 décembre 2012) La version diffusée sur M6 a un montage différent.
(2) RTL diffuse Transporter: The Series chaque jeudi dans le créneau horaire habituel d'Alerte Cobra.

http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=59649&p3= (En Allemand)
http://www.hollywoodreporter.com/news/will-transporter-tv-series-deliver-242871
http://www.hollywoodreporter.com/news/chris-vance-challenges-rewards-taking-378562
http://www.nathanielmechaly.com/ 

lundi 8 octobre 2012

CODE MOINS 9

Kudos Film & Television (MI-5) et le scénariste et producteur américain Frank Spotnitz (Strike Back, The X-Files) nous proposent Hunted, qui a démarré jeudi dernier sur BBC One. Ce thriller d'espionnage en huit épisodes est une coproduction de Kudos et Big Light Productions, la compagnie de Spotnitz, pour la BBC et la chaîne câblée payante américaine Cinemax (HBO).

L'actrice australienne Melissa George (The Slap) est en vedette dans le rôle de Sam Hunter, agent d'une société privée de renseignement du nom de Byzantium (Byzantium!) Laissée pour morte après une mission au Maroc elle retourne voir son employeur un an plus tard pour récupérer son job, sans savoir qui a ordonné de la tuer et à qui faire confiance. De plus elle suspecte son amant et collègue Aidan Marsh (Adam Rayner). Sa nouvelle opération consiste à infiltrer la demeure d'un truand devenu homme d'affaires qui veut acquérir une installation hydro-électrique au Pakistan. Mais un assassin des plus terrifiants est sur la piste de Sam.

« What did you expect? I'm a spy. »

Un après l'ultime saison de MI-5 arrive la nouvelle incursion de Kudos et BBC One dans l'univers de l'espionnage. Pour Hunted la compagnie de production s'est donc jointe à Frank Spotnitz, vétéran Frank Spotnitz, l'homme qui a transformé Chris Ryan's Strike Back en ce génial buddy movie d'action et d'aventure hebdomadaire baptisé Strike Back: Project Dawn pour Sky et Cinemax. Cette coproduction anglo-américaine a été tournée au Maroc, en Ecosse et à Londres avec un budget qui a l'air confortable. Des talents fiables tels que Adewale Akinnuoye-Agbaje (Lost), Stephen Dillane (Game of Thrones), Stephen Campbell Moore (Titanic) ou Patrick Malahide figurent dans la distribution.

Sauf que Hunted n'est ni Spooks ni-même Strike Back: Project Dawn. C'est un Alias (dans lequel Melissa George jouait Lauren Reed) ou La Femme Nikita - voire n'importe quelle série ou film U.S. récents dans le genre - en seconde main. Les dialogues sont mauvais et l'histoire a assez de clichés pour inspirer une douzaine de parodies à Charlie Brooker. Peut-être que celui ou celle qui voulait la mort de Sam Hunter est amateur de bonne séries télé. Spooks a duré neuf ans et s'est achevé sur deux saisons insatisfaisantes, Hunted a pris de l'avance. Cinemax débutera sa diffusion le 19 octobre.

http://www.cultbox.co.uk/reviews/episodes/4987-hunted-series-1-episode-1-review
http://www.telegraph.co.uk/culture/tvandradio/9587882/Hunted-BBC-One-review.html
http://www.guardian.co.uk/tv-and-radio/tvandradioblog/2012/oct/04/hunted-series-one-episode-one
http://www.bbc.co.uk/mediacentre/mediapacks/hunted/

mardi 2 octobre 2012

ELEMENTARY - PILOTE (CBS)

La semaine dernière le réseau américain CBS a débuté la diffusion d'Elementary, sa version contemporaine de Sherlock Holmes avec Jonny Lee Miller dans le rôle de Holmes et Lucy Liu dans celui du docteur Joan Watson. Cette nouvelle série a été largement commentée depuis l'annonce même du projet à cause bien sûr de Sherlock, la très appréciée adaptation des histoires de Sir Arthur Conan Doyle par Steven Moffat - le patron de Doctor Who - et Mark Gatiss pour la BBC.

La réaction de Moffat a elle aussi été largement commentée (1). Et la comparaison entre Elementary et la série avec Benedict Cumberbatch était inévitable vu le prestige mondial de Sherlock. Mais les réseaux U.S. ont une relation ancienne avec Sherlock Holmes et le docteur John Watson au travers d'un nombre conséquent de pilotes et de téléfilms, ou bien de séries influencées par Holmes telles que House
ou The Mentalist - qui est diffusée sur CBS.

Ce réseau a même tenté par le passé de lancer un Sherlock Holmes au goût du jour avec des pilotes demeurés sans suite: The Return of Sherlock Holmes (1987), avec Michael Pennington en Holmes et Margaret Colin dans le rôle du docteur Jane Watson. Et surtout Sherlock Holmes returns (1993), écrit et réalisé par le grand Kenneth Johnson (V, L'incroyable Hulk, Super Jaimie), avec un très doctorwhoesque Sherlock Holmes joué par Anthony Higgins aux côtés de Debrah Farentino en Dr. Amy Winslow. Pour mémoire, CBS a aussi adapté un certain nombre de Hercule Poirot et de Miss Marple et un des grands succès de son histoire, Arabesque (Murder, She Wrote, 1984-1996) doit beaucoup à cette dernière.

