samedi 30 avril 2011

SURVIVORS SAISON 2 (KOBA FILMS)

99% de la population mondiale a été décimée par un virus en un temps record. En Angleterre un petit groupe tente de survivre dans ce nouveau monde sans confort moderne et sans technologie, mais où d'autres survivants sont prêts à tout pour dominer les ressources et les individus restants.

Les deux saisons de Survivors (2008-2010), remarquable version contemporaine d'un classique de la télévision britannique, sortent en DVD chez Koba Films.

« Nous étions bien préparés. » (Whitaker)

SURVIVORS: BIRMINGHAM

« Pour tuer quelqu'un avec un fusil il faut pouvoir le regarder droit dans les yeux.
- Comment tu le sais?
» (Tom et Anya)

Les six épisodes de la première saison de l'adaptation par Adrian Hodges (Sally Lockhart, Primeval) de Survivors, le classique de Terry Nation (1975-1978), sont diffusés sur BBC One entre le  23 novembre et le 23 décembre 2008. L'audience moyenne avant diffusion du final est de 5,9 millions de téléspectateurs (23%), ce qui vaut à Hodges et Susan Hogg (producteurs exécutifs pour BBC Productions) la commande d'une autre saison de six épisodes (1).

« Nous savons tous quelle pression vous subissez, James. » (Fiona)

La réalisation des scènes urbaines de la série est cependant relocalisée en avril 2009 de Manchester à Birmingham, avec le soutien logistique de l'agence régionale d'aide à la production audiovisuelle Screen WM et de Film Birmingham (2). Contrairement à la série Les Arnaqueurs VIP, qui quitte Londres pour s'y installer aussi, Survivors ne bénéficie pas de subventions régionales octroyées seulement à la condition d'employer majoritairement du personnel local.

« Birmingham a été choisi pour de nombreuses raisons, essentiellement à cause de la variété des lieux de tournage au sein de la ville, » explique Hugh Warren, le producteur (3). Des rues de la ville et des bâtiments parfois abandonnés sont utilisés durant les quatre mois de tournage de la deuxième saison, notamment les anciens studios d'ATV/Central. D'autres scènes sont tournées à Sutton Park mais également à Doncaster, dans le Yorkshire du Sud, et à Stoke-on-Trent.

385 JOURS PLUS TARD

« Ne croyez pas un mot de ce que Whitaker vous a dit. Ils ne vous laisseront jamais repartir. Parce que sans vous ils ne pourront jamais revenir. » (Sammi)

La saison 2 est présentée à la presse en octobre 2009, alors que sévit partout la grippe H1N1, et c'est seulement le 12 janvier 2010 que BBC One diffuse le premier épisode (le même soir que le lancement de la série en France sur NRJ12). L'histoire reprend là où elle s'était arrêtée: Greg (Paterson Joseph) est gravement blessé. Anya (Zoë Tapper), Tom (Max Beesley) et Al (Phillip Rhys) se rendent dans un hôpital en ruine pour essayer d'y trouver du matériel chirurgical et des antibiotiques afin qu'il soit opéré. Mais une catastrophe se produit et seule Sarah (Robyn Addison) peut leur venir en aide, à condition d'en payer le prix.

« Un nouveau départ, James. L'espoir ne meurt jamais. » (Landry)

Najid (Chahak Patel) est très affecté par l'enlèvement d'Abby (Julie Graham). Elle est entre les mains des scientifiques James Whitaker (Nicholas Gleaves) et Fiona Douglas (Geraldine Somerville), qui pensent avoir trouvé en elle la solution de leurs problèmes, mais  Whitaker cache des choses à ses collègues. Qui est  donc ce mystérieux monsieur Landry (Patrick Malahide), avec lequel il communique par liaison satellite? Et que signifie cette carte postale de plage paradisiaque reçue par Greg avant l'épidémie et dont la réplique se trouve sur le bureau de James?

Au dos, juste deux lignes de trois nombres et une phrase: "L'espoir ne meurt jamais". Est-ce dans cet endroit idyllique que la femme de Greg, qui l'a quitté pour un fonctionnaire du gouvernement, a emmené leurs enfants "en vacances"? Et quel est le degré d'implication de la firme PSJ Pharmaceuticals dans l'épidémie, qui a commencé en Chine durant l'été 2007 dans le plus grand secret?

