samedi 26 juin 2010

THE DON LaFONTAINE VOICE-OVER LAB

[15.51] Hier soir a eu lieu la cérémonie d'ouverture du Don LaFontaine Voice-Over Lab.

« Lorsque vous mourez, la voix que vous entendez au Paradis n'est pas celle de Don. C'est Dieu qui essaye d'imiter Don. » (Ashton Smith)

Le laboratoire, qui se trouve au Screen Actors Guild Foundation's Actors Center sur Wilshire Boulevard à Los Angeles, honore la mémoire de l'artiste vocal Don LaFontaine. LaFontaine, qui nous a quitté en septembre 2008, fut la voix de près de 5000 bandes-annonces de film. Il a inventé la bande-annonce moderne et l'influence de son travail va au-delà de l'industrie cinématographique, la publicité contemporaine emprunte beaucoup des standards qu'il a établi en plus de 40 ans.

The Don LaFontaine Voice-Over Lab est un studio son pleinement équipé qui va permettre à des acteurs de travailler l'art du voice-over, de réaliser des démos et d'effectuer des auditions tandis qu'un espace consacré à l'enseignement accueillera des ateliers, des séminaires et des démonstrations dirigés par des experts dans ce domaine.

Il y a quelques annés votre humble serviteur avait eu la chance et le privilège de pouvoir s'entretenir avec Don LaFontaine. C'était un gentleman et un homme de grande classe.

http://www.sagfoundation.org/actorscenter/lafontaine
http://www.facebook.com/pages/Don-LaFontaine-Voice-Over-Lab/346789224499?v=wall
http://www.hollywoodreporter.com/hr/content_display/film/news/e3if26e38ae1dcae057745b3f9536b505f2?imw=Y

Voir aussi:

http://thierryattard.blogspot.com/2008/05/don-lafontaine.html

vendredi 25 juin 2010

DIE ANKUNFT

[17.08] Patrick McGoohan sera de retour en Numéro 6 cet été, simultanément sur les petits écrans français et germaniques.

Du 24 juillet au 28 août, la chaîne franco-allemande Arte diffusera la série culte Le Prisonnier (The Prisoner, 1967) dans le cadre de Summer of the Sixties.

Pour l'Allemagne ce sera un évènement puisque 4 épisodes de Nummer 6, non diffusés sur ZDF en 1969, seront diffusés pour la première fois avec un doublage en Allemand réalisé spécialement pour l'occasion: Free For All, The Schizoid Man, A Change Of Mind et Living In Harmony.

Dans Le Prisonnier, McGoohan (co-créateur et producteur de la série) était un agent secret enmené contre sa volonté au Village, un endroit mystérieux dont les habitants sont appelés seulement par un numéro.

Wir sehen uns!

http://www.arte.tv/fr/Echappees-culturelles/summer/3194468.html
http://www.arte.tv/de/Kultur-entdecken/summer/3194468.html (En Allemand)
http://www.match-cut.de/ (Un excellent site sur The Prisoner - En Allemand)

WORKING CLASS ANTIHERO

Christopher Eccleston, ex-Doctor Who, prouve une nouvelle fois qu'il est un des plus grands acteurs britanniques vivants avec Lennon Naked, un magnifique téléfilm de 90 minutes.

« Are you happy, John? »

Lennon Naked raconte la transition de John Lennon membre des Beatles vers son statut d'icône, entre 1967 et 1971, sous l'angle spécifique de la relation avec son père et ses conséquences sur la vie de l'artiste. Ce film fait partie de la collection Fatherhood sur BBC Four, consacrée à la paternité dans un contexte historique et contemporain à travers des documentaires, la science, des téléfilms, et des programmes de divertissement.

Tourné avec un budget quasi-insignifiant et en seulement 18 jours, Lennon Naked n'est pas un énième "biopic" mais un téléfilm dramatico-historique sur un fils séparé de son père à l'âge de 6 ans et qui se retrouve en face de lui 17 ans plus tard. Le film est porté par un script solide de Robert Jones - le créateur de la série Party Animals, une réalisation intelligente d'Edmund Coulthard (qui produit avec sa compagnie Blast! Films) et une performance de Christopher Eccleston qui mérite un BAFTA, pas moins.

Eccleston réussit à évoquer vocalement et physiquement John Lennon sans tenter de l'imiter (l'acteur est plus âgé que Lennon lorsqu'il est mort). Il incarne avec une perfection absolue un homme rongé par la mélancolie, dont la recherche du bonheur le conduit à couper les ponts avec sa famille, son groupe et son pays. Un génie arrogant et égoïste (« An artist has to destroy as well as create ») qui n'a rien appris de son enfance brisée.

Il n'y a guère que l'artiste japonaise Yoko Ono qui apporte un début de sérénité à un Lennon facilement sarcastique. La Yoko de Naoko Mori (Torchwood) est délicate et émouvante, loin du stéréotype de la "Femme Dragon". Christopher Fairbank joue le rôle d'Alfred "Freddie" Lennon, le père de John. Les autres Beatles sont presque réduits au rang de silhouettes mais la plus grosse frustration provient de la formidable mais trop courte prestation de Rory Kinnear en Brian Epstein, le fragile manager du groupe.

