lundi 29 juin 2009

LA BELLE ET LA BÊTE - SAISON 1 (KOBA FILMS VIDEO)

Jeune avocate dans la firme de son père, Catherine Chandler vit à New York, où elle mène une vie mondaine à l'opposé des ses qualités de coeur. Victime d'une agression, elle est laissée pour morte en plein Central Park.

Recueillie par le ténébreux Vincent, elle est soignée par son sauveur au sein d'une communauté dirigée par le père adoptif de ce dernier et qui vit dans des tunnels sous la ville. Elle va découvrir que Vincent est aussi exceptionnel que les lieux qui l'abritent.

Bien avant la saga Twilight ou l'excellent True Blood, la série La Belle et la Bête (Beauty and the Beast, 1987-1990) s'illustra comme un des fleurons du romantisme fantastique. Après s'être imposé comme l'éditeur de référence de la fiction télévisuelle patrimoniale française, Koba Films Vidéo (http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/royale-koba.html) a su avec audace sortir le meilleur de "la nouvelle fiction télé britannique" et propose depuis quelques temps de redécouvrir de grandes oeuvres de la télévision US. Sa démarche éditoriale cohérente n'exclut pas quelques "coups": ainsi la sortie DVD de Torchwood a marqué les esprits par la qualité des coffrets proposés. Et voici que Koba s'illustre de nouveau avec ce grand classique de la fiction télé américaine qu'est La Belle et la Bête.

IL ETAIT UNE FOIS... DANS LA VILLE DE NEW YORK

« Nous sommes sous la ville, sous le métro. Il y a tout un monde de tunnels dont les gens ignorent l'existence. Il n'existe pas de carte de l'endroit ou nous sommes. C'est un endroit oublié mais il y fait chaud, on y est en sécurité et nous avons toute la place nécessaire. Alors nous y vivons, nous essayons d'y vivre. » (Vincent)

La genèse de la série La Belle et la Bête remonte à un diner au cours duquel Kim LeMasters, alors président de CBS Entertainment, confie à un ami son admiration pour La Belle et la Bête, le film de Jean Cocteau (1946). Il demande à Ron Koslow, le scénariste du film Série noire pour une nuit blanche (Into the Night, 1985) de transformer ce classique du cinéma en série télévisée (1). Koslow transpose l'histoire dans un contexte contemporain et fait de la Bête un héros romantique urbain. Il y ajoute une idée inspirée par la lecture d'un article sur des gens vivant sous l'hôtel Waldorf Astoria à Manhattan et se nourrissant des restes des repas préparés par l'hôtel (2). En faisant des recherches, il apprend la présence de plus de 500 kilomètres de tunnels sous la ville de New York.

Ron Koslow imagine les deux personnages principaux de La Belle et la Bête en ayant à en tête l'actrice Linda Hamilton, qui dans Terminator (The Terminator 1984) jouait une jeune femme vulnérable endurcie par les circonstances, et l'acteur Ron Perlman, formé au théâtre classique et remarqué dans ses deux premiers films (La Guerre du feu, 1981 et Le nom de la rose, 1986) pour sa capacité à s'exprimer au travers de maquillages très élaborés. Car le maquillage de la Bête est la clé de la crédibilité de la série. Rick Baker, un des maîtres de cet art, est chargé de le concevoir.

« Lorsque vous devenez un acteur "commercial" qui travaille au cinéma et à la télévision les opportunités de jouer les classiques sont rares. Jouer la Bête était un retour à la tradition théâtrale de la Renaissance » explique Ron Perlman (3). « Je me suis trouvé sur la chaîne la plus commerciale des Etats-Unis, CBS, en prime-time, à jouer ce rôle mythique et classique au physique très particulier et à la force décuplée ». Linda Hamilton apprécie également l'opportunité artistique: « C'est une histoire d'amour de style gothique, avec pleins d'obstacles sur le chemin, et Vincent est un personnage finalement très sexy!» (4) Le très talenteux Roy Dotrice, né à Guernesey, impressionnant interprète du sinistre Troyan dans l'éphémère série Le Magicien (The Wizard, 1986), est engagé pour jouer le rôle de Père. Alias Jacob Wells, le père adoptif de Vincent.

« Elle appartient à un monde où richesse et pouvoir règnent en maître » mais Catherine Chandler ne s'y épanouit pas (« Quant je pense au droit commercial stimulant n'est pas le mot qui me vient à l'esprit »). Elle est fiancée au meilleur client de son père, le très superficiel Tom Gunther (Ray Wise - les fans de Reaper apprécieront) et sa vie remplie de mondanités la frustre de son empathie naturelle. Sa rencontre avec Vincent après une agression particulièrement cruelle marque le début de sa longue métamorphose. Dans le Monde d'En-bas, elle apprend les joies les plus simples, telle l'écoute la lecture des Grandes Espérances de Charles Dickens par Vincent, mais également l'acceptation de la différence, après sa première réaction à la vue du visage de son sauveur (« Jamais je n'ai regretté d'être comme je suis. Jusqu'à aujourd'hui »).

UN CONTE DE DEUX MONDES

« J'ai vu votre monde, je n'ai pas ma place ici. Je sais ce que je suis. Votre monde est habité par la peur et je rappelle aux hommes leurs plus grandes frayeurs.
- Leur propre ignorance.
- Leur solitude.» (Vincent)


De retour dans son monde, Catherine Chandler prend des cours d'auto-défense auprès du sympathique Isaac Stubbs (la légende de la Blaxploitation Ron O'Neal dans le pilote, puis Delroy Lindo) - « Ici on est à New York alors moi j'apprends le combat de rue de New York qui est méchant est dégueulasse » - puis elle va travailler au bureau du procureur. Vincent ne peut accepter l'idée de l'oublier malgré les réserves bienveillantes de Père, fondateur de la communauté des tunnels et père adoptif de Vincent.

« Je la connais presque autant que moi, je sais tout ce qu'elle ressent. Je sais ce qu'elle pense. Lorsqu'elle a peur, lorsqu'elle est heureuse, triste... » mais il se résout à de poignants adieux à Catherine sur le balcon de l'appartement de celle-ci. Le lien qu'il y a entre eux est néanmoins plus fort que les mondes qui les séparent et lorsque la vie de Catherine est de nouveau menaçée, Vincent traverse la ville pour la sauver. « Je fais partie de vous, Catherine. Comme vous faites partie de moi. Où que vous alliez, où que vous soyez, je serai avec vous . »

La Belle et la Bête, dont le pilote est écrit par Ron Koslow et réalisé par l'habile artisan australien du thriller Richard Franklin (Psychose II, Link) est une des créations les plus originales de la fin des années 1980 avec son dosage savant entre le conte de fée moderne et la série policière plus fédératrice. C'est d'ailleurs toujours sous le règne de Kim LeMasters à CBS, que démarre à la même période Un Flic dans la Mafia (Wiseguy, 1987-1990), autre grand classique de l'époque.

Sans doute les responsables de CBS envisagent-ils une approche conventionnelle de cette nouvelle version de La Belle et la Bête, avec Vincent sauvant Catherine au dernier acte de chaque épisode. « La communauté des tunnels et le monde d'En-bas, Vincent et ses origines... les divers éléments fantastiques. Voilà ce qui m'intéressait » (5) explique Ron Koslow, qui ne veut pas d'une énième série d'action/aventure à gimmick. Deux ans après le réseau ne donnera pas suite à un excellent pilote appelé Le Calice de Jade (Nick Knight), écrit par James D. Parriott, dont le personnage est un vampire policier (6).