GIVE MY REGARDS TO BROAD STREET

«  L'espoir ne meurt jamais. Mais à force il tue. » (Greg)  

Le mystère s'épaissit mais des personnages se révèlent tandis que la cohésion du groupe est sans cesse remise en question. Dans cet environnement post-épidémique où il faut se battre pour tout et contre (presque) tout le monde, de nouvelles menaces apparaissent là où on les attend le moins: derrière le sourire amical du routier Billy Stringer, par exemple (excellent Roger Lloyd-Pack). Ou encore l'érudition de Henry Smithson (Christopher Fulford), qui cite  les philosophes grecs lorsqu'il ne réduit pas les gens à l'esclavage dans sa mine de charbon.

«  Il n'y a pas d'avenir. Le présent c'est tout ce qu'on a, ce petit instant. C'est toi qui m'a dit ça. » (Tom à Anya) 

Il y a aussi des menaces familières, comme celle de Samantha Willis (Nikki Amuka-Bird), seule ministre du gouvernement ayant survécu, et Dexter (Anthony Flanagan). A moins que la pire des menaces ne redevienne le virus lui-même... Mais en réalité c'est l'audience qui a raison des survivants: elle chute de  4,45 millions de téléspectateurs (17.5%) à  3,61 millions (14.6%) entre le premier et le deuxième épisode (diffusé seulement 15 jours après) et la saison se termine le 23 février 2010 avec 3,67 millions (14.4%) (4). Le compte n'y est pas pour la BBC, qui met fin en avril à des rumeurs en confirmant la suppression de la série.

Certes la saison 2 de Survivors souffre d'un problème d'écriture dont l'apogée est certainement l'inexcusable final écrit par Adrian Hodges. La série demeure néanmoins passionnante et d'une rare intensité dramatique, soutenue par des personnages complexes et le talent de leurs interprètes (particulièrement Max Beesley, Paterson Joseph et Robyn Addison).  La musique d'Edmund Butt est tout simplement sublime, surtout le générique de fin.  

Survivors méritait et mérite encore une troisième saison, l'échec de la couteuse et non-nécessaire série Outcasts, diffusée par la BBC début 2011, la justifierait à lui seul. Koba Films présente la seconde saison de Survivors sur deux DVD, en VO, VOST et VF, le doublage francophone étant fort bien fait.

(1) http://www.guardian.co.uk/media/2008/dec/19/survivors-bbc
(2) http://www.screenwm.co.uk/news/detail/375/screen_west_midlands_and_film_birmingham_help_to_secure_major_new_bbc_drama_to_the_region/
(3) http://www.birminghampost.net/birmingham-business/birmingham-business-news/creative-industries-news/2009/08/02/filming-of-survivors-in-birmingham-highlights-city-s-screen-potential-65233-24299937/
(4) Source: Digital Spy.

http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=2221
http://thierryattard.blogspot.com/2011/04/survivors-saison-1-koba-films.html (Saison 1)

mardi 26 avril 2011

THE SUSPICIONS OF MR WHICHER (ITV1)

Wiltshire, 1860. Un jeune enfant a été brutalement assassiné et découvert près de l'élégante maison de la famille Kent. L'affaire fait l'objet d'un intérêt frénétique dans tout le pays et le ministre de l'intérieur demande à la toute récente Detective Branch de Scotland Yard d'envoyer son meilleur limier. Le commissaire choisit l'inspecteur Jonathan "Jack" Whisher.

« Master Saville has been taken. »

The Suspicions of Mr Whicher est un téléfilm policier de deux heures adapté du best-seller L'Affaire de Road Hill House (The Suspicions of Mr Whicher, Prix Samuel Johnson de l'Essai) de Kate Summerscale. Paddy Considine (Red Riding, La Vengeance dans la peau, Hot Fuzz) interprète un personnage ayant réellement existé, Jonathan Whicher, le meilleur enquêteur de Grande-Bretagne en son temps et l'inspirateur de beaucoup de détectives littéraires de l'ère victorienne.