Lennon Naked s'arrête en septembre 1971 lorsque Yoko Ono et John Lennon quittent la Grande-Bretagne pour New York, "la Rome d'aujourd'hui". Leur avion s'envole dans l'écho terrible d'une question d'un journaliste: « What about your son? »

http://www.bbc.co.uk/programmes/b00sv451
http://living.scotsman.com/tvradio/On-the-Box-Lennon-Naked.6373171.jp
http://www.guardian.co.uk/tv-and-radio/2010/jun/19/christopher-eccleston-lennon-naked

mercredi 23 juin 2010

FAIS PAS LE SINGE

[10.02] On en apprend un peu plus sur Rise of The Apes, la "préquelle" de La Planète des singes, grâce à THR.

James Franco interprète un scientifique qui travaille sur un remède à la maladie d'Alzheimer testé sur des singes. Le sujet des tests, qui s'appelle Caesar, évolue rapidement et le héros est obligé de l'enmener chez lui pour le protéger des autres scientifiques. Freida Pinto (Slumdog Millionaire) jouera une primatologue et John Lithgow sera le père du héros, atteint par Alzheimer.

Comme si la version Tim Burton de la Planète des singes (2001) n'avait pas suffi... Votre humble serviteur passera son tour pour ce film. Le tournage de cette version, réalisée par Rupert Wyatt, débutera cet été et auparavant James Franco participera de nouveau à Hôpital central - le vénérable soap d'ABC.

http://www.heatvisionblog.com/2010/06/lithgow-and-pinto-join-rise-of-the-apes.html

Voir aussi:

http://thierryattard.blogspot.com/2010/05/performance-ii.html

mardi 22 juin 2010

LE FRELON VERT (BANDE-ANNONCE)

[11.45] La première bande-annonce du Frelon vert (The Green Hornet) vient juste d'être dévoilée. Le film est réalisé par Michel Gondry et met en vedette Seth Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz et Christoph Waltz.

Créé en 1936 par George W. Trendle et Fran Striker pour un feuilleton radiophonique, Le Frelon vert n'est autre que Britt Reid, patron d'un grand quotidien le jour et justicier masqué la nuit. Il combat le crime aux côtés de son majordome et chauffeur Kato, qui conduit la Black Beauty (une voiture truffée de gadgets). Une série fut produite en 1966 pour ABC par William Dozier, dans le sillage de sa version de Batman (1966-1968). Ce Frelon vert télé avait pour acteurs principaux Van Williams dans le rôle de Britt Reid et Bruce Lee tout jeune dans celui de Kato.

Dans le film Columbia de 2010, Britt Reid (Seth Rogen), est un riche playboy fils du patron de presse James Reid (Tom Wilkinson). Lorsque son père est retrouvé mort, les circonstances conduisent Britt à devenir Le Frelon vert et à faire équipe avec l'étonnant Kato. Christoph Waltz, lauréat d'un Oscar, interprète Chudnofsky, le méchant du film.

Avec toute la prudence recommandée par le fait que ce n'est qu'une bande annonce, ce premier aperçu est intéressant et agréable à regarder. Il semble que le Britt Reid de Rogen pourrait être le petit frère de Tony Stark, Jay Chou est un excellent choix pour Kato et la Black Beauty est aussi superbe que bondienne. Christoph Waltz devrait faire attention à ne pas devenir l'équivalent 21ème siècle du Eric Braeden d'avant Les Feux de l'amour (cela dit avec tout mon respect pour ces deux acteurs et leurs talents respectifs).

Le Frelon vert sort en janvier 2011 aux Etats-Unis.

http://www.traileraddict.com/trailer/the-green-hornet/trailer

samedi 19 juin 2010

DES LIONS, DES TIGRES ET DES OURS! OH, MON DIEU!

[21.48] Doctor Who - The Pandorica Opens (Saison 5, Episode 12).

[Sans spoilers]

Des amis du Docteur (Matt Smith) ont de sérieuses raisons de s'inquiéter à son sujet et un message très étrange doit impérativement lui être délivré. Comme on ne peut pas utiliser FedEx pour ce genre de choses, Amy Pond (Karen Gillan) et notre seigneur du temps le recoivent au terme d'un processus compliqué et ce qu'il dit ne peut signifier que des ennuis - du genre très méchant. Tout cela les conduit à Stonehenge, là où se cache la somme de toutes les peurs.

Il est bien triste pour Stephen Fry qu'il ait qualifié Doctor Who de "télévision pour les enfants" (1) précisément la semaine où Steven Moffat, un des plus talenteux scénaristes de télévision contemporains, livre la première moitié du grand final de la saison 5. Timing ist alles...