LE JUSTICIER DES TENEBRES

« Vous êtes d'une rare générosité, Catherine.
- Quelque chose qui me vient de vous.
- Non, ça ne s'apprend pas. On le porte en soi. »
(Vincent et Catherine)


Ron Koslow engage comme scénariste principal le romancier de science-fiction George R.R. Martin, dont le travail sera essentiel: « Koslow était [aussi] très généreux . C'est lui qui était à l'origine de la vision initiale mais il y avait encore beaucoup de place pour créer; pour que les autres auteurs ajoutent des choses à cette vision, pour qu'ils ne se bornent pas à executer cette vision mais pour qu'ils puissent apporter leur propre contribution » (http://www.qusoor.com/Essays/Martin.htm). Martin, mais également David Peckinpah, ainsi que le tandem Howard Gordon et Alex Gansa (qui travailleront plus tard sur X-Files ou 24), vont parachever l'aspect social et la dimension fantastique de la série ébauchés par Ron Koslow dans le pilote.

« Je veux que vous sachiez que je veillerai sur lui. » (Catherine à Père)

La première moitié de la première saison de La Belle et la Bête développe la relation entre Catherine Chandler et Vincent dans le contraste entre le monde d'En-haut, brillante mais dangereuse New York aux mille périls et tentations, et l'harmonie du monde d'En-bas, dirigé avec sagesse par Père, Jacob Wells, dont le douloureux passé l'a contraint à quitter le monde d'En-haut il y a longtemps. « Ce que je t'ai enseigné sur le monde d'En-haut était dans le but de te protéger et c'était aussi pour m'aider à oublier » explique Jacob à son fils adoptif.

CBS ne voulait pas que les tunnels soient peuplés. Les scénaristes développent pourtant des personnages attachants tels que le bourru mais loyal Winslow (James Avery, avant Le Prince de Bel Air), le fidèle Pascal (Armin Shimerman) et le jeune Mouse (David Greenlee), génie de la mécanique qui a un peu de mal à intégrer les règles de vie en communauté, à fortiori celles d'En- haut. « Tous les gens d'En-haut volent. C'est pas comme ici » dit-il pour se justifier, car la tentation de se servir en matériel pour un but aussi noble soit-il est grande pour le jeune garçon.

Pour Catherine Chandler, les tentations du monde d'En-haut se manifestent en la personne d'Elliot Burch (Edward Albert, fils du comédien Eddie Albert, un remarquable acteur trop tôt disparu), le promoteur immobilier millionaire. Philanthrope, Burch est parti de zéro pour arriver aux sommets de la réussite. Il est séduisant, complexe, sincère dans ses sentiments pour Catherine mais ne recule devant rien en affaires quitte à le regretter quand elle le met devant le fait accompli en tant que membre de l'équipe du procureur ou bien à titre personnel

SHAKESPEARE IN LOVE

« Shakespeare comprend toute chose. » (Vincent)

L'idéal de la communauté des Tunnels, un monde de paix où les habitants travaillent pour le bien commun et se cultivent durant leurs loisirs a les limites de l'utopie que pose la nature humaine. Esquissée avec le personnage de Mitch, un ancien habitant du monde d'En-bas corrompu par la ville de New York au point de devenir un racketteur (« C'est la loi de la jungle. Ne me dis pas que ça n'évoque rien pour toi »), cette réalité caractérise la deuxième moitié de la première saison, avec l'introduction par les scénaristes Howard Gordon et Alex Gansa du sinistre Paracelsus. De son vrai nom John Pater, ce scientifique et philosophe est en fait le co-fondateur de la communauté mais a été banni par Père, son meilleur ami, après qu'il ait tenté de devenir le maître absolu des tunnels (« Nous aurions pu être des dieux, toi et moi »).

« Je n'ai pas peur de vous.
- Ca va venir. »
(Catherine et Paracelsus)


Mégalomane psychopathe et manipulateur, Paracelsus connaît le secret de l'origine de Vincent et compte bien lui faire perdre sa part d'humanité au profit de son côté sauvage, qui ne se manifestait véritablement jusque-là que lorsque Catherine était en danger. Méchant récurrent de la série, Paracelsus est interprété par Tony Jay, né à Londres et ex-membre de la Royal Shakespeare Company à la voix de baryton particulièrement appréciée. Ce personnage nietzschéen partage avec le Murdoc de la série MacGyver un sens théâtral digne du Fantôme de l'Opéra.

Avec la série La Belle et la Bête, Koba Films Vidéo propose un chef-d'oeuvre absolu de la télévision américaine des années 1980 servi par de très grands professionnels. Les décors ont été imaginés par le sont l'oeuvre du vétéran John B. Mansbridge, qui a travaillé pour Disney. Ceux du monde d'En-bas (la galerie des murmures, l'escalier en colimaçon, la chambre des vents, etc...) sont absolument sublimes. La magnifique musique est de Lee Holdridge et la série est l'occasion de revoir des visages familiers, tels que celui du compositeur et acteur Albert Hague, qui fut le sympathique professeur Shorofsky dans la série Fame (1982-1987), d'Eric Pierpoint (futur George Francisco de la série Alien Nation), de John Amos (Racines) ou de Bruce Abbott - alors marié avec Linda Hamilton.

Jamais le romantisme et la poésie (qu'elle soit visuelle ou sous forme de mots) n'auront trouvé terrain aussi favorable sur un grand réseau américain. Shakespeare n'est pas loin, dans les scènes de balcon, dans celles entre Vincent et Père, ou la lecture d'un sonnet. Mais d'autres auteurs sont cités ou récités: William Wordsworth, Rainer Marie Rilke, ou Coleridge et son poème Kubla Khan. « Le monde est petit » dit Devin à Vincent, le monde d'En-haut sans doute mais le monde d'En-bas n'a pas révélé tous ses secrets (« Si je ne me trompe cette partie du territoire n'est pas sous ton contrôle» dit Paracelsus à père).

Venez donc découvrir ou redécouvrir une des plus belles histoires d'amour jamais racontées. La saison 1 de La Belle et la Bête est sortie le 8 avril 2009, la saison 2 le 10 juin. Koba Films Vidéo nous les propose dans des éditions visuellement magnifiques, une constante chez cet éditeur. D'ailleurs, si vous en avez la possibilité et si ce n'est déjà fait offrez vous également les adaptations de Jane Austen sorties chez eux, et dont La Belle et la Bête est le pendant américain naturel dans le catalogue de la maison.

http://kobafilms.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=340&Itemid=47

(1) (4) Alain Carrazé et Jean-Jacques Schleret, Les Grandes séries américaines de 1970 à nos jours (Huitième Art).
(2) (5) Christophe Petit, Quand une Belle chasse l'autre. (Génération Séries N°17, Avril-Mai-Juin 1996).
(3) Destination Séries, Canal Jimmy (26 juillet 1996). A quand une sortie DVD de ces fabuleuses émissions? Oui, je sais....
(6) Il faudra attendre trois ans pour que CBS diffuse confidentiellement une série basée sur ce pilote. A savoir Le Justicier des ténèbres (Forever Knight, 1992-1996), une série géniale tournée au Canada avec un casting différent de celui du Calice de Jade et qui a quelques points communs avec La Belle et la Bête.

jeudi 25 juin 2009

CALLING ELVIS

Deux articles intéressants sur les sites de The Daily Mail et de The Daily Telegraph, et non il ne s'agit pas d'un nouvel épisode de la délectable saga des notes de frais - qui ferait passer la trilogie Château de cartes pour une histoire de Oui-Oui. Gerry Anderson, 80 ans, co-créateur de la série de marionnettes Les Sentinelles de l'Air (Thunderbirds, 1965-1966) est très désireux de faire un remake de ce classique mais n'arrive pas à convaincre Michael Grade, président d'ITV - propriétaire de la série via ITV Global Entertainment (1), de le laisser acquérir les droits du programme(http://www.telegraph.co.uk/culture/tvandradio/5617959/Thunderbirds-remake-hits-buffers-over-rights-wrangle.html).