Ecrit par Robert Doherty (Medium) et réalisé par Michael Cuesta (Homeland, Dexter), le pilote d'Elementary amène le limier du 221B Baker Street à New York. Ancien consultant pour Scotland Yard, Holmes sort d'une cure de désintoxication et son riche père a engagé une personne pour veiller pendant six semaines à ce qu'il ne replonge pas. Cette "addict sitter" est le docteur Joan Watson, une ex-chirurgienne qui a perdu un patient à cause d'une erreur. Elle n'a même pas le temps d'être décontenancée par leur première renontre car Holmes, qui est maintenant consultant pour le NYPD, l'amène sur une scène de crime où il doit assister le capitaine Tobias Gregson (Aidan Quinn).

Rétrospectivement la Team Sherlock n'avait pas à s'inquiéter parce que la seule chose que le réseau américain a eu d'elle c'est une bonne quantité de publicité gratuite. Dépourvu des gimmicks et maniérismes de la série britannique, le pilote d'Elementary nous propose 45 plaisantes minutes d'un procedural typique de CBS avec une énigme policière classique, le tout servi par une distribution compétente. L'acteur anglais Jonny Lee Miller fait un travail convenable pour obtenir que son Sherlock, plutôt sympathique, devienne membre du club des détectives excentriques et irrévérencieux de la télévision américaine  Lucy Liu est une Watson intéressante et le nouveau tandem fonctionne bien.

Le manque total de prétention et d'originalité d'Elementary est son principal atout mais ce distrayant traitement actualisé de Sherlock Holmes montre un potentiel inattendu pour plus de "holmesismes" que deux noms. Nous aimerions avoir plus de détails sur cette femme dans le passé de Holmes (LA femme?) ainsi que sur le père de Sherlock. Personne ne peut prétendre qu'il est le seul détective consultant au monde, c'est élémentaire.

(1) http://www.bbc.co.uk/newsbeat/17453924

http://www.hollywoodreporter.com/review/elementary-review-jonny-lee-miller-lucy-liu-371289
http://www.the-medium-is-not-enough.com/2012/09/preview_elementary_1x1_cbssky_living.php
http://buddy2blogger.blogspot.fr/2012/09/review-cbs-elementary-pilot-episode.html
http://collider.com/robert-doherty-carl-beverly-elementary-interview/181309/
http://myteleisrich.hautetfort.com/tag/elementary

jeudi 27 septembre 2012

INSPECTEUR BARNABY: WRITTEN IN THE STARS (ITV1)

Inspecteur Barnaby (Midsomer Murders) - Saison 15, Episode 3. Un astronome amateur est tué d'un coup sur la tête avec une météorite pendant une éclipse totale au-dessus de Midsomer Stanton.

Ecrit par Steve Trafford et réalisé par Renny Rye, Written in the Stars ramène Midsomer Murders en territoire familier après le faible et interminable Murder of Innocence - diffusé au mois de mars. Le DCI John Barnaby (l'excellent Neil Dudgeon) et le DS Ben Jones (Jason Hughes) enquêtent au sein de la communauté des passionnés d'étoiles.

La victime, Jeremy Harper (Tim Wallers), s'était disputé juste avant l'éclipse avec Lawrence Janson (Harry Hadden-Patton), le directeur de l'observatoire de l'université. Harper était dévoué à la préservation de Moonstone Ridge, un site abritant un observatoire des années 1930. Mais l'astrologue Mags Dormer (Maureen Lipman), qui a trouvé le corps, pense que le lieu est maudit. De la tension sexuelle, des rivalités académiques, un père protecteur doublé d'un yogi, un javelot, un tueur masqué et la carte du ciel de Jones sont quelques uns des autres éléments de cette affaire... ou pas.

Produit par Bentley Productions, une filiale du groupe All3Media, Midsomer Murders est diffusé par ITV depuis 1997 et se vend dans plus de 230 pays. La série a survécu au départ en 2011 de John Nettles, interprète du DCI Tom Barnaby (dont l'actuel inspecteur chef Barnaby est le cousin), grâce à une précautionneuse transition. Elle a même survécu à des mots peu inspirés de son producteur de longue date Brian True-May (1), maintenant remplacé par Jo Wright (Lovejoy, 55 Degrees North) pour cette quinzième saison démarrée en février sur ITV1.

Dans l'ensemble Written in the Stars remplit le cahier des charges de la formule plus qu'éprouvée d'Inspecteur Barnaby. Et la tentation d'altérer ladite formule de temps à autre devrait être évitée à tout prix comme l'a montré un ou deux épisodes. C'est précisément ce côté formule qui fait de Midsomer Murders un carton planétaire. La distribution est parfaite, même si Fiona Dolman, qui joue Sarah Barnaby, a les scènes les plus mauvaises. Et c'est toujours un plaisir de voir Maureen Lipman ou Ace Bhatti (The Shadow Line, The Sarah Jane Adventures).