L'inspecteur issu des classes populaires et à l'air humble commence, avec le meurtre du petit Saville Kent, l'affaire la plus compliquée de sa carrière. En enquêtant sur les secrets les plus sombres cachés derrière l'apparente respectabilité de la famille Kent Whicher est confronté à l'indiscrétion vorace des journaux, aux préjugés, ainsi qu'à l'hostilité de la police locale (« Of course this is not London, this in an English village. A world apart ».) Non seulement sa réputation est en jeu mais aussi celle de la Detective Branch. Sa hiérarchie, le système judiciaire et l'opinion publique veulent un coupable aussi rapidement que possible.

ITV a revisité avec éclat sa période Brideshead avec Downton Abbey. Et maintenant The Suspicions of Mr Whicher suit les pas glorieux des grands détectives en costume de la Thames Television ou de la Granada, avec la résonance contemporaine d'une histoire solide servie par une très bonne distribution aux côtés de l'excellent Paddy Considine: Peter Capaldi, Alexandra Roach, Charlie Hiett, Emma Fielding, William Beck, Tom Georgeson, Tim Pigott-Smith, etc.

La production, le cadre et les décors sont superbes, la musique de Rob Lane est très belle et du niveau du travail de Barrington Pheloung sur Morse et Lewis. The Suspicions of Mr Whicher est adapté par Neil McKay (Mo, See No Evil: The Moors Murders) et réalisé par James Hawes (DCI Banks: Aftermath, Doctor Who). Mark Redhead est producteur exécutif et Nigel Marchant produit ce téléfilm de Hat Trick Productions Ltd pour ITV. BBC Worldwide distribue.

Presque 6 millions de téléspectateurs (1) ont souhaité la bienvenue à monsieur Whicher. Il est temps pour lui d'être encore plus soupçonneux.

(1) http://www.digitalspy.co.uk/tv/news/a316425/mr-whicher-drama-enchants-nearly-6m.html

http://www.itv.com/presscentre/presspacks/thesuspicionsofmrwhicher/
http://www.telegraph.co.uk/culture/donotmigrate/3672183/The-Suspicions-of-Mr-Whicher-an-inspector-calls.html
http://www.pressplus1.com/books/the-suspicions-of-mr-whicher-an-interview-with-author-kate-summerscale.html

lundi 25 avril 2011

NIXON FROST

Doctor Who - The Impossible Astronaut (Saison 6, Episode 1). Amy (Karen Gillan) et Rory (Arthur Darvill) sont au beau milieu du désert de l'Utah, à la demande du Docteur (Matt Smith) et ils sont rejoints par l'archéologue River Song (Alex Kingston).

Quelque chose sort de l'eau avec une conséquence tragique. Un vieil homme, le président des Etats-Unis, et des évènements en 1969 pourraient constituer une partie de l'explication - si ce n'est de la solution - à ce qui vient de se produire.


Lorsque Steven Moffat, le patron de Doctor Who nous a promis "le plus effrayant épisode d'ouverture toutes saisons de confondues" durant la promotion de la sixième saison (1), il ne voulait sûrement pas parler de ce qui allait arriver AVANT la diffusion du premier épisode. Non seulement BBC One a programmé The Impossible Astronaut à 18h00 contre une bande de dinosaures en images de synthèse et Stephen Fry sur ITV1, mais le retour du Docteur était précédé par un jeu terriblement affligeant du nom de Don't scare the Hare et il était suivi par une émission en difficulté d'audience, So You Think You Can Dance.

« I'd like to meet you in a timeless, placeless place
Somewhere out of context and beyond all consequences. »
Suzanne Vega, Language

L'épisode est écrit par Moffat lui-même et réalisé par Toby Haynes. Il s'ouvre avec le Docteur essayant d'être "délibérément ridicule" (comme le fait remarquer Amy à son mari) et, d'une certaine manière, y arrivant. Puis River Song s'échappe de nouveau du Stalag 13, pour aller vers "une planète appelée Amérique" - comme l'explique une version plus mince du sergent Schultz. Car The Impossible Astronaut est la première moitié d'un double épisode évènementiel marquant le tournage pour la première fois de la série aux Etats-Unis, grâce à BBC America (2).

