mercredi 2 juin 2010

NEMESIS

Doctor Who - Cold Blood (Saison 5, Episode 9). Le Docteur (Matt Smith) et Nasreen (Meera Syal) sont dans la cité silurienne pour échanger Alaya (Neve McIntosh) contre les captifs humains, pendant qu'Amy (Karen Gillan) est l'objet d'un intérêt non sollicité dans un laboratoire.

[Spoilers]

« Perhaps today IS a good day to die. » (Lt. Commander Worf)

La seconde moitié de l'histoire en deux parties écrite par Chris Chibnall et réalisée par Ashley Way a un souffle épique qui compense certaines inconsistances de cette tragédie souterraine. Une ambiance grandiose créée par le cadre de la cité silurienne, grâce au renfort de l'usage créatif de lieux comme les Plantasia Botanic Gardens de Swansea et le Temple de la Paix à Cardiff, ainsi qu'à un éclairage malin. Si la production devait nous refaire le coup d'Upper Ledworth pour l'épisode avec James Corden (celui qui précède le grand final) ce ne serait pas une surprise après un tel déploiement de splendeurs.

Cet endroit absolument magnifique sert de scène glorieuse à la performance de Neve McIntosh qui joue maintenant aussi la soeur d'Alaya, le commandant Restac, véritable méchante shakespearienne façon Star Trek. McIntosh se voit donner l'occasion de briller deux fois, lorsqu'Alaya perd délibérément au Maillon faible contre Ambrose (Nia Roberts). Et quand Restac apparaît à Rory (Arthur Darvill), Ambrose et Tony (Robert Pugh) sur l'écran de l'ordinateur.

Les soeurs ont indubitablement les meilleurs morceaux du scénario comparé au scientifique Malohkeh (Richard Hope) et au leader silurien Eldane (Stephen Moore). Le passage de Malohkeh de menace vivisectionniste à allié du Docteur n'est pas pleinement convaincant. Tout comme Eldane, qui a du mal à dépasser son statut d'astuce scénaristique après avoir interrompu l'exécution du Docteur et de ses amis humains. Quant à sa narration inutile en off elle n'apporte rien de plus qu'une énervante rechute de The End of Time.

A son sommet Matt Smith rappelle Peter Davison mais le Docteur se comporte souvent comme un candidat au Nobel de la paix pourvu d'un irritant parti pris pro-silurien. On sait d'emblée que la séquence de Loose Women (ou de The View) qui sert d'ersatz de conférence n'apportera pas une ère de paix et de coopération entre les deux races: les Siluriens ont toute une armée en terre cuite qui hiberne à la cave.

Nous savons aussi dès le début de The Hungry Earth que la tête de Rory est mise à prix, ce qui est dommage parce qu'il était un des plus intéressants compagnons depuis des années et qu'il méritait mieux qu'un sort à la South Park. Mais Darvill trouve le ton juste avec son « I don't understand. We were on the hill », et l'idée qu'il y a des sorts pires que la mort (voir The Time of Angels/Flesh and Stone) rend le chagrin d'Amy plus touchant encore.

Globalement un épisode appréciable en dépit des défauts du script et du fait que 45 minutes ne suffisent pas pour combler toutes les ambitions de l'histoire. Peut-être que Doctor Who devrait revenir à la formule des histoires en plusieurs épisodes et laisser tomber les arcs high concept plus ou moins forcés. De toute manière nous devrions être reconnaissants du fait que le concours de l'Eurovision n'a pas interrompu le cours de la saison. D'ailleurs est-ce que le débris trouvé par le Docteur dans la fissure ne serait pas le résultat d'une autre tentative de Graham Norton ?

Voir également:

http://cathoderaytube.blogspot.com/2010/05/doctor-who-series-5-cold-blood-review.html

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