(1) http://www.guardian.co.uk/media/2011/mar/15/midsomer-murders-producer-race-row

http://midsomermurders.org/midsomer.htm

mardi 25 septembre 2012

DOC MARTINA'S DIARY

Aujourd'hui a débuté le tournage de Doc meets Dorf - Ausgerechnet Kanada (titre provisoire), une nouvelle série dans le genre comédie romantique que la chaîne privée allemande RTL envisage comme le successeur de Le journal de Meg (Doctor's Diary - Männer sind die beste Medizin), gros succès d'audience entre 2008 et 2011.

Inez Björg David (Männerherzen, Sturm der Liebe) interprète le docteur Fritzi Frühling, chirurgien de haut niveau à Berlin, qui se retrouve dans un village du nom de Kanada - au milieu de la campagne brandebourgeoise - et doit partager un cabinet médical avec son ex-petit ami Falk (Bert Tischendorf), un vétérinaire. Elle doit aussi s'habituer à ce nouvel environnement.

Ecrit par Miriam Rechel, Doc meets Dorf est une production teamWorx Television & Film GmbH (Commissaire Brunetti) pour RTL. Steffi Ackermann, qui produisait Doctor's Diary pour Polyphon et a rejoint teamWorx en 2011, en est la productrice. La réalisation est assurée par Franziska Meyer Price, qui a travaillé sur Doctor's Diary et a réalisé Lindburgs Fall (2011), une excellente comédie policière d'ARD.

En Allemand:

http://www.wunschliste.de/tvnews/16233
http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=59337&p3=
http://kommunikation.rtl.de/de/pub/aktuell/i43527_1.cfm

jeudi 20 septembre 2012

CHANTE AVEC LES STARS

La saison 3 de Danse avec les Stars, le Strictly Come Dancing/Dancing with the Stars français, débute le samedi 6 octobre sur TF1.

Baptisé Strictly come Dancing au Royaume-Uni et Dancing with the Stars aux Etats-Unis, le format de BBC Worldwide met en tandem des célébrités avec des danseurs professionnels pour concourir (en danse de salon et danse latine) devant trois juges. Danse avec les Stars est arrivé en France sur TF1 en février 2011, six ans après que la chaîne ait tenté un concept similaire appelé Celebrity Dancing.

Les candidats de la troisième saison de DALS sont la chanteuse Amel Bent, la chanteuse Chimène Badi, l'ex-mannequin Estelle Lefébure, la championne olympique d'escrime Laura Flessel, la chanteuse et actrice Lorie Pester, le chanteur suisse Bastian Baker, l'ex-international de rugby Christophe Dominici, le chanteur Emmanuel Moire, le champion de roller Taïg Khris et Gerard Vives - acteur des Filles d'à côté dans les années 1990 et comparse de Vincent Lagaf' dans Le juste prix jusqu'à récemment.

Ils feront équipe avec les danseurs professionnels Christophe Licata, Julien Brugel, Maxime Dereymez, Grégoire Lyonnet, Katrina Patchett, Candice Pascal, Fauve Hautot et Silvia Notargiacomo. Plus les nouveaux venus dans l'émission, Denitsa Ikonomova et Christian Millette - vus tous les deux dans la saison 4 du So You Think You Can Dance canadien. Comme les saisons précédentes, Danse avec les Stars est présenté par Sandrine Quétier et Vincent Cerutti.

Le champion du monde de salsa Chris Marques et le danseur et chorégraphe canadien Jean-Marc Généreux - juge dans la version canadienne de So You Think You Can Dance - sont de retour dans le jury mais Alessandra Martines, enceinte, ne peut participer à l'émission cette année. Il y a quatre juges cette saison car Marques et Généreux sont rejoints par la chorégraphe et danseuse Marie-Claude Pietragalla ainsi que par la chanteuse Shy'm, gagnante de DALS 2. Danse avec les Stars est coproduit par BBC Worldwide et TF1 Production.

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/divertissement/71681/danse-avec-les-stars-tout-sur-la-saison-3.html
http://www.ozap.com/actu/gerard-vives-je-dirai-non-au-remake-des-filles-d-a-cote/443090
http://www.ozap.com/actu/bastian-baker-quand-on-m-a-contacte-pour-danse-avec-les-stars-j-ai-dit-je-danse-avec-quelle-star/443086

mardi 18 septembre 2012

LES PETITS MEURTRES D'AGATHA CHRISTIE

Belge? Non, Français. Imaginons que Hercule Poirot, le détective d'Agatha Christie, soit un policier épicurien et homme à femmes vivant au nord de la France dans les années 1930. Et que son assistant, passionné par les techniques modernes d'investigation, soit homosexuel.

Diffusé par France 2, Les petits meurtres d'Agatha Christie est une adaptation française des oeuvres de la romancière avec deux limiers locaux, le commissaire Jean Larosière et l'inspecteur Emile Lampion, à la place de ses détectives.