Passé la superbe arrivée très cinématographique de "Monsieur et madame Pond" dans un bus scolaire jaune, la séquence pré-générique continue avec une série d'allusions au Hollywood de TCM délivrée avec toute la joie du prince Akeem de Zamunda arrivant dans le Queens. "Stetsons are cool" et River fait sa Calamity Jane ou quelque chose dans ce genre. Le logo de la BBC apparaît sous le titre, nos amis font un pique-nique, quelque chose (quelqu'un?) de mauvais arrive et le Kenny de la semaine meure. Avec Steven Moffat suivant la tradition, lancée par RTD, qui consiste à réduire un des éléments les plus importants du mythe de Doctor Who au rang d'artifice scénaristique.

« You were my second choice for this, Mr. Delaware.
That's okay. You were my second choice for president. Mr. Nixon. »

Mais on ne peut pas tuer Kenny, n'est-ce pas? "Time isn't a straight line, it's all bumpy wumpy." L'époque c'est 1969 et le président Richard M. Nixon a besoin de l'aide de l'outsider du FBI Canton Everett Delaware III. Nixon est interprété, avec une lourde assistance prosthétique, par Stuart Milligan, et - par un excellent choix de distribution - Canton III est joué à la fois par Mark Sheppard (Firefly, Battlestar Galactica, etc...) et le père de l'acteur, le légendaire William Morgan Sheppard. Sheppard Junior est tout simplement brillant (« If he doesn't I'll shoot him myself. ») mais les expressions de Milligan semblent figées par son masque de Tricky Dicky. Michael Sheen arrivera plus tard dans la saison, il ne peut quand même pas imiter tout le monde.

Le président et l'ancien G-Man sont interrompus par le Docteur, non-délibérément et clouseauesquement ridicule, et Amy est escortée jusqu'aux toilettes par le grand frère de Don Draper. Là elle rencontre le grand méchant de service, Roger d'American Dad dans un costume de Men In Black (« Is that a Star Trek mask? ») Il y a en fait toute une famille de rageant Roger et madame Pond commet une bad bad thing. A moins que? Evitez la bande-annonce Next Time si vous le pouvez... Oups, trop tard!

« And we walked off to look for America » (Simon and Garfunkel, America)

The Impossible Astronaut est mis à mal par le choix du format en deux parties et souffre de trop d'exposition. Steven Moffat écrit des répliques faites pour devenir cultes («These are my top operatives: the legs, the nose and Mrs Robinson. ») et de grandes scènes (l'impasse avec le service de sécurité de la Maison Blanche) mais a tendance à recycler ses vieilles ruses lorsqu'il s'agit de faire peur.

Le montage de certaines scènes dans le TARDIS avec certaines séquences américaines font que les unes semblent coïncider artificiellement avec les autres (voir l'introduction de Canton III plus jeune et le Docteur slapstick dans le Bureau Ovale). Comme si un matériel trop riche avait été "pressuré" à l'intérieur de 45 minutes. Quel dommage aussi que l'intelligente "préquelle" internet à la Maison Blanche n'ait pas été utilisée comme séquence pré-générique (« There are no monsters in the Oval Office. ») Et nous verrons jusqu'à quel point la division "créative" des épisodes de cette année en deux blocs affecte la narration.

L'épisode était dédié à Elisabeth Sladen, récemment décédée. La très aimée Elisabeth Sladen était bien sûr Sarah Jane Smith, populaire assistante de deux docteurs dans la série classique de Doctor Who. Elle est apparue aussi dans l'épisode School Reunion avec David Tennant dans la série de 2005 et deux ans plus tard elle a eu sa propre série, The Sarah Jane Adventures.

Plus tôt cette année, la Doctor Who family avait perdu Nicholas Courtney (Brigadier Alistair Gordon Lethbridge-Stewart). Lui comme Elisabeth Sladen nous manquent.