« Everything that ever hated you is coming here tonight. »

The Pandorica Opens n'est clairement pas ce que Fry a appelé des "nuggets de poulet" mais plutôt de la télévision omelette aux fines herbes dès la séquence pré-générique avec ces amis mentionnés supra, distants dans l'espace et le temps, et une scène d'évasion au rouge à lèvres très drôle. Passé le générique le réalisateur Toby Haynes nous conduit au galop vers la grande aventure à Stonehenge, pour Docteur Jones et la boîte des ténèbres.

Ce n'est pas du CBBC ou du CBeebies pour nous ou pour la pauvre Amy, qui a fort à faire avec l'aussi laide qu'énervante "tête de pont" d'une armée familière de fantômes du passé du Docteur. Le reste de l'épisode est tout aussi brillant à condition d'accepter l'idée que le "Band Aid" des vilains ait pu former une alliance sacrilège contre ce qu'ils considèrent comme une plus grande menace que chacun d'entre eux - à moins qu'ils ne soient manipulés par quelqu'un oeuvrant dans l'ombre?

The Pandorica Opens est à la fois de l'aventure, de la comédie (Matt Smith et un discours hilarant) et de la tragédie à grande échelle, avec beaucoup d'agréables surprises, comme le retour de certains hommes de main (...) que vous n'aimeriez pas rencontrer dans un grand magasin. Il y a bien quelques "fissures" dans le scripts mais de très nombreux points de l'arc de la saison sont reliés entre eux d'une manière bien plus naturelle que lorsque les épisodes précédents étaient reliés à cet arc.

La deuxième partie sera t-elle de ce niveau? Comme l'excellent Simon Brew l'écrit sur Den of Geek: « Nous sommes habitués maintenant, avec Doctor Who, à avoir de grandes mises en place pour les histoires en deux parties du final, pour avoir seulement une autre moitié qui lutte pour être à la hauteur. M. Moffat pourra t-il briser cette malédiction? » (2). Ou comme votre serviteur l'a écrit de manière moins élégante sur Twitter et Facebook: la série a l'habitude de planter les deuxièmes parties. Mais en tout cas, pour le moment, c'est de la télévision de très haut niveau. De la télévision pour gourmets.

La prochaine fois: Silence will fall.

(1) http://www.telegraph.co.uk/culture/tvandradio/7831560/Television-is-only-made-for-children-moans-Stephen-Fry.html
(2) [Spoilers] http://www.denofgeek.com/television/514874/doctor_who_series_5_episode_12_review_the_pandorica_opens.html

ROBERT QUINN A PROPOS DE PRIMEVAL SAISON 4

[18 juin 19.17] IFTN (Irish Film & Television Network) publie sur son site un entretien intéressant avec Robert Quinn, le seul réalisateur irlandais travaillant sur la nouvelle saison de Primeval, tournée actuellement en Irlande.

Le tournage de la saison 4 a débuté le 22 mars et continuera jusqu'en novembre 2010. Supprimé par ITV après la saison 3 pour des raisons économiques, Primeval a été ressuscité de manière inattendue en septembre grâce à un accord de co-production, pour 13 nouveaux épisodes divisés en deux saisons (la 4 et la 5). Ces nouvelles "saisons" sont produites par Jim Bradley de Impossible Pictures et Rob Walpole pour la compagnie irlandaise Treasure Entertainment, avec BBC America, ProSieben et UKTV.

L'acteur irlandais Ciarán McMenamin, l'actrice irlandaise Ruth Kearney et Alexander Siddig (Star Trek Deep Space Nine, 24) rejoignent les membres restants des distributions précédentes: Hannah Spearritt, Andrew Lee-Potts, Ben Mansfield et Ben Miller. Laila Rouass ne revient pas car elle a rejoint la distribution de MI-5.

http://www.iftn.ie/?act1=record&only=1&aid=73&rid=4283124&tpl=archnews&force=1
http://www.iftn.ie/?act1=record&only=1&aid=73&rid=4282979&tpl=archnews&force=1

JAMES'S APARTMENT

Doctor Who - The Lodger (Saison 5, Episode 11). Coincé à Colchester tandis qu'Amy Pond (Karen Gillan) est toute seule dans le TARDIS, le Docteur (Matt Smith) loue "sous couverture" une chambre à Craig Owens (James Corden). Craig est un timide employé de centre d'appel qui est amoureux de sa collègue Sophie (Daisy Haggard) et n'a aucune idée des choses étranges qui se produisent dans sa maison.

Tourné dans le même "bloc" d'épisodes qu'Amy's choice, The Lodger partage avec l'épisode 7 sa réalisatrice Catherine Morshead. Il est écrit par Gareth Roberts, d'après sa propre bande dessinée du même nom parue en 2007 dans Doctor Who Magazine. Et comme Amy's choice c'est une excuse pour faire avec les restes du budget après l'histoire silurienne en deux parties ou bien le grand final.

The Lodger a pour vedette invitée l'omniprésent et très pénible James Corden (Gavin and Stacey), comédien, acteur, scénariste et personnalité télévisuelle - qui débutait son émission autour de la coupe du monde sur ITV1 le même soir! Mais il faut porter au crédit de Corden qu'il est meilleur acteur que comique ou quoi que ce soit d'autre, et que le rôle du "bon gars" ne nécessitait pas les talents d'acteur de Patrick Stewart.