Larosière (Antoine Duléry) et Lampion (Marius Colucci, fils de l'humoriste et comédien Michel Colucci alias Coluche) sont apparus d'abord en 2006 sur France 2 dans Petits meurtres en famille, une mini-serie adaptée du Noël d'Hercule Poirot par les scénaristes Anne Giafferi et Murielle Magellan et réalisée par Edwin Baily. Première "saga d'hiver" de la télévision française, elle était produite par Escazal Films (la société de Sophie Révil), AT-Production et la RTBF avec TV5Monde et France 2.

Se déroulant en Bretagne en 1939 et tournés là-bas grâce au soutien de la Région Bretagne, les 4 épisodes de 90 minutes étaient centrés sur le meurtre du riche Simon Le Tescou (interprété par le grand Robert Hossein). Petits meurtres en famille ayant réuni une moyenne de 7,3 millions de téléspectateurs, il fut décidé de donner au tandem chargé de l'affaire sa propre collection de téléfilms. Même si les évènements de la mini-série empêchaient en théorie cette possibilité.

Et c'est ainsi que les deux limiers et leurs interprètes sont revenus en 2009 dans Les petits meurtres d'Agatha Christie, avec une adaptation de ABC contre Poirot se passant dans le nord de la France avant Petits meurtres en famille. La série est produite par Sophie Révil pour Escazal Films, avec France 2, TV5 Monde et le CRRAV Nord-Pas-de-Calais (Centre régional de ressources audiovisuelles), ainsi que le soutien de la Région Nord-Pas-de-Calais. 10 autres épisodes ont suivi jusqu'à maintenant, chacun attirant entre 4 millions et au-dessus de 5 millions de téléspectateurs.

Les histoires d'Agatha Christie (Témoin indésirable, La plume empoisonnée, La maison du péril, etc...) sont intelligemment transposées en France sous forme de comédies policières. L'ambiance évoque les classiques de Christie, bien sûr, mais aussi Inspecteur Barnaby et Maigret avec Bruno Cremer (1991-2005). Duléry est flamboyant dans le rôle de Larosière, l'autoritaire, charmeur, gourmet et très français grand détective aux félures secrètes. Et Colucci est absolument parfait dans le rôle de son jeune adjoint, le timide et maladroit Emile, fasciné par les méthodes modernes de police et gay.

Ces deux personnages sympathiques, complexes et subtils forment un duo drôle et efficace dans une des meilleures fictions télé françaises depuis le déjà mentionné Maigret et Nestor Burma (1991-2003). Il est d'autant plus regrettable qu'Antoine Duléry et Marius Colucci aient annoncé leurs départs au début de l'année, France 2 a d'ailleurs diffusé leur ultime épisode (adapté du roman Le Couteau sur la nuque) vendredi dernier. Une adaptation de Jeux de glaces introduira un nouveau tandem, le commissaire Laurence (Samuel Labarthe) et la journaliste Alice Avril (Blandine Bellavoir), dans les années 1950.

Ce sera très difficile pour eux d'arriver au niveau de Larosière et Lampion, dont la période est déjà un classique. A l'étranger Les petits meurtres d'Agatha Christie est diffusé en Finlande, en Hongrie et au Japon. La musique est du compositeur Stéphane Moucha (La vie des autres) et Romain Segaud a conçu la géniale séquence générique. Petits meurtres mais grande série.

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/serie/68278/dulery-pourquoi-j-arrete-petits-meurtres.html
http://www.leblogtvnews.com/article-tournage-des-petits-meurtres-d-agatha-christie-nouveau-duo-nouvelle-epoque-105795508.html

Voir aussi:

http://vimeo.com/15886532 (Générique)
http://www.stephanemoucha.com/
http://www.romainsegaud.com/

samedi 15 septembre 2012

MRS. PEPPERPOT

Doctor Who - Asylum of the Daleks (Saison 7, Episode 1). C'est un jour ordinaire à Albert Square. Amy (Karen Gillan) et Rory (Arthur Darvill) ont un problème, les Daleks ont un problème et la nouvelle dans la boîte a un problème. Le Docteur (Matt Smith) a lui aussi un problème: les Daleks veulent qu'il s'occupe de leur problème.

Huit mois se sont écoulés depuis The Doctor, The Widow and the Wardrobe (le spécial de Noël 2011) et presque un an depuis le dernier épisode régulier. Doctor Who est enfin de retour sur BBC One et BBC America avec sa septième saison. Cinq épisodes en septembre, le spécial de Noël de cette année, et les huit épisodes restants en 2013.

La saison 6 était inégale et souvent bavarde. Elle avait l'air surinvestie en terme de production à certains moments et l'inverse à d'autres (1). Mais qui s'en soucie? Alors qu'approche le 50ème anniversaire de Doctor Who, Matt Smith, Karen Gillan et Arthur Darvill sont plus populaires que jamais. Majoritairement les fans adorent le travail du showrunner Steven Moffat et de son équipe de scénaristes. Les audiences sont plus que bonnes et la marque est commercialement au top partout. Tellement partout que les téléspectateurs hors Royaume-Uni ont droit à une petite intro au générique dans laquelle Mrs Pond nous rassure au cas où l'on penserait qu'on regarde Danse avec les stars.