P.S. Les dinosaures de synthèse et Stephen Fry: 1,18 millions de téléspectateurs (7.9%). Doctor Who: 6,52 millions (36.7%). Fin de la discussion. Voir: http://www.digitalspy.co.uk/tv/s7/doctor-who/news/a316157/new-doctor-who-kicks-off-with-65m.html

(1) http://www.guardian.co.uk/tv-and-radio/2011/apr/05/doctor-who-new-series
(2) http://blogs.bbcamerica.com/anglophenia/2010/10/10/its-official-doctor-who-to-film-in-the-us-for-the-first-time/

http://www.sfx.co.uk/2011/04/21/doctor-who-the-moff/

Hommages:

http://cathoderaytube.blogspot.com/2011/04/elisabeth-sladen-1948-2011.html
http://cathoderaytube.blogspot.com/2011/02/nicholas-courtney-16-december-1929-22.html

Critiques de l'épisode:

http://cathoderaytube.blogspot.com/2011/04/doctor-who-series-6-impossible.html
http://unrealityshout.com/blogs/doctor-who-review-the-impossible-astronaut-series-6-premiere

vendredi 22 avril 2011

SURVIVORS SAISON 1 (KOBA FILMS)

99% de la population mondiale est décimée par un virus en un temps record. En Angleterre un petit groupe tente de survivre dans ce nouveau monde sans confort moderne et sans technologie, mais où d'autres survivants sont prêts à tout pour dominer les ressources et les individus restants.
Les deux saisons de Survivors (2008-2010), remarquable version contemporaine d'un classique de la télévision britannique, sortent en DVD chez Koba Films.

« Bienvenue dans le nouveau monde. » (Greg Preston)

HUMAN NATION

« C'est délirant, tout le pays va bientôt être hors service. » (David Grant)

Au milieu des années 1970 l'Angleterre est en proie à une crise économique et sociale qui se traduit entre autres par des grèves, des coupures d'électricité et des pénuries d'essence. C'est inspiré par ce climat morose que Terry Nation a l'idée de Survivors. Scénariste génial, Nation a créé les Daleks, les très populaires robots adversaires du Docteur dans Doctor Who, et il s'est brillamment illustré sur des séries comme Le Saint, Chapeau melon et bottes de cuir et Amicalement Vôtre.

Terry Nation imagine un petit groupe devant survivre après l'élimination de la quasi-totalité de la population mondiale à la suite d'une épidémie. Ironie du sort le tournage de la série, produite par la BBC, est retardé de quatre mois à cause d'une grève des personnels de la maison. Le premier épisode, diffusé en avril 1975, est un succès. Les personnages ainsi que les thèmes abordés (la survie, l'auto-suffisance, la loi et l'ordre, etc...) captivent les téléspectateurs et la série dure trois saisons mais Nation la quitte au terme de la première. Deux ans plus tard il contribuera à nouveau à l'Histoire de la science-fiction britannique en créant la série Blake's 7 (1978-1981).

Plus de trente ans après le démarrage de Survivors, Susan Hogg - de BBC Productions - a l'idée de produire une nouvelle version. Elle persuade le scénariste Adrian Hodges (The Sally Lockhart Mysteries, Primeval) d'ajuster Survivors à notre monde contemporain, familier de menaces telles que le SRAS ou la grippe aviaire. Pour des raisons juridiques la nouvelle série est officiellement adaptée d'une novelisation de Terry Nation publiée en 1976 et non de la série d'origine.

Hodges emprunte pourtant bien sa trame et les noms de quelques uns des personnages principaux pour écrire quatre des six épisodes prévus, dont l'impressionnant épisode d'ouverture d'une durée exceptionnelle de 90 minutes. Celui-ci reprend, avec des moyens et des effets dont la série de 1975 ne bénéficiait évidemment pas, l'idée du groupe de personnages confronté aux conséquences de la tragédie.

LE NOUVEAU MONDE

« Plus rien n'est comme avant. Les anciennes règles n'ont plus cours. » (Tom Price)

Abby Grant (Julie Graham) recherche son fils, en colonie au moment de la crise, et rencontre le pragmatique Greg Preston (Paterson Joseph). Al Sadiq (Phillip Rhys), jeune et riche playboy, prend sous son aile Najid (Chahaq Patel), un garçon de 11 ans qui a gardé la foi en dépit des épreuves. Enfin le taciturne Tom Price (Max Beesley), un détenu qui purgeait une lourde peine, croise la route du docteur Anya Raczynski (Zoë Tapper), laquelle a assisté impuissante à la mort de centaines de patients.