L'épisode lui-même a l'air d'un flashforward de la saison 6 si la Beeb procède à d'autres coupes budgétaires. La prochaine étape serait de coller Eleven sur Terre avec un boulot à UNIT comme Jon Pertwee. Et c'est au pauvre Matt Smith de porter pratiquement tout sur ses épaules alors qu'il semble que le script ait été adapté aux disponibilités de Karen Gillan, ou aux impératifs de planning ou à Dieu sait quoi.

La scène du match de foot était exaspérante, en fait The Lodger a perdu votre humble serviteur en plein milieu. Ca m'est égal que Smith ait démarré sa vie professionnelle en tant que footballeur. Tom Baker travaillait sur un chantier de construction avant Who, imaginez donc le quatrième Docteur en Bob le Bricoleur. Et le gimmick de la fissure est de plus en plus artificiel.

La prochaine fois: Pandorica Band Aid 2010 concert.

Voir aussi:

http://cathoderaytube.blogspot.com/2010/06/doctor-who-series-5-lodger-review.html

mercredi 16 juin 2010

STATE OF CLAY

[15.49] Le Los Angeles Times rapporte que Russell Crowe est attaché à un projet de remake cinématographique de la série The Equalizer.

Diffusé sur le réseau américain CBS de 1985 à 1989, The Equalizer mettait en vedette l'acteur britannique Edward Woodward dans le rôle du justicier de New York Robert McCall. Ancien espion devenu détective privé, McCall aidait les gens dans des situations dangereuses. Il trouvait ses clients par une petite annonce passée dans le journal: "Vous avez un problème? Le sort s'acharne contre vous? Appelez le Médiateur."

Robert Lansing interprétait Control, son ex-patron dans le renseignement et désormais employeur occasionnel, et la série était une création de Michael Sloan et Richard Lindheim. The Equalizer apporta à Woodward une reconnaissance internationale des années après que son personnage de l'espion tueur David Callan ait fait de lui une vedette au Royaume-Uni avec Callan (1967-1972).

Si cette information du LAT se confirmait, Russell Crowe ajouterait à sa filmographie un autre personnage joué à l'origine par un grand acteur britannique, après le navrant remake américain de State of Play - où il était le journaliste joué par John Simm dans la mini-série de la BBC.

Après le film tiré d'Agence tous risques il est évident que nous n'avons pas encore assez de remakes non-nécessaires et mal distribués de séries cultes des années 1980.

http://latimesblogs.latimes.com/movies/2010/06/equalizer-remake-russell-crowe-woodward.html

dimanche 13 juin 2010

A DAY IN THE LIFE

Doctor Who - Vincent and the Doctor (Saison 5, Episode 10).

Qu'y a-t-il dans un nom? Parfois vous combinez des talents tels que ceux, par exemple, du scénariste et romancier Neil Cross (MI-5) et de l'acteur Idris Elba (The Wire) et vous obtenez... rien. Vincent and The Doctor est écrit par Richard Curtis (Blackadder, Quatre mariages et un enterrement, Good morning England, etc) et malgré tout l'amour que nous avons pour son oeuvre nous étions un peu méfiants après le fiasco de l'épisode Amy's choice par Simon Nye (Men behaving badly, Reggie Perrin).

Mais la participation de Curtis à Doctor Who est une pause bienvenue dans la formule de l'arc scénaristique après l'épique mais inégale aventure silurienne en deux parties. Il ajuste ses habitudes en matière de comédie et de sentiments à un hommage affectueux qu'il rend à un des plus grands peintres de l'histoire de l'art. Un hommage superbement exécuté par le réalisateur Jonny Campbell.

1890, quelque chose dérange la tranquilité d'un champs de blé et effraie les corbeaux pendant que Vincent van Gogh (Tony Curran) est en train de peindre la scène. Il sait de quoi il s'agit parce que sa sensibilité et la fragilité de son état d'esprit font qu'il est le seul à le voir. 2010, le Doctor (Matt Smith) et Amy Pond (Karen Gillan) visitent le Musée d'Orsay à Paris lorsque le Docteur spots repère dans la toile intitulée L'église d'Auvers-sur-Oise quelque chose qui ne devrait pas y être. Il décide qu'il faut qu'ils aient d'urgence une conversation avec le peintre.

Vincent and The Doctor n'est ni un "biopic" de 46 minutes ni un documentaire sur Vincent van Gogh. Tourné principalement en Croatie, comme l'épisode "vénitien" episode, il condense des lieux et des moments clés de la vie de van Gogh dans de magnifiques recréations de ses oeuvres pour des décors de l'histoire (Terrasse du café le soir , Chambre à Arles...) ou la sublime séquence de la Nuit étoilée.

Tony Curran ressemble incroyablement à Vincent van Gogh mais incarne surtout ce que Richard Curtis ressent de l'homme et de son art, exprimant les tourments de van Gogh dans les limites d'une série familiale. Un acteur comme Curran peut accomplir des merveilles avec un bon script, au contraire de sa performance dans cet épisode particulièrement idiot de la saison 3 de Primeval où il était un chevalier du Moyen-Âge. Et ses scènes avec Karen Gillan/Amy sont fabuleuses.