« Hang on a minute, lads, I've got a great idea! »
(Charlie Croker, The Italian Job)

Point de Docteur à la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres? Ne paniquez pas. On nous a promis un "blockbuster" toutes les semaines cette saison (2). Chaque épisode est censé être écrit comme une "affiche de film" et en a d'ailleurs une, ce qui est amusant vu tout le brouhaha autour d'un possible saut vers le grand écran. Le générique a été modifié (le pauvre) et le logo change selon le thème de l'épisode. C'est "l'année du blockbuster" et elle démarre avec un Asylum of the Daleks plein à craquer de, nous dit-on, tous les Daleks apparus dans Doctor Who.

Le Docteur est présumé mort mais les Daleks s'arrangent pour l'amener devant leur parlement, où il retrouve avec le futur ex-couple Pond car les ennemis du seigneur du temps ont une exigence des plus inhabituelles à formuler. Oui, les poivrières psychorigides ont bien un parlement et même un premier ministre! - les questions au gouvernement doivent valoir le coup d'oeil. « What do you know of the Dalek asylum? » demande M à 007. Les Daleks ont une planète où ils se débarassent de ceux qui ne fonctionnent plus (les blessés de guerre, les fous, le "Dalek pakistanais" de Spike Milligan, etc...) (3)

« It never made any sense to me, » commente lucidement le Docteur. « Because you'd just kill them. » Mais ils n'ont pas seulement un parlement et un premier ministre, ils ont aussi des cafés philo où ils discutent beauté et "haine divine"(« Perhaps that is why we have never been able to kill you. ») Cette soudaine entrée dans l'ère des Lumières n'inclut pas Georges Bizet apparemment. Quelque part sur la planète-asile une jeune femme écoute Carmen et fait des soufflés pendant que la crème de la crème des Daleks frappadingues est sur le point de s'échapper.

« How much trouble, Mr. Pond? Out of ten? Eleven. »


Le véritable élément divin d'Asylum of the Daleks, écrit par Steven Moffat lui-même, est la présence anticipée de Jenna-Louise Coleman, qui devait apparaître seulement à Noël en tant que nouvelle compagne du Docteur. Il n'y aura pas d'épisode en deux parties mais on ne pariera pas au sujet d'un arc car cette arrivée laisse augurer une autre histoire artificielle - le "twist" n'était pas du Keyser Söze - afin de remplacer le soap opera des Pond. Le reyclage par Moffat de ses propres idées a été largement remarqué et cet épisode étale un formidable sens de la conscience de soi, qui culmine avec la scène du « Run, you clever boy. And remember. »

Les Daleks ne se souviendront pas (ils en ont de la chance). « Doctor who? » Precisément... Côté positif, le réalisateur Nick Hurran donne une vraie dimension cinématographique à ce Asylum of the Daleks et un retour d'Anamaria Marinca (The Last Enemy) dans le rôle de Darla Von Karlsen, la "Dalek puppet" (ils n'ont sûrement pas de mot pour dire "figurine"), serait intéressant. L'interprétation du Docteur par Matt Smith demeure étonnante et Nicholas Briggs fait un superbe travail avec les voix des Daleks.

(1) http://www.radiotimes.com/news/2012-05-21/steven-moffat-people-who-call-sherlock-and-doctor-who-too-complex-are-presumably-fairly-stupid
(2) http://www.cultbox.co.uk/news/headlines/4585-doctor-who-exec-on-series-7-the-shows-fans-and-a-female-doctor
(3) http://www.telegoons.org/milligan_pakistani_dalek.htm

http://www.cathoderaytube.co.uk/2012/09/doctor-who-series-7-asylum-of-daleks.html
http://www.economist.com/blogs/prospero/2012/09/doctor-me

http://www.tardib.fr/article-critique-doctor-who-asylum-of-the-daleks-7x01-109952993.html
http://www.wired.co.uk/news/archive/2012-09/01/dr-who

samedi 8 septembre 2012

LE JOUR DU BLAIREAU

Alerte Cobra (Alarm für Cobra 11 - Die Autobahn Polizeï), la série policière d'action à succès de la chaîne privée allemande RTL, a démarré sa nouvelle saison jeudi soir avec son traditionnel "Pilotfilm" de 90 minutes.

Bien que la série ait été lancée en 1996, le téléfilm Engel des Todes ouvre la 32ème saison (Cobra 11 est diffusé en "blocs") et a tout ce que l'on attend d'une production d'action concept: beaucoup de destructions, de cascades automobiles et d'explosions. Mais celui-là a également Bruce Willis dans Le chacal... Enfin presque.