Sarah Bowyer (Robyn Addison) les rejoint dès le deuxième épisode et ces personnes qui ne se seraient jamais croisées sans ces circonstances forment une sorte de famille recomposée dans un monde où il faut apprendre à vivre sans téléphones, ordinateurs, ni électricité. Un environnement où il faut se battre pour de l'essence, où l'on entre dans un supermarché au péril de sa vie et où il faut en permanence faire les choix les moins pires pour survivre. Un enfer que Samantha Willis (Nikki Amuka-Bird) veut paver de bonnes intentions.

Samantha est la seule membre du gouvernement ayant survécu. Ministre de rang inférieur chargé de la gestion médiatique pendant l'épidémie, elle s'est mise en tête de mettre en place un gouvernement provisoire depuis un centre écologique et veut restaurer l'ordre quitte à s'allier à une brute comme Dexter (Anthony Flanagan). On l'imagine carriériste avant l'épidémie et la mission dont elle s'est investie fait dériver lentement ses pseudos accents churchilliens vers un autoritarisme fascisant.

Les ambiguïtés de la "Très Honorable" Samantha Willis (1) en font pour la "famille" une menace aussi redoutable que le virus. Tout comme ce mystérieux scientifique (Nicholas Gleaves) et son assistant, Sammi (Ronny Jutti), qui détiennent peut-être des réponses à certaines questions dans leur laboratoire où oeuvrent des hommes en combinaisons de protection. Ou encore ces hélicoptères que les protagonistes aperçoivent de temps à autre.

MANCHESTER NE REPOND PLUS

« On ne se connaît pas du tout et on a rien en commun.
- On est encore en vie et ça c'est quand même pas rien. » (Greg et Abby)

Les sujets traités dans la série de Terry Nation étaient indémodables en 2008 et demeurent d'actualité aujourd'hui. C'est un des atouts de la version d'Adrian Hodges avec aussi d'excellents acteurs au service de personnages complexes, dont Max Beesley qui trouve là sans doute le meilleur rôle de sa carrière. Les histoires sont puissantes, la réalisation est très adroite et soutenue par des effets visuels malins. Sans oublier les thèmes des génériques ainsi que la musique, composés par Edmund Butt (Life on Mars), qui sont absolument sublimes.

Koba Films propose la saison 1 de Survivors en trois DVD avec le traitement qui a fait la réputation de leurs coffrets Torchwood, a savoir quelques intéressants bonus. Un Making Of et un document sur les effets spéciaux nous montrent parmi différentes choses comment a été réalisée la scène du match de foot improvisé entre Najid et Al sur l'autoroute (sur la piste d'essai de Nuneaton) grâce aux magiciens de Space Digital à Manchester. C'est dans cette ville que la première saison a été en partie tournée, notamment cette scène du premier épisode où Najid roule à toute vitesse dans les rues du centre-ville - réalisée en fait un dimanche à 4 heures du matin (2).

Dans l'amusant Au coeur du tournage, le jeune Chahaq Patel nous guide sur le tournage du quatrième épisode à Doncaster. Et les personnages d'Abby, Tom et Greg ont droit chacun à une petite présentation d'environ cinq minutes. La série pourra être appréciée autant en version originale (sous-titrée ou non) qu'en Français, le doublage réalisé à Bruxelles chez Dame Blanche/Agent Double étant fort bien fait.

Survivors est une série d'anticipation passionnante et intelligente, au suspense haletant et aux personnages intéressants. La relecture de la création de Terry Nation par Adrian Hodges fait vraiment honneur à son illustre devancière. Koba propose également en DVD la deuxième saison, dont nous vous parlerons aussi.