Bien sûr, le Thunderbirds original racontait les aventures d'une organisation appelée Sécurité Internationale (International Rescue), créée par l'ex-astronaute Jeff Tracy pour aider les personnes en grave danger grâce à une technologie avancée et de spectaculaires véhicules futuristes appelés Thunderbirds. Les machines étaient pilotées par les fils de Tracy et IR était souvent assistée de la très aristocratique agent secret britannique Lady Penelope Creighton-Ward et son fidèle majordome Parker. Parker était également le chauffeur de la voiture de Lady Penelope, une Rolls Royce à six roues ultra-gadgétisée.

Les 32 épisode de 50 minutes (ou 64 de 25 minutes) de Thunderbirds étaient produits par AP Films, la compagnie de Gerry Anderson, pour ATV et distribués par ITC Entertainment, la compagnie de Lew Grade. Au sommet de sa popularité, Les Sentinelles de l'Air donna naissance à deux films distribués par United Artists (à l'époque distributeur de la franchise 007). Référencé, parodié, ou imité un nombre incalculable de fois, Thunderbirds est plus qu'un classique, c'est une part du patrimoine culturel britannique, à l'instar de nombreuses séries de Gerry Anderson. Malheureusement, Anderson a vendu les droits qu'il avait sur ses titres il y a fort longtemps à une époque où la VHS commerciale ou les DVD étaient au-delà de toute imagination.

« Je ne demande pas à Grade de financer - Je peux faire ça » dit Gerry Anderson au Daily Mail (http://www.dailymail.co.uk/news/article-1195057/Thunderbirds-NOT-ITV-reject-relaunch-plan.html). « Il dit tout le temps qu'ITV est dans un triste état faute de suffisamment de publicité - mais Thunderbirds attirerait une masse considérable d'annonceurs, et serait le rival parfait de Doctor Who, qui passe sur la BBC ». Anderson estime à 15 millions de livres sterling le prix d'une nouvelle série, réalisée en images de synthèse.

Depuis l'annulation de Cosmos 1999 (Space: 1999, 1975-1977), il a réussi plusieurs fois à trouver des finacements pour ses divers projets grâce à différents partenariats qui ont mené à des séries comme Terrahawks (1983), l'excellent mais ignoré Space Precinct (1994-1995) ou Gerry Anderson's New Captain Scarlet (2005) un très bon revival en images de synthèse de son cultissime Captain Scarlet and The Mysterons (1967), malheureusement maltraité par ITV.

Gerry Anderson déclare qu'ITV cherche à faire un remake de Thunderbirds mais sans lui. En fait un remake cinématographique d' Alerte dans l'espace (UFO), une autre production d'Anderson, a été annoncé à Cannes par le magnat d'Hollywood Robert Evans (http://tattard2.blogspot.com/2009/05/alien-stays-in-picture.html), donc il n'est pas déraisonnable de croire qu'ITV Global Entertainment cherche le meilleur moyen de créér un nouvel intérêt autour des autres "marques" de l'époque Anderson/ITC. Mais l'échec du film live des Thunderbirds (dans lequel Gerry Anderson n'était pas impliqué), avec son traitement à la Spy Kids, exclut un nouveau projet cinéma.

L'état actuel de la télévision britannique pèse sur la perspective d'une nouvelle version des Sentinelles de l'Air, particulièrement après l'annulation du très couteux Primeval (http://thierryattard.blogspot.com/2009/06/primeval-sous-la-terre-des-geants.html). Le renouvèlement de Lewis pour une quatrième saison(http://thierryattard.blogspot.com/2009/06/gardons-foi-en-itv.html) est le signe clair qu'ITV souhaite se recentrer sur des fictions moins nombreuses mais de meilleure qualité. Et pas sur des franchises couteuses se mesurant à Doctor Who et pour lesquelles le réseau devrait partager les retours financiers avec d'autres partenaires.

Mais hors considérations économiques, Gerry Anderson mérite son revival de Thunderbirds....

P.S.: Notre ami François Justamand, rédacteur en chef du site La Gazette du doublage (http://www.objectif-cinema.com/rubrique.php3?id_rubrique=0168) prépare un article sur le doublage de Thunderbirds qui promet d'être intéressant. Nous vous en reparlerons.

(1) http://www.int.granadamedia.com/sf/asp/content/content.asp?parent_id=1§ion_id=15

NIKKI DE NOUVEAU EN ACTION

Peu de temps après l'annonce de l'acquisition de Deadline Hollywood Daily par MMC (1) Nikki Finke est de nouveau en action avec grand style et un article à propos du patron de NBC Universal, Jeff Zucker, qui promet des changements à bord du navire NBC Uni. 
 
Des changements concernant non moins que le "cadeau qui continue à offrir" favori de Nikki, alias le co-président de NBC Entertainment et Universal Media Studios, Ben Silverman (http://www.deadlinehollywooddaily.com/exclusive-jeff-zucker-pledges-imminent-changes-and-implies-they-involve-ben-silverman/). 
 
Ceci survient simultanément à des rumeurs selon lesquelles ce grand anglophile déclaré de Ben Silverman (2) quitterait NBC Universal pour diriger ITV (http://www.variety.com/article/VR1118005268.html?categoryid=14&cs=1) en remplacement du président exécutif du réseau britannique, Michael Grade - qui quittera son poste à la fin de l'année. En avril The Guardian publiait une première liste de candidats potentiels (http://www.guardian.co.uk/media/2009/apr/26/shareholders-itv-michael-grade-exit). D'après une des sources de Nikki Finke l'arrivée de Silverman chez ITV serait une question d'argent mais, comme l'écrit Nikki: « Bien sûr, Ben s'amuse peut-être simplement à faire tourner les têtes. Et, comme il s'agit de NBCU, Silverman pourrait finir avec une promotion façon principe de Peter »
 
A propos des "Peters", Peter Fincham, le directeur de la télévision à ITV, est très actif en ce moment (http://www.guardian.co.uk/media/2009/jun/22/itv-autumn-season-advertisers-peter-fincham), et le réseau vient de donner un premier signe encourageant qu'ITV se concentre sur un "portefeuille" de séries dramatiques plus petit mais meilleur avec le renouvèlement de Lewis - après la suppression justifiée du couteux Primeval (3) Promotion interne au sein de NBCU? Ou, si le départ de Ben Silverman pour le Royaume-Uni devait être confirmé, un poste important dans la compagnie d'Elisabeth Murdoch, Shine Group (Shine a acheté Reveille à Silverman) serait une autre option (4)
 
C'est l'été de l'anglophilie chez NBC pour Silverman avec le lancement américain de Merlin - la première série britannique diffusée sur un grand réseau US depuis plus de trente ans (http://www.guardian.co.uk/media/2009/jun/06/bbc-merlin-nbc-british-us-tv) - et le début de The Philanthropist. La série, qui met en vedette James Purefoy et vient de commencer cette semaine, est produite par la compagnie britannique Carnival Films (Poirot) - achetée l'année dernière par NBC Universal. Mais The Philanthropist « pourrait être la pire série de tous les temps», écrit The Miami Herald (http://www.miamiherald.com/entertainment/story/1109772.html). Ouille! Quoi qu'il en soit, gardez un oeil sur l'article de DHD à propos des changements à NBC, Nikki venant de publier une mise à jour et nous promettant d'autres développements. 
 
(4) Mais il affirme qu'il reste "dévoué" à NBC Universal (http://www.nytimes.com/2009/05/17/business/media/17silver.html).

mardi 23 juin 2009

GARDONS FOI EN ITV

Grand nouvelle: ITV vient de renouveler Inspecteur Lewis (Lewis/Inspector Lewis aux Etats-Unis) pour une nouvelle saison (http://www.digitalspy.co.uk/tv/a161616/itv-recommissions-lewis.html). Cette annonce arrive juste après la suppression justifiée de Primeval, au terme d'une affligeante saison 3 (1).