Semir Gerkhan (Erdogan Atalay) a pris un job de bureau au LKA pour passer plus de temps avec sa famille. Ben Jäger (Tom Beck) doit patrouiller avec une nouvelle équipière, Claudia (Nadine Wrietz), lorsque Andri Vladic (Ralf Moeller) - frère du criminel de guerre Djavo Vladic (Manfred Lehmann) - et ses hommes sèment la pagaille et la dévastation sur l'autoroute. C'est ce mauvais moment que l'emm**deur stratosphérique et théoricien de la conspiration Oliver "Sturmi" Sturm (Oliver Pocher) choisit de téléphoner à Ben. Semir travaille rapidement de nouveau avec Jäger mais se garde bien de le dire à son épouse Andrea (Carina Wiese).

C'est une tradition depuis Das Ende der Welt (le brillant 200ème episode), le comédien allemand Oliver Pocher apparaît chaque année dans le rôle de "Sturmi" à l'ouverture de la saison. Mais la version locale de Leo Getz dans les Lethal Weapon ou des Lone Gunmen (The X-Files), s'est débrouillé pour devenir très irritant dans l'ennuyeux 72 Stunden Angst (2011). Pas seulement pour ses amis policiers Semir et Ben mais aussi pour les téléspectateurs. Dieu merci le super-méchant interprété par Ralf Moeller s'occupe de mettre un terme à son agonie (et à la nôtre) en lui offrant une des pires sorties de personnage de l'histoire d'Alarm für Cobra 11.

Moeller semble vraiment s'amuser à jouer dans ce Engel des Todes, qui a pour autre vedette invitée Bruce Willis... Ou au moins le très talentueux acteur berlinois Manfred Lehmann, lequel se trouve être la voix allemande de Bruce Willis (parmi d'autres). Ca peut être utile lorsque votre intrigue emprunte au film Le chacal (The Jackal, 1997). Oliver Sturm étant trop occupé à être mort, la presque majorité de l'humour de l'épisode est censé être fourni par l'actrice Nadine Wrietz - qui mérite un meilleur matériel.

Ecrit par Ralf Ruland et réalisé par Franco Tozza, ce spécial d'Alerte Cobra laisse un air de luxueuse rediffusion. Ses chiffres d'audience sont tout aussi luxueux alors Cobra 11 pourrait durer éternellement. Avec Engel des Todes on a l'impression que ça dure depuis une éternité.

En Allemand:

http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=58932&p3=
http://www.quotenmeter.de/cms/?p1=n&p2=58996&p3=
http://www.nadinewrietz.de/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1

jeudi 6 septembre 2012

TELL IT LIKE IT IS

The Last Weekend (ITV1) [Sans spoilers]. Carnival Films (Downton Abbey, Whitechapel) nous propose ce thriller psychologique captivant et bien rythmé en 3X60 minutes, adapté du roman de Blake Morrison par Mick Ford (Single Father) et réalisé par Jon East.

« The owls are not what they seem. » (Twin Peaks)
« Everybody lies. » (Gregory House)

Deux amis de milieux différents, Ian (Shaun Evans) et Ollie (Rupert Penry-Jones), passent un week-end prolongé dans un magnifique cottage du Suffolk avec leurs partenaires respectives, Em (Claire Keelan) et Daisy (Genevieve O'Reilly). L'un est un enseignant en école primaire désenchanté et l'autre un avocat à succès (Rupert Penry-Jones). « Every year, or at least when we can, Ollie and I have a three event triathlon for money. Which... which matters. » Ces quatre jours qui devraient être reposants tournent rapidement à l'aigre lorsque l'esprit de compétition de ces deux camarades d'université et des sentiments cachés refont surface.

« I don't want you to feel like I'm hiding things from you, but I don't want you missing out either. Because each piece of information matters. » Trois mois plus tard Ian narre et commente ce qui est arrivé dans et autour de la maison de campagne, mais aussi sa période étudiante lorsque les deux hommes ont fait la connaissance de Daisy. « All truth is subjective. » Ollie a un secret. Pourquoi a t-il dit à Ian qu'il "pourrait tuer quelqu'un"? Et qui est donc Milo (l'acteur suédois Alexander Karim) qui rejoint les deux couples en compagnie de ses deux filles?

« You shouldn't be driving.
- It's my last weekend. »

Avec ses accents shakespeariens bienvenus, The Last Weekend est le récit sous influence d'une amitié, d'un "amour", d'une jalousie et d'une manipulation. Face au toujours excellent Rupert Penry-Jones dans un autre rôle d'avocat privilégié (il est Clive Reader dans Silk), Shaun Evans (Endeavour, Martina Cole's The Take) nous livre une performance époustouflante en guide de cet aller-retour entre la confusion et la tragédie. « Everything's connected, you see. Everything. » Les éléments disséminés tout au long des trois parties vous mènent à une conclusion toute colorée de rouge, mais d'abord regardez qui peut parler.

L'astucieuse photographie est du talentueux Adam Suschitzky. La musique originale, très atmosphérique, est de Rob Lane (Hidden, The Suspicions of Mr Whicher). Sally Woodward Gentle (Whitechapel), de chez Carnival, est la productrice exécutive de The Last Weekend - qui est distribué par NBCUniversal. Christopher Hall (Hidden) produit.