Matt Smith a de grands moments comiques dans un mode inhabituellement "réservé", évitant soigneusement de suivre les traces de Hugh Grant et Rowan Atkinson. Tout est dans la raison et les sentiments depuis le début de l'épisode jusqu'aux belles scènes finales "Musée d'Orsay" (le National Museum à Wales à Cardiff) avec Bill Nighy , un fidèle de Curtis ici non crédité.

Peut-être que la créature aurait dû rester pleinement invisible. Le van Gogh de Curran a une scène où il combat le monstre tel Don Quichotte affrontant les moulins. Et c'est dommage que Richard Curtis se soit laissé aller à cette idée de la dédicace. Mais Vincent and The Doctor est un chef d'oeuvre en tant que tel, un des meilleurs épisodes de la saison 5.

La prochaine fois: James Corden. Qu'y a-t-il dans un nom?

Voir aussi:

http://cathoderaytube.blogspot.com/2010/06/doctor-who-series-5-vincent-and-doctor.html
http://www.doctorwholocations.net/

samedi 12 juin 2010

CUISINE

Activité ralentie en cette fin de semaine par des problèmes mineurs de santé.

Merci pour votre patience, votre fidélité, votre confiance et votre intérêt.

jeudi 10 juin 2010

AMERICAN SCIENCE FICTION FILM AND TELEVISION (BERG)

De chez Berg, éditeur de l'indispensable Visions of England par Paul Dave, émane cette accessible et définitive histoire critique de la science fiction cinématographique et télévisuelle américaine depuis la deuxième partie du vingtième siècle jusqu'à nos jours.

Dans American Science Fiction Film and Television, le spécialiste du cinéma et des média Lincoln Geraghty explore un des genres les plus populaires du grand comme du petit écran à travers la spécificité de la production américaine. Il étudie comment les thèmes et les tendances de ce genre reflètent d'importants évènements historiques, sociologiques et politiques de la vie américaine, depuis la Guerre froide jusqu'au 11 septembre 2001 et après.

L'intérêt du livre de Geraghty est double: son travail est une analyse de la manière dont des grands moments de l'histoire moderne américaine trouvent un écho dans des films ou des séries télé essentielles, et c'est aussi une excellente introduction au genre science-fiction à l'écran. Un genre naturellement dominé par la production américaine car Hollywood est le leader de l'industrie du divertissement.

Les développements menés par Lincoln Geraghty sont ponctués de présentations critiques d'un certain nombre de films ou séries aptement choisis pour illustrer ses thèmes: L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956), La Quatrième dimension (1959-1964), Star Trek/La patrouille du cosmos (1966-1969), Soleil vert (1973), Matrix (1999), Battlestar Galactica (2003-2009), etc. L'exploration par l'auteur inclut la science-fiction dans les séries d'espionnage des années 1960 ou la production télé britannique.

Parmi les points particulièrement intéressants: le chapitre sur la science-fiction dystopique, une analyse intelligente de Miracle sur la 8ème rue (1987), ou des observations sur l'émergence de Star Trek: La nouvelle génération (1987-1994) avec l'évolution de l'industrie de la télévision américaine à la fin des années 1980. American Science Fiction Film and Television est construit sur un énorme travail de recherche et peut être apprécié par les fans, les spécialistes, les universitaires ou simplement par des lecteurs ayant une curiosité pour le genre.

http://www.bergpublishers.com/?TabId=5230&v=1858270
http://us.macmillan.com/americansciencefictionfilmandtelevision
http://www.amazon.com/s/?index=books&keywords=1845207963&tag=macmillan-20

Visions of England:

http://thierryattard.blogspot.com/2008/05/visions-of-england.html
http://www.bergpublishers.com/?tabid=2022

LE CLUB DES ONZE

[6.55] Superbe article de Celle-Qui-Doit-Être-Lue, alias Nikki Finke de Deadline.com, à propos du fascinant et cauchemardesque développement du film L'Agence tous risques (The A-Team). L'adaptation cinématographique de la série télé sort cette semaine aux Etats-Unis et le 16 juin en France (en plein début de la frénésie autour de la Coupe du monde de football).

Ce n'est pas tant le risible mais peu surprenant nombre de scénaristes utilisés sur ce film (onze dont Bruce Feirstein, un des scénaristes de la franchise 007) qui intéresse Nikki mais plutôt comment un des responsables de la Fox a géré le projet avec à l'esprit Jason Bourne, 24 ou Tarantino.

D'après la dernière bande-annonce que j'ai vu ça ressemble toujours à un sketch de SNL. Dommage qu'il n'y ait pas de plan B.

http://www.deadline.com/2010/06/11-screenwriters-later-how-alex-young-lost-control-of-the-a-team/

mercredi 9 juin 2010

LES ARPENTS VERTS DU YORKSHIRE

[20.18] L'actrice écossaise Ashley Jensen revient à la BBC quelques années après Extras. L'actrice d'Ugly Betty et Accidentally on purpose sera la vedette d'une série comique de la Beeb appelée Accidental Farmer.

