vendredi 8 août 2008

HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU/NOCES FUNEBRES (DE MIKE NEWELL ET TIM BURTON)

[Le triomphe mondial de The Dark Knight est un excellent prétexte pour exhumer un article de 2006 sur deux DVD Warner Brothers, une Major capable de réconcilier industrie et art]

La sortie en DVD de Harry Potter et la coupe de feu, dernier opus en date de la saga Harry Potter, et celle de Noces funèbres, un film d’animation issu de l’univers de Tim Burton, confirme que décidément « la Warner » n’est pas une Major company comme les autres.

WARNER BROTHERS : LE STUDIO QUI RECONCILIE INDUSTRIE ET ART

« Il y a un équilibre insaisissable entre l’art et le commerce que les parties en présence s’efforcent d’obtenir [...] Avec La jeune fille de l'eau, nous essayons de soutenir un film qui a une expression artistique unique et qui en même temps fait de l’argent. » (Alan Horn, président de Warner Bros. - cité par le Los Angeles Times, à propos du film de M. Night Shyamalan)

« This is the House that Jack built. » (Comptine anglo-saxonne)

SUPER WARNIO BROS RETURN

En deux lettres : quel est le studio hollywoodien qui a demandé à l’auteur de Memento de réaliser un Batman, qui produit avec les Harry Potter une série de films plus adultes que Meurs un autre jour, qui a détourné Bryan Singer d’une franchise de super-héros très connue pour ressusciter à l’écran un des personnages les plus illustres de la maison (http://thierryattard.blogspot.com/2008/05/superman-returns-complete-shooting.html) et qui a accueilli le réalisateur de Sixième Sens et du Village lorsque celui-ci s’est fâché avec une célèbre souris ? WB... Warner Brothers.

Oubliez Poseidon, la tâche était trop ardue car on ne pourra refaire du Irwin Allen convenablement que lorsque le grand maître des films catastrophe des années 1970 ne sera plus mort. Tout est pardonnable à une compagnie qui a laissé Joel Schumacher nous offrir une magnifique adaptation du Fantôme de l’Opéra d’Andrew Lloyd Webber et même Sony finira par nous faire oublier Furtif avec Casino Royale et Rocky Balboa [Rétrospectivement l'auteur de cet article confesse avoir fait preuve d'un optimisme outrancier pour ce qui concerne l'un des deux, NDA].

La collection printemps-été 2005 du blockbuster américain a laissé un souvenir particulièrement pénible à Hollywoodland comme aux cinéphiles. Pourtant, tandis que les cadavres aux costards hors de prix jonchaient les rues de la cité du cinéma, Warner Brothers se classait 2ème, 6ème et 7ème du box office américain de l’année avec respectivement Harry Potter et la coupe de feu, Charlie et la chocolaterie et Batman : le commencement (Batman begins).

Les trois films ont établis pour l’année 2005 un record avec 1,4 milliards de dollars US de recettes sur leur marché domestique, sans parler du carton outre-atlantique de March of the Penguins, alias La marche de l’empereur, documentaire français distribué par Warner aux Etats Unis.

Voici la maison que Jack et son frère ont construit et Harry est un ami qui lui vaut du bien.

POTTER HARRY EST (TOUJOURS) LA DERNIERE CIBLE

Harry Potter et la coupe de feu (Harry Potter and the Goblet of Fire, 2005) est bien sûr l’adaptation cinématographique du quatrième tome des aventures du sorcier imaginé par J.K. Rowling. Après sa rencontre avec Sirius Black (Gary Oldman), le prisonnier d’Azkaban, la vie d’Harry (Daniel Radcliffe) continue à être de moins en moins tranquille lorsque quelqu’un soumet contre son gré sa candidature parmi les concurrents du Tournoi des Trois Sorciers.

L’attendent alors une série d’épreuves plus redoutables les unes que les autres, ainsi que son pire ennemi (Celui-Dont-On-Ne doit-Pas-Prononcer-Le-Nom) et ses acolytes, plus retors que jamais. Heureusement, il peut toujours compter sur ses amis Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson), malgré quelques malentendus, les premiers dilemmes de l’adolescence et la découverte des sentiments.

Mike Newell succède honorablement à l’audacieux réalisateur mexicain Alfonso Cuarón (Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban) et le compositeur Patrick Doyle arrive à point nommé pour donner une tonalité musicale plus sombre à un univers qui s’éloigne progressivement de la féérie béate du premier film (le moins intéressant de la série pour qui a plus de quinze ans).

Il sera permis de déplorer l’aspect épreuves de jeux vidéo du scénario - mais la cible visée est précisément celle qui est familière des jeux sur consoles. On regrettera également le fait que les talents de Alan Rickman ou de Maggie Smith soient sous-utilisés dans cet opus, tout comme celui de Miranda Richardson pourtant irrésistiblement désopilante dans le rôle de la reporter de tabloïde en quête de ragots.

Il n’en demeure pas moins que le film est très agréable et le dvd saura replonger le spectateur dans cette ambiance (non sans quelques précautions d’usage à l’attention des plus jeunes) avec en plus des bonus sympathiques dans l’édition collector. En prime la révélation au grand public d’un acteur extrèmement doué dénommé David Tennant (dans le rôle de Barty Crouch, Jr) aujourd’hui célèbre pour être l’interprète principal de la série Docteur Who.

NOCES FUNEBRES DANS LA CHOCOLATERIE

Warner Bros. sied admirablement au Tim Burton millésimé 2005 avec le doublé Charlie et la chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory)/Noces funèbres - La mariée cadavérique au Québec (Corpse Bride). Noces funèbres, réalisé par Mike Johnson et Tim Burton, s’inscrit en droite ligne dans l’univers de Burton dont il rappellera Beetlejuice (1988) et surtout L’étrange Noël de Monsieur Jack (The Nightmare before Christmas), réalisé par Henry Selick en 1993.

Il convient de rappeler que Selick, génie de l’animation image par image qui n’a pas la notoriété qu’il mérite, réalisa trois ans après une sublime et attachante adaptation de James et la pêche géante (James and the Giant Peach) - d’après le grand Roald Dahl... auteur aussi du livre Charlie et la chocolaterie. Mike Johnson, le co-réalisateur de Corpse Bride a d’ailleurs travaillé avec Selick.

Notre Mariée cadavérique tire son origine du folklore juif russe du 19ème siècle. Victor, jeune homme timide, doit épouser Victoria mais par un concours de circonstances il se retrouve l’époux d’Emily, le cadavre d’une jeune mariée. Non il ne s’agit pas d’un hommage à l’œuvre de George A. Romero mais d’un joli conte charmant et drôle qui enchantera les enfants comme les adultes.

Le film bénéficie en version originale d’une distribution extraordinaire : Johnny Depp (mais y aura t’-il désormais un Tim Burton sans Johnny Depp ?), Helena Bonham Carter, Emily Watson (The Life and Death of Peter Sellers), la comique britannique Tracey Ullman, Joanna Lumley, Albert Finney, etc... Noces funèbres/La mariée cadavérique est à voir et à revoir absolument et son DVD est à ranger avec celui de Charlie et la chocolaterie dans le kit de survie du cinéphile.

« Quoi de neuf docteur ? » Tout...

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