« Daisy, Daisy.
Give me your answer, do.
I'm half crazy.
All for the love of you. »
(Harry Dacre, Daisy Bell)

mardi 4 septembre 2012

MASTERCLASS

Dallas, la version 2012 du célèbre feuilleton de première partie de soirée des années 1980, a été diffusée cet été sur la chaîne câblée américaine TNT. Sa diffusion française est prévue sur TF1 en janvier 2013 (elle est disponible sur MyTF1VOD en VOST) et arrive au Royaume-Uni sur Channel 5 ce mercredi 5 septembre.

« Blood may be thicker than water but oil is thicker than both. »

Créé par David Jacobs et diffusé de 1978 à 1991, le Dallas original (356 épisodes) était centré sur les Ewing, une riche famille texane propriétaire du ranch de Southfork et de la compagnie pétrolière Ewing Oil. L'aîné des fils, l'infâme J.R. Ewing (Larry Hagman), en était le personnage le plus populaire. Il était toujours en conflit avec son jeune frère, le sympathique Bobby (Patrick Duffy), et était marié à la pauvre Sue Ellen (Linda Gray), alcoolique. Dallas est entré dans l'histoire de la télévision en 1980 avec un de ses fameux cliffhangers lorsque quelqu'un a tiré sur J.R. - lequel a survécu. Plus tard une saison entière est devenue un rêve pour justifier le retour de Bobby d'entre les morts... sous sa douche.

Le feuilleton a tiré sa révérence à la fin de sa 14ème saison - son dérivé Côte Ouest (Knots Landing) a duré autant, de 1979 à 1993 - avec le diable lui-même (le grand Joel Grey) semblant réussir ce que le pire ennemi de J.R., Cliff Barnes (Ken Kercheval), n'avait pu accomplir. J.R. et les Ewing sont pourtant revenus dans deux téléfilms en 1996 et 1998, avant que la chaîne câblée TNT ne décide en 2010 de ramener Dallas à la télévision pour un tournage l'année suivante. Développée par la scénariste et productrice Cynthia Cidre (Cane, The Mambo Kings), la nouvelle version en est une continuation - bien que les téléfilms soient ignorés - et a une nouvelle distribution régulière aux côtés des illustres devanciers Patrick Duffy, Linda Gray et Larry Hagman.

Vus dans Desperate Housewives, Jesse Metcalfe et Josh Henderson interprètent Christopher et John Ross, respectivement fils adoptif de Bobby et fils de J.R. La famille est sur le point de se réunir à Southfork pour le mariage de Christopher avec Rebecca Sutter (Julie Gonzalo) lorsque John Ross et Elena Ramos (Jordana Brewster) découvrent du pétrole sous le ranch. Mais Bobby, heureux époux d'Ann (Brenda Strong, Mary Alice dans Desperate Housewives) et retiré des affaires afin d'élever du bétail, ne veut pas de forage sur la propriété de 150 ans. Alors John Ross va se plaindre à son papa, qui est muet dans une luxueuse maison de repos pour cause de dépression clinique. Trouvant là l'étincelle dont il avait besoin pour se régénérer, J.R. marmonne: « Bobby was always a fool ». Le Maître renaît.

« It's better to be old than to be the devil. »

Larry Hagman, 80 ans, est en grande forme. J.R. Ewing est plus dangereux que jamais, le croisement entre un patriarche shakespearien, un parrain de la mafia (le pré-générique du troisième épisode) et un alligator. Ken Kercheval, 76 ans, revient dans le rôle de Cliff Barnes - maintenant dans le business des casinos - pour 3 épisodes mais avec une place importante dans l'histoire (1). Dallas 2012 a certains défauts des fictions américaines contemporaines mais capture brillamment l'esprit de son prédecesseur, auquel il témoigne beaucoup de respect au travers d'une multitude de détails (« Nobody gives you power, real power is something you take. ») Les téléspectateurs ont besoin de temps pour éprouver de l'intérêt à l'égard de la nouvelle génération mais leur patience est récompensée et Josh Henderson conquiert sa légitimité d'héritier de J.R. avec style.

Le nouveau Dallas est entièrement et superbement tourné au Texas, légendaire ranch de Southfork compris. Le fabuleux thème générique de Jerrold Immel, bien que raccourci, est là au sein d'une très bonne BO composée par Rob Cairns. Les amateurs de séries apprécieront la présence de Carlos Bernard (24) dans le rôle de l'impitoyable homme d'affaires vénézuélien Vicente Cano et Mitch Pileggi (The X-Files) dans celui de Harris Ryland, le sournois ex-époux d'Ann Ewing. Les 10 épisodes de cette première saison - le feuilleton a été renouvelé par TNT pour 2013 - est un cours magistral sur la manière dont un classique de la télévision doit être remis au goût du jour, l'équivalent sous forme de saga familiale du Doctor Who moderne en terme de résurrection : un cadeau pour les fans et une invitation de grande classe adressée à un nouveau public. Le "nouveau" Dallas? Non, Dallas.