Jensen jouera une cadre londonienne de la pub à qui tout réussit jusqu'au jour où elle découvre que son petit-ami la trompe. Par vengeance elle lui prend sa carte de crédit et achète, parmi d'autres choses, une ferme délabrée dans le Yorkshire. Elle décide de s'en occuper mais doit compter avec quelques personnages hauts en couleur... et un porcelet.

Jo Sargent and John Yorke sont producteurs exécutifs pour BBC Productions et Ellen Taylor produit. Accidental Farmer est écrit par Daisy Coulam, réalisé par Mandie Fletcher et un pilote de 60 minutes est actuellement en production pour BBC One.

http://www.bbc.co.uk/blogs/comedy/2010/06/ashley-jensen-to-star-in-accid.shtml

DOCTEUR, VOUS AVEZ DIT DOCTEUR?

[9.45] David Tennant ne sera pas (pour l'instant?) votre avocat mais il est désormais votre spécialiste en vampire... Enfin presque.

THR rapporte que l'ex-vedette de Doctor Who rejoint la distribution de Vampire, vous avez dit vampire? (Fright Night), le remake du film culte de 1985. Tennant y jouera Peter Vincent, un magicien de Las Vegas dont le spectacle est centré sur les films d'horreur et qui prétend être un expert en vampires.

Dans l'original le personnage était le présentateur d'une émission horifique nocturne et était brillamment interprété par Roddy McDowall. Dans Fright Night, un adolescent prénommé Charlie (Anton Yelchin) est convaincu que son nouveau voisin (Colin Farrell) est un vampire. Il demande de l'aide à Vincent mais le soi-disant "expert" est un pathétique incompétent.

Si David Tennant peut faire dans ce film plus qu'une version burlesque du Docteur ce choix pourrait être intéressant.

http://www.heatvisionblog.com/2010/06/doctor-who-and-red-mist-join-fright-night-exclusive.html

mardi 8 juin 2010

RUSSELL T. DAVIES A PROPOS DE TORCHWOOD SAISON 4

[22.40] Ce soir sur BBC News, en direct de Los Angeles (à 13.30 heure locale), Russell T. Davies, le créateur de Torchwood et ancien patron de Doctor Who, s'est exprimé à propos de la saison 4 de Torchwood annoncée hier. Ces dix nouveaux épisodes sont co-produits par la chaîne américaine Starz Entertainment.

Davies en a dit un tout petit peu plus sur le côté international des histoires de cette nouvelle saison en expliquant que bien que l'équipe de Torchwood soit amenée à aller en Amérique et dans d'autres pays, la série continue à être tournée au Pays de Galles. Il a ajouté en plaisantant que parfois lorsqu'il décrit cet aspect international ça fait très série des années 1960 mais cette nouvelle saison sera centrée sur de fortes histoires humaines (« L'essentiel c'est toujours les personnes, vraiment. »)

Il a confirmé les retours de John Barrowman et d'Eve Myles, et a annoncé de nouveaux acteurs britanniques ainsi que l'arrivée d'acteurs américains dans la distribution. D'après lui l'idée est d'avoir un "choc des cultures" entre les personnages gallois et les personnages américains.

Davies a indiqué que la saison 4 de Torchwood est la première série produite par BBC Worldwide Productions et que le partenariat avec Starz constitue "une nouvelle manière de financer la fiction télé".

Voir aussi:

http://thierryattard.blogspot.com/2010/06/sous-le-sable.html

lundi 7 juin 2010

SOUS LE SABLE

[21.46] Torchwood aura finalement sa quatrième saison, grâce à un partenariat entre BBC Cymru Wales, BBC Worldwide et la chaîne premium américaine Starz Entertainment (Spartacus: Blood and Sand).

Cette saison de 10 épisodes sera écrite par une équipe dirigée par Russell T. Davies, le créateur de Torchwood. Elle sera produite par BBC Worldwide productions et distribuée dans le monde entier par BBC Worldwide. Russell T. Davies sera producteur exécutif avec Julie Gardner et Jane Tranter, de BBC Worldwide Productions.

John Barrowman (Captain Jack) et Eve Myles (Gwen) reviennent, avec de nouveaux membres de la distribution et on peut imaginer que certains seront Américains. D'après le communiqué de presse de la BBC diffusé aujourd'hui, "alors que les saisons précédentes étaient basées à Cardiff, Pays de Galles, ces nouveaux épisodes verront l'action élargie aux Etats-Unis et autour du monde." Est-ce que cela signifie que très peu d'épisodes seront tournés au Pays de Galles? Que veut dire exactement "autour du monde" en l'espèce?

Après que le réseau américain Fox ait décidé de ne pas donner suite à un projet de version US de Torchwood, les gens de BBC Worldwide avaient dit qu'ils étaient en discussion avec plusieurs autres réseaux intéressés. Et Primeval, une des "marques" majeures de Worldwide, a été ramené à la vie pour 13 nouveaux épisodes avec l'aide d'un partenariat international. Doctor Who pourrait-il suivre le même chemin pour sa sixième saison?