« Tu crois que l'Homme est bon par nature mais c'est faux. » (Tom à Abby)

(1) Dans le deuxième épisode de la série originale, la figure politique était un leader syndical du nom d'Arthur Wormley (incarné par George Baker).
(2) http://www.broadcastnow.co.uk/on-location-survivors/1929086.article

http://kobafilms.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=221
http://totalscifionline.com/interviews/2896-adrian-hodges-you-ll-see-more-of-the-world-collapsing
http://survivorsbbctv.wordpress.com/
http://cathoderaytube.blogspot.com/search/label/SURVIVORS%20REVIEWS

dimanche 17 avril 2011

BRITAIN'S GOT TALENT 2011

Britain's Got Talent a fait son retour hier soir sur ITV1. L'émission de Simon Cowell, qui entame sa cinquième saison, est revenue avec le lot habituel de farfelu, pathétique ou brillant, les présentateurs Ant & Dec, mais aussi un jury renouvelé aux deux tiers.
Exit Piers Morgan, pour cause d'engagements aux Etats-Unis, et Cowell (le patron de BGT) sera là seulement pour les émissions en direct. Arrivent le comique Michael McIntyre et David "The Hoff" Hasselhoff, ex-juge d'America's Got Talent, débarque dans la vieille Europe (où il est révéré en tant que légende vivante) pour continuer à faire le juge. Amanda Holden est de retour mais une candidate a peut-être donné involontairement une idée à Simon Cowell en confondant Holden avec... Joanna Lumley.

The Hoff lui-même a eu sa part de confusion avec le numéro d'une femme dénommée Christine Fraser (« I'm from America and I don't get it ») et un homme a prouvé que tout citoyen de Liverpool n'est pas capable de chanter les chansons des Beatles. A Birmingham Michael McIntyre a rencontré un de ses futurs collègues, David Knight, un jeune comique de 9 ans. Un homme appelé Gold n'a pas brillé (désolé, pas pu résister) et il y avait bien sûr le nombre habituel de groupes de danses ainsi que quelques animaux, réels ou non: deux chiens menés par Donelda Guy (66 ans) ont impressionné les juges, tandis qu'un analyste financier du nom de Blair Christie imitant un dauphin a inspiré à McIntyre une de ses meilleures répliques de la soirée (« We can now see why this country is in financial ruin. »)

L'inévitable moment à la Susan Boyle, présent dans chaque édition locale des deux franchises de Simon Cowell (Got Talent et The X Factor) était fourni par Michael Collings, 19 ans, et sa reprise du Fast Car de Tracy Chapman. Le jeune homme semble talentueux, espérons qu'il sera aussi bon si ce n'est meilleur quand il reviendra. Le lot habituel, disions nous... Le bon, le (très) mauvais, le moche et même un moment charmant, avec le duo mari et femme Gay & Alan Cooper interprétant My heart will go on avec des clochettes.

L'émission d'hier avait tout ce qu'il fallait. Michael McIntyre était parfait, David Hasselhoff est resté fidèle à son mythe et Piers Morgan comme Simon Cowell n'ont pas manqué du tout aux téléspectateurs. Cowell doit apparemment quitter le X Factor britannique pour la version US (1) mais ITV ne doit cependant pas s'inquiéter. 10,4 millions de téléspectateurs ont regardé ce début de saison (2).

(1) http://www.deadline.com/2011/04/report-cowell-quits-uk-%E2%80%98x-factor%E2%80%99/
(2) http://www.digitalspy.co.uk/tv/s107/britains-got-talent/news/a314992/revamped-britains-got-talent-dazzles-104m.html

http://talent.itv.com/
http://www.telegraph.co.uk/culture/tvandradio/britains-got-talent/8454608/Britains-Got-Talent-better-without-Simon-Cowell-review.html
http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/showbiz/tv/britain_got_talent/3531264/Britains-Got-Talent-is-back-with-a-bang.html?OTC-RSS%26ATTR%3DBritain+Got+Talent
http://www.youtube.com/watch?v=t41vkwIOxIw (Michael Collings)

lundi 11 avril 2011

LITTLE HOWARD'S BIG QUESTION

Little Howard’s Big Question est un programme éducatif et distrayant de la BBC destiné aux enfants (mais que les adultes peuvent apprécier), où un garçon de six ans en animation et son colocataire humain répondent à des questions sur le monde qui les entoure.