Franchement, l'annonce d'une quatrième saison de Lewis, la série policière avec Kevin Whately (2) et Lawrence Fox, est un véritable soulagement après quelques interrogations sur l'avenir de cette série au regard de son coût et des difficultés d'ITV (http://www.brandrepublic.com/News/887661/ITV-cost-cuts-hit-drama-daytime-shows/). Annuler Inspecteur Lewis et renouveler Primeval aurait été un terrible coup porté à la fois à l'avenir de la fiction télé au Royaume-Uni et à l'avenir des séries d'ITV en général. Parmi les séries notables de cet été sur ITV: la saison 3 de cette série merveilleuse qu'est Kingdom, et une des plus hilarantes comédies de situation de la décennie: Mumbai calling.

Créé par Simon Wheeler et Alan Whiting, Kingdom raconte les mésaventures de Peter Kingdom (incarné par Monsieur Stephen Fry), un petit avocat de campagne souvent sollicité pour règler les problèmes divers et variés (pas seulement juridiques) de la pittoresque population de Market Shipborough. Il est assisté dans cette tâche harassante par son associé, le jeune Lyle Anderson (Karl Davies) et par sa secrétaire Gloria Millington (Celia Imrie). C'est sans compter les facéties de sa soeur, la très excentrique Beatrice (Hermione Norris, remarquée dans MI-5).

Mumbai calling, créé et produit par Allan McKeown, a pour vedette Sanjeev Bhaskar (Goodness Gracious Me, The Kumars at N°42) dans le rôle de Kenny Gubta. Kenny est un comptable britannique d'origine indienne né à Wembley, et envoyé à Teknobable, un centre d'appel de Bombay, par son patron afin rendre la société bénéficiaire. Kenny travaille avec Dev Raja (l'excellent Nitin Ganatra), qui préfère faire la cour à son personnel féminin, et avec la très coinçée Terri Johnson (Daisy Beaumont), une cadre supérieure envoyée par le siège londonien. La série, diffusée sur ITV deux ans après son pilote original (2007), est tournée en Inde avec la substantielle participation d'acteurs du pays.

Les dialogues et les gags rythmés sont un pur bonheur: chaque épisode commence avec une situation comique entre un client au téléphone et un employé de Teknobable (la comédienne Tracey Ullman, épouse d'Allan McKeown, est une des voix téléphoniques), le trio embauche un acteur britannique raté (le génial Richard E. Grant) comme coach mais l'homme est xénophobe, Amar - l'assistant de Dev - perd confiance en lui lorsque ses parents veulent lui arranger un mariage, etc... Si ITV ne devait pas renouveler cette perle, ils devraient en faire un film.

Voir également:

http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/inspecteur-lewis-sur-france-3.html
http://thierryattard.blogspot.com/2008/12/itv-hiver-printemps-2008-2009-la-bbc-ou.html

(1) http://thierryattard.blogspot.com/2009/06/primeval-sous-la-terre-des-geants.html
(2) http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/tonight-kevin-whately-on-dementia-itv1.html

MMC FAIT L'ACQUISITION DE DEADLINE HOLLYWOOD DAILY

Mail.com Media Corporation (MMC), le propriétaire de MovieLine.com, annonce qu'il vient de faire l'acquisition de Deadline Hollywood Daily (http://www.deadlinehollywooddaily.com/), le très fréquenté blog de la très respectée journaliste Nikki Finke, une personne que votre humble serviteur apprécie et qui est souvent mentionnée ici.

Félicitations à Nikki et à MMC.

http://www.deadlinehollywooddaily.com/mmc-acquires-deadline-hollywood-daily/
http://corp.mail.com/

ZE DOUBLEUR

Cette nouvelle ne pouvait pas échapper à votre humble serviteur, ex-rédacteur en chef adjoint de La Gazette du doublage (http://www.objectif-cinema.com/rubrique.php3?id_rubrique=0168). D'après Variety (1) Alain Chabat doit jouer dans une comédie appelée The Dubber.

Dans ce film, Chabat jouera la voix française d'une grande star de Hollywood. Lorsque la star est introuvable, le personnage joué par Chabat s'envole aux Etats-Unis pour aider à la localiser. Mais ce qui est d'ores et déjà amusant c'est le titre de ce film, The Dubber, que l'on peu évidemment traduire par... "le doubleur" (allez savoir, tant de titres ne sont plus traduits maintenant).

La majorité des artistes français de doublage sont des acteurs de théâtre, de cinéma ou de télévision et détestent par dessus tout être appelés "doubleurs". En France, chaque fois que vous appelez "doubleur" un artiste de doublage il vous répond avec une once de colère: « Je ne suis pas doubleur je suis comédien! » En fait, ici, on appelle "doubleur" la société de doublage mais curieusement les artistes belges ou québécois en doublage ne sont pas dérangés par l'emploi du terme, lequel est utilisé par beaucoup de fans de doublage pour qualifier les artistes qui en font.

Bien sûr l'univers du doublage n'est pas étranger à Alain Chabat puisqu'il est la voix française de Shrek. Curieusement, la voix initiale du géant vert n'était pas celle de Chabat mais celle d'Emmanuel Curtil, voix habituelle de Mike Myers, qui avait enregistré l'intégralité du premier Shrek avant que les décideurs ne requièrent un "Star talent", i.e. Alain Chabat - que l'on entend dans le film.

On peut supposer que les studios de la compagnie Dubbing Brothers, leader mondial de l'industrie du doublage, seront utilisés par la partie de The Dubber tournée en France.

(1) http://www.variety.com/article/VR1118005216.html?categoryId=13&cs=1

dimanche 21 juin 2009

OPERATION KID BROTHER

Chaque année depuis 1999 à l'approche de l'été, la crème de la crème de notre jeunesse, l'élite de l'avenir du monde occidental, vole en masse vers de gigantesques studios de télévision. Des studios transformés en villas de Beverly Hills par des disciples du décorateur personnel de Zsa Zsa Gabor. Et nous, ô privilégiés que nous sommes, sommes invités à être les témoins de leurs instants les plus intéressants et les plus valeureux, grâce à la légion de caméras répartie dans le lieu de transhumance qu'ils ont choisi.

OPERATION FRERE CADET

Que cela nous plaise ou non, le producteur John de Mol - l'homme à l'origine de l'empire Endemol - a changé la programmation télévisuelle à jamais en lançant Big Brother (le titre vient bien sûr du roman de George Orwell) en 1999 sur la chaîne hollandaise Veronica, avec son observation quotidienne au travers d'une myriade de caméras d'un groupe de personnes isolées du monde extérieur. Vendu dans environ 70 pays, le format est un phénomène planétaire.

Big Brother est arrivé en France au printemps 2001 sur M6, adapté sous le titre de Loft Story et produit par une filiale d'Endemol. La première édition du programme a engendré une tonne d'articles et de littérature en tant que premier Reality show moderne de l'Histoire de la télévision française. Loft story demeure célèbre pour une certaine scène dans la piscine du loft et en tant que quintessence de la vacuité sur le petit écran. Même si la série Voisin, Voisine avait érigé la vacuité comme forme d'art ultime plus de dix ans auparavant mais a depuis été injustement oubliée.

Après sa seconde saison, le format de l'adaptation française de Big Brother est passé de M6 à son grand rival TF1 et a subi quelques variations ainsi que pas mal de hauts et de bas avant un véritable revival en 2007 en tant que Secret Story, avec Benjamin Castaldi (présentateur de Loft Story sur M6) en maître de cérémonie. Vendredi 8 juin, trois semaines après Big Brother UK (maintenant dans sa dixième saison), a commençé la troisième saison de l'émission française.