En ce qui concerne Torchwood il sera intéressant d'apprécier l'exacte implication financière de Starz et de voir si elle impacte le contenu de la nouvelle saison, comme ce fut le cas lorsque la chaîne américaine AMC avait co-produit Les Arnaqueurs VIP - un autre grand succès de la BBC.

http://www.bbc.co.uk/pressoffice/pressreleases/stories/2010/06_june/07/torchwood.shtml
http://www.deadline.com/2010/06/starz-to-co-produce-run-torchwood/

BAFTA TELEVISION AWARDS 2010

[6.35] Si vous vous interrogez toujours sur le débris que le Docteur a trouvé à la fin du double épisode silurien de Doctor Who, nous avons la réponse: c'était un morceau du TARDIS de Graham Norton, puisque le présentateur des BAFTA Television Awards 2010 est arrivé dans une cabine bleue hier soir sur BBC One.

Graham Norton en connaît un rayon en matière de voyage dans le temps - il présente aussi le concours Eurovision de la chanson - mais le présentateur avait l'air un peu nerveux. Peut-être que le London Palladium était le purgatoire et que l'élite de l'industrie télé britannique était impatiente d'aller boire un verre au pub de Nelson. Ou bien Norton craignait qu'un Matt Smith en animation ne surgisse et ne ruine une de ses blagues.

Simon Cowell, au contraire, avait toutes les raisons de savourer la cérémonie. Non seulement il a reçu le Special Award mais son format Britain's Got Talent (ITV1) a remporté le Meilleur programme de divertissement - contre The Graham Norton Show (BBC One), et ses compères Ant & Dec ont eu la Meilleure performance en matière de divertissement pour I'm a Celebrity... (ITV1). Le duo a sorti les meilleurs sarcasmes de la soirée, notamment quand Dec a décrit Cowell comme "L'homme qui a fait d'ITV ce qu'elle est aujourd'hui: toujours là." Dommage que ces deux-là ne présentaient pas ces TV BAFTAs.

L'autre grand gagnant était The Thick of It (BBC Two), la série comico-politique d'Armando Iannucci, avec Meilleure comédie de situation, Meilleure performance féminine dans un programme comique pour Rebecca Front et Meilleure performance masculine dans un programme comique pour Peter Capaldi. Cette catégorie était présentée par la talentueuse Jane Lynch de Glee, mais la série a perdu dans la catégorie YouTube Award face à The Inbetweeners (E4).

Misfits (E4) a remporté la catégorie Meilleure série dramatique contre The Street, MI-5 au moins bon de sa forme et, de manière plus surprenante, Being Human (BBC Three). Les catégories Meilleur programme comique et Meilleure série de société sont allés respectivement et de manière assez méritée à l'hilarant Armstrong and Miller Show (BBC One) et au merveilleux One Born Every Minute (Channel 4) - dont le sujet n'est pas les émissions de Simon Cowell. Etait tout aussi mérité le Meilleur second rôle masculin de Matthew Macfadyen pour Criminal Justice (BBC One).

Occupation (BBC One) a remporté la Meilleure mini-série dramatique. Julie Walters a remporté la Meilleure actrice pour Mo (Channel 4) contre son clone, qui jouait dans A Short Stay In Switzerland (BBC One). Kenneth Branagh a remporté la récompense du Meilleur acteur pour Wallander (BBC One) contre John Hurt pour An Englishman in New York (ITV1, 2009), la superbe suite du grand classique The Naked Civil Servant (1975). Hurt avait gagné un BAFTA télé en 1976 pour son interprétation de Quentin Crisp, il est bien triste qu'on ne lui en ait pas donné un cette année pour le même rôle.

Liste complète des lauréats:

http://www.bafta.org/awards/television/television-awards-nominations-in-2010,1095,BA.html#jump0

jeudi 3 juin 2010

THE KILLING JOKE

[2 juin - 20.51] Dieu merci NBC nous a épargné un énième remake pathétique d'un classique de la télévision lorsqu'ils ont renoncé à donner suite à la version 2010 de 200 dollars plus les frais, avec Dermot Mulroney dans le rôle popularisé par James Garner. Mais pour la saison qui vient CBS et le CW s'accrochent à leurs cuvées 2010 de Hawaï Police d'Etat et Nikita.

Nous pouvons maintenant avoir une idée de ce à quoi ces deux séries vont ressembler grâce à des promos assez longues largement disponibles. Dans Hawaï Police d'Etat, Alex O'Loughlin (Moonlight, Three Rivers) joue Steve McGarrett, un officier décoré de la Navy qui revient à Oahu pour enquêter qur le meurtre de son père. Il reste à Hawaï en tant que policier à la tête de sa propre unité spéciale.