Dallas est produit par Cyntax, la société de production de Cynthia Cidre, en association avec Warner Horizon Television.

« We've got some catching up to do, son. »

(1) Charlene Tilton (Lucy Ewing) et Steve Kanaly (Ray Krebbs) apparaissent également.

http://www.thefutoncritic.com/interviews/2012/06/13/interview-dallas-executive-producer-cynthia-cidre-682302/20120613_dallas/
http://www.fastcocreate.com/1680923/dallas-showrunner-on-reviving-a-classic-show-without-rebooting-it
http://www.nytimes.com/2012/07/22/us/dallas-now-on-tnt-is-really-filmed-in-dallas-this-time.html?_r=1

lundi 9 juillet 2012

NERO WOLFE (RAI UNO)

Nero Wolfe, le détective littéraire créé par le romancier américain Rex Stout en 1934, a été plusieurs fois adapté pour le cinéma, la radio, et la télévision. Le détective gourmet amateur d'orchidées, qui ne quitte que rarement sa maison et envoie son fidèle assistant Archie Goodwin sur le terrain, est particulièrement apprécié en Italie.

Les livres de Stout, publiés là-bas
chez Mondadori dans la collection I Classici del Giallo, avaient été adaptés en 10 téléfilms par le diffuseur public RAI entre 1969 et 1971 sous le titre Nero Wolfe. Très populaire, la série avait pour vedettes Tino Buazzelli dans le rôle de Wolfe et Paolo Ferrari dans celui d'Archie. 43 ans plus tard, la RAI s'intéresse de nouveau au duo avec une série en 8 épisodes de 90 minutes.

Diffusé entre avril et mai sur RAI Uno, le nouveau Nero Wolfe est une production Casanova Multimedia, la compagnie de l'acteur Luca Barbareschi (qui a produit Zodiaco, la version italienne de la mini-série Zodiaque) pour RAI Fiction. Francesco Pannofino et Pietro Sermonti, qui jouaient tous les deux dans la sitcom Boris (2007-2010) et le film tiré de cette série, sont les nouveaux Nero Wolfe et Archie Goodwin.

« Salve! Mi chiamo Archie Goodwin. »

1959, le grand détective américain et son assistant arrivent à Rome de New York. Wolfe est en "exil volontaire" à cause de certaines divergences entre lui et le patron du FBI. Ses priorités sont d'installer ses précieuses orchidées dans une serre et de trouver un cuisinier capable de satisfaire son palais raffiné. Mais il trouve aussi rapidement de quoi satisfaire son génie de la déduction. Comme d'habitude Goodwin fait le travail de terrain et réunit les informations. Nero Wolfe 2012 est adapté de l'oeuvre de Rex Stout par Piero Bodrato (La Mafia 10), Graziella Giardello, Roberto Jannone et Alessandro Sermonetta. Bodrato est également scénariste en chef.

La production de Casanova Multimedia a voulu maintenir un lien avec la série précédente de la RAI même si l'adaptation de 1969 avait pour cadre "New York", grâce à des inserts filmés de la ville, bien que réalisée par Giuliana Berlinguer dans les studios italiens. Nero Wolfe conserve l'atmosphère de la série classique tout en transportant les personnages principaux à Rome pour une série policière d'époque. Un peu comme ce qu'a fait la série Les petits meurtres d'Agatha Christie en déplaçant les histoires de Christie dans la France des années 1930 puis 1950.

Le procédé fonctionne plutôt bien, aidé par le physique de Francesco Pannofino, son interprétation de Wolfe et son duo bien rôdé avec Pietro Sermonti. La transposition 2012 de Nero Wolfe est très plaisante, à l'instar de sa très stylée musique composée par La Femme Piège (Andrea Toso et Mattia Donna). La distribution comprend Andy Luotto dans le rôle de Nanny Laghi, le nouveau chef de la maison Wolfe, Giulia Bevilacqua (Distretto di polizia) dans celui de la reporter Rosa Petrini et Marcello Mazzarella dans le rôle du commissaire Graziani.

Saverio D'Ercole est le producteur créatif et Claudio Gaeta le producteur exécutif. Lorenza Bizzarri produit pour la RAI et Luca Barbareschi pour Casanova Multimedia. La traccia del serpente, le premier épisode, est adapté du roman Fer-de-Lance et réalisé par Riccardo Donna (Nebbie e delitti, Un medico in famiglia).

http://www.nerowolfe.rai.it/dl/portali/site/page/Page-49357e7c-3fae-44ab-a5dd-61fd1f6cb144.html
http://en.casanovamultimedia.it/produzioni/nero-wolfe/
http://www.kataweb.it/tvzap/2012/04/03/il-duo-di-boris-per-il-ritorno-di-nero-wolfe-404243/
http://www.sorrisi.com/2012/04/05/un-americano-a-roma-e-nero-wolfe/

Voir aussi:

http://www.mattiadonna.it/ (Mattia Donna - Site officiel)
http://www.nerowolfe.org/