HÔTEL BABYLON

Chaque habitant de la maison de Secret Story a un secret - d'où le titre - qui vaut 10 000 euros et qu'il doit dissimuler aux autres. Lorsqu'un habitant pense qu'il a découvert le secret d'un autre, il doit "buzzer" et les deux sont confrontés en l'invisible présence de La Voix. L'habitant dont le secret est menaçé doit indiquer quelques éléments sans trahir son secret, puis celui qui a buzzé confirme ou non son pari avec une portion de ce qu'il possède dont le montant est défini par La Voix (sauf si le buzz est "gratuit"). La réponse est donnée plus tard devant l'ensemble des habitants, si le "buzzeur" a raison il gagne la somme de l'autre, s'il perd c'est le "buzzé" qui remporte le montant du pari. Notons que durant l'émission, chaque habitant peut gagner de l'argent avec des "missions" données par La Voix.

Les "secrets" de cette saison sont: est millionnaire, a été sans-abri, est vierge, est bisexuel, a survécu au tsunami de 2004, a été recherché par Interpol, a le QI d'Einstein, a été la maîtresse d'un Ballon d'Or du football, peut entrer en communication avec Dalida, et a été candidat à la mairie de Marseille. Mais il y a quelques twists: une "célébrité" se cache parmi les habitants... une "célébrité"?! Bon, on se calme chers lecteurs car la "célébrité" n'est autre que Rachel Legrain-Trapani (euh, qui?), Miss France 2007, et le concours de beauté Miss France appartient à Endemol comme Secret Story. Quoi qu'il en soit, la Miss se fait passer pour une étudiante du nom de Rosa.

Ce n'est pas le seul tour de la production: les quatre premiers habitants arrivés dans la maison sont en fait des "intrus" et devront vivre dans "La maison des intrus", une maison cachée où ils épient les habitants "officiels". Autre twist (cela dit sans mauvais jeu de mot): une des habitantes, Alicia, est en fait un travesti du nom de Didier, et dont l'épouse est également une habitante. Deux habitantes originaires de Lille sont les "meilleures pires ennemies" et ne savaient pas qu'elles se retrouveraient dans la maison. Et un autre habitant arrive la semaine prochaine- il a un secret en commun avec un autre habitant de la maison. Votre humble serviteur a maintenant besoin d'une thérapie.

BEAUTE DESESPEREE

Le casting de Secret Story 3 est aussi brillant qu'une parodie de Peter Kay. Commençons avec les "Intrus": Romain, 33 ans, futur ex-mari de la Playmate Shauna Sand (!) Angie , 32 ans, mannequin. "Bimbo assumée" avec ses deux chihuahuas Gucci et Angel (« Je ne sais pas si la moquette synthétique est faite pour recevoir les excréments des chiens », s'interroge candidement Benjamin Castaldi). Les deux sont arrivés dans des voitures électriques avec le thème de Beverly Hills, 90210 en fond sonore . Léo, 20 ans, méchant auto-proclamé. Kevin, 21 ans. Citations: « Je sais que je suis beau. On me le dit souvent » et « Dans la vie l'image c'est primordial ».

Ensuite sont arrivés les "vrais" habitants: Sabrina, 19 ans. Bruno le skateur, 19 ans. Cindy, 26 ans, fière d'être "sexy" (« Ca veut dire qu'on va dormir ensemble? »). La Miss France Rachel Legrain-Trapani sous couverture en tant que "Rosa" (« Il faudra le dissimuler le plus longtemps possible » dit Castaldi). Didier, 26 ans, professeur de fitness qui aime s'habiller en Alicia, et son épouse Elise, 25 ans Jonathan, 23 ans, et sa "Stratégie du Phoenix" (Prends bien garde, esprit de Sun Tzu!) Daniella, 22 ans, réceptionniste médicale née au Portugal. Le duo des "Meilleures pires ennemies" du nord de la France, Emilie (21 ans) et Vanessa (idem), arrivées séparément pour découvrir en privé qu'elles participent toutes les deux à l'émission et qu'elles devront se faire passer pour les meilleures amies du monde - problème: elles n'ont pas fait l'Actors Studio.

Maija, 29 ans, la globe-trotteuse de Vancouver, qui vit dans un véhicule récréatif. François-Xavier, 20 ans, amateur d'équitation et fashionista (« Moi, le populaire je trouve ça vraiment, vraiment atroce »). Elizabeth, 53 ans, la "fugitive" recherchée par Interpol durant deux années. Mais là encore on se calme car elle a juste suivi son fiancé preneur d'otage par amour en 1975 - « Doit y avoir un truc avec son âge» déclare un charmant intrus. Et enfin, Nicolas, 28 ans, un voyant belge. Citations: « Ca [son secret] peut effrayer, j'ai très peu d'amis » et « Ma devise: être vicieux pour mieux gagner ».

SETEC ASTRONOMY

Même Davina McCall n'a pu sauver la saison 10 du Big Brother britannique de l'ennui absolu. En réalité le sort de Big Brother UK a été scellé par Diversity, les gagnants du Britain's Got Talent de cette année. Le groupe de danse dégage une image de la jeunesse du Royaume-Uni bien plus positive que celle des nobles habitants 2009 de la maison qui se trouve aux studios d'Elstree (un imitateur involontaire de Nigel Havers dans la pub Privilege Car Insurance, un sosie de Wolferine...) En France, TF1 et Endemol parient très gros sur un programme dont le concept est né il y a 10 ans, et pas seulement l'avenir de la franchise Big Brother sur le territoire français. Car TF1 termine clairement son annus horribilis avec la fin de la saison télé 2008-2009.

Avec la récession le budget est censé être réduit mais curieusement ça ne se voit pas, puisque les décors du live du vendredi et de la maison de Secret Story sont toujours aussi immenses et spectaculaires - comparé à son homologue français, Big Brother UK a même l'air fauché! Le présentateur Benjamin Castaldi a l'air sincèrement d'aimer ce qu'il fait et soutient l'émission. En revanche la formule de Big Brother est vraiment épuisée, rien ne distingue le casting français 2009 des habituels archétypes des différentes éditions mondiales depuis 1999. Mais il y a bien plus de rebondissements dans Secret Story que dans un soap opera Made in France - en fait TF1 devrait faire appel à Endemol la prochaine fois qu'ils tenteront de lancer un soap (1) - et puis il y a La Voix, la véritable star de l'émission. Dominique Duforest, ancien animateur de radio des grandes heures de la FM et coach télévisuel réputé.

La première de Secret Story 3 a fait un excellent démarrage face à Pékin Express (la version française de The Amazing Race) diffusé sur M6. Un Français sur deux ne partira pas en vacances cet été (à cause de la crise), est-ce que cela va aider l'émission? Avons-nous vraiment envie de contempler la fine fleur de notre population sous les caméras "big brotheresques" en ces temps difficiles? Dans l'Histoire de la Télé réalité il y a un avant et un après Susan Boyle, peut-être que les "voix" pourraient faire gagner au genre une ou deux saisons de plus. Quel avenir pour Big Brother ou Secret Story? Big Brother's got talent? Un Big Brother Cluedo avec des habitants qui enquêtent sur un meurtre? Il est l'heure d'aller se coucher, comme disait Zébulon dans The Magic Roundabout - la version anglaise du Manège enchanté.

http://www.tf1.fr/secret-story/

(1) http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/seconde-chance-la-route-deldorado.html

jeudi 18 juin 2009

GENERATION X FACTOR

And I've seen it before, Desdemona... Dans un monde où Simon Cowell est roi, je suppose que c'était inévitable mais ce n'est pas une excuse. Le 25 septembre sort aux Etats-Unis la "réinvention" de Fame, le classique du film musical réalisé en 1980 par Alan Parker et suivi de The Kids from Fame, la série culte connue en France sous le même titre que le film (1982-1987). En 2003, il y eut même une brève tentative de transformer Fame en un programme de télé réalité produit pour le réseau NBC par la grande chorégraphe, actrice et réalisatrice Debbie Allen (qui jouait Lydia dans le film et dans la série télé qui en fut tirée).