La promo nous montre un gros buddy movie, ou La Fièvre d'Hawaï (une série policière oubliée de 1984) avec des explosions et des effets visuels. En janvier votre humble serviteur écrivait qu'un personnage comme Wo Fat, le méchant récurrent de l'ancienne série, semblait inconcevable aujourd'hui dans notre monde politiquement correct. Et lorsque James Marsters a été annoncé comme adversaire de McGarrett, nous avons supposé qu'il serait plutôt un "comploteur terroriste genre 24".

Non seulement ça ressemble autant à Hawaï Police d'Etat (1968-1980) que, disons, NCIS: Los Angeles à NCIS mais la vraie question est: est-ce qu'ils peuvent se permettre ça chaque semaine?

http://livefeed.hollywoodreporter.com/2010/06/trailer-hawaii-five-o-.html#more

Quant au nouveau Nikita, il doit visiblement plus à Alias qu'au film de Luc Besson ou à La Femme Nikita, la série télé. Ce qui est ironique, c'est qu'Alias était plus ou moins une version "grand public" de LFN et qu'il y a maintenant des rumeurs selon lesquelles la série de J.J. Abrams devrait elle aussi faire l'objet d'un remake! Pour le reste, il vous suffit de regarder la promo et de lire éventuellement notre avis du mois dernier (http://tattard2.blogspot.com/2010/05/ne-cherchez-pas-la-femme-dans-la-nuit.html).

http://www.youtube.com/watch?v=WoTz17GWxjs

mercredi 2 juin 2010

NEMESIS

Doctor Who - Cold Blood (Saison 5, Episode 9). Le Docteur (Matt Smith) et Nasreen (Meera Syal) sont dans la cité silurienne pour échanger Alaya (Neve McIntosh) contre les captifs humains, pendant qu'Amy (Karen Gillan) est l'objet d'un intérêt non sollicité dans un laboratoire.

[Spoilers]

« Perhaps today IS a good day to die. » (Lt. Commander Worf)

La seconde moitié de l'histoire en deux parties écrite par Chris Chibnall et réalisée par Ashley Way a un souffle épique qui compense certaines inconsistances de cette tragédie souterraine. Une ambiance grandiose créée par le cadre de la cité silurienne, grâce au renfort de l'usage créatif de lieux comme les Plantasia Botanic Gardens de Swansea et le Temple de la Paix à Cardiff, ainsi qu'à un éclairage malin. Si la production devait nous refaire le coup d'Upper Ledworth pour l'épisode avec James Corden (celui qui précède le grand final) ce ne serait pas une surprise après un tel déploiement de splendeurs.

Cet endroit absolument magnifique sert de scène glorieuse à la performance de Neve McIntosh qui joue maintenant aussi la soeur d'Alaya, le commandant Restac, véritable méchante shakespearienne façon Star Trek. McIntosh se voit donner l'occasion de briller deux fois, lorsqu'Alaya perd délibérément au Maillon faible contre Ambrose (Nia Roberts). Et quand Restac apparaît à Rory (Arthur Darvill), Ambrose et Tony (Robert Pugh) sur l'écran de l'ordinateur.

Les soeurs ont indubitablement les meilleurs morceaux du scénario comparé au scientifique Malohkeh (Richard Hope) et au leader silurien Eldane (Stephen Moore). Le passage de Malohkeh de menace vivisectionniste à allié du Docteur n'est pas pleinement convaincant. Tout comme Eldane, qui a du mal à dépasser son statut d'astuce scénaristique après avoir interrompu l'exécution du Docteur et de ses amis humains. Quant à sa narration inutile en off elle n'apporte rien de plus qu'une énervante rechute de The End of Time.

A son sommet Matt Smith rappelle Peter Davison mais le Docteur se comporte souvent comme un candidat au Nobel de la paix pourvu d'un irritant parti pris pro-silurien. On sait d'emblée que la séquence de Loose Women (ou de The View) qui sert d'ersatz de conférence n'apportera pas une ère de paix et de coopération entre les deux races: les Siluriens ont toute une armée en terre cuite qui hiberne à la cave.

Nous savons aussi dès le début de The Hungry Earth que la tête de Rory est mise à prix, ce qui est dommage parce qu'il était un des plus intéressants compagnons depuis des années et qu'il méritait mieux qu'un sort à la South Park. Mais Darvill trouve le ton juste avec son « I don't understand. We were on the hill », et l'idée qu'il y a des sorts pires que la mort (voir The Time of Angels/Flesh and Stone) rend le chagrin d'Amy plus touchant encore.

Globalement un épisode appréciable en dépit des défauts du script et du fait que 45 minutes ne suffisent pas pour combler toutes les ambitions de l'histoire. Peut-être que Doctor Who devrait revenir à la formule des histoires en plusieurs épisodes et laisser tomber les arcs high concept plus ou moins forcés. De toute manière nous devrions être reconnaissants du fait que le concours de l'Eurovision n'a pas interrompu le cours de la saison. D'ailleurs est-ce que le débris trouvé par le Docteur dans la fissure ne serait pas le résultat d'une autre tentative de Graham Norton ?

Voir également:

http://cathoderaytube.blogspot.com/2010/05/doctor-who-series-5-cold-blood-review.html