dimanche 18 avril 2010

TOUT EST DANS LE JEU

[9.23] Le Docteur (Matt Smith) et Amy Pond (Karen Gillan) arrivent à Londres au temps du "Blitz". La présence du Docteur est sollicitée par un vieil ami, le premier ministre Winston Churchill (Ian McNeice), qui veut lui montrer une nouvelle arme secrète créée par le professeur Bracewell (Bill Paterson) et baptisée du nom d'Ironside. Sauf que ces futurs sauveurs robotisés de l'Empire britannique ne sont rien de moins que les pires ennemis du Docteur: Les Daleks.

Victory of the Daleks (Saison 5 Episode 3) [Spoilers mineurs]

Qui d'autre que Mark Gatiss pouvait contribuer aussi merveilleusement à la restauration de la gloire du Docteur engagée par Steven Moffat et la nouvelle équipe de production de Doctor Who? L'acteur, scénariste et romancier est de longue date un fan dévoué de Doctor Who. Et retrospectivement le fait que Russell T. Davies ait été obligé de renoncer à l'idée de tourner le script sur la Deuxième Guerre mondiale écrit par Gatiss pour la saison 4 est certainement une bénédiction. Son script pour Victory of the Daleks est un véritable cadeau.

« Can I be of assistance? »

Les poivrières psychorigides sont de retour. Grillés jusqu'à la migraine du télespectateur à la fin de la saison précédente, les Daleks avaient vraiment besoin d'une très bonne excuse pour revenir et quelle meilleure manière de réintroduire les créations de Terry Nation que durant le Blitz comme dernier espoir de l'Empire britannique!

« What does Hate look like, Amy? It looks like a Dalek and I'm going to prove it. » Le Docteur est à deux doigts du pétage de plomb lorsqu'il est en présence du premier "Ironside", un Dalek couvert d'un camouflage et estampillé de l'Union Jack. Matt Smith fait un travail fantastique en croisement de William Shatner dans Terror at 20000 feet (un classique de La Quatrième dimension) et de David Vincent dans Les Envahisseurs. Nous savons fichtrement bien que les Daleks sont démoniaques - le Docteur a payé très cher pour le savoir - et ils ont un plan (ils en ont toujours un). Mais quid d'une bonne petite guerre des nerfs en préambule?

Ce jeu d'hypocrisie et de paranoïa se complique encore un peu plus lorsqu'il s'avère qu'Amy n'a pas le moindre commencement du bout de la notion de ce qui est arrivé à la Terre durant les épisodes The Stolen Earth et Journey's End (on aurait aimé oublier nous aussi). Et puis Churchill, lui, se moque bien de savoir si les Ironsides étaient les camarades de cour de récréation de Gengis Khan dans une vie antérieure, tant qu'ils lui donnent la victoire contre les forces nazies: « If Hitler invaded Hell I would give a favourable reference to the devil ».

Lorsque le Docteur crie « I am the Doctor, and you are the Daleks! » avant de pousser un soi-disant Ironside hors du laboratoire de Bracewell, il déclenche bien plus qu'il n'aurait pu imaginer. Le Dalek laisse tomber son numéro de Nestor et retourne à sa véritable nature, non sans descendre deux militaires dans le plus pur style Dalek. Le mal est de retour et il nous en fait voir de toutes les couleurs.

« A new Dalek paradigm ». On a déjà beaucoup écrit sur la colorée "Race supérieure" des Daleks mais les nouvelles forces créatives derrière Doctor Who ont l'air d'être de grands fans des films avec Peter Cushing et puis il y avait des Daleks colorés dans l'ancienne série. De toute façon, gardez bien à l'esprit que le Doctor Who moderne est une franchise lucrative et que ce nouveau design ne fera pas de mal aux ventes de Daleks en jouets. En outre, la publicité pour le nouveau jeu vidéo Doctor Who diffusée juste après l'épisode nous a donné un indice sur le fait que nous ne sommes pas seulement sur le terrain de la licence artistique (« Now from the makers of Doctor Who »).

Le scénario de Mark Gatiss est l'illustration parfaite du renouveau par la tradition et l'invention initié par le showrunner Steven Moffat. L'invention avec cette incroyable bataille spatiale entre les avions chasseurs Spitfire et le vaisseau Dalek. Et la tradition dans un esprit de continuité avec des classiques des Daleks dans la série originale ou même les histoires de Daleks de la période Eccleston.

Ian McNeice est brillant en Winston Churchill, avec une mention spéciale pour les scènes où Churchill convoite la clé du TARDIS. Loin de ses figures d'autorité habituelles, Bill Paterson est vraiment intéressant et émouvant dans le rôle de Bracewell et remercions le ciel que Law & Order: UK n'ait pas envoyé un autre membre de sa distribution. Karen Gillan rentrera dans le Top 5 des assistantes du Docteur si son personnage n'est pas gâché comme celui de Donna sous l'ère Davies/Tennant. La musique de Murray Gold est superbe, tout particulièrement la séquence "Wagnerienne" avec les nouveaux Daleks. Et la réalisation d'Andrew Gunn est excellente.

Matt Smith EST le Docteur, les Daleks sont en couleur, une nouvelle victoire. D'autres suivront, alors... Ne clignez pas des yeux.

Episode 2: http://thierryattard.blogspot.com/2010/04/le-guide-de-lelecteur-galactique.html
Episode 1: http://thierryattard.blogspot.com/2010/04/joyeuses-paques_05.html

http://www.sfx.co.uk/2010/04/15/gatiss-on-daleks/
http://www.digitalspy.co.uk/tv/s7/doctor-who/tubetalk/a214862/mark-gatiss-talks-who-sherlock.html
http://unrealityshout.com/blogs/doctor-who-victory-of-the-daleks-s05e03-episode-review
http://www.denofgeek.com/television/465918/doctor_who_series_5_episode_3_victory_of_the_daleks_review.html

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