Je lis que Cowell, producteur de l'émission de télé-crochet The X Factor et de la franchise Got Talent, est en pourparlers pour faire un remake de La fièvre du samedi soir (http://www.digitalspy.co.uk/movies/a158989/cowell-to-remake-saturday-night-fever.html). Pourquoi ne pourrait-il pas le faire, après tout? Lost doit beaucoup à la télé réalité, le genre serait-il en train de sauter du petit au grand écran après avoir influençé la fiction télévisuelle? Tant qu'ils ne font pas Big Brother - The Movie, avec Keira Knightley dans le rôle de Davina McCall et Hugh Jackman dans celui de Marcus... Sérieusement, je suis curieux de savoir si l'accueil fait à ce Fame 2009 aura un impact d'une manière ou d'une autre sur Glee, la série de la Fox.

P.S.: Je n'ai pas mentionné Fame LA? Vraiment? Oh, à propos. Merci, Nikki.

http://www.generationfame.com/

mercredi 17 juin 2009

CHEVALIER DU COEUR

Sir Roger Moore apporte son soutien à une campagne baptisée Know Your Pulse (Connaissez votre pouls) - liée à la Semaine 2009 d'information sur l'arythmie (qui s'est déroulée au Royaume-Uni du 8 au 14 juin). Cette campagne vise à encourager le grand public à apprendre comment prendre son pouls régulièrement, car c'est un des moyens les plus efficaces pour identifier une arythmie cardiaque potentielle.

L'arrythmie cardiaque est provoquée par un battement de coeur trop rapide, trop lent ou irrégulier. Sir Roger Moore, qui a dû faire face à un problème de cet ordre en 2003, s'est joint à l'Arrhythmia Alliance (http://www.heartrhythmcharity.org.uk/) pour aider le public à prendre conscience du problème de l'arythmie cardiaque grâce à cette vidéo où il explique comment prendre son pouls:

http://www.youtube.com/watch?v=S0dAlo0MEEA

La vidéo étant bien évidemment en Anglais vous trouverez une explication en Français ici: http://www.defitabac.qc.ca/defi/fr/popups/pouls.html

Voir également:

http://www.knowyourpulse.org/
http://www.prnewswire.co.uk/cgi/news/release?id=118403
http://thierryattard.blogspot.com/2008/12/les-memoires-de-roger-moore-amicalement.html + http://thierryattard.blogspot.com/2008/12/les-memoires-de-roger-moore-amicalement_12.html

lundi 15 juin 2009

PRIMEVAL SOUS LA TERRE DES GEANTS

Ce ne sera absolument pas une surprise pour les lecteurs de ce blog: Primeval (peut-on encore l'appeler Nick Cutter et les portes du temps?), co-produit par Impossible Pictures et ProSieben, est officiellement supprimé par ITV (1) après des semaines de spéculation sur l'avenir de la série durant la diffusion de sa troisième saison, et des plans pour partager le coût de Primeval avec un autre diffuseur (2).

D'après The Guardian, Impossible Pictures a présenté à ITV une proposition qui aurait vu la quatrième saison de la série du samedi soir être diffusée d'abord sur une chaîne numérique avant d'être diffusée plus tard sur ITV1. Sci-Fi channel était envisagé comme diffuseur potentiel dans cette configuration. Considérant le prix de la série et le fait que beaucoup de fans britanniques ont mal pris la diffusion avancée de la saison 3 en Espagne et en Allemagne, la décision d'ITV est largement justifiée. Récemment sur l'excellent blog du scénariste, producteur et auteur Lee Goldberg, votre humble serviteur qualifiait ce genre de situation de "dommage collatéral", lorsque vous êtes obligés de trouver des partenaires étrangers (http://leegoldberg.typepad.com/a_writers_life/2009/06/hat-in-hand.html#comments). Et ITV doit faire face à la même difficulté avec le remake du Prisonnier - mini-série qui sera d'abord diffusée sur la chaîne cablée américaine AMC.

Les audiences relativement honnêtes de la saison 3 (grâce à la combinaison avec les autres programmes de la soirée) n'ont pu effacer cette réalité qu'ITV tente par tous les moyens de réduire le coût de ses séries à la suite de la baisse drastique de son budget programmation - baisse provoquée par la chute de ses rentrées publicitaires. Ajoutons la perspective de voir un de ses programmes les plus chers "grillé" par une première diffusion sur une autre chaîne de langue anglaise. Même un projet de film chez Warner Brothers et la possibilité d'une série dérivée américaine n'ont pu sauver Primeval.

Et puis par dessus tout, à supposer que ça rentre en considération face aux notions de "franchise" ou de "bilan comptable", cette troisième saison a embrassé le requin avec l'enthousiasme du capitaine Jack Harkness un vendredi soir. Les faiblesses de cette ultime saison ont tué tout intérêt pour une série qui était auparavant distrayante, intelligente et spectaculaire: les départs de Douglas Henshall (Nick Cutter) - remplaçé par Jason Flemyng dans le rôle de Danny Quinn, et de Lucy Brown (Jenny Lewis) au cours d'une transition ratée, la non-résolution d'éléments essentiels de l'intrigue développés au cours des deux premières saisons, des histoires idiotes (le croco mégalo, le chevalier, etc...), le personnage joué par Laila Rouass, la mort de Helen Cutter, le final et le cliffhanger.

Mais pourquoi diable avoir transformé le seul challenger valable de la franchise Doctor Who en un équivalent numérique de Animals do the funniest things avec Ben Miller en Stephen Mulhern? Politique de réduction des coûts? Les cimetières de l'Histoire de la télévision sont pleins de séries cultes gâchées, Primeval rejoint maintenant Cosmos 1999 (1975-1977) ou Bugs (1995). D'ailleurs, j'ai toujours pensé que le principal problème de Bugs - produit par Carnival Films (Poirot) - était que c'était une série de la BBC faite dans l'esprit d'un programme d'ITV. Ce qui est ironique quand on sait que le distributeur de Primeval n'est autre que BBC Worldwide.

Dommage pour Primeval. La saison 5 de Doctor Who a intérêt à être sacrément bonne, vous pouvez me croire.

(1) http://www.guardian.co.uk/media/2009/jun/15/primeval-itv-cancelled
(2) http://www.guardian.co.uk/media/2009/may/27/itv-primeval-impossible-pictures

Voir également:

http://thierryattard.blogspot.com/2009/04/kiss-shark-nick-cutter-3-pas-de-spoiler.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/on-sagenouille-devant-le-croco.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/nick-cutter-saison-3-sur-prosieben-pas.html

LA MALEDICTION DE PLUTO NASH?

Le week-end a été rude pour Eddie Murphy. Son nouveau film, Imagine That [Paramount] a récolté pour sa sortie seulement $5,7 millions (http://www.deadlinehollywooddaily.com/hangover-is-1-holdover-with-10m-friday32m-wkd-pelham-close-2-with-9m24m/). Il est sixième derrière Land of the Lost (avec Will Ferrell), La nuit au musée 2, L'attaque du métro 123 (The Taking of Pelham 1 2 3) - le remake du film Les Pirates du métro - avec Denzel Washington et John Travolta, Là-haut (Up), et The Hangover - dont le titre français, Very Bad Trip, est la reconnaissance implicite de la présence de Very Bad Things quelque part dans son ADN.

« Pourquoi les studios continuent à mettre en vedette Eddie Murphy dans un film d'action live me dépasse, même si c'est un film familial » écrit Nikki Finke dans Deadline Hollywood Daily. « Pire, c'est maintenant une tendance que les films d'Eddie ne récoltent pas plus de 6 millions de dollars lors de leur week-end d'ouverture (Souvenez-vous de Appelez-moi Dave, le bide d'Eddie l'an dernier) » ajoute t-elle.