Le personnage de Little Howard a été créé initialement par le comique et animateur britannique Howard Read pour son spectacle The Big Howard and Little Howard Show (2003), dans lequel Read faisait équipe avec un personnage en animation âgé de six ans grâce à un ordinateur portable ou un écran de projection. Little Howard pouvait interagir avec "Big Howard", le public, ou avec d'autres personnages en animation.

Le plus récent spectacle de Howard Read et Little Howard, Little Howard And The Magic Pencil Of Life And Death, entame ce mois-ci sa dernière tournée. Little Howard's Big Question a débuté en 2009 sur BBC One/CBBC et la troisième saison démarrera le 18 mai sur BBC One. Il semble aussi que Little Howard projette de faire annuler le futur mariage royal pour que Kate Middleton puisse sortir avec lui à la place (!)

Pour la convaincre il chante Wait, Kate! It's Not Too Late! pour un single dont le clip a été officiellement lancé aujourd'hui dans This Morning, l'émission de ITV1.

http://www.bbc.co.uk/programmes/b00v6hgb
http://www.youtube.com/howardread#p/
http://www.littlehoward.co.uk/LittleHoward.co.uk/home.html

Voir aussi:

http://www.chortle.co.uk/shows/edinburgh_fringe_2007/l/15409/little_howard_and_the_magic_pencil_of_life_and_death
http://www.chortle.co.uk/shows/edinburgh_fringe_2003/t/1014/the_big_howard_and_little_howard_show

LE DERNIER MOT

Lancé mi-mars en France sur France 3, Inspecteur Gently (Inspector George Gently) a été supprimé par la chaîne et remplacé hier par une rediffusion de... Inspecteur Barnaby (Midsomer Murders).

« ... une personne de France 3 qui regarde votre série et dit: Oh non, nous n'aimons pas ça. C'est... trop brutal. Vous faites Inspecteur Barnaby? » (Robson Green à propos de la vente à l'international de La Fureur dans le sang)

France 3 avait débuté la diffusion d'Inspecteur Gently, la série à succès de la BBC, le 13 mars, contre le triple cross-over de la franchise CSI sur TF1, et Rock sur France 2. Le résultat fut un dimanche soir aigre en audience pour la série policière mettant en vedette Martin Shaw, quatrième avec 2 462 000 téléspectateurs (9.1%). Puis 1 992 000 téléspectateurs et une part d'audience de 7,4% le 3 avril scélèrent le sort de Gently, avec la chaîne publique appelant à la rescousse son détective anglais britannique star du dimanche soir: le DCI Tom Barnaby d'Inspecteur Barnaby (Midsomer Murders).

Peu importe que le premier Inspecteur Barnaby ait pris sa retraite sur France 3 en février, et peu importe l'écho donné en France au "débat racial" initié par les paroles controversées de Brian True-May, le producteur (1), l'acquisition d'Inspector George Gently par la chaîne faisait en fait partie d'un accord plus vaste avec All3Media (son distributeur). En janvier le diffuseur français avait non seulement acquis Gently mais aussi la saison 14 de Midsomer, série également distribuée par All3, et repris pour plus de 50 heures des saisons précédentes de la série avec John Nettles et maintenant Neil Dudgeon (2).

Il est intéressant de noter que la série Inspecteur Frost (A touch of Frost) n'avait pas été plus chanceuse qu'Inspecteur Gently en 2010 et que la tentative de la chaîne de faire revenir Taggart en 2003, après des années d'absence en France, n'avait pu égaler la popularité de Tom Barnaby ici. Hier soir la rediffusion de Barnaby a intéressé 2 558 000 téléspectateurs (9.9%).

(1) http://fr.tv.yahoo.com/blog/series/article/3053/du-rififi-chez-barnaby.html
(2) http://www.broadcastnow.co.uk/news/international/europe/all3-sells-drama-to-french-and-iranian-broadcasters/5022286.article

Audiences:

http://www.ozap.com/actu/audiences-experts-top-france-3-faible-cross-over/404080
http://www.ozap.com/actu/audiences-3-2011-experts-faubourg-36-gently-capital/408946
http://www.ozap.com/actu/audiences-experts-jacques-mecque-zone-interdite-barnaby/410700