Et bien, votre humble serviteur n'est certainement pas un expert en Box office, mais hors franchise Shrek je lis sur imdb qu'il y a deux ans, Norbit [Paramount] - l'antépénultième film de Murphy hors Shrek - a rapporté $34,195,434 lors de son premier week-end pour un budget estimé de $60,000,000. D'un autre côté, oui, Appelez-moi Dave [Meet Dave, Fox] est sorti en juillet 2008 aux Etats-Unis pour un week-end d'ouverture à $5,251,918 avec le même budget estimé de $60,000,000. Son Box office mondial (Marché domestique + Etranger) total fut de $50,650,079 (http://www.boxofficemojo.com/movies/?page=main&id=meetdave.htm).

Alors est-ce qu'il y aurait une espèce de "malédiction de Pluto Nash"? D'après Pluto Nash, le bide mérité d'Eddie Murphy en 2002? Murphy est numéro 4 sur la liste Forbes des acteurs les mieux payés en 2008 (http://www.forbes.com/2009/06/09/movies-sandler-depp-business-media-hollywood.html). Appelez ça l'"Effet de l'Âne" si vous le souhaitez, mais à un commentateur de DHD qui demande « Pourquoi est-ce qu'ils continuent à payer Eddie Murphy 20 millions de dollars alors que ses films se plantent? », un autre répond « La vidéo et les autres marchés secondaires et tertiaires sont là où la plupart des films font leur beurre ».

Ce commentateur a absolument raison: les salles sont la vitrine de l'industrie du cinéma, elles sont ce que la Haute Couture est à l'industrie vestimentaire. Les enfants du 21ème siècle adorent Eddie Murphy et le regardent en DVD ou à la télévision. Mes neveux me demandent souvent si j'ai vu Appelez-moi Dave... Pas encore en fait, mais j'ai vu ce chef-d'oeuvre appelé Un prince à New York (Coming to America, 1988) pour la 150ème fois hier soir. Je n'ai pas vu Norbit (clairement pas mon genre d'humour) non plus et je pense que la franchise Shrek aurait dû s'arrêter avec Shrek 2. Mais d'après ce que j'en ai vu dans la bande-annonce, Imagine That a l'air d'être un agréable film pour la famille.

Mauvais marketing? Les studios préfèrent-ils investir le minimum sur la promotion des films de Murphy? Un mauvais week-end pour un autre clone de La nuit au musée? L'attaque du métro 123 (avec Washington dans un rôle façon Inside Man) a débuté avec $25,000,000 ce week-end pour un budget estimé de $100 millions. C'est un fait que les films américains ont plus que jamais besoin des marchés étrangers en ce moment. D'après Nikki Finke Sony dépend maintenant de bons chiffres étrangers pour ce film.

Imagine that arrive en France le 30 septembre avec un très bon titre français (Dans ses rêves), ce qui est appréciable car trop de titres de films américains ne sont pas traduits ici. Il est incontestable que la carrière d'Eddie Murphy en France doit beaucoup à sa voix française principale: le réalisateur, acteur et artiste de doublage d'origine mauritanienne Med Hondo.

samedi 13 juin 2009

LAND OF THE LOST?

Chers sympathiques et loyaux lecteurs - comme dirait notre ami canadien Furious D (http://dknowsall.blogspot.com/), je ne puis resister à l'envie d'attirer votre attention sur cet extrait du The Daily Show with Jon Stewart (http://www.thedailyshow.com/index.jhtml), émission diffusée aux Etats-Unis sur Comedy Central. Un extrait dans lequel Jason Jones visite les bureaux du journal The New York Times. « ...pour découvrir pourquoi le dernier représentant d'une espèce en voie de disparition préfère les infos datées aux vraies infos ».

Cruel mais pertinent. A propos, il n'y avait pas de journaux distribués en France aujourd'hui à cause d'une grève. Et j'ajoute que j'ai vu cette cette séquence dans la "Global Edition" de l'émission de Stewart, diffusée en France sur Canal Plus (en clair et sous-titré) chaque samedi matin. Et je me demande si Nikki Finke a vu ce reportage de Jones...

The Daily Show With Jon StewartMon - Thurs 11p / 10c
End Times
thedailyshow.com
Daily Show
Full Episodes
Political HumorNewt Gingrich Unedited Interview

mercredi 10 juin 2009

BRING BACK... SAUVES PAR LE GONG

Le comique américain Jimmy Fallon, présentateur de l'émission Late Night with Jimmy Fallon sur NBC, mène une croisade très personnelle, une quête pour son "inaccessible étoile": il veut une réunion de Sauvés par le gong (Saved by the bell), cultissime sitcom pour adolescents diffusée sur NBC entre 1989 et 1993. Avec Mark-Paul Gosselaar, Dustin Diamond, Lark Voorhies, Tiffani-Amber Thiessen, Elizabeth Berkley, Mario Lopez, et Dennis Haskins.

L'étoile de Jimmy Fallon ne semble pas si inaccessible... Berkeley, Lopez, Haskins et Voorhies ont déjà donné leur accord, et la nuit dernière Mark-Paul Gosselaar a été interviewé par Fallon en Zack Morris - son personnage dans SPLG - au cours d'une séquence très drôle (1).

De ce côté de l'océan, la glorieuse quête de Jimmy Fallon évoque immédiatement la série documentaire Bring Back... du comique, animateur et présentateur de talk show britannique Justin Lee Collins pour Channel Four. Depuis 2005, Collins - véritable érudit de la culture populaire - tente de contacter des personnalités de la télévision, de la musique ou du cinéma pour son programme. Ses spéciaux de Bring Back... sont de grands moments pour les fans des séries, chanteurs ou films concernés parce que Justin Lee Collins témoigne d'un respect sincère à l'égard des artistes qu'il veut réunir pour des instants drôles ou émouvants. Agence tous risques, Dallas, Fame ou Star Trek sont quelques uns des joyaux de son Bring Back...

Merci à Deadline Hollywood Daily, le blog de Nikki Finke, pour avoir mentionné le passage de Gosselaar chez Jimmy Fallon (http://www.deadlinehollywooddaily.com/give-it-a-rest-jimmy-fallon/). Il semble que Nikki Finke soit hermétique au "cult power" de Sauvés par le gong (rires) et que certains commentateurs souhaitent l'exiler en Equateur. Personnellement j'adorerai regarder une réunion de Saved by the Bell, cela dit je trouve les mots d'un des commentateurs de Nikki très intéressants: « Ca pourrait devenir une rubrique régulière de Fallon, lorsqu'il aura réussi avec la distribution de Sauvés par le gong il pourra passer à une autre série. Ca semble être une bonne manière d'améliorer son audience sur le long terme et ça pourrait amener des fans de ces séries à son émission » (http://www.deadlinehollywooddaily.com/give-it-a-rest-jimmy-fallon/#comment-258214).

Au-delà de Sauvés par le gong je dois admettre que ça m'a, moi aussi, traversé l'esprit...

P.S.: Mark-Paul Gosselaar sait jouer, Nikki. Visionnez donc quelques DVD de NYPD Blue.

Mise à jour (10 juin): Après le nouveau 90210 et Melrose Place qui arrive (et qui ressemble à un épisode de Big Brother avec Laura Leighton en Davina McCall), est-ce que le monde est vraiment prêt pour un revival de Sauvés par le gong avec des clones du casting de High School Musical et les acteurs originaux en enseignants? Je m'appelle Sam Tyler, mon téléviseur a eu un accident et nous nous sommes réveillés dans les années 1990...

(1) http://blog.newsweek.com/blogs/popvox/archive/2009/06/09/who-will-be-the-last-saved-by-the-bell-star-to-commit-to-fallon.aspx

mardi 9 juin 2009

PAS DANS CET AVION

And I've seen it before. And I'll see it again, bla, bla, bla... Ainsi donc 20th Century Fox prépare un remake cinématographique d' Agence tous risques (The A-Team, 1983-1987), peut-être la série américaine des années 1980 la plus aimée. « Le plan se déroule sans accroc », écrit Lee Goldberg (1) - en référence à la phrase fétiche du personnage principal. Espérons au moins que ce n'est pas le Plan 9...

REMAKE TOUS RISQUES

« En 1972 une unité commando d'élite fut envoyée en prison par un tribunal militaire pour un crime que ses hommes n'avaient pas commis. Ils s'échappèrent d'un pénitencier haute sécurité et se réfugièrent dans les bas-fonds de Los Angeles. » Toujours recherchés par les militaires, ils offrent leurs services à ceux qui en ont vraiment besoin.

John "Hannibal" Smith est le leader de l'Agence et son maître en déguisements. Son emploi régulier est figurant en costume dans des films de monstres (où il s'obstine à vouloir injecter un peu de Stanislavski dans ses rôles de créatures!) Templeton "Futé" Peck (Faceman en VO) est un escroc professionnel et l'"arrangeur" de l'équipe. Afro-américain et costaud, B.A. "Barracuda" Baracus (Bad Attitude en VO) est un génie de la mécanique mais refuse de monter dans un avion et doit être drogué pour être transporté à bord! Et H.M. (Howling Mad) "Looping" Murdock peut piloter tout ce qui vole... mais est un malade mental certifié qui doit régulièrement être sorti de l'aile psychiatrique d'un hôpital pour vétérans grâce aux ruses de Futé.

La série originale, créée par Stephen J. Cannell et Frank Lupo, est le type même des séries d'aventure et d'action des années 1980, avec de spectaculaires explosions et des cascades cartoonesques à souhait (la marque du grand coordinateur des cascades Craig R. Baxley), CETTE musique du duo magique Mike Post et Pete Carpenter, et une formidable distribution. George Peppard, qui faillit louper son rendez-vous avec l'Histoire de la Pop culture en étant remplaçé par John Forsythe sur le pilote de Dynasty (1981), dans le rôle de Hannibal Smith. Dirk Benedict (Galactica) dans le rôle de Futé, Dwight Schultz dans celui de Murdock ainsi qu'un des deux Dieux de cet âge d'or de la télévision américaine (l'autre étant bien sûr David "The Hoff" Hasselhoff): Mr. T, dans le rôle de Barracuda.

Et voici maintenant que nous apprenons que Liam Neeson est en négociation pour jouer Hannibal dans le film (http://www.variety.com/article/VR1118004693.html?categoryid=10&cs=1&nid=2248). Sans vouloir être irrespectueux, Liam Neeson?! Bruce Willis aurait mieux convenu. Bradley Cooper devrait jouer Futé et la production est toujours en quête d'un Murdock et d'un Baraccuda (tuyau aux producteurs pour ce dernier: Mr. T!) Joe Carnahan (Narc) dirigera le film et, d'après Variety, ils ont gardé le concept « mais ont remplaçé le caractère farfelu de la série par un ton plus proche de ceux de "Mission: Impossible" et d' "Ocean's Eleven" ». Permettez moi ici de faire mon Simon Cowell et de cogner sur le buzzer: le "caractère farfelu" faisait tout le sel de The A-Team, qui n'était que Looney Tunes ou Hanna Barbera avec des acteurs en chair et en os, Les Quatre fantastiques façon Universal Television de l'époque. Pas Leverage.

LES DURS, LES VRAIS

En fait la seule personne capable de piloter un remake/revival convenable d' Agence tous risques (à part M. Stephen J. Cannell en personne) est le réalisateur, scénariste et acteur américain Brent Huff. Brent qui? BRENT HUFF (http://www.brenthuffdirector.com/). Pendant que Hollywoodland produit souvent des franchises comme GMC produisait des 4X4 il y a toujours à Hollywood des réalisateurs qui font des films. Huff est connu un peu pour son rôle dans un film français qui s'appellait Gwendoline (1984) et l'homme a eu assez de classe et d'amabilité pour me mentionner ce film dans un mail, ce que j'ai apprécié (comme le mail d'ailleurs). Et son second film en tant que réalisateur, Bad Pack: Ultime combat (The Bad Pack, 1997), est un très sympathique hommage à Agence tous risques.

Des immigrants mexicains d'une ville frontière au Texas sont harcelés par les membres d'une impitoyable milice locale. Les Mexicains envoient deux frères à la recherche d'un homme nommé McQue, un ancien agent secret et mercenaire devenu réparateur de motos, afin de l'engager pour qu'il les protège. Les frères et un jeune entrepreneurr noir particulièrement bavard arrivent à convaincre McQue d'accepter le job et le mercenaire réunit une équipe de spécialistes. Les Sept Mercenaires? Gardons à l'esprit que l'histoire du pilote de The A-Team est du pur Sept mercenaires. Un des membres de l'équipe est un malade échappé d'un hôpital psychiatrique et il y a même un van dans une scène. Quant à la distribution, c'est un rêve pour tous les aficionados des "seconds couteaux": Robert Davi dans le rôle de McQue, Marshall Teague dans le rôle du méchant, Bert Rosario - un visage familier de la télévision américaine depuis plus de trente ans (2), Vernon Wells... Ajoutez les légendes du catch américain Roddy Piper et Jeep Swenson, plus Ralph Moeller et Sven-Ole Thorsen. De la vraie poésie pour amateurs de bons films de série B.

Pourquoi appelle-t-on ça des "films de série B"? Parce qu'on y voit pas de robots géants qui parlent ? Parce que les acteurs de la "Liste A" ne jouent pas dedans? Comme je l'ai écrit dans un commentaire sur Deadline Hollywood Daily, le blog de Nikki Finke, je déteste la notion d'"acteurs de Liste D". Certains de ces soi-disant "acteurs de Liste D" sont de meilleurs acteurs que les stars de la "Liste A" (http://www.deadlinehollywooddaily.com/d-list-actors-diss-al-franken-for-senate/). Le commentaire réagissait à des propos sur... Robert Davi. Dans les limites de son genre, de sa catégorie et de son budget, The Bad Pack est un film distrayant et amusant. Un western moderne, un hommage élégant à Agence tous risques et à certains égards un voyage agréable au pays des bons souvenirs, avec des clins d'oeil aux comic books ou au style des séries américaines des années 1970-1980.

Brent Huff m'a écrit qu'un de ses films récents, Cat City, vient d'être acheté par une chaine française de télévision. Rebecca Pidgeon, Brian Dennehy et Julian Sands jouent dedans et le film fait en ce moment le tour des festivals. J'ai hâte de le voir.

(1) http://leegoldberg.typepad.com/a_writers_life/2009/06/the-plan-is-coming-together.html
(2) Mes titres favoris dans son magnifique CV: Le signe de Justice (Sword of Justice, 1978-1979) et Les 100 vies de Black Jack Savage (The 100 Lives of Black Savage, 1991) - dont les télespectateurs français quadragénaires se souviennent.

mercredi 3 juin 2009

AU REVOIR CHEZ VOUS?

Le site de la chaîne américaine AMC, propose une très courte bande-annonce de la mini-série Le Prisonnier/The Prisoner (http://blogs.amctv.com/the-prisoner/2009/05/video-the-prisoner-trailer-1.php) avec Jim Caviezel dans le rôle du Numéro Six et Sir Ian McKellen dans celui du Numéro Deux. AMC, qui est co-productrice, doit montrer ce remake de la série culte d'ITC avec Patrick McGoohan avant ITV, en novembre.

Pas grand chose à voir en vérité: Number Two à bord d'un bus dans le désert... Depuis Planet of the Dead (le spécial de Doctor Who de Pâques 2009), les bus dans le désert devraient être bannis de tout script à jamais -à l'instar des clones. On peut voir également Jim Caviezel et un peu du nouveau Village, très "Disneyland rencontre Meadowlands". A propos de Meadowlands, David Morrissey aurait fait un excellent Number Six. Ajoutons donc ça à cette opportunité manquée qu'est The Next Doctor.

http://www.amctv.com/originals/the-prisoner/